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Critiques de Rick Bass (246)
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Winter

Je comptais le lire en hiver mais je me suis dit qu'il remplacerait les glaçons et il me faisait vraiment trop envie! Après le livre d'Ernie LaPointe sur Sitting Bull, je ressentais un besoin de lecture dépouillée de pression sociale et proche de la nature. Malgré le contraste saisonnier je pense que c'était pour moi le moment idéal pour le lire tant je l'ai savouré. Je ne le conseillerai pas à tout le monde cependant, surtout pas à quelqu'un qui aurait besoin de rebondissements et de suspense.

Le bûcheronnage et les considérations météorologiques impriment la marque d'une nouvelle sorte de routine pour l'auteur. Mais ce qui en fait la magie c'est l'immense amour de la nature qui s'incarne dans de sublimes descriptions : de l'ode aux mélèzes à la ballade du cincle sautilleur en passant par l'haleine des cerfs derrière la fenêtre. Toute la puissance, la dangerosité et le réconfort de la forêt et de l'hiver sont dans ce livre où les mots n'ont aucune difficulté à devenir des images et des sensations tant il est bien écrit. Un sentiment d'apaisement et de plénitude accompagne les dernières lignes pour clore ce récit sans en clore la portée. S'il est des livres pour exprimer à quel point se reconnecter à l'essence même de la nature peut aider à se révéler à soi-même celui-ci en fait indubitablement partie.
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Winter

Rick et Elisabeth décident de déménager et se cherchent une maison dans l’ouest du Pays. Sans un sou vaillant en poche, mais avec leurs deux chiens, petit à petit, ils remontent vers le nord, ils n’ont pas les moyens de l’ouest. Artistes tous les deux, des rêves pleins la tête et une bonne dose de folie, ils visitent un domaine dans le Montana dont les gardiens veulent partir ne supportant plus le climat très froid.



Les voilà dans leur nouvelle vie, loin de tout, en pleine nature, sans internet, téléviseur ou même téléphone. Ils vont apprendre en premier le besoin du bois pour le chauffage et la nourriture. Et du bois il en faut beaucoup, c’est la première tâche et la plus indispensable pour leur survie. Le bois, c’est sale, tous ceux qui vivent ou ont vécu dans des contrées froides le savent. Et puis dans cette région le bruit le plus répandu est celui des tronçonneuses.



Leurs voisins sont sympathiques, pas très causants mais agréables. Ils organisent des repas, des jeux pour les femmes, histoire de passer l’hiver. Pour Rick et Elizabeth, c’est différent, ils ne connaissent pas encore la lassitude, ils découvrent et contemplent et ce qu’ils voient leur plaît infiniment. Les corps doivent s’habituer, se lever malgré le froid et la fatigue, travailler au grand air, se promener, observer les animaux, se ravitailler et puis se réfugier devant la cheminée ou le poêle le soir, bien au chaud, emmitouflés dans de chaudes couvertures. Attention de ne pas prendre feu.



Déneiger, puis éviter les congères pour les virées à la ville, de temps en temps, pour téléphoner à leur famille et tenter de réparer et d’équiper les voitures. Les astuces à transformer en réflexes pour ne pas subir de déboires.



J’ai suivi la nouvelle vie de ces deux être givrés avec plaisir. Des relents de ma vie en Lozère sont revenus, sans mauvais souvenirs cette fois.



Mais je suis prudente, j’ai attendu qu’il fasse bien chaud pour entamer ce récit !
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Winter

C'est avec ce livre que j'ai découvert le mouvement littéraire "Nature writing". Le récit autobiographique de Rick Bass de son installation dans le Montana et son rapport à la nature sauvage est saisissant.
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Winter

Rick Bass, et son épouse, quittent tout ou presque pour quitter la civilisation (ou presque) et partent s’installer dans une contrée reculée du Nord Montana, près de Yaak. De ce lieu, Rick écrira de fabuleuses chroniques de Yaak, mais en attendant l’inspiration, il nous sort son carnet de bord, journal intime d’un hiver (celui de son arrivée) dans un lieu où la neige est attendue avec impatience. Impatience, certes, cette première neige dans un tel lieu, magique et mystique, mais aussi avec appréhension. L’isolement et le froid font peur. Rick est littéralement terrifié à l’idée de tomber à court de bois de chauffe. De fait, il passe ses journées, non pas à écrire comme un écrivain le ferait dans un endroit isolé, mais à couper du bois. Tous les jours, tel est son rituel : couper du bois, entasser du bois, amasser du bois, pour que l’hiver venu, la cheminée ne tombe jamais en rade. Sans bois, il le sent, la mort l’attend. Là-bas, la civilisation la plus proche se retrouve à plusieurs dizaines de bornes, ce qui en termes de conduite automobile sur neige et glace signifie plusieurs heures de routes. Par conséquent, la prudence et l’inquiétude sont le lot quotidien d’une vie de l’auteur dans ce ranch sans nom du Nord Montana. Le bois est devenu sont obsession. Il n’est plus écrivain, il est bucheron apprenti.
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Winter

« Tant que je pourrai sortir dans le jardin et contempler les étoiles, je ne serai jamais malheureux. »



Il m’arrive souvent de nourrir le rêve de partir m’isoler sur une terre sauvage, dans un recoin de monde où la nature nous invite perpétuellement à s’abandonner à vivre. Il n’y aurait que le silence des lieux comme seule boussole, pour guider le chemin des hasards. Chaque rencontre serait source d’émerveillement ; la voix d’un mélèze solitaire, la luminescence d’une aurore, le hurlement du loup à la nuit tombée et même l’odeur du bois. Des heures, droit devant, pour écrire mes pensées et les coucher sur le papier de ma vie qui défile. Un regard furtif posé sur les années passées, non pas pour les regretter, mais pour mieux définir celles à venir. Oui, tout cela me serait suffisant pour avoir le sentiment d’avoir accompli ma vie.



Il n’y aurait que le silence des lieux comme seule boussole et seule quête possible...



« La lumière n’est rien s’il n’y a pas l’obscurité, tout autour, pour la définir. »



Rick Bass et sa femme Elizabeth ont rendu ce rêve possible en allant se terrer dans un Ranch des montagnes de la Yaak Valley, une vallée sauvage du Montana à quelques kilomètres de la frontière canadienne. L’appel d’un retour aux sources, la volonté de vivre d’essentiel. Aucune âme humaine à des kilomètres, à mille milles de toutes les terres habitées. Quelques amis pour briser la solitude, aux moments venus. Un Magasin général et le Dirty Shame Saloon pour abreuver le silence. Une terre d’abondance pour les orignaux, les cerfs, les loups, les ours, les grizzlys et toutes espèces animales qui arrivent à survivre en ces lieux. Ils furent grisés par la beauté de leur nouveau refuge. Ce qu’ils auront perdu en confort, ils l’auront gagné en liberté...



« Si le bonheur ne coûtait rien, ça ne vaudrait pas la peine de le posséder. »



Les premières neiges pointeront leur nez d’ici quelques semaines. On ressent bien à travers les mots de Rick Bass le mélange d’appréhension et d’adaptation auquel ils devront faire face. Il coupera du bois presque jour et nuit en vue de se faire une réserve pour passer l’hiver. Mélange également de curiosité fébrile, cette neige est attendue avec impatience, on le sent aussi excité qu’un enfant à la vue du premier flocon de novembre, les yeux pétillants et l’envie d’aller se rouler dans toute cette blancheur. Mais parfois aussi, les vents glacials de l’Alaska leur fouetteront le visage. Ils provoqueront la sensation de lacération sur la peau distendue.



« Tant pis s’il fait froid. La beauté en vaut la peine. »



L’humidité s’infiltrera à travers chaque interstice. Sans électricité – une seule radio à ondes courtes - les nuits seront noires et tomberont à moins 40. La voiture sera munie de sièges chauffants et de pneus d’hiver. Les tuyaux risqueront de geler et gare à vous si vous croisez Bigfoot dans les montagnes, il est sacrément plus gros qu’un grizzly en période de rut. Mais il faut s’être collé au moins une fois dans sa vie à ces lieux aux limites de la nature extrême, pour pouvoir se dire, en contrepartie, qu’il n’y a pas plus bel endroit au monde que le spectacle offert par ces forêts à perte de vue, ces lacs et glaciers, ces aurores boréales et le chant des étoiles...



« Je découvre, ici, des vérités sur moi-même. »



L’auteur, fondateur de l’Association de sauvegarde des forêts de la vallée du Yaak et écologiste américain, est visiblement préoccupé par la survie des forêts et la négligence de l’homme face à son environnement. Plusieurs passages du livre mettent en lumière sa conscience écologiste, notamment les opérations minières, les coupes à blanc et la surcombustion du bois de chauffage, sans oublier les espèces disparues.



Oui, il m’arrive souvent de nourrir le rêve de partir m’isoler sur une terre sauvage, dans un recoin de monde où la nature nous invite perpétuellement à s’abandonner à vivre. Il y aurait des forêts à perte de vue, des lacs et des glaciers et le chant des aurores. Le silence serait porteur de mille mots tendres. Puis, chemin faisant, j’irais danser sous les étoiles...



« Les bois peuvent être un peu étranges. Il faut longtemps pour avoir enfin l’impression d’être un homme des bois, mais ensuite, jamais plus on ne peut redevenir un homme des villes. » - Jim Harrison


Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Winter

Je découvre depuis peu ce qu'on appelle le nature-writing et me laisse séduire par ces écrits revivifiants d'auteurs immergés au coeur de la nature pour y vivre des existences consacrées à l'essentiel. Après David Lefèvre et son récit récent de vie en cabane "Solitudes australes", Rick Bass est pour moi un autre incontournable. Il nous fait prendre le larde et nous invite à remettre en question nos modes de vie. "Winter" invite à se rapprocher du sauvage, des sensations brutes éprouvées au contact de ce Grand Dehors dont nous sommes si souvent éloignées...
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