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Citations de Pierre Kropotkine (169)


Ce que l’humanité admire dans l’homme vraiment moral, c’est sa force, c’est l’exubérance de la vie, qui le pousse à donner son intelligence, ses sentiments, ses actes, sans rien demander en retour. L’homme fort de pensée, l’homme qui déborde de vie intellectuelle, cherche naturellement à se répandre. Penser, sans communiquer sa pensée aux autres, n’aurait aucun attrait. Il n’y a que l’homme pauvre d’idées qui, après en avoir déniché une avec peine, la cache soigneusement pour lui apposer plus tard l’estampille de son nom. L’homme fort d’intelligence déborde de pensées : il les sème à pleines mains. Il souffre s’il ne peut les partager, les semer aux quatre vents : c’est là sa vie.
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Si nous laissons de côté les idées préconçues de la plupart des historiens pour les aspects dramatiques de l’histoire, nous voyons que les documents même qu’ils étudient sont ceux qui exagèrent la partie de la vie humaine vouée aux luttes et qui négligent les côtés pacifiques.

p. 164
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Tout est à tous !
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Le peuple commet bévue sur bévue quand il a à choisir dans les urnes entre les infatués qui briguent l’honneur de le représenter et se chargent de tout faire, de tout savoir, de tout organiser. Mais quand il lui faut organiser ce qu’il connaît, ce qui le touche directement, il fait mieux que tous les habitants possibles.
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Les idées nouvelles germent partout, cherchent leur chemin vers la lumière afin de trouver une application dans la vie ; partout elles rencontrent l'inertie de ceux dont l'intérêt est de maintenir l'ordre ancien ; elles étouffent dans l'atmosphère irrespirable des préjugés et de la tradition.

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Ne se courber devant aucune autorité, si respectée qu’elle soit ; n’accepter aucun principe, tant qu’il n’a pas été établi par la raison.
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C’est que contre tous ces partis, les anarchistes sont les seuls à défendre en son entier le principe de la liberté. Tous les autres se targuent de rendre l’humanité heureuse en changeant, ou en adoucissant la forme du fouet. S’ils crient « à bas la corde de chanvre du gibet », c’est pour la remplacer par le cordon de soie, appliqué sur le dos. Sans fouet, sans coercition, d’une sorte ou d’une autre, sans le fouet du salaire ou de la faim, sans celui du juge ou du gendarme, sans celui de la punition sous une forme ou sous une autre, ils ne peuvent concevoir la société.
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Les Editions de Londres pensent que Kropotkine, dans son effort de construction systématique, trahit certains principes de l’esprit anarchiste, et que ceci n’échappe pas à l’Union Soviétique stalinienne qui voit dans l’anarcho-communisme une belle opportunité de récupérer les débris de la mouvance anarchiste.
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C'est aux jeunes gens que je veux parler aujourd'hui. Que les vieux — les vieux de cœur et d'esprit, bien entendu — mettent donc la brochure de côté, sans se fatiguer inutilement les yeux à une lecture qui ne leur dira rien.
Je suppose que vous approchez des dix-huit ou vingt ans ; que vous finissez votre apprentissage ou vos études ; que vous allez entrer dans la vie. Vous avez, je le pense, l'esprit dégagé des superstitions qu'on a cherché à vous inculquer ; vous n'avez pas peur du diable et vous n'allez pas entendre déblatérer les curés et pasteurs. Qui plus est, vous n'êtes pas un des gommeux, tristes produits d'une société en déclin, qui promènent sur les trottoirs leurs pantalons mexicains et leurs faces de singe et qui déjà à cet âge n'ont que des appétits de jouissance à tout prix..., je suppose au contraire que vous avez le cœur bien à sa place, et c'est à cause de cela que je vous parle.
Une première question, je le sais, se pose devant vous. — «Que vais-je devenir?» vous êtes-vous demandé maintes fois. En effet, lorsqu'on est jeune on comprend qu'après avoir étudié un métier ou une science pendant plusieurs années — aux frais de la société, notez-le bien — ce n'est pas pour s'en faire un instrument d'exploitation, et il faudrait être bien dépravé, bien rongé par le vice, pour ne jamais avoir rêvé d'appliquer un jour son intelligence, ses capacités, son savoir, à aider à l'affranchissement de ceux qui grouillent aujourd'hui dans la misère et dans l'ignorance.
Vous êtes de ceux qui l'avez rêvé, n'est-ce pas ? Eh bien, voyons, qu'est-ce que vous allez faire pour que votre rêve devienne une réalité?
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À ses débuts, l’Anarchie se présenta comme une simple négation. Négation de l’État et de l’accumulation personnelle du Capital. Négation de toute espèce d’autorité. Négation encore des formes établies de la Société, basées sur l’injustice, l’égoïsme absurde et l’oppression, ainsi que de la morale courante, dérivée du Code romain, adopté et sanctifié par l’Église chrétienne. C’est sur une lutte, engagée contre l’autorité, née au sein même de l’Internationale, que le parti anarchiste se constitua comme parti révolutionnaire distinct.
Il est évident que des esprits aussi profonds que Godwin, Proudhon et Bakounine, ne pouvaient se borner à une simple négation. L’affirmation — la conception d’une société libre, sans autorité, marchant à la conquête du bien-être matériel, intellectuel et moral — suivait de près la négation ; elle en faisait la contre-partie. Dans les écrits de Bakounine, aussi bien que dans ceux de Proudhon, et aussi de Stirner, on trouve des aperçus profonds sur les fondements historiques de l’idée anti-autoritaire, la part qu’elle a joué dans l’histoire, et celle qu’elle est appelée à jouer dans le développement futur de l’humanité.
« Point d’État », ou « point d’autorité », malgré sa forme négative, avait un sens profond affirmatif dans leurs bouches. C’était un principe philosophique et pratique en même temps, qui signifiait que tout l’ensemble de la vie des sociétés, tout, — depuis les rapports quotidiens entre individus jusqu’aux grands rapports des races par-dessus les Océans, — pouvait et devait être réformé, et serait nécessairement réformé, tôt ou tard, selon les grands principes de l’anarchie — la liberté pleine et entière de l’individu, les groupements naturels et temporaires, la solidarité, passée à l’état d’habitude sociale.
Voilà pourquoi l’idée anarchiste apparut du coup grande, rayonnante, capable d’entraîner et d’enflammer les meilleurs esprits de l’époque.
Disons le mot, elle était philosophique.
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En toute société animale, la solidarité est une loi (un fait général) de la nature, infiniment plus importante que cette lutte pour l'existence dont les bourgeois nous chantent la vertu sur tous les refrains, afin de mieux nous abrutir.
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Notre manière d’agir envers les autres passe ainsi à l’état d’habitude. Et l’homme qui aura acquis le plus d’habitudes morales, sera certainement supérieur à ce bon chrétien qui prétend être toujours poussé par le diable à faire le mal et qui ne peut s’en empêcher qu’en évoquant les souffrances de l’enfer ou les joies du paradis. Traiter les autres comme il aimerait à être traité lui- même, passe chez l’homme et chez tous les animaux sociables à l’état de simple habitude , si bien que généralement l’homme ne se demande même pas comment il doit agir dans telle circonstance. Il agit bien ou mal, sans réfléchir. Et ce n’est que dans des circonstances exceptionnelles, en présence d’un cas complexe ou sous l’impulsion d’une passion ardente, qu’il hésite et que les diverses parties de son cerveau (un organe très complexe, dont les parties diverses fonctionnent avec une certaine indépendance) entrent en lutte. Alors il se substitue en imagination à la personne qui est en face de lui ; il se demande s’il lui plairait d’être traité de la même manière, et sa décision sera d’autant plus morale qu’il se sera mieux identifié à la personne dont il était sur le point de blesser la dignité ou les intérêts. On bien, un ami interviendra et lui dira : « Imagine- toi à sa place ; est- ce que tu aurais souffert d’être traité par lui comme tu viens de le traiter ? » Et cela suffit. Ainsi, l’appel au principe d’égalité ne se fait qu’en un moment d’hésitation, tandis que dans quatre- vingt- dix- neuf cas sur cent nous agissons moralement par simple habitude. On aura certainement remarqué que dans tout ce que nous avons dit jusqu’à présent nous n’avons rien cherché à imposer. Nous avons simplement exposé comment les choses se passent dans le monde animal et parmi les hommes.
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Le sens moral est en nous une faculté naturelle, tout comme le sens de l’odorat et le sens du toucher. Quant à la Loi et à la Religion qui, elles aussi , ont prêché ce principe, nous savons qu’elles l’ont simplement escamoté pour en couvrir leur marchandise leurs prescriptions à l’avantage du conquérant, de l’exploiteur et du prêtre. Sans ce principe de solidarité dont la justesse est généralement reconnue, comment auraient- elles eu la prise sur les esprits ?
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Rechercher le plaisir, éviter la peine, c’est le fait général (d’autres diraient la loi) du monde organique. C’est l’essence même de la vie.Sans cette recherche de l’agréable, la vie même serait impossible. L’organisme se désagrégerait, la vie cesserait.
Ainsi, quelle que soit l’action de l’homme, quelle que soit sa ligne de conduite, il le fait toujours pour obéir à un besoin de sa nature. L’acte le plus répugnant, comme l’acte indifférent ou le plus attrayant, sont tous également dictés par un besoin de l’individu. En agissant d’une manière ou d’une autre, l’individu agit ainsi parce qu’il y trouve un plaisir, parce qu’il évite de cette manière ou croit éviter une peine.
Voilà un fait parfaitement établi ; voilà l’essence de ce que l’on a appelé la théorie de l’égoïsme.
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Mais la vraie explication de l’occultation quasi- totale de la Commune dans notre histoire collective, et surtout dans l’enseignement, c’est évidemment ce besoin paysan conservateur, d’ordre, de sécurité qui nous pollue la fibre depuis plusieurs siècles, mais aussi, et c’est presque pire, ce sentiment que la Commune, si on en révélait les acquis, si on en montrait l’élan moderne et généreux, et bien, cela polluerait un peu le sacro- saint dogme de la Révolution, dont on nous rabat les oreilles depuis deux siècles. A ces gens là, il faudrait qu’un jour, quelqu’un leur explique qu’une Révolution ne se transforme pas en dogme, sinon ça pourrit. Une révolution ça n’existe que dans le présent, ce qui en reste c’est l’esprit, et la Commune, de par ses magnifiques réalisations, c’est une belle illustration de cet esprit. Il faudrait à la Commune un phare littéraire , l’équivalent d’un Hommage à la Catalogne, d’un Pour qui sonne le glas, d’un L’espoir. ( Extrait de la préface des éditions de Londres )
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Il faudra toutes les sordides alliances et manigances du gouvernement Thiers pour mettre fin à l’expérience fédéraliste communarde. Il leur faudra s’allier avec l’occupant afin de tuer leur propre peuple. Mais les tortionnaires des Communards ne s’arrêtent pas là ; ils vont plus loin, ils font le ménage, et massacrent, déportent, humilient, construisent (c’est quand même fort) le Sacré Cœur pour (tenez vous bien) expier les crimes des Communards. ( Extrait de la préface des éditions de Londres )
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Pendre ou écarteler en effigie, c'était un usage très répandu au siècle passé. Aussi était-ce un des moyens d'agitation les plus populaires.
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D'un côté l'extermination par l'homme, de l'autre les maladies contagieuses, voilà les principaux obstacles qui entravent le développement d'une espèce – et non pas la lutte pour les moyens d'existence, qui peut ne pas exister du tout.
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Ce n'est pas l'amour de mon voisin – que souvent je ne connais pas du tout – qui me pousse à saisir un sceau d'eau et à l'élancer vers sa demeure en flamme ; c'est un sentiment bien plus large, quoique plus vague : un instinct de solidarité et de sociabilité humaine.
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Le jour où nous aurons su établir assez d’entente entre les exploités pour sortir au nombre de plusieurs milliers d’hommes dans la rue et prendre la défense de nos droits, personne n’osera nous disputer ces droits, ni bien d’autres encore que nous saurons revendiquer. Alors, mais seulement alors, nous aurons acquis ces droits, que nous pourrions vainement mendier pendant des dizaines d’années à la Chambre ; alors ces droits nous seront garantis d’une manière bien autrement sûre que si on les inscrivait de nouveau sur des chiffons de papier. Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent.
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