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Critiques de Rachel Khan (91)
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Les grandes et les petites choses

Un roman vif d'où se dégage une langue incisive qui mêle impressions sur la vie quotidienne et considérations philosophico-historiques sur une personnalité en construction.

Le personnage de Nina narre sa propre vie au moment où elle traverse une grave crise à la suite de plusieurs évènements douloureux dont une agression sexuelle.

C'est un roman qui se lit d'une traite et qui secoue beaucoup de certitude en montrant la complexité des choses lorsqu'on est issu d'un mélange de culture.
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Les grandes et les petites choses

Enfant, Nina danse beaucoup et chante pour les hommes à la synagogue. Mais à 14 ans, elle est priée de changer de discipline : fini la danse classique car son corps ne correspond pas aux normes et fini le chant car elle doit désormais intégrer la partie des femmes à la synagogue. Nina grandit et la vie le lui fait comprendre de manière pas très tendre.

A 18 ans, étudiante en droit à la prestigieuse Université d'Assas, Nina voudrait croire qu'elle est comme les autres, se fondre dans la masse, que Chauvel, un de ses profs, s'adresse à elle avec le même sourire qu'il lance à ses copines plutôt que de lui distribuer, sans explications, des 3/20 chaque fois qu'il rend les copies. Nina apprend sa différence. Elle porte en elle une culture métisse : la peau noire de son père gambien et au fond du coeur la judéité de sa mère.



A l'heure du "passage" à l'âge adulte, cette histoire plurielle devient presque un fardeau pour Nina qui tente, dans les blessures familiales, de se définir, de trouver son propre chemin. Un jour, Nina se met à courir : elle se découvre gazelle et goûte les sensations du corps dans l'effort, pur plaisir physique. Nina se cherche, affronte ceux qui voudraient la voir ailleurs, provoque. Et Nina s'apprivoise, petit à petit. Désormais Nina courra, elle sait pourquoi.



Roman ou autobiographie romancée (on se pose sans cesse la question tant la vie de Nina Gary se mêle à celle de son auteur - Nina Gary étant d'ailleurs le nom de scène (comédienne) de Rachel Kahn, Les grandes et les petites choses est un livre sensible sur la construction de soi et l'importance d'être en paix avec le poids du passé pour mieux appréhender l'avenir. Nina porte en elle les histoires de ses parents qui font sa richesse et apprend, tout au long de ce joli roman touchant, à éclore et bâtir avec tous ces fragments une identité qui lui est propre.
Lien : https://31rstfloor.wordpress..
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Les grandes et les petites choses

J'ai eu un peu de mal, en début de lecture, à dépasser mes trop grandes impressions de légèreté avec ce roman qui est pourtant d'une grande richesse. Le phrasé de Rachel Khan, jeune et faussement désinvolte, y est pour beaucoup. Et pourtant, peu à peu, au fil des pages, j'ai réussi à discerner sous les mots, sous le foisonnement et la répétition, tout l'espoir et le désespoir mêlés, la souffrance, le rire qui recouvre la souffrance, et ce mouchoir que l'on pose sur des plaies ouvertes pour ne pas déranger. En parcourant la biographie de l'auteure, après avoir refermé ce livre, j'ai pu me rendre compte de tout ce qui avait été vécu et mis à l'intérieur. Alors, en fin de lecture, je n'ai plus tellement cru à la légèreté, mais seulement à quel point Les grandes et les petits choses croyait en l'humain.
Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Les grandes et les petites choses

LES GRANDES ET LES PETITES CHOSES DE L’AUTEUR RACHEL KHAN 203 PAGES EDITIONS AC FEVRIER 2016



Résumé :



Nina Gary a 18 ans ; alors qu'elle tente de devenir une femme, elle réalise que quelque chose cloche. Entre son père gambien qui marche comme un tam-tam, son grand-père à l'accent de Popek qui boit de la vodka, entre le trop d'amour de sa mère cachée pendant la guerre, le rejet de la fac et la violence de la rue, elle est perdue. Noire, juive, musulmane, blanche et animiste, elle en a gros sur le cœur d'être prise pour une autre, coincée dans des cases exotiques où elle ne se reconnaît pas. Alors, elle court.

C'est la solution qu'elle a trouvée pour échapper aux injustices et fuir les a priori d'une société trop divisée pour sa construction intime. Elle fait le choix de la vitesse pour se prouver qu'elle a un corps bien à elle et se libérer de l'histoire de ses ancêtres, trop lourde pour ses épaules. Un mouvement permanent pour s'oublier, et tout oublier de la Shoah, de l'esclavage, de la colonisation et de la reine d'Angleterre. Courir pour se perdre, s'évader, se tromper, être trompée, se blesser, se relever peut-être. Ne plus croire en rien, seulement au chronomètre et en l'avenir des 12 secondes qui vont suivre. Sentir ses muscles, pour vivre enfin l'égalité – tous égaux devant un 100 mètres, à poil face au temps. Entre les grandes et les petites choses, c'est l'histoire de Nina Gary, une jeune fille qui court pour devenir enfin elle-même.



Mon avis :



J’ai lu tout le livre. Le début m’a fortement intéressé mais au fil des pages malheureusement, l’engouement du départ est retombé. J’ai décroché au fur et à mesure. L’histoire n’est pas assez développée pour moi. Il se lit vite mais l’émotion du début n’est plus ressentie à la fin pour ma part.

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Les grandes et les petites choses

Merci Merci aux 68 premières fois de m'avoir fait découvrir ce livre!!!!

Nina, jeune fille est pleine de contradictions: moitié Africaine et musulmane par son père Gambien et moitié juive Polonaise par sa mère. Elle vit entourée de ses parents, de son frère David et de son cher papi, polonais juif qui a connu la déportation. Étudiante en droit, elle va découvrir le monde du 100 mètres (pour entrer dans le moule des stéréotypes des "noirs" qui courent vite).

Comment grandir, devenir une femme épanouie quand on est un mélange de ces 2 cultures que tout semble opposer dans ce pays qu'est la France? Comment accepter d'être métisse (aussi bien en termes de couleurs, que de religion, que d'appartenance)? Comment trouver sa place et l'amour dans tout cela?

A force de détermination, de quête identitaire, de rage, Nina va se frayer un chemin qui lui correspond.

1er roman de cette auteur que j'ai adoré!! C'est mon COUP de COEUR.

On sent la rage, la pugnacité, le désespoir, l'amour au travers des mots et des pages. Nina est une jeune femme forte qui se découvre et se dévoile peu à peu... Roman magnifique!!! A lire
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Les grandes et les petites choses

Nina Gary, le nom de la narratrice de ce joli roman, Nina va plutôt s’attacher à nous raconter sa vie, celle d’une fille qui grandit dans une petite maison du 20e arrondissement à Paris, au sein d’une tribu hétéroclite : «Donc, on vit à trois générations sous le même toit, ce qui est un vrai modèle de développement durable. Elle vit dans une famille responsable et rassurante parce que, chez elle, on trouve toujours plus vieux que soi, ou plus petit, ou plus blanc, ou plus noir. Excepté pour ceux qui sont aux extrémités, comme mon père qui est le plus noir, ou comme Yoram qui a la peau et les cheveux blancs et qui est aussi le plus vieux, mais il semble que Nina et son frère soient bien protégés mais ils sont d’un âge où il faut se construire un avenir, elle choisit d’explorer le passé, de comprendre quel a été la succession de hasards qui ont conduit un Africain depuis sa Gambie natale à croiser une Polonaise, quasi seule rescapée de la famille prise dans les tourments de la solution finale.

«Ma mère m’a faite noire pour que je m’en sorte toujours, pour que ma cachette à moi, ce soit la couleur de ma peau. Mon père m’a faite blanche pour que je n’aie pas à prendre le bateau à fond de cale et que j’aie des papiers en règle. Je n’ose pas leur dire que je n’ai rien à voir avec leurs histoires…»

Alors Nina va devoir se confronter au racisme et mettre un terme à ses rêves de devenir danseuse et à l’antisémitisme et oublier sa carrière universitaire et elle raconte tout ça avec brio.

Il y a dans ce roman de l’humour, de la tendresse, de la colère et de l’amour, on sourit aussi et le livre se lit très bien ; l’auteure trouve toujours ses mots, elle écrit très bien. Ravie de cette découverte et effectivement on peut dire que la vie est faite de grandes et de petites choses et c’est ce qui fait notre personnalité !

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Les grandes et les petites choses

Les grandes et les petites choses font la vie, lui disait son père, Gambien musulman.

Et Yoram, son grand-père maternel, juif, en a connu des grandes choses, lorsque sa famille a été mise dans un train et a disparu définitivement. Seul rescapé, avec son épouse et leur fille. Grandes choses abominables.

Nina Gary aime cette famille polyglotte, multiraciale, multiculturelle. Toutes ces multiplicités se côtoient, s’épousent avec naturel, avec amour, avec respect et sans violence.

Mais à l’extérieur, la vie est plus compliquée pour Nina, tantôt trop juive, tantôt trop noire, tantôt trop blanche, toujours ramenée par des petites et des grandes choses à une culture simplifiée et caricaturale qu’elle n’a pas. Mais y a-t’il des petites choses dans l’intolérance ?

Ce roman nous raconte le passage à l’âge adulte de Nina qui va devoir apprendre à exister en tant que personne unique dans une société qui catégorise toujours plus, une société où il est si difficile de ne pas correspondre à l’étiquette que l’on vous colle.

Nina est attachante dans ses doutes, ses excès, ses tâtonnements, ses lâchetés. Elle est impressionnante dans ses combats, son courage, sa persévérance.

J’ai regretté que certains épisodes de son combat soit escamotés (le viol, son histoire d’amour) alors qu’on les pressent très importants dans son cheminement.

Mais j’ai lu avec beaucoup de plaisir et d’intérêt cette autofiction pétillante qui résonne particulièrement dans l’époque troublée que nous vivons.



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Les grandes et les petites choses

A travers un roman où les thèmes de la famille, du sport, de l'adolescence sont abordés, celui-ci nous donne envie de se battre pour réussir.

Un roman qui nous transporte et qui était mon coup de cœur pour le prix du roman TMV 2016, que Rachel KHAN a reçu.

Un roman plein d'espoir !
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Les grandes et les petites choses

Lu dans le cadre des 68 premières fois

Nina a 18 ans, l’âge de tous les possibles, et dans la tête un gros fouillis. Son enfance, c’est un puzzle dont elle essaye d’assembler les morceaux. Ses parents ont brouillé l’image, elle porte en héritage la shoah et l’esclavage, une tête bien faite et un corps de gazelle. Jamais à sa place. Pour ceux qui l‘entourent, elle est toujours trop.



Trop noire ou trop blanche, naïve ou désabusée, amoureuse ou haïssante, socialement différente. Un mur d’incompréhension la sépare de ses professeurs, des étudiants, de sa famille, et la disloque, l’empêche de se construire, de s’épanouir. Elle jongle avec les mots, à toute vitesse, elle les jette en tout sens, ils rebondissent, on les dirait vivants. Elle apprivoise les absurdités qu’on lui impose, par un humour à la Devos.



Sous le masque de la légèreté, de la dérision, sourd la douleur, la violence, le désespoir. Cruauté d’avoir un corps à la peau noire, aux cheveux indomptables, au sexe faible, et joie de maitriser ce même corps, qu’elle pousse à courir toujours plus vite sur la piste du stade.

C’est par ce corps, brutalisé ou caressé que Nina se confronte aux autres et trouvera un jour sa place.
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Les grandes et les petites choses

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Les grandes et les petites choses de Rachel KHAN



Nina est une petite fille qui se cherche. Elle n’est ni noire comme son père, ni blanche comme sa mère. Elle adore son grand père, et, au début du livre elle fait de la danse classique. Mais la vie n’est pas simple quand on est une petite fille de couleur métisse !



J’ai beaucoup aimé ce livre, qui au premier abord est drôle, mais pas que. Cette petite fille, à la recherche de son identité et de ses origines, est touchante. L’écriture y est d’une grande simplicité et d’une drôlerie, que j’ai pris un réel plaisir en lisant ce roman. Cette petite fille qui nous raconte ses joies et ses peines, c’est juste un grand bonheur de lecture. Et puis, cette jolie morale à la fin du livre : un chagrin d’amour, c'est grave, mais il y a plus grave, d'où les grandes et les petites choses.



Un bon et beau premier roman à lire ! C’est un régal !



Extrait :



Ma mère m’a faite noire pour que je m’en sorte toujours, pour que ma cachette à moi, ce soit la couleur de ma peau. Mon père m’a faite blanche pour que je n’aie pas à prendre de bateau à fond de cale et que j’aie des papiers en règles. Je n’ose pas leur dire que je n’ai rien à voir avec leurs histoires, parce qu’on a toujours plus à voir avec les histoires des livres. Alors, demain, j’irai en cours, puis à la bibliothèque Cujas, ouvrir des livres comme on ouvre des portes.

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Les grandes et les petites choses

L'héroïne de ce roman d'apprentissage, Nina Gary, est la soeur presque jumelle de l'auteur Rachel Khan. Elle est le fruit du métissage : sa mère est polonaise et juive, son père est gambien et musulman. Nina se retrouve à la fois héritière de deux lourds passés, la Shoah et la colonisation mais aussi de deux cultures très riches. A la maison, ce "mélange" est harmonieux, l'amour que se portent ses parents est un extraordinaire liant. Nina grandit entre la synagogue qu'elle fréquente assidûment avec son grand-père Yoram et sa tante Koumba, qui lui tire les cauris, des petits coquillages que l'on lance et qui prédisent l'avenir.



Le temps de l'enfance se termine pour la jeune femme et arrive celui des questions sur ses origines et de la confrontation avec le monde. Rachel Khan concentre son récit sur l'année des dix-huit ans de Nina.Celle-ci découvre la faculté d'Assas où l'on pratique un entre-soi bourgeois. La couleur de sa peau la fait rentrer dans une case : banlieue, langage d'jeun, prédisposition à la course à pied. Nina tente de "jouer" de ce cliché ou plutôt de le" déjouer". Pas si facile de faire comprendre que sa culture est celle de la "négritude" d'Aimé Césaire et que son physique, taillé pour la vitesse, ne l'empêche pas d'avoir aussi une cervelle qui fonctionne à cent à l'heure.



La pratique de la course lui permet de se retrouver, de "réintégrer" son corps et son esprit, tiraillé entre les multiples facettes de son métissage.Ce roman nous offre un éclairage particulier sur le monde de l'athlétisme. Nina y apprend les vertus de l'effort et du dépassement de soi. Elle est confrontée aussi à la loi du silence quand trois "lanceurs" la violentent.



A dix-huit ans, elle rêve bien évidemment d'amour. Seulement, comment trouver l'âme soeur, celle qui saura accepter ses appartenances multiples ?



Le coeur de ce livre est le questionnement sur le métissage. L'interview de l'auteure, à ce sujet, est passionnante( par la librairie Mollat) J'ai beaucoup apprécié la personnalité de Rachel Khan, plus peut-être que son roman qui m'a un peu laissée sur ma faim. Je l'aurais aimé plus dense, avec des personnages plus approfondis et surtout une fin moins rapide.



Une lecture en demi-teintes
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Les grandes et les petites choses

« Les grandes choses et les petites choses » de Rachel Khan, je l’ai ouvert et avalé d’une traite. J’ai suivi Nina Gary, son héroïne, son double, elle-même, à la vitesse d’un 100m, la distance de sa finale gagnée, de son sacre de championne.

Nina est une jolie jeune fille, étudiante en droit et toute en couleurs : celle de son père africain, noir et musulman, professeur d’anglais et celle de sa mère, blanche, d’origine polonaise et juive, libraire. Mais Nina a du mal à se retrouver dans ce melting pot. Il n’est jamais facile de s’affranchir de ses origines, alors lorsque celles-ci sont multiples…, comment trouver la clé ?

J’ai aimé ce premier roman de Rachel Khan pour son écriture à la fois légère et sérieuse, pour ses personnages attachants et douloureux, pour la quête d’identité de Nina, sa recherche de légitimité et la solution qu’elle trouve en courant, pour l’esprit de tolérance présent dans chaque ligne, pour la violence mêlée à l’humour, pour le racisme évoqué élégamment – les éternels 3/20 que son professeur de droit donne à ses dissertations – la cruauté minimisée et supportée – elle se fait violer – mais la délation, non, ce n’est pas possible, et pour cette magnifique phrase : « Quand on est petite-fille de déportés et qu’on a le même sang que celui qui coulait dans les cales des bateaux d’esclaves, c’est normal de savoir courir vite. L’espèce s’adapte toujours, au cas où. »

Alors, cours Nina, cours et sois heureuse !

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Noire n'est pas mon métier

Un livre qui dénonce les stéréotypes dont sont victimes les femmes noires et métisses dans les arts du spectacle (cinéma, TV, théâtre...) et qui reste tout de même plein d'espoir pour une meilleure représentation de la diversité.



Donc oui, une bonne lecture!
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Toutes afghanes

Il y a presque 3 ans, les talibans (re) prenaient le pouvoir à Kaboul.



Aujourd'hui, les femmes n'ont plus aucun droit.



L'occasion pour moi de vous recommander cette lecture émouvante, rendant hommage à ses femmes, devenus des fantômes sans droits.
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Racée

Rachel Khan.



Femme, blanche et noire, Gambienne et Polonaise, musulmane, animiste et juive (oui, « tout ça » !), cette juriste de formation dit être une femme « racée », fruit de la somme de l’ensemble des petits morceaux de mosaïque qui la « constituent » mais, jamais, ne la « situent ».



Elle s’interroge – courageusement - sur l’excès ambiant de « races », à l’heure où les questions identitaires semblent plus que jamais structurer le débat social et politique.



Ainsi ose-t-elle poser la question de « comment se positionner (et doit-on le faire, d’ailleurs ?) » pendant que tempête l’injonction péremptoire sommant tout un chacun de « choisir son camp » ?



À travers une série de mots qui divisent (souchien, afro-descendant, intersectionnalité) ou « ne vont nulle part » (diversité, mixité/non-mixité, vivre-ensemble) et d’expressions « politiquement correctes », elle s’applique à démontrer que l’idéologisation propre à notre époque confisque le débat en interdisant toute forme de nuance.



Selon elle, « (…) au lieu de nous soulager, ces mots ravivent nos blessures et nos souffrances », alors qu’ « (…)ils doivent normalement servir nos échange ». Ainsi, (…) certains mots nous séparent alors qu'ils devraient nous recoudre ». Pourtant, « les discriminations se combattent toujours dans l'ouverture et vers la lumière et non pas en pointant les anciens bourreaux comme c'est le cas aujourd'hui ».



Elle défend férocement les « mots qui réparent » (intimité, création, désir), ces mots qui permettent de rétablir le dialogue et de favoriser la pensée non-unique pour ré-unir notre société, écartelée entre les mouvements identitaires qui l’ont investie.



Son livre, ode puissant à l’ouverture, appelle à détruire les murs qui séparent et les barrières qui divisent pour réinvestir le débat et réfléchir – ensemble - aux écueils auxquels conduisent ces replis et la tentation de céder à un « entre-soi », commode mais stérile, qu’ils provoquent et encouragent.



L’autrice conclut son propos par l’éloge du silence pour faire taire les monologues et « échanger car on ne peut pas tous parler en même temps ».



Une lecture exigeante mais passionnante.

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Racée

2/12/23-17/12/23 lu Racée de #Rachel Khan en papier. Dans cet essai rappelant tous les plus grands héros du réel anti-racisme (Martin Luther King, etc.), Rachel Khan nous exhorte à réagir face à la nouvelle vague qui sévit depuis plusieurs années et qui menace notre humanité : les « racés » qui soi-disant veulent lutter contre le racisme, mais excluent eux-mêmes tout ce qui n’est pas mélanoderme, voire même les personnes métisses ou noires qui ont le malheur de ne pas adhérer à leurs thèses haineuses.

Une saine et intelligente réflexion particulièrement bien construite sur l'imposture de la posture des identitaires généralement mélanodermes, qui se disent victimes de tout et de n'importe quoi et veulent s’arroger le droit de tout faire, souvent dans la violence, sans avoir à en payer les conséquences, parce que noirs, arabes, etc., alors que les Blancs, éternels coupables, sont responsables de tous leurs malheurs et doivent censurer leur parole et, parfois même, s’excuser d’exister !

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Noire n'est pas mon métier

Ce témoignage de 16 actrices ou réalisatrices noires ou métisses nous permet de prendre conscience avec ahurissement des discriminations dont elles sont victimes dans le milieu du spectacle.

Les préjugés font légion, non seulement de la part de grossiers personnages, mais aussi de personnes croyant et voulant bien faire.

Et je pense, en creux, à toutes ces femmes qui ne sont pas dans la lumière des films ou séries.

Non, toutes les femmes à peau sombre du monde ne viennent pas du même village africain, non, elles n'ont pas toutes l'accent à la Michel Leeb, non, elles ne déambulent pas en tongs dans une banlieue pourrie.

Le style des 16 récits, très différents par l'écriture ou les angles décrits, montre à quel point cette situation se retrouve à tous les niveaux.

Un livre à recommander.
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Noire n'est pas mon métier

J'ai lu les 16 témoignages rédigés par chacune de ces actrices en 1h et j'ai fini la lecture en étant très énervée.

J'ai été très énervée de me rendre compte combien le parcours de ces actrices est non seulement difficile dans ce milieu sexiste qu'est le cinéma mais il est en plus pour elles toutes, parfois profondément humiliant, car indéniablement raciste.

Les propos, les clichés, les demandes, les rôles aussi qu'on leur propose bien souvent, parce que noires, sont honteux.

'On' a demandé à Nadège Beaussondiagne, si elle savait rouler les yeux comme Joséphine Baker, 'on' lui a dit que, je cite : "pour une noire, elle était vraiment intelligente et qu'elle méritait d'être blanche"

Pareils propos sont à vomir.

Ces témoignages sont absolument à découvrir, il met en avant plusieurs générations de femmes et dénoncent un gros gros problème de racisme dans le milieu cinématographique et théâtral qui existe depuis trop longtemps, est entretenu et perdure encore aujourd'hui.

Une femme actrice est choisie pour son talent, elle peut jouer le rôle principal d'une pièce classique ou celui d'une responsable de service hospitalier dans une série, ça n'a rien à voir avec sa couleur de peau, c'est son travail, son approche qui font qu'elle obtient le rôle.

C'est tout du moins ce qui devrait se passer pour toutes les actrices.

Or, à la lecture des témoignages, on mesure combien ces femmes sont cantonnées à des rôles bourrés de clichés (femme célibataire, avec pleins d'enfants en galère dans une barre d'HLM...) on découvre également que bien souvent si l'une d'elles obtient un rôle dans une pièce classique, sa présence peut être interprétée comme un acte militant...Au secours !

Je vous invite vraiment à lire ce livre afin de mesurer combien les clichés ont une place encore bien trop prépondérante dans le cinéma d'aujourd'hui et qu'il serait temps et à plus d'un titre que cela change.
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Noire n'est pas mon métier



🎥Ce livre est un manifeste prenant la forme d’un recueil de 16 témoignages d’actrices et femmes du monde du cinéma sur le racisme qu’elles subissent dans leurs métiers.



🎥Ces témoignages mettent des mots sur une cruelle réalité : bien souvent les actrices ne sont par sélectionnés lors des castings s’il n’est pas précisé que le personnage est noir. Et le peu de rôles ou cela est signifié, les personnages sont stéréotypés.



🎥Ces témoignages parlent aussi de l’importance de la représentation, de la situation dans d’autres pays ou encore des changements entre le début de leur carrière et aujourd’hui.
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Les grandes et les petites choses

J’avais de grandes attentes après avoir lu le résumé de « Les grandes et les petites choses ». L’auteure nous promettait une histoire à la croisée de différentes origines : celles de Nina Gary, fille d’esclave, petite-fille de déporté.



« Les langues murmurent des récits de trains et de bateaux qui ont emporté les ancêtres. »

En ayant lu cette ligne dans le résumé, je m’attendais à quelque chose de romanesque et de délicat.

Et personnellement, je fus très déçue.

L’histoire se consacre presque uniquement à la carrière sportive de l’héroîne et jongle avec tous les clichés possibles et imaginables. Nina prend ces clichés très au sérieux, et les utilise pour se construire son identité, une identité de « Noire », comme elle le dit elle-même.

J’ai apprécié le dilemne qui se pose à l’héroîne : un déchirement entre la blancheur de sa mère et la noirceur de son père, entre l’islam et la judaïsme, entre la Pologne et la Gambie. J’aurais bien aimé avoir un peu plus de développement de ce côté-là.



Si l’historie se serait moins concentré sur le sport et les garçons et plus sur la recherche d’identité et la famille, ce livre aurait sans doute été un coup de coeur.

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