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Critiques de Robert Bloch (229)
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Psychose



Norman, Norma, Normal,



Bienvenue dans l'univers « Robert Bloch » :



Notre ami des criminels, des sociopathes, des grands fous. Hou hou...



Bien-sûr qui ne connaissait pas le résumé global du roman, après avoir vu l'adaptation au combien réussie, (chef-d’œuvre), de ce cher Hitchcock ? Tout le monde à en souvenirs, une petite scène de douche au combien Mythique! Cet hurlement qui nous reste en coin de mémoire.



Pour ceux qui malgré tout l'ignorent, l'histoire se tourne autour de Norman. Fils unique, vivant avec sa petite maman au bord d'une route et qui tente, bon gré mal gré, de faire vivre son motel. Bien-sûr depuis la construction de la grande route, celui-ci décline. Si seulement sa mère l'avait écouté, si seulement elle... qu'importe. Après tout, elle lui donne tout son AMOUR.



Vient ensuite, cette jolie petite femme (Mary) qui, au suite d'un bref séjour au Bates Motel, disparaît de la circulation. Que lui est-il vraiment arrivé ? Qui est vraiment Norman ? Quelle relation entretient-il avec sa maman aux tendances castratrices et à la fois couveuses ? C'est ce que la sœur de Mary va tenter de découvrir. Cherchant l'aide du fiancé de sa sœur, lui aussi sans nouvelle. Ironie du sort ? Mary est soupçonnée d'avoir volé 40 000 dollars à son patron.



A-t-elle quitté le pays?

A-t-elle seulement quitté le motel?



Si la réponse à cette dernière question nous ai vite révélée, le roman n'en perd aucune valeur. Le rythme est constant, pas d’ennui, les pages se tournent. Histoire cohérente tournée sur la psychologie de l'antagoniste. Qui couvre qui, pourquoi, comment, jusqu'où?



Attention au CoUtO !
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Le crépuscule des stars





"C'est ça qui est extraordinaire dans le monde du cinéma : c'est le royaume de l'illusion. Tous les jours on change l'eau en vin, le celluloïd en or massif. Pense-y, Tommy. Le cinéma, c'est la magie. Et seuls les dieux font des miracles."



"Le crépuscule des stars" de Robert Bloch (que je n'ai plus besoin de vous présenter) est une pure merveille, on pourrait même le qualifier de chef-d'oeuvre pour qui aime le cinéma des années 20 (ou le cinéma tout court) ou pour qui souhaiterait le découvrir. Écrit en 1957, ce n'est que onze ans plus tard qu'il est édité. Comment un tel roman a-t-il pu rester enfermé si longtemps dans dans un tiroir faute d'éditeur ? Robert Bloch ne manque pas de nous l'expliquer en même temps qu'il nous livre la genèse de son roman dans la magnifique préface signée François Guérif (entre nous j'ai rarement lu plus belle préface) et il nous dit une chose essentielle, qui à elle seule pourrait résumer ce roman : "Le cinéma était une fenêtre ouverte sur le monde." Bien sûr, ajoutait-il : "La vision n'était pas juste mais elle correspondait à mes rêves".



Il peut être intéressant de préciser que Robert Bloch, même s'il avait déjà eu l'occasion de visiter la capitale du cinéma en 1937, n'avait jamais posé les pieds dans un studio de cinéma quand il écrivit ce roman et c'est ce qui le rend si fascinant car "Le crépuscule des stars" est avant tout un un rêve, merveilleux ou pas le lecteur sera libre d'en juger, et ce rêve c'est celui de Tommy Post, personnage principal de ce récit dont l'intrigue n'est ni policière ni horrifique, point de tueurs psychopathes à la Norman Bates dans ces pages mais seulement une belle histoire d'amour, un amour absolu, un amour fou pour le cinéma. Ici le crime est passionnel et non prémédité, un seul coupable : l'industrie du cinéma qui par son évolution va provoquer l'agonie puis la disparition du cinéma muet.



Atmosphère sulfureuse dans la cité des rêves en cette période d'âge d'or du cinéma muet, à chaque crépuscule la belle Hollywood se pare de ses habits de lumière pour une énième représentation avec un seul but : vendre du rêve, du rêve pour tous, la terre promise, un monde sans contraintes, et déjà les prémices de l'American way of life... Robert Bloch nous fait pénétrer en catimini dans les coulisses des plateaux de tournage des prestigieux studios Coronet : comment concevoir, écrire, produire, mettre en scène, diriger acteurs et actrices, choisir les costumes, construire les décors, superviser les tournages, c'est ce que nous découvrons à travers le regard de Tommy Post, le narrateur de ce récit. Tommy Post qui du haut de ses 19 ans veut sa part du rêve lui aussi et parvient à se faire engager comme porteur de scripts pour 12 dollars la semaine au sein de l'équipe du non moins prestigieux metteur en scène Théodore Harker. Nous sommes en 1922, le cinéma muet arrive à son apogée mais ce que Tommy Post ne sait pas encore c'est que très bientôt il disparaîtra, ébranlant toute la profession, laissant place à une nouvelle vague d'acteurs et à la révolution du monde parlant. En attendant notre jeune ami qui semble avoir compris ce qui fait le sel de la réussite à Hollywood ne lésine pas sur les efforts, travailleur acharné, idéaliste, il n'hésite pas à se rendre indispensable, son acharnement et son culot finissent par payer, son ascension est fulgurante : il scénarise son premier film en 1925, touche du doigt son rêve et savoure ses premiers succès en même temps qu'il rencontre ses premières désillusions amoureuses en la personne d'Aurora Powers, jeune brebis égarée et portée aux nues du jour au lendemain dans un monde dans lequel elle refuse de maîtriser les codes car ses rêves sont bien plus modestes que ceux de Tommy et surtout ils sont ailleurs, loin, très loin des studios de Hollywood. Ces deux là parviendront-ils à accorder leurs rêves ? Méfiance Tommy, si belle Hollywood réalisera tes rêves ; si cruelle Hollywood pourrait bien les briser en un claquement de doigt.



Un roman envoûtant au charme magnétique qui se déroule sur une décennie (1919-1929) dont la destinée des personnages va se jouer en même temps que l'apparition du cinéma parlant : Kurt Lozoff, Karl Druse, Théodore Harker, Tommy Post, ont tous un seul et même rêve : décrocher leur étoile à Hollywood. Un roman hommage qui ne manquera pas de nous rappeler que c'est au travers de notre mémoire, du regard que nous portons sur le cinéma que continuent encore aujourd'hui de vivre les vestiges du rêve hollywoodien et que tant que nous, spectateurs, leur permettrons d'exister : "le crépuscule des stars continuera de briller de mille feux en nous racontant comment naissent et meurent les rêves".



Je referme ce roman avec des étoiles plein les yeux, je me remémore la poésie touchante des films de Chaplin qui sans aucuns dialogues parvenaient (parviennent encore) à nous toucher de manière si unique. Je me rappelle au bon souvenir de tous ces grands acteurs qui ont marqué de leur empreinte cette époque fabuleuse : Charlie Chaplin, Lon Chaney, Buster Keaton, Erich von Stroheim, Greta Garbo... dont les ombres planent avec élégance sur l'ensemble de ce roman et je n'ai qu'un seul regret, qu'il n'y ait pas eu un vrai rôle pour eux dans l'histoire de Tommy Post.



Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.

Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;

Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;

Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !



Et Hollywood restera...

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L'écharpe



"Quand à l'aube de l'histoire, le premier homme se jeta sur le singe l'estomac plein, une massue à la main et le meurtre dans le coeur, le singe sut que l'homme était fou. Mais il fallut longtemps à l'homme pour s'en apercevoir."

Fritz Leiber.



Fou, Daniel Morley le personnage principal de ce roman l'est aussi, le doute n'est pas permis mais il n'a pas mis longtemps à s'en apercevoir lui, quoique...

C'est en lui, à fleur de peau, un désir, une pulsion qui frémit sous la douce caresse de l'étoffe de l'écharpe que feu miss Frazer sa professeur d'anglais lui offrit le jour de la remise des diplômes à Horton High. Pauvre miss Frazer elle n'aura pas su lutter contre la morosité de sa vie qu'elle décidait aussitôt de la quitter sans imaginer un instant qu'elle laisserait une empreinte indélébile gravée dans le cortex cérébral du jeune garçon et une image, une seule comme pour rappeler à son bon souvenir : son corps suffoquant, son corps agonisant dans les vapeurs de monoxyde de carbone.



L'histoire ne nous dit pas comment le pauvre garçon est parvenu à se construire jusqu'à l'âge adulte mais toujours est-il que nous le retrouvons une décennie plus tard à Minneapolis. La seule chose qu'il a conservée de ses années à Horton High est sa précieuse écharpe. Il est devenu un fringant jeune homme qui se rêve écrivain et tente de vivre de sa plume avec cependant une approche très personnelle pour parvenir à l'inspiration : la mise en pratique dans la vie réelle. Oui, Daniel Morley couche sur le papier les femmes qu'il rencontre mais pas avant de les avoir couchées dans un cercueil. Paix à leurs âmes.



Il faut avouer que tout le talent de Robert Bloch réside dans le soin qu'il a apporté à la création de son personnage principal. Daniel Morley aurait pu s'appeler Norman Bates ou Patrick Bateman à quelques détails près qui ont toute leur importance ici : il est pleinement conscient de ses actes et lucide sur les raisons qui le poussent à tuer, il sait depuis longtemps où le mal a trouvé son origine. Daniel Morley hait les femmes, toutes les femmes et en particulier une : sa mère. Une haine profonde et tenace qui s'est tapie en lui dès l'enfance, miss Frazer n'aura été que l'un des nombreux éléments déclencheurs à sa folie.



Robert Bloch, et c'est ce qui est très intéressant dans ce récit, met un point d'honneur à nous rendre le personnage humain, attachant, certainement grâce au complexe d'infériorité dont il l'a affublé et forcément la lectrice que je suis se prend aussitôt d'affection pour le gamin de neuf ans, fragile et timoré qui passe ses nuits les mains liées aux montants de son lit car sa mère l'ayant catalogué de "vicieux" ne veut pas qu'il se touche.



L'ensemble du récit écrit à la première personne du singulier nous permet de prendre place aisément dans la tête de ce tueur atypique doué pour l'auto-analyse et l'autodérision qui va même jusqu'à se soucier du confort pré-mortem de ses victimes puisqu'il ne tue que les femmes avec lesquelles il se lie intimement. Ont-elles seulement le temps d'être surprises quand la caresse de l'écharpe qui enserre leurs nuques graciles se fait plus pressante, laissant palpiter la jugulaire saillante dans un dernier râle extatique qui précède l'asphyxie et que de leurs yeux devenant peu à peu vitreux elles cherchent encore dans un dernier battement de cils l'amour de Daniel ?



Ne vous attendez pas à des scènes de crime sanglantes, il n'y en a pas, l'auteur n'a recours à aucun artifice du genre horrifique, il préfère s'appuyer sur la caractérisation psychologique de son personnage en nous faisant entrer directement dans son esprit, le lecteur appréciera à sa juste valeur les extraits de son fameux carnet noir car ne l'oublions pas Daniel Morley est fêlé c'est un fait que l'on ne peut contredire mais à côté de cela, et c'est tout à son honneur, il tente par tous les moyens de devenir un citoyen américain respectable et respecté de tous car on est rarement criminel toute sa vie et il l'a bien compris.



Pour conclure je vous invite à découvrir ce récit teinté d'humour noir qui se déroule dans l'Amérique en pleine réforme de la fin des années 40. De Minneapolis à Chicago sans oublier Big Apple et Hollywood, Robert Bloch nous raconte l'ascension sociale fulgurante dans le milieu de l'édition d'un tueur psychopathe qui finalement ne cherche qu'une seule chose : réussir à tout prix, viser toujours plus haut : the American Dream, et surtout ne jamais s'arrêter sur un échec, en témoignent les dernières pages de ce roman : surprenantes.



Je laisse le mot de la fin au type du miroir :



"En tout cas j'ai fait de mon mieux, j'ai attrapé au vol les petits papillons noirs qui se débattaient dans mon cerveau et je les ai épinglés pour les regarder au microscope, pourquoi ressemblaient-ils à des sphinx tête de mort ? Je ne connais toujours pas la réponse."









* Je vous invite à lire les critiques de jrm30 et greg320i.







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Psychose

Depuis le temps que je voulais lire ce livre, c'est enfin chose faite !

C'est en regardant la série Bates Motel que j'ai voulu en savoir plus sur l'histoire fictive du fameux Norman Bates.



La série est un prequel de ce roman de Robert Bloch puisqu'elle retrace le passé de Norman (en précisant cependant que la saison 5 est adaptée plus librement).

Dans le roman Psychose, nous retrouvons donc un Norman quadragénaire comme dans l'excellent film d'Hitchcock (qui reprend particulièrement bien ce roman).



Même si ce livre a été publié en 1959, je n'ai pas trouvé le style dépassé, bien au contraire.

D'un côté, nous suivons l'histoire de Mary Crane, une jeune femme en fuite qui va croiser la route du Bates Motel.

De l'autre côté, nous enquêtons sur la disparition de Mary avec sa soeur Lila, le futur époux de Mary, Sam Loomis et le détective Arbogast.



En lisant, j'avais toujours hâte d'arriver aux passages avec Norman au Bates Motel. Ce sont les moments du livre où il y a le plus de tension et de suspense.

Une atmosphère particulière s'échappe du lieu où est implanté le motel et la maison des Bates. Cet endroit isolé au bord d'une route peu fréquentée renforce le côté sinistre de l'histoire.

L'écriture est très fluide et sans longueurs.

Comme dans la série, l'emprise de la mère de Norman sur son fils est parfaitement développée.

L'intérêt de l'histoire porte surtout sur l'aspect psychiatrique du personnage de Norman. Son curieux portrait reste très complexe. Je n'étais pas étonnée d'apprendre que le personnage réel d'Ed Gein était la source d'inspiration de Robert Bloch pour le créer.

C'est une très bonne lecture dont je me souviendrai.

Je poursuivrai volontiers dans ma lancée avec Psychose 2, puis avec Psychose 13 pour en savoir plus sur ce protagoniste si énigmatique.
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Psychose

Peut-être, voire sans doute, le chef d'œuvre de Robert Bloch!

Hitchcock ne s'y est pas trompé en adaptant ce thriller au cinéma, avec un succès jamais démenti.

Bien avant d'avoir enfin vu le film, Horusfonck avait bien été secoué par ce roman d'une psychologie perturbée en noir d'encre.

Aux côtés de William Irish, Fredric Brown, Richard Matheson es d'autres, Bloch a donné ses lettres de noblesse à la littérature de terreur américaine.
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Le crépuscule des stars

Le crépuscule tombe brutalement sur Los Angeles, le crépuscule des dieux du cinéma muet, du Hollywood des Roaring Twenties. « Je cherchais en vain les personnages familiers d'autrefois: les cameramen à la casquette en arrière, les réalisateurs en leggings, les musiciens d'ambiance, les clochards barbus sur les bancs des figurants. Ils étaient soudain dépassés, anachroniques, comme les Keystone Cops. Dans quelques années, ils ne seraient plus que des silhouettes, les caricatures d'un passé lointain et imprécis. »



Ni polar, ni roman noir, comme pourrait le laisser croire la couverture des éditions Rivages, le roman de Robert Bloch se veut plutôt une chronique des débuts de la grande industrie du rêve, à travers les yeux du jeune et rêveur Tom Post, grouillot de service pour le compte de Theodore Harker, réalisateur qu'il admire. Grace à son ambition et à de bonnes rencontres au bon moment, Tom devient scénariste, monte les échelons, croise acteurs, journalistes, metteurs en scène, traverse les années et les succès, jusqu'à l'avènement du cinéma parlant, qui fera table rase du passé et transformera Hollywood en impitoyable machine à fric. Tom Post observe, apprend, passera de « l'artisanat » à l'industrie, connaîtra l'envers du décor, la banalité des vedettes au quotidien, les vices traqués par la presse à scandale, les cadavres dans les placards, les pères la morale qui commencent à mettre leur nez hypocrite dans les scénarios et la vie privée des employés des studios (Code Hays…).



La chronique s'achève dans le bruit fracassant du succès du Chanteur de Jazz et du krach financier de 1929. le Crépuscule des stars (titre français pour The Star Stalker) nous évoque le Boulevard du Crépuscule et la démence de Norma Desmond, la star déchue, au nom inspiré par le réalisateur et acteur William Desmond Taylor, assassiné en 1922, et son amie Mabel Normand, qui ne se remettra pas du scandale qu'évoque l'auteur dans le roman. C'est donc un cénotaphe élevé à la mémoire des D.W Griffith, John Gilbert, Pola Negri…. C'est un cri d'amour au cinéma muet écrit par le prolifique Robert Bloch, maitre de l'horreur fantastique, et auteur du culte Psychose plus tard adapté par Hitchcock, qui fait dire à l'un de ses personnages, avant la fermeture en fondu sur le mot Fin:

« Cela avait de la valeur, et cela en aura de nouveau, un jour ou l'autre. le jour où l'on se penchera sur les vieux films pour recréer une culture, où l'on s'en servira pour reconstituer l'histoire de toute une époque. (…) Les films muets, c'est l'Amérique, celle de la prodigieuse décade des années 1919-1929. Ils font tout autant partie de notre vie que les cow-boys et les pionniers. »
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Psychose



Inspiré d'une histoire vraie, l'affaire Ed Gein, Robert Bloch signe ici un livre traumatisant où parfois la réalité dépasse la fiction.

Mary Crane, secrétaire sage commet un jour un larcin et quel larcin : elle dérobe à son patron la somme de 40 mille dollars puis prend la fuite pour rejoindre son fiancé, Sam, qui n'est au courant de rien. Après avoir changé plusieurs fois de voitures et roulé durant 18 heures d'affilée, elle s'arrête, épuisée, dans un motel. Son destin va se sceller ici car l'hôtel est tenu par un vieux garçon de 51 ans, Norman Bates, et sa mère folle.



Lorsqu'elle prend une douche, elle est massacrée à coups de couteau par la vieille femme. Horrifié, Norman entreprend de tout nettoyer et de faire disparaître le corps ainsi que toute trace du passage de la jeune femme afin de sauvegarder sa vieille mère de l'asile car apparemment, ce n'est pas la première fois que la vieille folle se conduit de la sorte.



La firme engage un détective privé pour retrouver l'argent dérobé tandis que Lila et Sam, respectivement soeur et fiancé de Mary se préoccupent de retrouver Mary qui depuis son vol n'a contacté personne et semble s'être volatilisée.



Un thriller à faire se dresser les cheveux sur la tête mais qui ne m'a pas stressée autant qu'il aurait du car j'avais vu le film réalisé par.A Hitchcock maintes et maintes fois. Ma lecture a donc été parasitée par les souvenirs des personnages, de la musique lancinante ainsi que par la magistrale interprétation d'Anthony Perkins. Et il faut bien avouer que le maître du suspense a su tirer le meilleur parti de cette histoire en extrayant tout le suc avec le talent qu'on lui connaît. Le film est un tel chef-d'oeuvre qu'à mon sens, il éclipse les qualités indéniables du livre.
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La quatrième dimension...

« Apprêtez-vous à entrer dans une nouvelle dimension, qui ne se conçoit pas seulement en terme d'espace, mais où les portes entrebâillées du temps peuvent se refermer sur vous à tout jamais… La Quatrième dimension! »



Entrée dans la Twilight Zone dans les années 90 grâce à des rediffusions, j'ai encore le souvenir d'avoir éprouvé malaise, fascination, voire peur devant certains épisodes, le Musée des morts, L'Oeil de l'admirateur, Cauchemar à 20000 pieds avec le capitaine Kirk qui est le seul à voir un bonhomme sur l'aile de l'avion (j'y pense chaque fois que je voyage) et surtout l'horrible Comment servir l'homme, avec la secrétaire qui crie « C'est un livre de cuisine! »



Que vaut donc La Quatrième dimension signé Robert Bloch, dont j'apprécie beaucoup les romans noirs (Le Crépuscule des stars, L'Incendiaire…)? Il s'agit de la novélisation de quatre nouvelles d'après des histoires de Richard Matheson (entre autres), que l'on retrouve dans Twilight Zone: The Movie, film à sketches de 1983, réalisé par John Landis, Steven Spielberg, Joe Dante et George Miller, avec prologue et épilogue, dont chaque histoire s'inspire d'ailleurs d'épisodes de la série.



Le récit s'ouvre sur la mésaventure de Bill (Time Out de John Landis dans le film, inspiré de l'épisode La Grandeur du pardon de la série), un homme raciste et antisémite qui se retrouve dans la peau d'un noir face au KKK, puis d'un juif dans la France occupée.



Il est suivi de Valentin (Nightmare at 20,000 Feet de George Miller, remake de l'épisode éponyme de la série) dans lequel le passager d'un avion aperçoit une créature sur le réacteur extérieur qui démonte le fuselage.



Dans Helen (It's a Good Life de Joe Dante, remake de l'épisode C'est une belle vie de la série), un enfant aux pouvoirs extraordinaires retient des adultes prisonniers dans un univers de dessin animé.



Enfin, Bloom (Kick the Can de Steven Spielberg d'après l'épisode Jeux d'enfants de la série) un peu plus léger, ambiance Cocoon de Ron Howard, qui s'ancre dans des hospices où étrangement les pensionnaires redeviennent des enfants.



Comme dans la création de Rod Serling, nul besoin de grands flots d'hémoglobine, de tueurs sanguinaires, où d'épisodes interminables pour distiller l'angoisse et faire frémir le lecteur. Robert Bloch remplit le cahier des charges, fidèle au format original, des récits courts, très bien structurés, qui bouleversent les certitudes et jouent sur nos peurs les plus intimes.
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Psychose

Psychose m'a d'abord traumatisée en film (le chef d'oeuvre d'Hitchcock, bien sûr; pas le minable remake inutile), enfant. Moins la scène culte de la douche que la vision de la vraie Mme Bates.



Le roman de Robert Bloch m'a rattrapée quelques années plus tard et m'a apporté des éléments complémentaires au film. L'ambiance est claustrophobante à souhait et certains détails restent très dérangeants.

L'auteur a plus d'une horreur dans son chapeau et distille avec soin un suspense qui malmène les nerfs du lecteur. Pour son plus grand bonheur masochiste... sinon pourquoi lire ce genre d'ouvrages?



Inutile de revenir sur la sympathique personnalité de Norman Bates, qui ne le connaît pas? Robert Bloch s'est servi du cas de Ed Gein, tueur en série surnommé le Boucher de Plainfield et arrêté en 1957, pour construire son personnage.



Paru en 1959 aux États-Unis, le roman fait toujours effet quelques décennies plus tard. Et même si la liste des psychopathes - fictifs et, hélas, réels - s'est considérablement allongée depuis.
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La chose venue des étoiles

Robert Bloch (1917/1994) débuta très jeune sa carrière d'auteur de nouvelles dans les pulps, dont le mythique "WEIRD TALES".



Agé de seulement quinze ans, il correspondit avec H.P Lovecraft, qui lui prodigua ses conseils et avec qui il collaborera à trois reprises.



C'est donc tout naturellement que Bloch apporta sa contribution au corpus lovecraftien.



Vint cinq nouvelles sur les thématiques lovecraftiennes naquirent sous la plume de l'auteur de "PSYCHO".



Ces textes, dispersés dans diverses anthologies et autres recueils sont enfin réunis dans une intégrale.



Les éditions Mnémos ont bien fait les choses ; les textes, dont trois inédits en français, sont revus par Patrick Mallet qui signe également la préface, et sont classés en trois parties : Les collaborations avec Lovecraft, Le cycle égyptien, Les récits du mythe.



Un beau volume qui trouvera tout naturellement sa place dans toute bibliothèque lovecraftienne...





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Le boucher de Chicago

Oh, que c’est pénible de ne plus avoir de mémoire….

Je n’accuserais pas forcément l’âge, car je n’ai pas encore atteint les 88 ans, j’en suis seulement à la moitié !

Comme beaucoup de mes collègues bibliothécaires le disent : « on lit trop ! », ce qui explique peut-être que parfois, on referme un livre en ayant la vague sensation de l’avoir déjà lu, des bribes reviennent en cours de lecture jusqu’à finalement refermer le livre avec une moue dubitative.

J’étais ravie de découvrir ce récit adapté de la vie d’un tueur en série ayant réellement existé, mais plein de détails n’arrêtaient pas de me revenir en mémoire au fur et à mesure.

Je me suis alors imaginé que ça y était, comme j’en avais toujours rêvé, j’avais des pouvoirs particuliers, dont celui de sentir les événements, comme de la prémonition.

Peut-être allais-je même pouvoir en faire une activité secondaire lucrative…bah, oui, une bibliothécaire, ça ne gagne quand même pas des millions, du coup, je serai plutôt partante pour gagner 20 euros en prédisant à ma bouchère que son mari va revenir ou à la fille de mon dentiste qu’elle finira bien par avoir son code, vu qu’elle le passe pour la quatrième fois cette année.

En y regardant de plus près, j’ai découvert que ce roman a été édité en français une première fois en 1975 et ensuite de nouveau en 1992, voilà qui expliquait bien des choses, et paf, les illusions sont retombées, je n’ai aucun super pouvoir !

J’ai juste déjà lu ce roman dans une ancienne version il y a des années…

Oh, la claque !

Du coup ma bouchère va continuer à déprimer et je n’ai même pas le moyen de la rassurer concernant le retour de son mari, ceci dit, il va bien, il vit désormais avec ma coiffeuse de l’autre côté de la rue.

Bah sinon, le roman est sympa, le méchant est carrément machiavélique, mais le tout a un petit air de déjà-vu….





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Le boucher de Chicago

J’avais lu en 2021 le diable dans la ville blanche de Erik Larson, ouvrage que j’avais apprécié.



J’avais donc vu dans les suggestions de lecture sur ce thème : le boucher de Chicago.. j’ai mis certes un certain temps à le lire et j’ai bien fait… parce que j’ai eue l’impression de lire le même ouvrage.



Moins épais certes (heureusement pour moi), moins détaillés donc moins intéressant.



Je vais m’abstenir de lire des romans sur le même sujet, j’aurais moins l’impression de tourner en rond.



Je vous laisse seul juge… si vous souhaitez une lecture rapide je vous conseille ce dernier…. si vous voulez une lecture plus détaillé je vous conseille le diable dans la ville blanche les faits sont plus réaliste et moins romancé…



Bonne lecture !
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Aux portes de l'épouvante

Quelle bonne idée que ce recueil croisé à quatre mains !

Il s'était, de lui-même, rangé dans la bibliothèque, entre quelques pièces du Grand-Guignol, macabres à souhait, et les vieilles vidéocassettes de "la quatrième dimension" qui m'ont fait garder mon antique magnétoscope.

Sépulcral, fameux, lugubre, passionnant, sinistre, captivant et funèbre !

Peut-être vaut-il mieux se laisser précipiter dans la folie plutôt que de tourner la première page de ce petit bijou de la littérature fantastique ?

"Aux portes de l'épouvante" contient six ténébreuses nouvelles de Robert Bloch et quatre, non moins savoureuses, de Ray Bradbury ...



"L'ombre du clocher" est le premier texte. Il est signé Robert Bloch.

Robert Harrison Blake, mort mystérieusement, était un ami du grand écrivain Lovecraft, aujourd'hui lui-aussi disparu.

Edmund Fiske, après quinze années de recherche, n'est plus tout à fait sûr que les histoires de Blake, ou celles de Lovecraft, ne sont qu'une forme, plutôt morbide, de divertissement ...



"Les espions", le second, est signé par Ay Bradbury.

Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la vie dans le monde est constituée par les insectes.

C'est ce que ne supporte pas William Tinsley.

Mais en supprimant la fourmi sur le trottoir, le bourdon vrombissant près de la fenêtre, le grillon dans l'âtre, il commet une terrible erreur ...



"La grimace de la goule" et "Petites créatures de l'horreur" sont de Robert Bloch.

Hier, psychiatre renommé, il est aujourd'hui pensionnaire d'un sanatorium pour cas mentaux.

Le sillon de sa folie ne s'est pas creusé dans le chemin de ses lectures, ni de de ses recherches.

Son internement honteux passe par un abominable cimetière où un passage s'ouvre sous une certaine tombe ...

Jadis, Edgar Colin avait été un spécialiste renommé, un brillant chirurgien du cerveau.

Aujourd'hui, il est interné. Quelle ironie !

Le modelage de personnages en argile sert d'exutoire à sa folie.

Mais peut-être est-ce un moyen de se prendre pour Frankenstein, pour Dieu ...



"Rêve de fièvre" est signé Bradbury.

Charles a quinze ans.

Il est retenu au lit par un cas bénin de fièvre scarlatine compliqué par un léger rhume.

Mais sa main droite, en sueur, brûlante, commence à se transformer ...



"La sentence druidique" est de Robert Bloch.

Sir Charles Hovoco est un parvenu. Il n'est pas sympathique.

Lorsqu'il a rénové la vieille propriété familiale de Nedwick, cela a heurté la population de campagnards qui chérit les souvenirs de l'ancien temps.

Sur les terres qu'il se proposait de rendre à la culture, au sommet d'une colline, entouré d'une forêt, se dressait un autel fait d'un énorme bloc de pierre polie ...



"L'homme mort" est un texte de Bradbury.

Odd Martin, depuis l'inondation, prétend qu'il est mort.

Il n'y a pas d'endroit où il puisse aller.

Il est las, fatigué mais il attend.

Il est curieux de savoir ce qui va bien pouvoir se passer mais, surtout, il voudrait se marier avec miss Weldon, la seule créature de Dieu qui lui manifeste un peu d'affection ...



"Une question de cérémonial" est signé par Robert Bloch.

Quatre cents le nez pour faire le recensement, c'est peu !

Des gros, des petits, des épatés et des crochus, des pifs rouges blancs et bleus.

Aucun ne vaut plus de quatre cents !

Pour chaque, trente-cinq questions sont à passer en revue.

Lisa Lorini semble vouloir y répondre bien volontiers seulement elle a 407 ans et exerce le métier de sorcière ...



"Le manipulateur" est un texte signé par Ray Bradbury.

Mr Benedict est l'entrepreneur des pompes funèbres.

Affable, il est pourtant en butte aux petits affronts, aux intonations malveillantes et parfois même aux insultes de ses concitoyens.

Mais une fois dans son laboratoire, au moment de travailler les dépouilles mortelles, il est à la fois enchanté et ahuri de découvrir, qu'ici, il est le maître incontesté ....



"L'homme qui criait au loup", le dernier morceau du recueil, est signé par Robert Bloch.

Violet doit être raisonnable.

Que l'on soit dans les régions sauvages du Canada ne change rien à l'affaire.

Ici, il n'y a pas de loup

Et encore moins de loups-garous, de fantômes, de vampires, de goules, de djinns et d'esprits.

Il n'y a rien que des indiens, des canadiens et autres citadins.

Pourtant ...







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Psychose

Quelqu'un sur cette planète n'a jamais entendu parler de Psychose ? Ne serait-ce que du film. En grande fan de Hitchcock, je dois reconnaître que c'est l'un de mes films préférés du Maître. Bien entendu, il m'a fallu découvrir le livre. Il y a longtemps, je le précise. Toujours dans mon rangement, je n'ai pu m'empêcher de replonger dedans.

Bien sûr, j'attendais la scène de la douche, mais beaucoup de domaines sont explorés, notamment le dédoublement de personnalité, la façon de gérer une mère castratrice... Norman Bates n'est pas mauvais, dans le fond, il est même très gentil, affable, d'agréable compagnie, avide d'intérêt, et on le voit davantage dans le livre que dans le film, sa personnalité étant bien plus explorée, ce qui est logique.

Je ne vais pas raconter l'histoire, tout le monde la connaît, mais je crois que je ne m'attendais pas à un tel chef-d'oeuvre en ouvrant ce bouquin. L'ambiance entretenue par l'auteur y est encore plus pesante que dans le film, de multiples détails compensent le suspense dont on est un peu privé quand on connaît la fin.

La plume est magnifique. Si vous avez fait l'impasse sur cette lecture parce que vous avez déjà vu le film, vous passez à côté de quelque chose. Je ne saurais trop que vous conseiller de combler cette lacune de toute urgence.
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L'écharpe

Ce type est fou!!, mais le pire c'est que tout le long du livre je me suis demandée si l'auteur n'était pas aussi mentalement perturbé, aussi alcoolique, aussi cynique que son personnage tellement la plongée dans cette psyché pathologique me perturbait.

Pauvre Robert Bloch,(paix à son âme ) je dois manquer d'imagination pour avoir pensé cela! Pardon.

J'ai mis un moment à rentrer dans l'histoire, à cause peut être d'une écriture un peu datée, mais au bout d'un moment c'est ce qui fait le charme de ce roman.
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Psychose

Un thriller à l'ambiance froide, glauque et oppressante !



-----------------------------WARNING: SPOILER-----------------------------------------



Norman Bates, jeune homme introverti, vit seul en compagnie de sa mère, femme autoritaire, possessive mais malade dont il doit s’occuper et avec laquelle il tisse des liens affectifs particuliers. Sa vieille demeure surplombe un motel dont il est également propriétaire. Mary Crane, une automobiliste de passage qui a volé 40000 dollars, séjourne dans ce motel isolé après s’être égarée. Dans une scène qui marquera le lecteur elle est sauvagement assassinée à coups de poignard dans sa douche par la mère de Norman, sous prétexte que ce dernier commençait à s’intéresser de près à cette belle Mary. Sacrilège ! Bloch vient de transgresser les lois en vigueur du thriller par le meurtre sauvage du personnage principal au premier tiers du livre, au moment même où le lecteur commençait à s’y attacher. Il s’agit là du coup de force du roman qui bascule brutalement dans le meurtre en série après un début somme toute anodin. Le scénario part d'un principe et se transforme dans la seconde moitié dans un tourbillon de suspense, de terreur et d’angoisse.



Manipulé par Robert Bloch, le lecteur se retrouve soudain dans une ambiance lugubre, glauque et vraiment stressante. Sans être sanglante, gore ou tout autre chose de ce genre, c'est notre cerveau que Bloch retourne, avec un twist final époustouflant et bouleversant qui en dit long de la psychologie/névrose de Norman Bates. Et là on se dit : une fois de plus on s’est laissé manipuler !!!



Et quand le chef d’œuvre de Robert Bloch rencontre Hitchcock , le grand maître du suspense ; on obtient alors un cocktail explosif de terreur. En effet, Alfred Hitchcock a signé avec “Psychose” un des films les plus angoissants de tous les temps. L’immense qualité de la mise en scène y est évidemment pour quelque chose, d’ailleurs quantités de séquences – dont celle du meurtre sous la douche – marqueront durablement l’esprit des spectateurs. Avec un jeu d'ombres et de lumière qui ont pour effet de rendre encore plus angoissant et même malsain l'ambiance du film. Et ce silence ! Rien de tel pour rendre l'atmosphère encore plus lourde. Les décors sont parfaitement utilisés, que ce soit le vieux manoir 'inexploré", toujours filmé de loin pour le rendre mystérieux et inaccessible, en gros la caricature typique du manoir hanté. Que ce soit le manoir donc, ou le motel, lui aussi lieu d'angoisse et d'atmosphère pesante et lourde. Mais si le ce long métrage se trouve être toujours aussi fascinant à suivre, il le doit évidemment beaucoup à la magistrale et inquiétante BO de Bernard Herrmann et à la superbe interprétation de son casting. A ce titre, la performance d’Anthony Perkins dans le rôle d’un homme au comportement pour le moins instable est magistrale. Un immense chef-d’œuvre qui n’est pas prêt de perdre son statut de classique du 7ème art.

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Le crépuscule des stars

Pas une nouveauté, loin de là !!



Écrit en 1957, ce livre ne trouva aucun éditeur aux USA et ne fut publié pour la première fois que onze ans plus tard et directement en format de poche, sous un autre titre et sous une couverture sans rapport avec le texte.



Enterrement de première classe : Un four.



Exhumé et réhabilité en 1984 en France, il put enfin sortir de l'ombre mais seulement le temps d'une éclaircie, l’éditeur bleu/blanc/rouge faisant faillite. Dur pour un roman noir !



La scoumoune.



C’est finalement en 2008 que ce crépuscule se fit enfin une place en pleine lumière, plus de cinquante ans après son écriture et sous la forme où on le trouve aujourd’hui.



Tout arrive à point pour qui…



Quand l’histoire d'un roman semble déjà en être un puisqu’on à failli faire taire à jamais un ouvrage qui parle du cinéma muet !



Un comble.



Un comble aussi quand on pense qu'en 2012, Jean Dujardin remportait l’Oscar du meilleur acteur pour ‘The artist' qui s’intéresse à ce même sujet : le fracas assourdissant que fut l’avènement du parlant pour les stars adulées du cinéma muet.



Moteur ! Ça tourne ! Action (réveille le noir et blanc)



Hollywood 1922.



Tommy Post, dix-neuf ans est un jeune homme pressé à l’ambition aussi démesurée qu'est longue une année sans travail pour un figurant au chômage en quête d'un contrat.



Tommy rêve de devenir scénariste et s'est donné deux ans pour caracoler au sommet de la notoriété !



Diantre !



Bien sûr, rapidement un hasard bien exploité va lui permettre d’appuyer sur le bouton ‘start' de sa destinée forcément fulgurante. Y aurait-il roman sinon ?



Cachés dans son ombre projetée par les lampes à arc, nous pénétrons, impressionnés, dans les glorieux studios où les tournages en cours vont bientôt alimenter l'usine à rêves en bobines de cellulose pour que tintinnabulent bruyamment les innombrables dollars aux nombreuses caisses des multiples salles obscures qui ne désemplissent pas.



L'âge d'or, ne le réveillez surtout pas.



Les archétypes des évanescents fantômes du muet qui alors faisaient se déplacer les foules éblouies et hurlantes défilent sous nos yeux ébahis, du parvenu directeur de studio dictatorial à la hautaine et vénale star aussi capricieuse qu’impénétrable (quoique), en passant par le génial acteur maudit ou la favorite catapultée star malgré son évident manque de talent et pire encore, de désir.



Tous sont là, tous !



Bien sûr notre Tommy saura tracer sa route enchantée et produire un Post Hit dont bruissera le pré carré du tout Hollywood.

Fraîcheur de vivre !



Extrêmement jeune et moderne pour un vieil ouvrage âgé de 65 ans, ‘le crépuscule des stars' aborde des thèmes encore très actuels aujourd’hui comme l’ambition démesurée, l’avidité, le harcèlement (dont sexuel, on croirait y reconnaître Harvey Weinstein), l’avortement et sa perception dans la population, le pouvoir supposé écrasant des juifs dans le monde des affaires, l'entre soi propre au milieu du 7ème art, les compromissions avec la presse, les coups de jarnac entre studios, le poids de l’industrie, de la finance et de la bureaucratie triomphantes face à la création artistique, la difficulté de mener une vie amoureuse équilibrée lorsque l’on mène un métier passion étouffant, l'heure de la retraite quand se pointe la relève…



Amusant, également, pour s’immiscer subrepticement dans l’étroit microcosme régi par les magnats des grands studios historiques, de suivre une intrigue digne d’un scénario typique des mélodrames de l’époque où les interprètes, maquillés comme des tacots volés, ouvrent des yeux ronds comme des soucoupes de tasses à café pour exprimer caricaturalement l’effroi ou la surprise.



Grandeur et décadence d'un art que la technique galopante a forcément écrasé tel un rouleau compresseur lancé dans une pente raide et qui broie, au passage, ceux qui furent adulés jadis !

Vacuité du succès et des ovations !!



Un bon roman qui n’a de noir que ce qui fait contraste avec le blanc de l’écran où sont projetés tous les fantasmes nés du mythe créé de toutes pièces pour remplir le vide abyssal des simples existences et faire naitre le rêve qui, moyennant quelques pièces, veut nous faire croire que tout est possible.



Une représentation sans concession du miroir aux alouettes qui ne peut que pâtir et tomber sur le bec après l’immense plaisir que m’avait procuré ma lecture précédente, ‘le garçon’ de Marcus Malte.

Un très bon moment de lecture cependant que je dois à Sachka (Merci)

 

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L'écharpe

« ... Je ne suis qu'un pauvre type de chauffeur qui voudrait devenir un

modeste écrivain. »



C'est un livre que je dois lire depuis un moment, c'est enfin le temps

que je le lise, c'est également un défi de lecture de Jrm30, je suis

très contente, je viens de terminer « L'écharpe » voilà quelques jours.

L'auteur Robert Bloch amène bien son histoire, il décrit bien les

ambiances, il sait nous faire voyager, il manie très bien son style.

Il nous présente alors notre personnage principal Dan qu'on va suivre,

on s'y attache malgré ses travers et on ne veut pas lâcher notre

lecture.



On constate que l'auteur Robert Bloch possède une très belle plume, on se laisse tout de suite porter par les voix des autres personnages, il sait maintenir notre attention, jusqu'à la fin. Je ne ressens pas d'ennui, il

aborde aussi des sujets très intéressants qui ne laissent pas le lecteur indifférent.



« Cela n'empêche que je m'interroge sur les réactions des autres gens,

les chirurgiens, les flics, les juges, les shériffs, les bourreaux ? Cela leur arrive de tuer des gens, évidemment ils ont toujours de bonnes

raisons : un accident, la force majeure, la loi, mais au fond d'eux-mêmes,

ressentent-ils la même chose que moi ? Je voudrais bien savoir si je suis

le seul ou non. »



C'est un petit livre, il se laisse facilement lire, je suis captivé par ma lecture. Il est bien construit, les chapitres sont courts et il est bien divisé. L'auteur Robert Bloch nous concocte bien son récit, il réussit bien la psychologie des personnages, il aborde bien les thèmes et il met bien en place l'attraction autour de l'écharpe. On se demande aussi ce qui va arriver à notre héros avec les gestes qu'il commet au fur et à mesure qu'on avance. J'émets un doute vers la fin, je devine un peu ce qui se passe, ça n'enlève rien au plaisir de ma lecture.



Il ne faut pas avoir peur de la couverture, je trouve ça dommage que ce livre ne soit pas beaucoup lu. Je suis contente de l'avoir fait, car je découvre un auteur talentueux et j'aime découvrir son univers. Je crois que j'ai lu mon livre au bon moment et je remercie Jrm30 qui m'a permis de le découvrir. J'invite donc à aller voir aussi son beau billet, c'est une excellente lecture, que je n'oublierai pas.



« Je portais cette écharpe pour diverses raisons : à cause de ma gorge fragile, parce que Hague l'avait remarquée et prenait plaisir à en faire un sujet de plaisanterie, parce que c'était mon porte-bonheur et enfin parce que cela me différenciait... Cela me différenciait de types qui balançaient leurs bras, des fumeurs, des... »



Siabelle
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Le boucher de Chicago

«Il se trouvait au Pays des Merveilles et non dans une boucherie. Il s’approcha du miroir toujours Alice dans ses bras. Du coude, il trouva la clenche dissimulée dans le cadre ouvragé du miroir, et il appuya.»



C’est mon deuxième livre de Robert Bloch. Je trouve ce trésor, par hasard, à ma librairie. Je suis enchantée de le lire, et je fus agréablement surprise. Je me laisse transportée par un conte de fée à la Robert Bloch. C’est dans un monde à la fois d’illusion et d’envoûtement.







«Menaçant», «Enchanteur», «Morbide», ce sont trois mots qui représentent bien le livre. Je définis aussi le personnage central G. Gordon Gregg : «Charmeur», «Menteur» et «Manipulateur». C’est notre héros qui est à la fois un bon et un mauvais gars.







Dans les livres de Disney, les histoires finissent toujours par «Ils se marièrent et ils vécurent heureux, jusqu’à la fin des temps.» Dans les livres, qu’on lit adulte, c’est tout à fait différent. Robert Bloch, m’étonne, car il dit que «Le boucher de Chicago» il est tiré d’une vraie histoire. Quand c’est rendu que l’illusion devient la réalité… L’histoire devient donc encore plus intéressante…



«Tu m’as tant manqué, mon amour… Millie se sentait toute petite, sous ce regard pénétrant, et le lit était si doux, si profond, et tout était si… si parfait. Une fenêtre s’ouvrait dans le mur opposé, et perçant l’obscurité, leur parvenait le halo lointain et lumineux de la Foire Exposition.»



L’histoire :

Dès le début, on voit arriver Millie, chez son amoureux Gordon Gregg. Ils ont été séparés à cause de la construction de la demeure. C’est elle, qui lui donne des fonds. Lorsqu’elle le revoit, soudain elle disparait mystérieusement. C’est alors, que Jim, entre en scène avec sa copine Crystal. Jim, qui travaille pour l’assurance, il va le rencontrer pour le remboursement. L’histoire que tient Gordon Gregg ne tient pas debout et c’est alors les doutes qui s’installent. C’est ainsi que Crystal s’infiltre dans la demeure, pour percer le secret de ce cher Gordon Gregg. Qu’est-ce qu’elle va découvrir ? Est-ce qu’elle est aussi en danger ?



«Une franche explication. Voilà ce que souhaitait Crystal. Une franche explication au sujet de ce Gregg. Curieux comme il continuait de la hanter. Sa femme était morte le soir de l’inauguration de l’Exposition.»



Quand tu entres dans ce roman, l’atmosphère enchanteresse qui entoure le château et le propriétaire, ce Gordon Gregg capte tout de suite ton attention. Tu aimes le suivre à travers ce château, parmi ces chambres et ces corridors, et son département privé. Tu vois aussi comment il a le tour de séduire les femmes, qui désirent posséder. Et à travers ces machinations, tu souris, car tu sais vraiment ce qui se cache derrière ce sourire.



Les Personnages :

Je me suis beaucoup amusée à suivre ce Gordon Gregg, à travers cette histoire. Il ne laisse personne indifférent. «Tout comme le complet que portait G.G. Gregg. Oui, M. Gregg, ce pauvre affligé, portait un complet blanc.» Je dois aussi souligner d’autres personnages que j’aime beaucoup suivre comme Jim, Crystal, Charlie, Geneviève, Alice. Ils amènent une petite note d’humanité, à travers ce décor obscur.







Au cours de cette lecture, on se rend compte du passé de ce cher Gordon Gregg et on voit qu’il n’est décidément pas un ange. C’est un personnage assez malfaisant et on remarque aussi qu’il est créatif. Il faut bien qu’il ait des qualités. Ce passage-là me fait décidément donc sourire : Qu’est-ce que au juste cette mystérieuse potion ?



Quelques expressions :

- Tout comme l’alliance, d’ailleurs, que l’on porte sa vie entière, jusqu’à ce que la mort vous sépare. Et plus tard, on porte quelque chose d’autre.

- Ça ne te coûte rien de faire des promesses… Ce que tu me dis, je le croirai quand je le verrai.

- Qui se rassemble, ça s’assemble.

- N'importe quel imbécile sait qu'en faisant passer un courant dans de l’eau, on s'électrocute.

- Plus personne ne se sent nulle part en sécurité.

- Se défendre est la loi fondamentale de cette jungle, dont tu fais partie.

- Une phrase menaçante, une femme menaçante.

- Tout devient aussi clair que du cristal.



«Avec logique et intelligence, Gordon Gregg se munit des outils de sa profession. Et comme il procédait à la première incision, il se souvient du jour, il y avait longtemps de cela, où il avait tranché pour la première fois les pattes d’un chiot.»



Mes impressions :

Robert Bloch me fait passer un très agréable moment dans ce livre. Je le finis en quelques jours. Le livre attire le regard, les chapitres sont courts, il se lit facilement. Robert Bloch retient encore plus mon attention, quand il dit que ce G. Gordon Gregg a vraiment existé.

Qui est vraiment ce G. Gordon Gregg ? Est-ce que c’est G. Gregg Gordon ?

C’est un personnage qui marque. Je crois que tout dépend notre façon de le voir. Peu importe les gestes, je crois qu’on a toujours une raison d’agir en arrière.

Je me suis laissée entraînée par ce G. Gordon Gregg dans ces manigances. Je me surprends à aimer découvrir à la fin, son repaire, sa chambre secrète. Je revois encore le château, la Foire, la grande roue… les touristes… ainsi que Crystal et Jim… J’aime les suivre car ils sont complices, ils se soutiennent.

Robert Bloch maintient le lecteur par une ambiance angoissante, une écriture soutenue. Je trouve que ses personnages uniques donnent un plus à son histoire dans son cadre ensorcelant.

C’est une lecture, qui procure du plaisir, tu t’amuses à suivre les personnages, tu veux saisir qui est vraiment ce G. Gordon Gregg. Je pense qu’on pourrait lire cette histoire pour connaitre le talent de ce Robert Bloch ou s’évader entre deux pavés. C’est un livre qui se lit vraiment bien, avec son univers qui lui est propre.



Pour terminer, je suis contente de découvrir une autre bonne histoire de Robert Bloch. Je ne crois pas qu’on peut oublier un tel personnage, ce G. G. G.

Il y a cette phrase, qui me touche :

Je crois que ce n’est pas tous les contes de fées, qui finissent heureux.

Signée, vu d’une fille, Siabelle !



P.S : Les autres critiques rares et belles, sont aussi à lire de nos spécialistes Babelios !

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Psychose 2

Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que les écrivains sont des menteurs ?

Robert Bloch sait capter l'attention, Robert Bloch est maître dans son art. Il émet une citation ici et là et ensuite le lecteur se dépose et il fait sa réflexion. Est-ce que les écrivains sont des menteurs ? Il y a cet extrait qui pique et je la mets : «Dix jours ou dix mois ou dix ans plus tard, un autre écrivain surgit avec un livre démontrant que tout ce qu'ils ont dit était un mensonge. Et on appelle ça «Histoire». Aussi quand vous allez au fond des choses, qu'ils traitent de faits réels ou de fiction, tous les écrivains sont des menteurs professionnels.»



C'est mon premier livre de Robert Bloch. Je suis capable de bien suivre l'histoire. Je suis surprise, fascinée et ahurie, je suis conquise par cet écrivain. À chaque chapitre, je suis enchantée par son style. Je m'exclame aussi par sa sagesse. Je suis captivée, par son écriture à la fois savoureuse et cocasse.



«Psychose 2», c'est un roman de 316 pages. C'est édité par l'édition «Presses Pocket». Il y a deux héros qu'on retrouve dans ce livre : Norman et le Dr. Claiborne. Sa page de couverture est colorée, avec des ombres voilés. On aperçoit aussi un personnage étrange avec un couteau. En arrière de la page couverture, ce roman est référé par deux grands auteurs : Peter Straub et Stephen King. Il vient tout de suite capter l'attention du liseur :

- Psychose 2 : plonge le lecteur dans la terreur et ne le laisse pas reprendre souffle – PS

- le plus grand auteur de terreur vivant. Et il n'a jamais été aussi en forme – SK



Dans ce livre, le récit est divisé en deux parties. La première partie, c'est l'histoire de Norman, qui s'échappe de l'hôpital. On suit son parcours. La deuxième partie, tu retrouves le Dr. Claiborne, son psychiatre. Il veut rejoindre Norman, à tout prix. On voit donc le Dr. Clairborne se lancer à sa poursuite. C'est une course contre la montre, car le Dr. Clairborne est craintif. Norman est dangereux pour lui et pour les autres. À l'heure actuelle, il tourne un film, sur la vie de Norman, et il appréhende que celui-ci se rende sur le plateau de tournage. Et delà, qu'est-ce qui peut arriver… alors l'heure est compté.



«Psychose 2», qu'est-ce que c'est ? C'est des héros attachants et des personnages secondaires attrayants. Chaque personnage est attirant et ils ont leurs propres histoires. Il y a dans ce roman, une fraternité entre eux. Il y a une part de mystère, des scènes sanglantes qui sont bien décrites. Robert Bloch sait parler de tout ce qui touche un lecteur : la santé, le travail, l'argent et les relations humaines. Il me surprend aussi par sa touche de psychologie. Il tape à l'oeil. Je mets aussi une citation qui le prouve : «Arrêtez de me coller sans cesse une étiquette, riposta-t-il. Les psys ne sont pas au-dessus ou au-dessous de quelque chose. C'est simplement que l'expérience nous dit qu'une identification totale à quelqu'un - que ça soit Jésus-Christ ou à Adolf Hitler – est dangereuse. Bien sûr, nous pouvons sympathiser, nouer des rapports….»



Robert Bloch entraîne le lecteur dans une ambiance de peur, de suspense et de paranoïa. On se demande ce qui va se passer, quel meurtre va arriver, quand Norman va apparaître, ce que Dr. Claiborne va faire. Tu ressens une atmosphère électrique et enveloppante. Tu n'oses pas lâcher le livre car tu as peur toi-même. Tu te reconnais dans un langage vivant, rempli de réaliste et il ose décrire ce qu'est devenue la société. Je décris bien un fragment qui le rappelle bien : «Bien sûr, elle avait été effrayée, qui ne l'aurait pas été, avec un dingue rôdant dans les parages ? Mais c'était la nuit dernière et il ne s'était rien passé depuis, aucun signe de quelque chose d'anormal. Des choses pareilles arrivent tout le temps de nos jours, on ne manquait pas de tordus dans le coin et oui il fallait être prudent. Seulement, on devait faire la différence entre la prudence et des réactions excessives frisant la paranoïa; on ne pouvait pas passer sa vie barricadé chez soi.»



À mes yeux, «Psychose 2» est une belle découverte. Au cours de l'histoire, je me suis laissé entraîner par un récit accrocheur, des personnages combattants et une atmosphère énigmatique. Cet auteur, il a su me charmer par sa plume magique et son humour noir et délicieux. Il sait te faire rire, te faire peur et te mettre en attente. Personne ne peut rester indifférent et il fait partie maintenant de mes auteurs préférés. Ce livre est une révélation avec l'auteur, il est un bon moment de détente. Pour en mettre encore plus, voici quelques phrases où les yeux raffolent de ces mots raffinés et remplis de malices :

- Celui qui soupe avec le diable doit avoir une longue cuillère.

- Un beau jour, vous les psys serez tous remplacés par des ordinateurs.

- Raconte-nous une histoire, papa. Raconte-nous celle du croque-mitaine qui se glisse dans le noir et vient nous chercher.



Alors, si j'ai réussi à piquer votre curiosité et s'il y a qui découvre cet auteur prometteur, j'aurai réussi ma critique. Robert Bloch est rentré dans mon coeur et je lui garde une place au chaud.









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