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Critiques de Pierre Jarawan (86)
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Tant qu'il y aura des cèdres

Voici que vient de se tourner la dernière page d'un premier roman qui " tient la route " comme on dit familièrement, un livre qui repose sur " du vécu " , qui s'appuie avec beaucoup d'intelligence et d'à propos sur l'histoire du Liban et qui , dans les dédales des rues de Beyrouth , va lancer un jeune homme , Samir , à la recherche de son passé , de son histoire , et , surtout , sur la trace de son père brusquement et mystérieusement disparu .

Nous sommes en Allemagne où les parents de Samir, libanais , se sont réfugiés . Brahim , le père , possède une incroyable aura , tant aux yeux de sa famille que de ses amis , voire même qu'à ceux de ses compatriotes libanais qui , comme lui , ont fui les horreurs de la guerre .Sa disparition brutale plonge tout le monde dans l'effroi . Enlevé ? Accidenté ? Assassiné ? Disparu volontaire ? La vie devra continuer sans lui ......Un grand trou noir pour tous , bien sûr, une obsession maladive et destructrice pour Samir et une longue quête, une sorte " d'enquête policière pour remonter le fil du temps " et , retrouver la sérénité.....LA QUETE de Samir ....Le prix du repos de son âme et son être...

Un très beau roman , des personnages attachants dont on suit la trace avec intérêt et pour lesquels on se prend d'une affection certaine tant , comme Samir , on a hâte de connaître les raisons du départ de Brahim . Nombre d'autres personnages inondent le récit de leur charisme et de leur envie de bonheur . Certains passages , certaines rencontres , certains échanges sont incroyablement émouvants, forts , prenants, poétiques.

Et puis , autre point fort , une étonnante et extraordinaire découverte de ce petit pays incroyable qu'est le Liban et son histoire contemporaine tragique ...L'histoire distillée dans la fiction ... ou l'inverse . Vraiment très instructif .

Faire évoluer ses personnages dans ce pays , dans ce contexte et avec un tel décor a été réalisé avec brio , une page d'histoire que je connaissais mal et qui m'a vraiment beaucoup intéressé en me plaçant en " témoin privilégié " , naviguant entre présent et passé , entre récit et " journal " .

Seul bémol mais de taille cependant , la longueur du roman . J'avoue avoir trouvé le dénouement long à se préciser et peut - être , comment dire , finalement un peu " en dessous " de ce que j'en attendais , ce qui , néanmoins peut se discuter , mon avis n'ayant pas la prétention de représenter autre que moi - même ....Un roman de 500 pages tout de même, avec ( une majorité ) de passages extrêmement vivants et d'autres ...un peu moins prenants et empreints d'une certaine lenteur ...

Attention , je ne veux pas me montrer sévère, simplement honnête envers mon ressenti . Ce roman , d'autres critiques le disent fort justement , est de tout premier plan . Alors , " vox populi ...." . Ceci étant, 4 étoiles tout de même ....Deviendrais - je trop exigeant en ...vieillissant ?

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Tant qu'il y aura des cèdres

Ses parents ayant fui le Liban déchiré par la guerre en 1983, Samir nait l’année suivante en Allemagne. Sa vie y est sereine, jusqu’à ce qu’elle bascule brutalement l’année de ses neuf ans, lorsque, perturbé par une vieille photographie retrouvée, son père quitte leur domicile sans préavis ni explication, pour ne plus jamais donner de ses nouvelles. Devenu adulte, Samir reste obsédé par ce père disparu. Il se rend au Liban pour tenter de retrouver ses traces, passées bien sûr, mais peut-être aussi plus récentes…





Ce livre est bâti sur une obsession : celle d’un fils marqué au plus profond par une blessure d’abandon, incapable de se construire sur cette béance d’autant plus dévastatrice qu’elle s’assortit de la plus noire incompréhension. Pourquoi ce père est-il parti ? Vit-il ailleurs ? Donnera-t-il signe de vie un jour ? Pour Samir, la quête est fondamentale, identitaire même, puisqu’elle le mène inévitablement à ses racines et à la découverte du pays de ses ancêtres. A l’abandon vient se superposer l’exil, dans une surenchère de déchirements accumulés sur plusieurs générations. Et le parcours désespéré de Samir sur les traces ténues de son père disparu devient inévitablement un cheminement initiatique, au plus près d’un passé où se mêlent drames familiaux et histoire du Liban.





Très vite attaché aux personnages, le lecteur partage bientôt le besoin de savoir de Samir et se retrouve suspendu aux incertitudes de sa quête. Peu à peu, au hasard des rencontres et des fatalités qui vont paver son chemin non sans émotion ni poésie, Samir découvre ce que fut la vie de ses parents au Liban, en même temps qu’il prend la mesure de ce pays et qu’il s’imprègne de ses parfums, de sa chaleur et de ses drames. Se révèle ainsi, au fil des pages, l’âme de ce territoire si particulier du Proche-Orient, qui, de la trépidante Beyrouth aux rudes montagnes enneigées abritant des cèdres millénaires, se vit progressivement impliqué dans le conflit israélo-palestinien dès la fin des années soixante, bascula dans une guerre civile interconfessionnelle, se retrouva occupé par la Syrie, plus tard en guerre contre Israël, et toujours dans une grande instabilité politique. C’est bien sûr le coeur serré que le lecteur projette les personnages dans l’actualité libanaise postérieure à la narration…





Avec ses protagonistes tous plus attachants les uns que les autres, son exploration humaine, sensible et poétique de l’identité libanaise et des affres de sa diaspora, ce récit s’avère captivant, autant pour la tension romanesque qui le traverse, que pour sa vivante et instructive peinture du Liban contemporain. Un premier roman magnifique, sur l’exil, l’identité et la filiation.


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Tant qu'il y aura des cèdres

Samir vit heureux auprès de Brahim et Rana, ses parents qui ont fui la guerre au Liban dans les années quatre-vingt pour s'installer en Allemagne, avant sa naissance. A huit ans, l'enfant adore ce père qui sait transformer la réalité en inventant des histoires fabuleuses où rhinocéros, dromadaires ou lézards vivent mille et une aventures dans un Liban idéalisé que le père transmets à son fils. Et il y a Yasmin, un peu plus âgée que lui, la fille d'Hakim, le fidèle ami de son père, qui, au Liban était musicien, jouant du luth et qui est maintenant ébéniste. Mais le monde de Samir va s'écrouler brutalement, le jour où son père va disparaître, sans signe avant-coureur, sans explication, laissant un plaie béante qui va marquer le développement du jeune garçon.



Tant qu'il y aura des cèdres est une magnifique fresque historique et une quête familiale et identitaire, la recherche d'un jeune garçon devenu jeune homme qui tourne à l'obsession jusqu'à lui faire renoncer à l'amitié ou l'amour, blessé par la fuite de ce père, l'absence d'explications, une quête devenue invalidante dans ses relations sociales, amoureuses, autant que professionnelles. Cette plongée dans l'histoire familiale des réfugiés libanais illustre la grande histoire, celle d'un Liban fragmenté en communautés religieuses qui se déchirent, des dissensions et incompréhensions attisées par les incursions du Hezbollah et la Syrie dans la vie politique libanaise.

Pierre Jarawan réussit l'exercice difficile de mêler petite et grande histoire et ses talents de conteur permettent d'appréhender cette fresque familiale et politique. 

Un grand plaisir de lecture.
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Tant qu'il y aura des cèdres

Samir est né en Allemagne, de parents qui ont fui le Liban dans les années 80. Son père, Brahim regrette son pays malgré son quartier et son entourage rassurants. À l'inverse, la maman s'adapte bien, arrive à vendre ses coutures et ne désire pas retourner au Liban.

Brahim adore ses enfants, invente des contes pour Samir mais il entre dans des angoisses effrayantes pour sa famille.

Il finit par disparaître brutalement sans laisser de traces.

Malgré l'appui de Hakim, son voisin veuf et de sa fille Yasmin, Samir ne se remettra pas de la disparition de son père.

Devenu adulte, il part au Liban à la recherche de Brahim, de son pays, des cèdres dont il lui a tant parlé.

C'est un vrai roman à suspense grâce à l'enquête du fils pour retrouver son père dans ce pays qu'on ne connaît pas et qui révèle bien des complexités au niveau politique et religieux. Pas moins de 18 groupements religieux sont rassemblés dans le pays. Tous ces détails pourraient nous lasser si le récit n'était pas aussi humainement passionnant.

C'est le premier roman de Pierre Jarawan traduit de l'allemand par Paul Wider dans une écriture très agréable à découvrir.
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Tant qu'il y aura des cèdres

Ce roman choisi par hasard a été un immense plaisir de lecture de la première à la dernière page.

J’ai aimé Samir âgé de 8 ans au début du récit. Né en Allemagne où ses parents libanais vivent depuis les années 80 après avoir quitté le Liban.

Samir est un enfant joyeux et insouciant, il voue une véritable passion à son père qui lui invente des histoires qui bercent ses rêves.

Sa mère, sa petite sœur, Hakim l’ami fidèle de son père et sa fille Yasmin complètent son univers.

Lorsque Brahim disparaît brusquement le monde s’effondre.

Il n’arrivera jamais à surmonter ce traumatisme, les questions sans réponses le hantent, les histoires du soir tournent en boucle dans sa tête.

Devenu adulte, Samir part au Liban sur les traces de son père. Il doit comprendre s’il veut continuer sa vie.

Si la première partie est consacrée est consacrée au quotidien de la famille et de la communauté libanaise, pour la suite, Pierre Jarawan emmène son héros devenu adulte sur la terre de ses origines.

L’histoire du Liban est très présente, sans jamais être lassante, l’auteur nous fait découvrir un pays complexe dévasté depuis des décennies par les guerres et les factions.

Le récit est très habilement mené entre l’Allemagne et le Liban, on suit l’histoire personnelle de Samir intimement mêlée à celle du pays.

La fin est surprenante, je l’ai trouvée très émouvante.

Un enfant en quête de son père, un pays magnifié par une écriture élégante et précise, des personnages attachants que l’auteur a dû profondément aimer pour leur donner vie avec tellement de réalisme sont quelques unes des raisons pour lesquelles je vous recommande ce livre dont on a me semble-t-il assez peu parlé.

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Tant qu'il y aura des cèdres

Lorsque ses parents ont fui le Liban pour l'Allemagne en 1982, Samir n'était pas encore né.

Il a une relation fusionnelle avec son père mais un jour, alors qu'il a 9 ans, sans une parole, sans un signe de vie, celui-ci disparait.

20 ans plus tard, Samir part dans le pays d'origine de ses parents pour le retrouver et découvrir la vérité sur sa disparition.

C'est l'histoire d'une quête ; comment se construire, comment être heureux comment pouvoir combler ce vide.

L'auteur aborde le déracinement, la vie des réfugiés et la difficulté à toruver sa place,

Il est aussi questions d'abandon, de devoir, de perte, d'identité et de traumatismes.

Et puis, il y a le Liban, le pays rêvé, la guerre, les religions qui vous séparent mais la solidarité qui vous rapprochent

Les chapitres alternent entre maintenant et l'enfance.

La plume est élégante et nostalgique.

Une très joli premier roman.

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Tant qu'il y aura des cèdres

Allemagne. La vie de Samir va basculer le jour où, sans prévenir, son héros de père va quitter le domicile. Il n’arrivera jamais à se construire et ce vide deviendra une obsession. Devenu adulte, il partira au Liban, pays de ses parents, espérant retrouver sa trace. On comprend pourquoi il y a tant de conflits dans ce beau pays puisqu’on y trouve dix-huit groupes religieux pour, à peine quatre millions d’habitants.

J’ai dévoré et aimé ce petit pavé les deux premiers tiers malgré quelques longueurs, me suis attachée aux personnages, me suis délectée des paysages, j’ai admiré aussi le père, ce conteur d’histoires sympathique, dont j’ai imaginé la cause grandiose de sa fuite. Le soufflé était magnifique et réussi jusqu’à la fin qui m’a laissé sur ma faim.
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Tant qu'il y aura des cèdres

Ce que j’ai ressenti:



« Je crois que, en dehors de l’amour, aucun lien n’unît plus étroitement deux êtres qu’une commune nostalgie. »



Il y a un lien qui me relie à la ville de Beyrouth, une sorte d’attirance que je ne peux m’expliquer…J’ai voulu donc, approfondir mes connaissances sur ce Liban qui bouillonne, ces histoires déchirantes, cette énergie envoûtante qui anime ces terres… Avec cette lecture, on plonge dans l’Histoire de ce pays, dans son contexte géopolitique, dans ses splendides forêts de cèdres, dans son environnement magique…Et c’est superbe! Le mélange entre petite et grande histoire, entre conte et témoignage, entre imaginaire et réalité, est bouleversant. J’ai été très touchée par ce roman solaire qui raconte la quête des origines et le pouvoir des mots…



« Quand je me réveille le matin, je rencontre le vide. »



Samir est un enfant déraciné, solitaire et meurtri. La disparition inquiétante et soudaine de son père adoré, va creuser une faille, à l’intérieur de ce petit garçon, qui ne fera que s’agrandir avec l’âge et les questions sans réponses. On le suit dans son errance, dans son mal-être, dans la recherche de ses repères…Il n’a qu’une poignée de souvenirs, quelques histoires magiques, et une photo mystérieuse mais ça lui suffira à entreprendre le voyage vers ses terres lointaines, près des cèdres, pour lever le voile sur les inconnues de son destin. Car souvent, pour construire son futur, il faut résoudre les soustractions de son passé, et pour ces enfants réfugiés, c’est une épreuve éreintante que de chercher un point d’ancrage puisque ils sont tiraillés entre deux pays. Certains restent dans cet entre-deux flou, incapables de s’enraciner quelque part…Dans ce livre, on traverse les douleurs de l’abandon, de la solitude, de la condition des réfugiés, du sens des chemins personnels et de l’amour…C’est toute une fresque de sentiments et de nostalgies qui viennent s’entremêler pour nous toucher, au plus profond de nos entrailles…



« -Est-ce que je suis ton cœur? »



Tu es mon coup de cœur de décembre. J’ai laissé d’ailleurs, un peu de mon coeur, auprès des cèdres, comme si ça pouvait devenir un peu chez-moi, là-bas…Tu es aussi, mon amal. Tu es l’histoire qui m’a retenue en haleine, entre tristesse et émerveillement, pendant tout le long de ce récit initiatique. Tu es coeur et sang, tu es magie et révolution, tu es amour et souffrance, tu es famille et pardon, et Tant qu’il y aura des cèdres, alors l’espérance sera pouvoir…C’est avec beaucoup d’émotions que je quitte cette histoire pleine de poésies et de fantômes au panorama enchanteur…



« En arabe, Amal veut dire espoir. »
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Tant qu'il y aura des cèdres

Samir, né en Allemagne de parents qui ont fui le Liban dans les années 80, connait une enfance heureuse jusqu’au jour où, alors qu’il est âgé de huit ans, son père Brahim, un homme chaleureux disparaît brutalement.



Une fois adulte, notre Samir décide de se rendre pour la première fois au Liban, pour en savoir plus sur le passé de son père et découvrir les raisons de sa disparition.

Pierre Jarawan est né en Jordanie d’un père libanais et d’une mère allemande. Sur un postulat assez classique d'un fils à a la recherche d'un père Le livre nous embarque ainsi dans une odyssée entre l’Allemagne et le Liban, qui permet de découvrir l’histoire complexe d’un pays dévasté depuis des décennies par les guerres initiatique,



Ce récit iniatique, qui alterne habilement présent et passé, a parfois des allures de conte oriental.



Certes, on dénombre quand même quelques longueurs sur plus de 500 pages, mais ce récit fort et intense qui aurait pu nous faire vibrer encore plus, séduit toutefois par sa belle ambition et sa belle densité.
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Tant qu'il y aura des cèdres

Samir grandit dans une ville moyenne d’Allemagne. Fils d’émigré libanais, il vit heureux au sein d’une communauté soudée. Jusqu’au jour où son père disparaît, sans prévenir, sans laisser de trace. Dès lors la vie de Samir va être dominée par une obsession : retrouver son père, découvrir son histoire, comprendre pourquoi il les a quittés lui Samir, sa sœur et sa mère.



Avec ce premier roman, Pierre Jarawan nous entraîne au cœur de l’histoire d’un pays qui ne connaît plus la paix depuis des décennies. L’histoire d’un peuple sacrifié, ravagé par la guerre civile, un pays qui a perdu sa liberté en tombant dans les mains de la Syrie, un pays qui voit ses ressortissants le quitter ayant perdu tout espoir d’une vie meilleure pour leurs enfants.



C’est aussi la vision de la situation d’émigré dans un autre pays que la France, un pays qui nous est proche et auquel on nous compare souvent : l’Allemagne. C’est une quête des origines et c’est une histoire de famille, avec ses secrets de famille.



Le récit se fait par le regard d’un enfant puis d’un adulte : celui de Samir. La première partie nous raconte l’enfance de Samir, en Allemagne, au sein de la communauté libanaise en exil, entre un père adulé et une mère aimante. Une enfance heureuse. Mais tout se voile le jour où le père disparaît, ne laissant à Samir, 8 ans, qu’une photo et un vide immense. Dès lors ses liens avec les autres changent. Rongé par son obsession pour un père ingrat, Samir s’éloigne de Yasmin, sa meilleure amie, presque sa sœur, d’Hakim, le père de cette dernière, et plus proche ami de la famille. Centré sur sa douleur, sur son rapport à ce père absent, il finit par ne plus vraiment être attentif à ses proches, notamment sa sœur, née en Allemagne, et sa mère. Son obsession devient maladive et ne trouvera un soulagement que lorsque Samir se rendra en Syrie, bien des années après la disparition du père. Sur place il pourra enfin faire la paix avec son histoire familiale et commencer à vivre sa vie.



Le roman est bien construit, oscillant entre Samir devenu adulte et Samir enfant, notamment dans la deuxième partie correspondant à la quête du père sur les terres libanaises. On s’attache à ce garçon qui souffre d’une absence, d’un passé caché, qui mène une vie sclérosée qui lui pèse mais dont, pendant vingt ans, il n’arrive pas à se dégager. Tous les personnages sont attachants, empreints d’une humanité sincère.



C’est un roman initiatique, qui nous parle de filiation, avec la poésie des fables que Bachir racontait à Samir. C’est aussi une fenêtre sur l’histoire très compliquée d’un pays. Une des forces de ce roman est de tenter de nous expliquer pourquoi le Liban est si déchiré, avec ses différentes factions, les enjeux politiques de la région, entre Palestine et Syrie. Les faits marquants des années 1980 / 1990 sont intégrés à l’histoire, et on a le sentiment d’un petit mieux comprendre le désarroi des Libanais mais aussi l’amour de ce peuple pour ce pays si beau et si bien décrit.



Une belle découverte et une belle plume, récompensé du prix du premier roman de Chambéry en 2017, et qui donne envie de lire les autres romans de Pierre Jarawan.

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Tant qu'il y aura des cèdres

Pour lire ce roman, deux options s’offrent à vous. Soit vous n’êtes pas du genre patient et vous vous ruez dessus immédiatement, soit vous le gardez précieusement pour cet été, lorsque vous serez en quête d’un bon pavé à mettre dans votre valise.

Dans tous les cas, si vous aimez les romans mêlant les destins individuels à l’Histoire avec un grand H, servis par une intrigue parfaitement maîtrisée, ne vous privez pas de ce premier roman d’un jeune auteur tout à fait prometteur ! Né en Jordanie de père libanais et de mère allemande, Pierre Jarawan vit en Allemagne depuis l’âge de 3 ans. De ce fertile métissage est né le livre qu’il nous propose aujourd’hui.



Comme nombre de leurs compatriotes lorsque a éclaté la guerre, Brahim et sa femme ont fui le Liban. Ils gagnèrent alors l’Allemagne où Samir puis sa soeur Yasmin naquirent quelques années plus tard. Samir grandit paisiblement auprès de ce père charismatique qui sait se faire apprécier de tous ceux qui l’approchent et qui, le soir venu, lui raconte des histoires évoquant son pays d’origine, des contes merveilleux peuplés d’animaux et de personnages extraordinaires qui le font rêver autant qu’ils lui transmettent l’âme de la terre de ses ancêtres.

Mais alors que Samir est âgé d’une dizaine d’années, Brahim disparaît du jour au lendemain. Pourquoi les a-t-il abandonnés ? Quel intime secret cachait-il ? Devenu adulte, tandis que sa mère n’est plus, Samir ne cesse de s’interroger. Qui était vraiment son père ? Sa disparition est-elle liée à l’histoire du Liban ? S’il veut aller de l’avant et tracer sa propre voie, il devra se libérer de ce passé à ses yeux si mystérieux...



Si le roman de Pierre Jarawan est réellement jubilatoire, c’est non seulement parce que les personnages sont attachants, l’intrigue parfaitement construite avec ses allers-retours entre passé et présent, parce que les indices y sont savamment distillés, à la manière d’un puzzle dont toutes les pièces finiront par trouver naturellement leur place au moment où sera mis le point final, mais c’est aussi parce qu’il révèle les arcanes du conflit libanais sans que cela apparaisse jamais lourd ni plaqué, puisqu'il constitue au contraire le moteur de son histoire.

Mais ce qui est particulièrement remarquable et fait la singularité de ce récit, c’est le talent avec lequel l'auteur entremêle étroitement l’art du conte oriental avec son architecture romanesque pour nouer les fils d'une trame narrative pleine de suspense.



Un pur plaisir de lecture auquel je me suis adonnée avec délices ! Et vous, succomberez-vous ?


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Tant qu'il y aura des cèdres

Une famille libanaise expatriée en Allemagne, qui réussit son intégration en dépit du déracinement, mais un père qui s’évapore un jour sans explications, laissant derrière lui des questions sans réponses sur un passé obscur.

Une recherche obsessionnelle pour un fils brisé par l’absence et le secret.



Il n’est pas toujours aisé de créer une fiction pour mettre en perspective des événements historiques ou sociaux. Il faut réussir l’équilibre entre des personnages incarnés et une réalité du temps en arrière-plan. S’ajoute ici un gros bémol dans cette façon de vouloir tenir captif un lecteur en lui distillant goutte à goutte des informations, avec des allers retours temporels sans intérêt et une impression de plus en plus palpable que « la montagne va accoucher d’une souris »



Si le contexte du Liban du 20e siècle est l’accroche pour le choix de ce livre, j’ai pesamment suivi cette narration qui se traîne en mode limace.

La quête en recherche « paternel » d’un jeune adulte m’a paru appuyée sur le plan émotionnel mais elle permet la découverte d’un pays, mettant en lumière la chaotique société libanaise, ses tensions géopolitiques et pour autant un peuple chaleureux et résiliant.



Une lecture besogneuse que j’ai fait traîner sans enthousiasme…

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Tant qu'il y aura des cèdres

Samir, 8 ans, le narrateur, grandit en Allemagne. Ses parents, Brahim et Rana, ont fui le Liban en 1982, accompagné d’Hakim et Yasmin, sa fille.

L’enfant grandit, entouré de l’affection de sa famille, dans un quartier où les libanais de toutes confessions cohabitent en harmonie. Bercé par les histoires de son père, un homme enjoué et charismatique, son enfance prend fin le jour où ce dernier disparaît sans laisser de trace.

Samir s’isole, n’a pas d’amis, rejette même les marques d’affection de Yasmin qui tente de le ramener dans la vie. Indifférent à sa petite sœur, à sa mère, Samir vit muré dans le souvenir de son père, dans l’attente de son retour et le souvenir d’un Liban qu’il n’a pas connu, magnifié par les contes de Brahim.

Devenu adulte, pour ne pas rester prisonnier de ce passé, Samir s’envole à Beyrouth sur les pas de son père. Accompagné de Nabil, un chauffeur de taxi qui se prend pour Philip Marlowe, il découvre une ville et un pays meurtris par des années de guerre civile. Avec une seule photo comme témoignage de l’existence de Brahim, il mène l’enquête et retrouve des personnes qui l’ont côtoyé avant son départ pour l’Allemagne.

Pierre Jarawan construit très habilement son récit avec des retours en arrière et des ellipses qui m’ont tenue en haleine tout au long des 500 pages, avec pour toile de fond, un contexte libanais très complexe. Depuis les années 60, le pays a été occupé, bombardé, les conflits se sont succédé, opposant les communautés, ne recouvrant jamais qu’une paix relative entre deux attentats et enlèvements. L’auteur réussit l’exploit d’expliquer cela simplement, en l’inscrivant dans une narration très fluide.

Tant qu’il y aura des cèdres, c’est l’histoire d’une construction identitaire rendue difficile par l’exil parental et la disparition du père. Le rapport aux origines est très bien traité, avec deux figures qui s’opposent : Samir, pour qui le Liban reste la terre promise ; Yasmin, qui se sent allemande et reconnaissante du choix fait par son père. Très intéressante aussi l’idée que la communauté libanaise transcende ses appartenances religieuses dès lors qu’elle se retrouve en terre étrangère : le quartier dans lequel réside Samir est animé par un esprit de solidarité, de partage et il semble y faire bon vivre.

Très beau roman, même si la fin m’a semblé un peu bricolée. Il reste l’histoire d’un être humain, attachant, d’un cheminement douloureux pour sortir de l’enfance et assumer l’histoire familiale.



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Tant qu'il y aura des cèdres

Grandir et s'intégrer dans un pays dont on ne comprend pas tous les codes, lorsqu'on est fils d'immigré libanais, n'est pas aisé. Cela devient d'autant plus difficile lorsque le père, adoré, modèle du jeune garçon disparaît du jour au lendemain sans laisser véritablement de trace. Qu'est-il devenu? Qui est responsable?

voilà le debut de cette histoire, racontée par Samir, le narrateur devenu adulte après un parcours chaotique, dans ce contexte qui le hante et l'empêche de vivre une vie pleinement épanouie.

Il décide alors, poussé par sa fiancée, d'aller au Liban et découvrir le pays que son père lui décrivait petit à travers d'incroyables histoires. il part alors a la recherche de ses origines, de sa famille dans l'espoir de retrouver des traces de son père.

L'auteur construit intelligemment son recit et sans perdre le lecteur (au moins moi). Les thématiques de l'abandon, de la culpabilité, de la quête des origines, de la solitude et du pardon se mêlent à des explications claires et précises sur l'histoire complexe du Liban des années 1980.

Un tres bon roman dans lequel je me suis plongée aisément et que je recommande.

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Tant qu'il y aura des cèdres

Lorsque Samir a dix ans, un jour, sans que rien ne le laisse prévoir, son père passe la porte de leur appartement et disparaît. Né en Allemagne de parents libanais, il est bercé depuis son plus jeune âge par les récits que font ses parents, voisins et amis, tous libanais, de ce pays. Les contes inventés par son père, qui chaque soir apportent leur dose de merveilleux, le font particulièrement rêver. Samir grandit dans l’absence de son père et dès qu’il le peut, part à sa recherche au Liban, destination la plus probable, d’autant qu’il se demande si la soudaine disparition de son père n’a pas à voir avec l’histoire politique de son pays.



Le jeune auteur allemand a tressé un très joli roman autour du personnage charismatique du père, et du mystère qui l’entoure. La lecture n’est en rien compliquée par ce qu’il apprend au fur et à mesure de l’histoire du pays du cèdre bleu, le tout est fluide et tout à fait lisible. C’est une très belle lecture, en ce qui me concerne, pas un coup de cœur, le rapport obsessionnel du jeune Samir à son père et à son pays d’origine, assorti d’oeillères pour tout ce qui ne les concerne pas, pouvant agacer un peu à la longue. La manière dont les légendes racontées chaque soir au petit garçon s’articulent avec les découvertes qu’il fait à l’âge adulte, les très belles pages sur la découverte de Beyrouth et de Zahlé, les révélations finales, tout cela en fait un très beau roman qui pourra plaire à beaucoup de lecteurs.
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Tant qu'il y aura des cèdres

Ce roman, premier d'un auteur allemand, est basé sur l'histoire du pays d'origine de sa famille, émigrée.

Autour d'un secret de famille qui nous tient en haleine jusqu'au bout, on découvre l'histoire du Liban, les relations entre les différentes communautés, des événements plus ou moins connus, les disparitions mystérieuses au cours de la guerre civile, les paysages grandioses, les villages cachés dans la montagne.

L'écriture est pleine de poésie, c'est presque un conte.

J'ai beaucoup aimé cette lecture.
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Tant qu'il y aura des cèdres

Le roman s'ouvre sur un proverbe libanais : « Si quelqu'un croit avoir compris le Liban, c'est qu'on le lui a mal expliqué ».

Ce proverbe illustre parfaitement la complexité de l'histoire chaotique de ce petit pays dévasté par la guerre. Un pays qui conserve sa part de mystère, et qui malgré ses blessures, irradie d'une beauté lumineuse, avec ses forêts de cèdres emblématiques.



Fils de réfugiés libanais, Samir, le héros du livre, est né en Allemagne dans les années 80. Il ne connaît le Liban qu'à travers les récits de son père qui lui transmet l'amour et la nostalgie de son pays.

Sa vie bascule à l'âge de 8 ans, lorsque son père disparaît soudainement. Cet abandon sera un grand traumatisme pour le petit garçon. Comment se construire sans père, dans un pays où il ne se sent complètement pas à sa place ?

Alors qu'au fil des années sa sœur et sa mère se tournent vers l'avenir et acquièrent la nationalité allemande, Samir reste bloqué dans le passé et développe une véritable obsession pour le Liban et pour son père.

Devenu adulte, sa quête d'identité le conduira au Liban, à la recherche de son père et de ses origines.



Malgré quelques longueurs et un dénouement qui aurait mérité d'être plus développé, j'ai beaucoup aimé le souffle romanesque de ce récit dans lequel les secrets de famille viennent s'entremêler à l'histoire du Liban.



Lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche 2021
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Tant qu'il y aura des cèdres

Un premier roman pour Pierre Jarawan mais aussi un hymne, un chant de l'amour au Liban. Les parents de Samir fuient le Liban et s'installent en Allemagne. Ils construisent une nouvelle vie là-bas. Le père est le personnage central, solaire, indispensable de la famille. Il aime raconter, il aime parler, il aime les gens. la relation avec son jeune fils, Samir, est fusionnel. De cette relation avec son père, Samir ne se remettra jamais. En effet, un jour, sans préambule, son père disparaît. Samir a alors 8 ans et il connaît les affres de l'abandon. Adulte, il n'a d'autre choix que de partir à la recherche de cet être perdu: pourquoi ? Dans quel but ?

C'est le début d'une quête initiatique, sous le soleil et la châleur du Liban. C'est aussi la découverte d'une famille où les non dits, les secrets, les remords perdurent.

Très bien écrit, ce livre vous délivrera les secrets d'un pays marqué par la guerre et les religions. L'auteur, champion de slam depuis des années en Allemagne, a trouvé là une autre manière de parler de son lourd héritage. Une très belle entrée en matière. Merci aux éditions Héloise d'Ormesson pour ce premier roman très prometteur.
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Tant qu'il y aura des cèdres

Comment grandir normalement lorsqu’on a été abandonné par son propre père ? Pour Samir, impossible d’avancer, il reste coincé à cette journée de 1992 où son père a disparu, emportant avec lui les contes de son enfance et le charme de son pays, le Liban. De nombreuses années plus tard, alors que Samir devenu adulte cherche à construire sa vie en Allemagne, il se lance dans une quête folle : retrouver la trace de son père, en commençant par son village natal au Liban.



Entre roman initiatique, enquête familiale et voyage sensoriel, Tant qu’il y aura des cèdres est définitivement un livre difficile à classer – mais sans conteste un premier roman très réussi. Pierre Jarawan, partant de sa propre expérience de jeune Allemand d’origine libanaise, nous ouvre les portes d’un pays incompris et souvent méconnu. Il nous raconte le Liban, à travers l’attachement inébranlable de ces hommes et ces femmes exilés pour leur pays d’origine, aussi fracturé soit-il. Il nous parle des plats, des odeurs, des rituels, des habitudes, toutes ces choses qui constituent une culture unique et donnent tout son charme à ce pays.



Pierre Jarawan a construit son roman comme un grand puzzle, avec de nombreuses ellipses, retours en arrière et bonds en avant, nous distillant petit à petit des bribes d’informations qui finissent, au bout de quelques 400 pages, à prendre tout leur sens. Intercalant habilement la grande Histoire et la petite, il nous entraîne dans un tourbillon de relations complexes, d’émotions fortes et de personnages attachants, nous laissant bien tristes de quitter cette atmosphère de conte oriental une fois le récit achevé. Rien de tel que ce roman d’une richesse époustouflante pour (re)découvrir le Liban, voir les exilés sous un angle différent, et prendre du recul sur les surprises que nous réserve la vie.
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Tant qu'il y aura des cèdres

Tant qu'il y aura des cèdres de Pierre Jarawan ( L de Poche N°36044 - 566 Pages)





Comment vivre sans ses racines, sans savoir ce qu'un être aimé disparu est devenu ?

Ce livre nous fait découvrir l'Histoire du Liban grâce à Samir qui recherche son père, Brahim .

Le Liban après la seconde guerre mondiale était surnommé " La Suisse du Moyen-Orient".

La guerre civile de 1975 à 1990 où se mêle diverses milices confessionnelles, intérêts politiques, religieux, conflits des pays voisins, a dévasté le pays.

Le père et la mère de Samir sont partis en Allemagne, accompagnés par Hakim et sa fille, Yasmin pour fuir le Liban.

Des années plus tard Brahim disparait.

Samir est obsédé par les souvenirs de son père et il devra partir au Liban pour pouvoir se reconstruire en recherchant la vérité sur cette disparition.

Beaucoup d'amitiés parmi ces libanais de différentes confessions religieuses en Allemagne où vit Samir.

Partez au Liban découvrir le pays du ' lait et du miel ', des cèdres, de Byblos, de la patrie des Phéniciens...

Quel lourd secret Samir va t il découvrir ? Un beau roman, un coup de coeur pour moi.

Mireine
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Un peintre- Un tableau

Ce tableau représente le plus jeune fils du peintre, Claude, au domaine des "Collettes" à Cagnes sur mer. Il avait acheté ce domaine pour sauver les oliviers: "Ce sont les arbres les plus beaux du monde, d'une majesté rare, alliée à une légèreté aérienne". Ce peintre avait trois fils: l'ainé fut comédien, le deuxième réalisateur et Claude est devenu céramiste. Il a changé plusieurs fois de style. "Le déjeuner des canotiers" est l'une de ses toiles les plus célèbres. Il s'agit de:

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