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Critiques de Rachel Khan (91)
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Racée

Rachel Khan se décrit racée car porteuse de plusieurs racines qui constituent l’entièreté de son être, de sa personnalité. Elle ne saurait être la femme qu’elle est et assume d’être en l’absence d’une de ces racines. Amputée de l’une d’entre elles, Rachel Khan serait déséquilibrée. C’est cet imbroglio de “races” qui la constitue, qui fait d’elle cette additionnée si enjouée et passionnée.

Elle dénonce avec clairvoyance la culture de la victimisation qui, selon ses détracteurs, autorise à revendiquer en permanence des droits et du coup de rejouer sans cesse l’injustice. Autant dire qu’ainsi la boucle ne se referme jamais de manière constructive. Elle manifeste également son désaccord sur le jeu des névroses de séparatisme et aborde les diverses discriminations qui polluent notre pays et notre quotidien. Pour ce faire, elle a choisi un angle particulièrement intéressant. Celui du langage. Celui des mots mal utilisés, ceux qui briment le monde dans lequel nous vivons, ceux qui nous enfouissent dans de trop nombreuses cases. Ces mots qui ne nous laissent plus assez d’air. Ceux qui nous empoisonnent et nous tuent. Les mots se moquent des origines, de la couleur de peau. Elle cite tour à tour, certains mots qui séparent, des mots fourre-tout et ceux qui réparent. Ces derniers étant ceux qui permettent d’accéder à une liberté de penser individuellement et de s’exprimer publiquement. Elle prône l’Universel avec ce qu’il implique de différences à prendre en compte dans le rapport à l’autre. Et la langue française permet cette relation.

C’est avec beaucoup de lucidité, de sensibilité, de profondeur et un brin d’espièglerie que Rachel Khan ouvre au lecteur la porte d’une pensée qui ne saurait être unique. Une pensée dans la nuance.
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Noire n'est pas mon métier

Ces 16 témoignages nous montrent des femmes courageuses avec une volonté de fer. On les a toute déjà vu et ont su montrer leur compétence et leur motivation. Comment ne pas être touché par ces femmes déterminées qui veulent se battre pour faire leur place. Une place au combien mériter et freiner par le racisme, la misogynie, l'intolérance... La force de ce recueil est la pluralité des portraits des femmes de tout âge, avec des physiques différents, des cultures dissemblables... Une richesse qui montre un problème globale. Impossible de ne pas se sentir touché par tant d'injustice surtout à notre époque. Une inégalité qui reflète un vrai dysfonctionnement dans notre société qui montre assez peu de signe d'évolution. Il faut espérer que ce livre touche des personnes qui ne sont pas déjà convaincus de l'importance de la représentation de la diversité qui est la vraie vie. Une lecture utile à offrir pour discuter avec l'entourage. Et aussi un livre à acheter dans les bibliothèques scolaires et les médiathèques pour le mettre en accès à toutes et à tous.
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Noire n'est pas mon métier

Parfois on peut se dire que l'on connait, ou sait déjà tout cela: le racisme.

Si en plus on est une femme, on peut y ajouter le sexisme et la misogynie. Alors, être une femme noire ou métisse...

Evidemment j'avais très envie de lire cet ouvrage, mais je ne savais pas trop à quoi m'attendre et je craignais que l'on ne reste dans ce qui se sait déjà, se dit déjà ( mais si cela continue toujours il faut peut être encore continuer de le dire et l'écrire ?)

Aïssa Maiga, choisit ici un angle intéressant : des témoignages d'actrices et de comédiennes : d'âges différents, de physiques différents, de formations variées, d'origines sociales, culturelles, géographiques diverses, qui toutes racontent leur amour du métier et toutes éprouvent la même difficulté( ce qui est un euphémisme) rencontrée tout simplement en raison de leur couleur de peau et de TOUT ce que cela engendre et qu'elles n'auraient même pas soupçonné.

Ici c'est la multitude des récits, qui vient confirmer que non, il ne s'agit pas d'un cas isolé, mais bien d'un problème structurel de nos sociétés.

Les récits de chaque artiste sont uniques tout comme leur parcours de vie, et malgré l'importance du sujet : le racisme, l'ouvrage reste optimiste, bienveillant et facile à lire.
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Noire n'est pas mon métier

Noire n’est pas mon métier, sorti pendant le dernier festival de Cannes, est un recueil de témoignages de 16 actrices noires sur la façon dont la couleur de leur peau entre en compte dans leur métier.



On croyait le milieu artistique ouvert, où le talent prime, malheureusement ce n’est bien souvent pas le cas. Il faut pour ces comédiennes se battre plus que les autres tout simplement en raison de leur couleur de peau, accepter les éternels mêmes rôles aux mêmes prénoms, en prenant un accent ridicule. C’est alarmant et inconcevable mais c’est une réalité.

Ces témoignage sont et heureusement, teintés d’espoir et c’est aussi et surtout la vocation de ce livre : écrire pour dire mais surtout pour permettre une prise de conscience.



Un recueil édifiant sur les inégalités qui règnent encore dans nos sociétés et surtout dans le milieu artistique. Ce dernier doit changer pour refléter notre société…


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Les grandes et les petites choses

Mais ce livre est un petit bijou. D’abord on s’imagine entrer dans un roman, un bon roman, au style léger et joyeux, alors qu’il y a une telle profondeur dans ce qui est dit, et surtout ce qui est vécu par l’auteur !

Ensuite, on découvre le personnage, Nina Gary, ou Rachel Khan, sportive de haut niveau, juriste aux multiples diplômes universitaires, conseillère la culture du cabinet de Jean-Paul Huchon en ile de France, et aujourd’hui actrice, rien de moins.

Sous une narration humoristique on sent une profonde humanité et une grande érudition. Car comment prendre à la légère ce qui arrive à Nina dans les vestiaires du stade, et qui est juste terrible. Si ce n’est en se comparant avec ce qu’a enduré et souffert la famille de sa mère, déportée, exterminée car juive, ou de son père, descendant d’esclave en Gambie…

Nina à des parents qui rappellent fortement ceux de Rachel bien sûr ! Une mère juive qui est libraire et se réfugie dans ses livres pour ne pas dire, ne pas parler ; un père prof d’anglais d’origine africaine, un grand-père qui parle Yiddish à la maison, rescapé des camps, souvenir vivant de ce que peut être l’horreur.

Alors, oui, Nina est juive, oui, Nina est noire, Nina est blanche par sa mère, Nina est également musulmane et animiste par son père, et Nina est faite pour la course, car c’est bien connu les noirs courent vite ! … Mais comment vivre lorsque où que l’on se tourne, on devient une minorité visible ? Elle y réussira, et ce roman est un excellent moyen de nous le montrer.

J’ai passé un excellent moment de lecture en compagnie de Nina, admirative de sa force de caractère, de son sens de la famille, de son amour de la vie avant tout, et avec quelle dérision elle réussit à rendre stupides à nos yeux de lecteurs ceux qui soulignent les différences au lieu de les accepter. Une belle leçon de vie.


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Les grandes et les petites choses

Lu hier, chroniqué aujourd'hui ! Il faut dire que lorsque l'on parle d'athlétisme, je suis dans les starting-blocks !



Nina a 18 ans. Elle commence des études supérieures de droit à la Faculté d'Assas de Paris. Alors qu'elle pense pouvoir s'émanciper dans ce nouvel univers, c'est toute sa condition métisse qui lui éclabousse à la figure, encore et encore. Petite, quand elle pratiquait la danse, on lui reprochait la rondeur de ses fesses. Alors, pourquoi ne pas se confronter à un chrono ? Nina court vite, très vite. L'athlétisme pourrait bien lui donner une chance de devenir quelqu'un...



Dans ce 1er roman de Rachel KHAN, la parole est donnée à une certaine jeunesse de la société française d'aujourd'hui. Il y a bien sûr la découverte de l'amour, c'est l'âge comme l'on dit. Il y a aussi la découverte d'un monde d'adultes avec les études universitaires. Mais les jeunes comme Nina sont singuliers et doivent affronter des démons bien particuliers. Ils sont le fruit de 2 cultures et en portent la trace sur leur peau.



"Ma mère m'a faite noire pour que je m'en sorte toujours, pour que ma cachette à moi, ce soit la couleur de ma peau. Mon père m'a faite blanche pour que je n'aie pas à prendre le bateau à fond de cale et que j'aie des papiers en règle." P. 20



Et comme si le faciès n'était pas suffisant, Nina est juive. Et là, c'est encore une autre histoire.



"Je suis une fille issue de deux histoires qui sont dans les livres. Celle d'un peuple que l'on a voulu éradiquer et celle d'un autre peuple que l'on a voulu soumettre. J''aurais pu apprendre ces histoires chez moi, de manière intime, sans que j'aie à sortir du quartier, ni même de la rue de la Justice mais ils sont trop pudiques, dans cette maison." P. 19



Avec les études, les livres, Nina découvre l'Histoire, celle d'un peuple, celle de sa famille. Rachel KHAN met le doigt sur l'absence de transmission aux générations descendantes chez les immigrés, sur la difficulté qu'ont les enfants à accéder à l'histoire, au passé de leurs parents. On parle souvent de secret de famille, là il en est un qui concerne souvent des communautés toutes entières.



Nina se pose aussi des questions sur les enjeux de ce passé sur sa propre existence à elle.



"Et je me tais pour ne pas comparer nos héritages. Après tout, l'histoire de mes parents est elle encore la mienne ?" P. 111



Mais elle trace son chemin, cette jeune femme a des convictions, des valeurs, elle est attachée à son grand-père qui incarne le peuple juif, elle est attachée au savoir parce qu'elle sait très bien que son émancipation y sera liée.



"Enfant, je ne comprenais pas que s'en sortir, ça voulait dire apprendre. Plus tard, je m'y suis mise. Je fais actuellement des études de droit. J'ouvre les livres et les dictionnaires. Plus j'apprends, plus les livres lisent en moi." P. 19



Et puis Nina entretient des relations d'amitié, elle se sent portée, accompagnée, et y puise sa force.



"En fait, c'est ça les amis, ça vous fait avancer." P. 99



Avec le sport et plus particulièrement l'athlétisme, il s'agit de repousser les limites. La citation de Serge GAINSBOURG en tout début de roman en disait déjà long sur ce qui attendait le lecteur :



"Je connais mes limites. C'est pourquoi je vais au delà".



La vitesse de Nina, ses performances, vont lui permettre d'être enfin reconnue pour ses qualités.



"Dans les yeux de l'entraîneur, je retrouve la bienveillance de M. Chauvel quand il regarde Camille. Il me trouve intelligente l'entraîneur, je le vois. Pourtant j'ai pas dit grand chose." P. 33/34



Mais tout cela n'aurait pas été possible si Nina n'avait pas été portée par un sentiment de FIERTÉ, fierté d'être juive en mémoire de son grand-père déjà, mais fierté aussi d'appartenir au peuple noir :



"Mes yeux s'arrêtent sur la collection "Présence africaine" qui réunit des textes de tous les écrivains noirs de l'après-guerre. Des textes qui clament la fierté d'une race, qui dressent le poing sans colère." P. 172



Ce 1er roman de Rachel KHAN est porteur d'espoir, il montre à quel point il faut y croire. Cette jeunesse, bien que freinée dans son élan par le poids de son passé, du passé plus précisément de la génération d'avant, peut trouver sa place dans la société, c'est tout ce que je retiendrais de ce livre.



En parlant de livre justement, je crois que vous serez sensible(s) à cette citation :



"Mais un livre, quel qu'il soit, c'est une consécration de l'existence. C'est être au monde, même après le pire." P. 172



Après des grandes et des petites, ce 1er roman de Rachel KHAN augure de bien belles choses.
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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Les grandes et les petites choses

Nina Gary a dix-huit ans dans le Paris des années 90. Elle est étudiante en droit à Assas. Une parisienne lambda ? Que nenni ! Nina rassemble en elle les histoires et l'Histoire. Son père est un gambien dont la famille a connu l'esclavage. Son grand-père maternel, polonais juif, a échappé à la mort dans les camps. Au-delà des langues qui se mélangent, il y a mélange aussi des cultures et des religions : judaïsme et islam. Cette singularité pose problème pour Nina qui a du mal à savoir comment se situer, surtout dans une société où être black, juive et d'origine musulmane engendre des conflits d'intérêt. La pratique de l'athlétisme en compétition devient l'occasion pour elle de s'affirmer, de donner un nouveau sens et souffle à sa vie et réussir enfin à concilier les différentes facettes de sa personnalité. Après tout, il faut savoir relativiser les « petites choses » de la vie quand on connaît la valeur des « grandes ».



Un bien joli roman, basé sur la vie de l'auteur Rachel Khan, qui mêle réflexion, humour, joie de vivre et surtout sincérité. Bien que le roman se déroule dans les années 90, la force des préjugés mais aussi celle du multiculturalisme abordées par l'auteur sont encore plus criantes de nos jours. Un roman qui redonne foi en l'âme humaine.



J'ai été ravie de cette première lecture dans le cadre de l'opération « 68 premières fois ».
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Les grandes et les petites choses

Comme Un autre monde de Michka Assayas (également lu dans le cadre du prix du roman tmv 2016), Les grandes et les petites choses semble autobiographique. L’héroïne de Rachel Khan se nomme Nina Gary, mais c’est le nom de comédienne qu’utilise l’auteure. Comme Nina, Rachel a un père gambien, professeur d’anglais et une mère libraire, française, d’origine juive polonaise. Et comme Nina, Rachel court, elle a d’ailleurs été athlète de haut niveau.



Les grandes et les petites choses est son premier roman. Il raconte Nina, ses doutes, ses difficultés à trouver sa place, à trouver son identité en raison de ses racines, à la fois polonaises, gambiennes, musulmanes, juives, françaises… Et aussi la danse, l’athlétisme, la fac de droit, les premiers émois.



Il y a beaucoup de tendresse, de colère et d’amour dans ce roman. On sourit beaucoup et on a la rage aussi. Le livre se lit très bien, Rachel Khan joue avec les mots avec brio, elle écrit très bien. Je suis ravie de cette lecture et de cette découverte. Et effectivement, dans la vie, il y a les grandes et les petites choses qui nous font avancer, grandir, bouger et à la fin devenir ce que l’on est…
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Les grandes et les petites choses

Cette athlète de haut niveau évoque le racisme avec le punch d'une Angela Davis et l'humour juif d'un Woody Allen.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Racée

Lire Racée préfacé par Dupond-Moretti a été une expérience étonnante. C'est trouver ma pensée mis sur le banc des accusés. Intersectionnelle de ventre, white plus ou moins gauchiste aussi, sans doute plus en tout cas que droitiste. Bien pensante, je coche aussi. Bref, pas a priori le genre de texte qui va me caresser dans le sens du poil. Juste à la préface déjà Dupond Moretti dans son hommage m'avait bien crispé.

Et pourtant j'ai été touchée par l'écriture, par l'aspect pluriel de l'autrice. Parce qu'elle déborde des cases et qu'en tant que débordant régulièrement des miennes je ne peux que comprendre qu'elle refuse de s'y laisser enfermer.

Je suis homme et princesse (il est mention dans le livre d'une norvégienne qui serait un cheval). J'ai décidé vers la fin de lecture d'être un peu plus blob également. Ces êtres qui sont entre l'animal, le végétal et le champignon qui foutent un joyeux bordel dans les belles petites boites que les scientifiques s'obstinent à construire pour ranger le vivant.

On est ce qu'on se définit être jusqu'à la prochaine mise à jour. Si Rachel Khan est racée, elle est la mieux placée pour pouvoir s'auto définir et je fais rentrer sa définition d'elle même comme je souhaite qu'on fasse entrer la définition de moi même comme tel sans chercher à en enlever, sans chercher à en rajouter, sans chercher à en modifier au plus juste possible.

J'aime bien rencontrer des gens différents de moi ça me force à me repenser. Je reste intersectionelle de ventre mais enchantée d'avoir pu lire une autre singularité dans toutes sa richesse et ses nuances.
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Racée

Dans un long festival de "je", Rachel Khan s'invente des qualités de spécialiste linguistique pour laisser croire que "Racée" traîte des qualités propres aux races. Il concerne en réalité l'autre aspect du terme : la distinction et l'élégance (elle-même selon elle-même, quoi). La critique et la nuance des mouvements féministes, anti-racistes, la remise en question de termes et de notions telles que la diversité ou l'afro-descendence méritent d'être questionnés. Si seulement ils l'étaient par des esprits vifs et pertinents, et non par des personnalités au verbe vibe, aux constats sans hauteur, et aux références quasi-inexistantes (il est fait référence à Romain Gary 38 fois dans cet essai)... On peine à comprendre pour quelle raison ses quelques réflexions n'en sont pas resté à l'état de tweets et sont devenus un essai entier, confus et inconsistant. Espérons pour elle que ce positionnement qui consiste à taper plus fort sur les anti-racistes que sur les racistes lui permettra d'obtenir un poste fixe dans une des émissions télévisuelles quotidiennes qui se font profit des divisions du pays.
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Les grandes et les petites choses

J'ai commencé à lire une page, puis deux, puis un chapitre, et finalement j'ai lu ce livre d'une traite!

Dans ce roman, on suit le quotidien de Nina, 18 ans, fruit d'une mixture culturelle avec un père Africain et une mère juive : pas facile dans ce cas là de trouver sa propre identité.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui ne manque pas d'humour ni de jeux de mots, l'écriture est claire et simple (peut-être un peu trop, seul reproche que je ferais à l'auteur).

Une belle découverte qu'est ce premier roman, je recommande vivement!
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Noire n'est pas mon métier

Je tiens tout d’abord à remercier toutes ces actrices pour leurs témoignages à l’initiative d’Aïssa Maïga. Je dois avouer que sur les 16 actrices je n’en connaissais que deux. Pour ma défense je dirai que je ne regarde pas ou très peu de cinéma français.

Je savais que cette lecture n’allait pas être un moment de joie, car je sais à quel point les femmes noires sont mises de côté (elles cumulent deux handicapes : femmes et noire, combo !). Mais ce fut pire que ce que je pensais. Quand lit ce qu’elles ont pris dans les dents : racisme, sexisme, plafond de verre TRÈS épais et agression sexuelle (combo raciste), on se dit : bigre, en 2018 on en est ENCORE là. Parce que les rôles de putes, femmes de ménage ou mamans immigrés avec enfant à problème, ça va cinq minutes… On dirait les vieux rôles des femmes blanches des années 50 : maman ou putain. Le reste « c’est pas pour toi ».

La seule chose que je peux dire c’est qu’elles sont toutes des battantes, des femmes pleines de courage pour continuer dans ce milieu. Et bien sûr, je souhaite qu’elles y restent, y percent et nous fassent rêver comme il se doit. Elles sont douées, talentueuses, travailleuses et débrouillardes !

Un livre à découvrir pour ouvrir les yeux sur ce qu’il se passe dans le cinéma français. Parce que le cinéma français n’est pas forcément bien différent du cinéma américain sur le racisme. Mais là où les choses semblent changer aux USA pour la visibilité des acteurs•trices noir•es (effet black panther), en France… bin… ho une licorne !

La lutte pour la diversité ne fait que commencer ! Merci à elles toutes pour ce livre.

A lire, à partager avec vos amis, votre famille !


Lien : http://anaiscience.eklablog...
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Noire n'est pas mon métier

je ne vais pas mentir, j'ai lu ce manifeste en ne connaissant pas le nom de la plupart des actrices. la faute je crois, en PREMIER lieu, au fait que je ne sois pas cinéphile, encore moins adepte du cinéma français.



donc non, je ne connaissais pas le nom de la plupart comme je connais rarement le nom des acteurs français (à part les anciens) je m'intéresse peu a l'industrie cinématographique (outre ce qu'on en dit depuis l'affaire weinstein) et finalement, aborder le racisme, les stéréotypes sur les noires dans le petit monde du cinéma m'a intéressé mais ne m'a également pas permis de beaucoup m'y immergé puisque cet univers me touche peu.



au-delà de ça, c'est quand même un manifeste au message fort, cinéma ou pas, sur la place des femmes qui plus est des femmes noires, entre rôles stéréotypes, remarques racistes qui se voudraient humoristique et choix scénaristique douteux quand il s'agit d'elle. heureusement, certains témoignages montrent aussi un univers en évolution qui apprend (enfin !) à laisser place a la diversité et à mettre en scène la france comme elle est: multiculturelle, ou tout les noirs ne sont pas nés en afrique et n'ont pas un accent "à la michel leeb".



de ma place - encore une fois, loin de l'univers du cinéma - c'était assez aberrant de voir qu'encore en 2018 on continue d'imaginer pour les noirs des rôles à l'image d'une idée fixe que certains ont refusé de voir évoluer quand beaucoup sont pourtant natif de la france et n'ont connu qu'elle. de vrais français, en somme, noir ou pas.



c'est un manifeste à lire, pour au moins comprendre l'ampleur d'un phénomène qui - même s'il évolue - a encore un long chemin a parcourir, pour comprendre a quel point ne pas être blanc ou du moins, porter physiquement le signe d'une origine (parce que je pense réellement que les noirs ne sont pas les seuls stigmatisé dans ce cas-là) peut mettre des bâtons dans les roues de personnes (ici, de femmes) qui ont pourtant le talent et la motivation pour réaliser leurs rêves.



je déplore juste peut-être, un livre ou on prône cherche à prôner la diversité en ne donnant la parole qu'a un collectif de femmes noires là ou la limite de la diversité en france s'étend aussi à d'autres cultures et d'autres origines qui mériterait tout autant la parole, c'est finalement un tableau assez restreint dans le pays multiculturel qu'est la france mais un beau message tout de même pour l'ouverture aux autres, surtout dans cet univers fermé voir parfois archaïque que semble être celui cinéma.
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Noire n'est pas mon métier

Seize témoignages d'actrices noires ou métisses sur les discriminations et les humiliations dont elles ont été victimes en raison de leur couleur de peau.

Coup de poing et révélation, ce livre m'a fait réaliser à quel point la France multiraciale d'aujourd'hui est mal représentée au cinéma et à la télévision, que je regarde il est vrai très peu. Que de préjugés, maladresses et grossièretés, venant parfois de vrais mufles, mais aussi, et c'est plus perturbant, de gens bien intentionnés, mais que l'ignorance conduit à assimiler couleur de peau et Afrique, couleur et niveau social. Et comment comprendre que plusieurs d'entre elles aient eu à subir un refus de maquillage sur des plateaux, faute de produit adapté à la couleur de leur peau ? De nos jours ! C'est aussi révoltant qu'ahurissant.

En lisant ces récits, j'ai eu mal pour elles, mais aussi mal à mon pays.
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Toutes afghanes

Je n'ai pas vraiment apprécier cette lecture. Certes c'est un hommage aux femmes afghanes, mais la vision occidentale que l'on a sur elle m'a parfois déranger. Il y a cependant de beaux textes. Et le livre ce lit très vite. Je suis contente d'avoir pu soutenir une association si importante pour les femmes afghanes par ce livre. Alors merci. Et aux femmes que l'on veut réduire aux silences, à celles qui ne renonceront jamais et à celles qui renonceront aussi.
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Noire n'est pas mon métier

Impossible pour moi d'attribuer une note à ce petit recueil de témoignages, ni d'écrire "j'ai aimé" ou "j'ai pas aimé"; mais une chose est sûre : j'ai été très touchée par les parcours, combats, histoires, anecdotes... de ces 16 femmes issues du milieu du spectacle. La plupart sont actrices, mais il y a également le témoignage d'une humoriste et d'une productrice..

Toutes ont en commun de s'être battues très fort pour en arriver là où elles se trouvent (et elles continuent ce combat au quotidien); mais également d'être métisses, noires, et d'avoir toutes les difficultés du monde à être reconnues en tant que professionnelles en raison de leur couleur de peau.

Ces témoignages sont édifiants, et amènent forcément le lecteur à se poser des questions face aux clichés et stéréotypes qui perdurent encore à ce jour.

Ce petit bouquin se lit très vite, les témoignages sont courts, chacune des intervenantes à son propre style.

Le livre s'achève sur les témoignages plein d'espoir et de confiance d'Assa SYLA & Karidja TOURE, actrices de la jeune génération, qui portent toutes deux un regard empreint d'optimisme sur l'avenir.

Une jolie découverte.

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Racée

Oserais-je avouer que j'ai trouvé que l'auteur tournait un peu en rond ?

Qu'elle se perdait dans une argumentation pas toujours très claire ?

D'où ma relative déception, d'autant que les thèmes qu'elle aborde, notamment l'universalisme Vs le racialisme rejoignent mes propres conceptions des rapports humains...
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Noire n'est pas mon métier

Elles sont fortes et combatives, pleines de détermination et de mordant,

elles sont 16 artistes noires qui dénoncent leur vécu professionnel et nous font partager leur colère,

elles m’ont confirmé ce que je pouvais imaginer d’un milieu gouverné plutôt par le look et l’apparence que par le talent

mais elles m’ont aussi ouvert les yeux sur tous les clichés qui se baladent sans doute dans mon esprit, sur certaines expressions si faciles, si courantes et si blessantes…

Un écrit important, une petite claque à ma bonne conscience !

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Noire n'est pas mon métier

"Dans cette clarté éblouissante où règnent nos absences, je regarde ma fille qui danse dans la cuisine. J'ai envie de me battre pour qu'elle et d'autres n'aient pas à subir les échos d'un passé non révolu. Il est temps de sublimer à l'écran les couleurs qui sont les nôtres. Après tout, nous venons tous du même poème." Rachel Khan, "sans entendre aucun bruit" extrait de "Noire n'est pas mon métier". 16 récits de 16 magnifiques femmes actrices qui se battent au quotidien contre le racisme et le sexisme. Il y a encore du boulot mais on ne baisse pas les bras, jamais ! Merci mesdames d'être une source d'inspiration et de force pour les générations d'aujourd'hui et de demain.
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