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Critiques de Rick Bass (246)
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Sur la route et en cuisine avec mes héros

Je n'ai pas compris l'intérêt de ce livre que j'ai rapidement abandonné. J'ai essayé plusieurs chapitres, mais tous étaient du même tonneau.

Normalement je ne lis pas ceux qui écrivent sur les écrivains, tout comme je ne regarde pas les films qui parlent de cinéma, dans les deux cas on est à peu près certain de tourner en rond.

J'ai pensé que ce livre pouvait être différent car il parlait de cuisine, j'imaginais des dialogues autour d'une bonne table. Et bien non, il n'y a quasiment aucun dialogue, on découvre l'univers d'écrivains (dont la plupart sont inconnus en France), mais quel intérêt ???
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Sur la route et en cuisine avec mes héros

Dans un livre savoureux, l’écrivain du Montana rend hommage à ses maîtres, des écrivains respectés, qu’il a lus, connus et qui ont donné l’envie et la force d’écrire au jeune géologue qu’il était.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Sur la route et en cuisine avec mes héros

J’ai commandé ce livre après avoir entendu une recommandation d’un des chroniqueurs du Masque et la Plume, elle m’a donné envie.. le sujet original permet de traverser une petite partie des États Unis, de mieux appréhender cette sorte d'américains là qui vivent au cœur de la nature et ont un lien charnelle et vitale à cette nature, dignes descendants des cow-boys, simples et revenant aux questions fondamentales de l’homme. Et les écrivains... je dois avouer que bon nombre me sont étrangers et que pour deux d’entre eux, le désir de les lire est là... mais au bout de 200 pages j’ai eu un sentiment d’ennui, une impression de tourner en rond et que le principal du propos avait été suffisamment expliqué.....mais une lecture enrichissante surtout pour les amoureux des lettres américaines...
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Sur la route et en cuisine avec mes héros

A 55 ans Rick Bass, écrivain et enseignant, se retrouve seul, isolé dans sa maison du Montana. Sa femme l'a quitté, il est en plein divorce et perd le goût de tout. Pour remettre de l'allégresse dans sa vie, il décide d'entamer un pèlerinage de «gratitude et de générosité» en rendant visite à ses auteurs préférés, ceux qui ont compté dans sa formation d'autodidacte, l'ont encadré au fil des ans. Il a conscience que vu leur grand âge, ses héros et mentors risquent de disparaitre chacun leur tour. Alors accompagné de Lowry et/ou d'Erin, ses étudiantes favorites, il va leur exprimer sa reconnaissance en se rendant chez eux pour leur concocter un bon repas.

En une quinzaine de courts chapitres, Bass relate sa tournée des "grands-ducs" de la littérature américaine, les quelques heures passées autour d'un repas en compagnie de ses écrivains préférés.

Leurs conversations informelles, à bâtons rompus, nous fait entrer dans leur intimité en dévoilant un pan de leur façon d'envisager la vie, l'amour, la nature et bien sûr, l'écriture.

On a l'impression de vivre un moment privilégié en partageant avec eux ces moments de convivialité. Ce carnet de voyage est un régal, même si on ne connait pas tous les auteurs rencontrés car Bass écrit avec beaucoup de vivacité. J'ai tout particulièrement apprécié de pouvoir découvrir ces rencontres en ne suivant pas l'ordre des chapitres. Incapable de contenir ma curiosité, j'ai commencé par l'un des derniers, celui concernant Joyce Carol Oates, et j'ai continué ma lecture en piochant au gré de mes envies. Que du bonheur !
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Sur la route et en cuisine avec mes héros

Rick Bass livre dans cet ouvrage un récit étourdissant, malgré la lenteur de l'écoulement du temps au fil des rencontres, journées et soirées, qui permet de rencontrer avec lui quelques grands auteurs américains, ses héros, tout en partageant les repas qu'il a voulu leur préparer.



Pour la cuisine, malgré le détail de ses recettes et de ses réalisations, Rick n'est pas un champion et les héros sont souvent indulgents devant le raté de certains de ses plats que lui-même reconnaît et dont il désespère. Il est anxieux dans ses préparations culinaires, prenant des risques impensables, comme transporter de la viande d'élan jusqu'en Suisse. Et pourtant les repas partagés sont toujours réussis, quelquefois par le menu, toujours par la qualité et la saveur des échanges au cours de ces moments de vie intense avec les écrivains.



En effet, ces rencontres sont extraordinaires où se mêlent admiration, respect, amitié découverte. Et pour le lecteur, Rick Bass livre une mine de références littéraires des écrivains de l'ouest, avec les mythes comme Abbey, Peacock, Matthiessen, Mc Guane et bien d'autres qui ne font pas partie de ces rencontres dont Rick évoque les oeuvres en donnant envie à ses lecteurs de les découvrir ou en leur en rappelant les délices s'ils les connaissent déjà.



Rick Bass livre aussi ses préoccupations par rapport à son âge, même s'il est encore dans la force physique et intellectuelle, à la vieillesse, la solitude, la nostalgie précédant les séparations, la fierté par rapport à ses élèves qui participent à la cuisine, à sa fille qui réalise aussi une partie du voyage.



Ainsi, près de 350 pages coulent tranquillement, chacune apportant le plaisir de découvrir des maisons d'auteurs, leurs cuisines, leur manière de vivre et d'écrire, leurs endroits secrets, bref de la nouveauté à chaque étape.



En filigrane, l'immense Jim Harrison, lui meilleur cuisinier que Rick, dont les citations émaillent avec à propos le récit de Rick Bass.



Une très belle lecture pour tous les amateurs de l'ouest américain, du bien manger et du bien vivre, de littérature américaine emplie des saveurs de l'ouest, de passionnantes références littéraires.

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Toute la terre qui nous possède

Quel bonheur de retrouver Rick Bass avec ce grand roman qui est à la fois un grand récit d’aventure initiatique mais également une déclaration d'amour à une région si singulière, le sud ouest américain et le Texas en particulier. Arpenteur infatigable, observateur minutieux de la nature, Rick Bass est aussi un formidable conteur, qui mêle le merveilleux, le réalisme magique à une écriture sensible et poétique.

C'est aussi un récit autobiographique et une dénonciation des pratiques dévastatrices de l'industrie pétrolière, qu'en tant qu'ex-géologue il connaît si bien.

Rick Bass nous donne à lire certainement son meilleur livre, un vrai bonheur de lecture et la preuve, qu'il est l'un des plus grands écrivains vivants.
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Toute la terre qui nous possède

Sensation d’avoir lu un roman classique. Les phrases sont longues et littéraires, le rythme est lent. Il faut 300 pages pour comprendre le lien qui unie les personnages. Nous allons, en autre, suivre Richard, jeune géologue, au Texas et dans la Sierra occidentale comme employé dans les forages pétroliers avec les animaux qui s’abreuvent dans les fosses toxiques et meurent. Il n’arrive pas à oublier la femme à la peau claire. Ce roman est une succession de tâtonnements et tout à coup, ça jaillit fort, rendant chaque personnage et créature inoubliables. Pas aisé d’écrire un billet sur ce genre de lecture. Frustration de ne pas pouvoir entrer dans les pages pour leur dévoiler cette chose importante, que nous lecteurs savons, et pas eux. Ce qui est sûr, c’est que Rick Bass est un grand romancier.
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Toute la terre qui nous possède

Un roman très original dont l’action se passe essentiellement dans le désert du sud Texas. Autour du lac salé Juan-Cordona, piège miroitant où viennent mourir hommes et bêtes, une famille de sauniers amasse le sel. Un jeune géologue en compagnie d’une jeune femme obsédée par la peur de perdre sa beauté arpente le désert à la recherche de fossiles et dresse des cartes du sous-sol pour localiser des gisements de pétrole et de gaz. Un chercheur de trésor collectionne les os et les crânes des colons qui se sont perdus dans ce milieu hostile.

Un éléphant surgit au bord du lac, à bout de force, complètement déshydraté. Dans ce désert, où seule la nuit apporte un peu de fraîcheur, rien ne vient étancher la soif des hommes. Seule la mort vient figer leur quête d’absolu, comme ces squelettes pris au piège du lac salé.

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Toute la terre qui nous possède

D'emblée, le roman accroche par son titre énigmatique mais ce n'est qu'après la lecture qu'on en mesure la profondeur. Car il faut une certaine persévérance pour vaincre cette sensation d'accablement ou d'indolence, et se laisser séduire par la vaste étendue désertique où règne une « chaleur à cuire les cerveaux » que Rick Bass transforme en support à une rêverie intensément poétique et émouvante.

On est dans l'Ouest du Texas, au milieu des puits de pétrole et des mines de sel, un territoire où les colons espagnols comme les pionniers se sont cassé les dents. L'auteur américain fait défiler une étrange procession, des marginaux, des personnages pétrifiés dans leur solitude, des êtres meurtris, dont le mystère est destiné à faire irradier une mystique élémentaire de l'existence.

Pas besoin de noirceur appuyée, ce roman invite juste à s'arrêter sur la vie de ces gens ordinaires qui doivent composer avec le climat, le temps et l'espace étirables à souhait, ils vivent chacun comme des naufragés sur une île déserte avant de se voir réunis en une étonnante constellation.



C'est une œuvre qui impressionne par sa force visuelle, l'Ouest du Texas et le Mexique étaient un écran de cinéma au creux de mes yeux fermés. Rick Bass décrit à merveille un territoire qu'il semble connaître jusque dans ses cavités souterraines, déterrant des histoires de vestige et de poussière incroyables. Elles apparaissent comme des moments de beauté cristallisée de nature à susciter un sentiment d'éternité au milieu de paysages fragilisés par la main de l'homme.

C'est le genre de roman qui invite à un certain flottement, à dériver sur les rives du temps qui n'a plus la densité habituelle. Il faut accepter de perdre ses repères, se laisser happer par les séquences surréalistes de la Nature qui offrent une respiration bienvenue dans un texte peu dialogué parfois suffocant. Mais elles ont surtout le pouvoir d'exalter des expériences de vie désenchantées.
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Toute la terre qui nous possède

Toute la terre qui nous possède...

Un titre magnifique.

524 pages.

C'est rarement ce dont j'ai envie de parler lorsque je fais la critique d'un livre, mais là, j'avoue que cela a marqué ma lecture.

J'ai mis 250 pages à estimer que l'histoire avait commencé et à me laisser porter par le style de Rick Bass, par me laisser émerveiller par les images qu'il parvient à créer dans l'esprit du lecteur. Il le fait lentement, minutieusement, et l'image presque magique s'incruste dans notre cerveau. On prend le temps de fermer les yeux (ou pas) et de voir ce qu'il décrit.

Mais il faut s'accrocher, il faut se laisser envahir par les longues descriptions de paysage, prendre le temps de voir les dunes de sable blanc se faire et se défaire, voir apparaître doucement un crâne centenaire et écouter l'histoire détaillée qui le concerne, il faut nettoyer avec lui, avec un petit pinceau imaginaire les fossiles découverts dans les strates de sel, et surtout, il faut accepter que c'est là qu'est l'histoire, dans la terre, dans la rivière, dans le vent qui souffle et siffle en s'infiltrant dans les squelettes empêtrés dans le lac de sel. L'intrigue est là, immobile à attendre d'être perçue.

Alors seulement, on découvre la délicate magie de l'écriture de Rick Bass.

Si vous entamez ce livre, accrochez vous, sans attente, laissez venir..

C'est un beau livre, un peu "inconseillable".
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Toute la terre qui nous possède

Oui, il existe une poésie de la matière, minérale autant qu'organique, et Rick Bass en est l'un des plus saisissants représentants. Son inspiration, c'est dans la tectonique, les sédiments, l'argile, les traces fossiles qu'une faune engloutie a imprimées dans l'argile, qu'il la puise.


Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Toute la terre qui nous possède

En quête de l'absolu, on ne trouve que soi-même. L'abîme temporel qui habite la géologie nous rend plus humble. Il est difficile de comparer la durée de vie d'un homme avec la lente construction de notre Terre, il est facile de se perdre en chemin. La nature se construit en permanence, elle était là avant nous, elle sera encore là après. Les personnages de ce roman perçoivent confusément qu'ils se trompent de combat. Leurs destins divergent, les uns s'y brûlent, les autres trouvent chez les autres des raisons de vivre, modestement, dans une quête à l'échelle humaine.

Satisfaire ses besoins immédiats en sacrifiant ce qui a mis des milliers d'années à se former est d'une actualité brûlante. Ce roman n'a rien d'une fable écologique mais il nous renvoie à notre cécité sur un mode de vie sans avenir. En puisant sans retenue dans les entrailles de la Terre, nous creusons notre propre tombe. Le temps nous est compté et le pétrole de demain n'existe pas encore pour satisfaire les générations de demain, si elles existent. Ce livre révèle une dichotomie mortifère: le temps géologique n'est pas le temps de l'Homme. Nous avons besoin de la Terre, elle n'a pas besoin de nous.

A méditer.
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Toute la terre qui nous possède

TOUTE LA TERRE QUI NOUS POSSÈDE de RICK BASS

Entre le Texas et le Mexique des années 30 aux années 70 Rick Bass nous fait revivre à travers des familles l’histoire du sel puis 30 ans plus tard les forages pétroliers. Roman écologique plein d’humanité il y a un souffle dans cette écriture qui n’est pas sans rappeler Harrison ou Ford.
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Toute la terre qui nous possède

J’ai adoré cet univers de sel et de lumière où les amours se dissolvent et se recomposent au gré de l’histoire et du temps qui s’étire longuement en des phrases et des épisodes tendres, fantastiques, poétiques et ancrées dans le désert du Texas comme : la fuite de l’éléphant à travers les sables, le carnaval éphémère et flamboyant d’animaux en papier-couleurs, le séjour de tisseuses vietnamiennes qui décorent le village mormon de leurs soies colorées, les amours naturistes du géologue et de cette beauté insaisissable parmi les fossiles millénaires et les spectres conservés dans le sel…Un grand roman.
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Winter

« Personne ne me demande si j'ai l'intention de passer l'hiver au milieu d'eux ; la formule qu'ils utilisent de préférence, c'est : « Alors comme ça, vous allez essayer de faire l'hiver ici ? »»



Contre tout attente, c’est un vrai bonheur d’affronter le froid glacial de l’hiver surtout quand c’est sous la plume de Rick Bass.

Écrivain écologiste originaire du Texas, il décide un jour de partir s’isoler près de la Yaak River au cœur d’une forêt du Montana. Comme une envie de retrouver l’essentiel, de se confronter à une nature rude et sauvage. Mais surtout de se confronter à un hiver, un vrai.



« Le froid, c’est comme la douleur, je crois : On l’oublie vite, presque immédiatement. On essaie de s’en souvenir, mais il est si fugace. »



Accompagné de sa femme Elizabeth, Rick Bass s’installe donc dans un ranch dont il sera le gardien. Isolement oblige, l’endroit est équipé d’un générateur et une radio pour les cas d’urgence. C’est dans une serre toute proche de la maison que l’auteur s’isole pour écrire et tenir son journal.



« L’hiver est le temps des rêves. Les ours et les autres animaux rêvent-ils quand ils hibernent ? »



Une vie nouvelle commence, rythmée par le lever et le coucher du soleil, par les aléas de la météo et par le bois qu’il faut couper et stocker pour ne pas se trouver pris au dépourvu quand vient le froid tant attendu. Le bois de chauffage, la peur d’en manquer sera une des obsessions de l’auteur. Nombre de ses journées y sont consacrées. Le citadin devenu rural, devenu presque bûcheron. Le corps fourbu, rompu, par l’effort répété, encore et encore.



Un homme différent, un homme nouveau, plus en phase avec la nature, qui redécouvre le goût de l’effort, qui prend le temps d’écouter le vent dans les branches, les bruits sourds étouffés par la neige, d’observer un orignal qui colle son nez contre la baie vitré de la maison. Mais un homme qui apprécie aussi de descendre quelques bières en regardant un match avec ses voisins et amis au Dirty Shame Saloon.



« Tout est tellement silencieux. C'est presque comme une vie après la vie. Jamais je n'aurais rêvé que je vivrais un jour dans un pays rude, à l'écart des gens, au milieu d'un tel calme. »



Première incursion dans l’univers de Rick Bass, une écriture et une ambiance comme je les aime, une rencontre comme une évidence.



Winter ou le journal d’un hiver dans le Montana…


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Winter

Avez-vous seulement déjà essayé d'être Rick Bass ? Non ? Avez-vous ne serait-ce que l'espace d'une saison tenter de vous regarder en plein, vos yeux rivés comme un miroir vers l'intérieur de vous-même, vers votre être profond, celui que vous êtes vraiment ? Avez-vous essayé ? Ou même le voulez-vous réellement ? C'est compliqué de se voir totalement, à nu, tel quel, les imperfections parfaitement lisibles, visibles de tous et surtout de vous.

Qu'est-ce que vous voulez ? Gagner quinze millions d'euro ? Une villa au Cap Ferret ? Une piscine d'intérieur ? Une rimbanbelle de larbins ? Les meilleurs pure malt écossais ? Que voulez-vous vraiment ?

Rick Bass voulait partir, pas fuir, enfin pas réellement. Il souhaitait quitter une face du monde pour en définir mieux l'envers. Chercher à reprendre un peu de ce qui nous a été voler à tous. La liberté. Mais aussi l'espace, les saisons, l'évolution naturelle du monde. Rick Bass et son amie Elizabeth cherchaient un lieu où vivre leur union et leurs passions (l'écriture et la peinture), un endroit presque vierge de sensations, ou tout au moins où fabriquer et construire un lit de sensations nouvelles. Pas un éxpédient à une quelconque vie trafiquée et grotesque (enfin pas uniquement cela), mais un hâvre, l'endroit où le colon décide d'abattre les grands pins pour construire sa ferme.

Alors de tatonnements en tatonnements, ils finissent par dénicher dans la vallée du Yaak, à l'extrême nors-ouest de l'Etat du Montana, un ranch appartenant à un riche propriétaire, lequel emploit pour l'entretien le couple en gardiennage.

Ce préambule n'est pas anodin, Rick Bass et sa compagne vont à Yaak trouver et déterminer quel sera leur future vie d'adultes. L'écrivain va pouvoir y écrire mais aussi y travailler le bois (une nécessité dans cette région exposée aux froids glacials), sa femme la peinture et réserver elle-aussi une part d'elle-même, inédite, aux frimats qu'ils vont devoir affronter.

Rick Bass ne se contente pas dans ce journal d'une présentation exhaustive de leurs emplois du temps à Yaak. L'évidence tuerait dans l'oeuf toute littérature. Non, il confronte son ancien monde à sa nouvelle vie. Il réfléchit, élabore, projette, essaime, cherche et trouve à la fois, et puis finalement, retient de cet hiver à Yaak cette dernière assertion : "je n'ai pas l'intention de quitter cette vallée".

Winter est un formidable journal. L'écriture fluide de Bass est un régal tant elle permet de glisser sur les éléments, tant sa maîtrise (car ne vous y trompez-pas, tenir un journal de cette qualité là n'est pas si évident) confère à chaque chapitre (datés, chacun débute comme si la journée allait être contée) un début et une fin. Et parce qu'il l'affirme dans le formidable article daté du 17 janvier : "il faut toujours refermer ce qu'on a ouvert - à moins, bien sûr qu'on ne veuille, peut-être, laisser un élément se faufiler dans le chapitre suivant, ou même s'enfoncer dans la nuit pour ne plus jamais reparaître. Les choses qui comptent, cependant, - les articles de fond, l'intrigue, le bétail-, il faut toujours leur fermer la clôture au nez, ou du moins la refermer quand on en a fini."

Ce 17 janvier Bass raconte qu'en finissant de collecter son bois, le gel et la retractation du métal lui a interdit de refermer convenablement la clôture d'un voisin qui lui octroyait cette coupe de bois. Mortifié, c'est à son père que Bass a pensé, et aussi au père de son père et au père du père de son père. Qu'auraient-ils fait, tous ? Ils seraient restés jusqu'au matin à essayer de tendre cette foutue cloture, parce que tout ce qui a ét ouvert doit être fermé.

une anecdote anodine sans doute, mais je défie quiconque de n'avoir pas - jamais - dans un cas identique pensé secretement, en sllence : "que ferait mon père dans ma situation ?"

Finalement, ça vaut tous les cours de morale.
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Winter

Hiver interminable, neige à gros flocons, glace qui emprisonne tout sur son passage, températures effrayantes : c𠆞st tout ce qui attend ce petit couple qui décide de vivre une saison « à la dure » juste pour voir ce que ça fait... les difficultés ne font que commencer et pourtant... ces paysages immaculés à perte de vue, l𠆚ppel lancinant de la forêt et le labeur quotidien leur apprendra l𠆞ssentiel. Se recentrer sur soi accepter le passage du temps, la lenteur de la saison sans appréhension et sans hâte...Point de poésie ni d’idéalisation mais plutôt un journal quotidien de la vie, introspection et découverte de la nature.

Définitivement une histoire d’hiver, écrite sous forme de journal, calé au coin du feu, bien qu’il faille d�ord débiter le bois.
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Winter

Récit autobiographique. Rick Bass, Texan d'origine, au cours de l'été torride de 1987, prend la route avec Elisabeth, son épouse, artiste-peintre. Arrivés à Yaak, bourgade située dans l'extrême ouest du Montana, ils s'installent dans une vaste propriété dont ils assurent le gardiennage, le propriétaire n'y venant que pendant la période de la chasse. Sur la propriété c'est dans la serre que Rick décide d'écrire son prochain livre. Yaak fait partie des localités qui ne sont pas encore desservie en électricité ; le principal souci de Rick est de faire suffisamment de provision du bois nécessaire pour face aux rigoureux hivers montagnards. Dans le village, les paris sont ouverts sur le jour où tomberont les premières neiges.

Winter, c'est le récit des moments de vie de Rick pendant la période du 13 septembre au 14 mars, les descriptions du paysage et ses rapports avec les autochtones.
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Winter

Dans une région montagneuse et isolée du Montana, Rick Bass avec sa compagne garde une villa sans confort. Il faut faire son bois et bien se préparer car les kilomètres dans l’épaisse neige et le froid est redoutable. On se plonge dans ce monde loin de tout ou tout est ralenti. On contemple à travers les yeux de l’auteur les mélèzes odorants qui craquent et font le bois le plus précieux pour le chauffage. On s’émerveille durant les ballades sur les paysages infinis et la résistance silencieuse des rares habitants. Cependant l’écrit du journal gâche un peu l’aventure.
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Winter

Petit retour en hiver pour cette nouvelle lecture du Comité des lecteurs de Libre cour Vertou.

Après avoir lu Le livre de Yaak, du même auteur, paru aux États-unis en 1996, je retourne en arrière avec ce Winter de Rick Bass, paru 5 ans plus tôt.

Il me semble que ces dates ont leur importance. Quand Le livre de Yaak était celui d'un homme installé dans sa vallée, au milieu d'une nature dont il est tombé amoureux, qu'il observe et qu'il connaît à merveille, Winter est celui de la découverte. Le jeune Rick Bass arrive à Yaak avec sa compagne et tous deux découvrent l'hiver dans un environnement de solitude. L'auteur partage ses découvertes et son apprentissage dans un milieu rude et parfois hostile. Il découvre la solidarité au cœur de cette solitude. Petit à petit il mue et perd sa peau de citadin, que l'on voit parfois ressurgir. Il n'est pas encore ce grand défenseur de la vallée du Yaak qu'il sera 5 ans plus tard. On sent qu'il tâtonne entre son ancienne vie et la future. Il est en transition, en mue comme il le dit.

J'ai apprécié ce récit et ce parcours. Mais ma préférence va sans conteste au Livre de Yaak dans lequel il déclare sa flamme à sa vallée, sa faune et sa flore. Il y partage aussi son combat pour défendre la forêt primaire et la faune foisonnante de cette région du Montanna.

Un auteur à découvrir !
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