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Citations de Pramoedya Ananta Toer (100)


Pour confisquer ces terrains au profit des détenteurs de capital, il aurait suffi au gouvernement de promulguer une loi agraire en ce sens. Mais afin de s’en emparer sans éveiller les soupçons, ils chargèrent des agents recrutés parmi les indigènes d’empoisonner les points d’eau où s’abreuvait le bétail. En un mois, dix mille buffles moururent. La puanteur des cadavres en décomposition envahit la région. Le choléra se répandit.

(Zulma poche, p.393)
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Dans les histoires de nos ancêtres, seuls les prêtres et les dieux étaient isolés du sol par la semelle d’une sandale. Quant aux chaussures fermées, ces gens simples l’associaient au pouvoir de l’Europe, au même titre que les fusils et les canons de l’armée.

(Zulma poche, p.340)
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Lorsque vous étiez devenu un instrument du pouvoir, votre bouche ne cessait de grandir et vos oreilles de rapetisser à mesure que vous montiez en grade [...] c’était les supérieurs les moins instruits qui avaient tendance à se montrer les plus sadiques, avides de faire subir leur pouvoir.
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- En fait, c'est la même chose dans toutes les colonies, d'Asie, d'Afrique, d'Amérique, d'Australie. Tout ce qui n'est pas européen, et plus précisément ce qui ne participe pas du système colonial, est pietiné, raillé, rabaissé pour faire étalage de la suprématie de l'Europe coloniale dans tous les domaines - y compris, ce faisant, de sa propre ignorance ! N'oubliez pas, Minke, ceux qui sont venus les premiers aux Indes étaient des aventuriers et des individus dont l'Europe ne voulait plus. Ici, ils sont plus à l'aise pour jouer les Européens. Une bande de canailles.
p 392
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Mourir sans avoir donné sens à sa vie, c'était avoir vécu en vain. Mon esprit et mon corps étaient le seul fondement que je possédais où ancrer ma vie.
p 264
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Jadis un peuple pouvait vivre en paix au milieu du désert ou de la forêt. Ce n’est plus le cas. La science et les techniques actuelles perturbent la paix et la tranquillité de tout un chacun, où qu’il se trouve. L’être humain en tant que membre de la société et en tant qu’individu, ne se sent plus en sécurité nulle part. Il est talonné en permanence par le besoin de créer et la soif de pouvoir que lui inspire la science moderne, pouvoir qu’il cherche à imposer à la nature comme à ses semblables. Aucune force ne peut infléchir cette soif de pouvoir, sauf à imaginer des sciences plus évoluées, confiées aux mains d’individus plus vertueux…
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La vie peut tout apporter à qui s'ouvre avec curiosité à la connaissance.
p 96
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La pitié est le lot des gens bien intentionnés incapables d'agir. Ce n'est qu'un luxe ou une faiblesse. Celui qui mérite l'admiration, c'est l'individu qui sait passer de l'intention à la pratique.
p 76
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Comme la vie est belle quand on n'est pas obligé de s'humilier devant autrui.
p 33
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"nous donnons une part de notre vie aux sentiments, une autre à la sagesse, une autre encore à la bêtise ! Et après tout cela, notre vie... après tout cela nous l'abandonnons à la mort. Et tout le monde fait comme ça."
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Nous devons tous accepter la réalité mais ce contenter de le faire, c'est bon pour ceux qui ont perdu la capacité d'évoluer. L'humanité en tant que telle est capable de créer de nouvelles réalités. Et s'il n'y a plus personne pour vouloir créer de nouvelles réalités, autant effacer le mot "progrès" du vocabulaire des hommes.
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A cette époque, la puissance coloniale était la grande victorieuse. Elle considérait tout ce qui n'était pas circonscrit par son autorité comme son ennemi. J'étais moi-même son instrument. Les grands maîtres enseignaient avec éloquence quel éclairage avaient apporté aux hommes la Renaissance, les Lumières, puis l’ascension de l'humanisme et la contestation de la hiérarchie de classes apparue à la Révolution française, quand la bourgeoisie avait aboli la féodalité. Ils appelaient à marcher d'un seul élan dans le sens du progrès et de l'Histoire. Moi, pendant ce temps, j'étais enfoncé jusqu'au cou dans la fange coloniale.
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Tout est politique ! Tout fonctionne sur l'organisation. Croyez vous que les cultivateurs illettrés qui ne savent que retourner la terre ne sont pas impliqués en politique ? Dès l'instant qu'ils abandonnent une petite partie de leur maigre récolte à titre d'impôt au gouvernement, ils accomplissent un acte politique - en reconnaissant, en entérinant son autorité. Ou bien voulez-vous dire qu'est politique tout ce qui déplaît au gouvernement et que rien de ce qui lui plaît n'est politique ? Et qui dit qu'une personne peut échapper à toute organisation ? Aussitôt qu'on est plus de deux dans un groupe, il s'est constitué une forme d'organisation? Le nombre de ses membres n'en modifie que la taille et la complexité. ou bien était-ce une autre définition que vous vouliez donner aux termes "politique" et "organisation" ?
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Le courage sans autre objectif que lui-même est aussi vain que l'arbitraire. Ce n'est qu'une absurdité.
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… la fille ne savait jamais à l’avance si son futur mari était un homme jeune ou un vieillard qu’on n’avait pas jugé bon de lui faire rencontrer auparavant. Une fois mariée, il lui fallait servir cet inconnu, se consacrer à lui corps et âme sa vie durant, à moins que, lassé d’elle, il ne la répudie. Il n’existait aucune autre option. Criminel, ivrogne ou joueur, elle ne pouvait découvrir qui il était avant de l’avoir épousé. Bienheureuse celle dont le prétendant retenu par le père était un homme bon.

(Zulma, p.113)
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Elle resta debout longtemps au beau milieu de la cour. Ses lèvres tremblaient dans les ténèbres en murmurant une prière d'action et de grâces. Les visages des êtres qu'elle aimait se succédaient dans sont imagination. Des gens qui n'avaient rien d'autre à donner que leur amour, leur force et des poissons. " Oh, papa, papa ! " Nous autres - elle se rappelait encore les paroles de son père la veille de son départ pour la ville -, nous autres, même si nous vivions douze vies en ce monde, nous ne pourrions sans doute accumuler assez d'argent pour acheter ce que peut renfermer une seule chambre chez les gens de la ville. La mer est vraiment immense, jamais à sec, ses richesses sont sans limite, mais notre humble travail n'a aucune valeur. Dès demain, ma chérie, tu commenceras à vivre en ville, tu seras la femme d'un homme important. (......) "Ah papa, papa ! Voilà le monde que tu m'as offert, un monde avec toutes sortes de facilités, où seuls les coeurs sont difficiles à ouvrir, même s'il n'y a qu'à choisir et à demander.
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Chez les pêcheurs, le mot paresseux était absent du dictionnaire. C'était pour eux la chose la plus étrange qui fût.
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vague après vague ride après ride
le bateau dans le noir poursuit
les pêcheurs ne sont pas cupides
ils vont suer toute la nuit

en bonne harmonie les bonites
l'une monte toutes font suite
quand la famille est au boulot
les ressources coulent à flots

un vent rude heurte la poupe
crevettes sèchent au soleil
hommes femmes pensent pareil
on affronte l'épreuve en groupe
(......)
car tel est le sort du pêcheur
des biens il n'a pas de faveur
n'obtient ni or ni pierreries
content d'une bouchée de riz

princesse toi-même fais choix
de ce qui est le mieux pour toi
en ville deux ans de séjour
vaut sept générations chez nous
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pas un bateau ne prend la mer
pas un poisson n'habite à terre
les pêcheurs sont dans l'embarras
un gros problème sur les bras

ting-ting-douk-douk-douk - ting-ting-douk-douk-douk

les vagues ne veulent pas se briser
les vaguelettes hésitent à broder le rivage
au village les gens sont terrorisés
maudit par les dieux bateau fait naufrage
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Gadis Pantai sourit. Depuis deux ans et plus qu'elle séjourne au palais, elle s'est habituée à l'idée que chacun possède un domicile précis. Et que chacun vive en paix dès lors que la maison est fermée à clé. Aucun étranger ne vient pas le déranger, soupire-t-elle. Dans ce village de pêcheurs où elle a vu le jour elle commence, lentement mais sûrement, à réapprendre son passé. (...) Ici, de jour comme de nuit, aucune maison n'est fermée à clé. Ici, les portes ne sont pas faites pour empêcher les gens d'entrer, mais pour barrer la route au vent.
Ici, dans chaque maison, il y a un grand lit de bambou sur lequel tout le monde peut se coucher et dormir de nuit comme de jour, y compris ceux à qui on offre l'hospitalité sans se soucier de savoir d'où ils viennent.
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