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Citations de Robert Charles Wilson (388)


À la base, Adam, la Théorie des Jeux suggère que les êtres humains ont le choix entre deux comportements. Celui d’une personne fiable qui fait confiance aux autres, ou celui d’une personne indigne de confiance qui agit dans son propre intérêt. La personne fiable conclut un marché et l’honore, la malhonnête passe le même marché mais décampe avec l’argent. La Conscience nous dit : “Sois la personne fiable.” C’est beaucoup demander, car celle-ci est souvent trompée et exploitée tandis que la personne malhonnête occupe souvent trône ou chaire et se vautre dans ses richesses. Mais la personne indigne de confiance, si nous l’imitions tous, nous précipiterait dans un éternel enfer de prédation mutuelle tandis que la personne fiable, si son comportement se généralisait, nous ouvrirait les portes du Paradis. Voilà en quoi consiste le Paradis, Adam, s’il consiste en quelque chose... c’est un endroit où on peut sans hésiter faire confiance aux autres et où les autres peuvent avoir confiance en vous.
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On ne pouvait prédire l’évolution, avait coutume de me dire Julian, c’est un coup tiré au hasard, sans viser. On ne pouvait peut-être pas savoir ce qu’on devenait.
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Je ne dis pas le contraire, a répondu Julian d’une voix distante. Je ne suis pas un inconditionnel des Profanes de l’Ancien Temps, Adam. Ils avaient toutes sortes de vices et ils ont commis un péché que je ne me résous jamais vraiment à leur pardonner.
- Lequel ?
- Ils ont évolué pour devenir nous-mêmes.
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Madame Iverson, quand vous regardez le ciel, la nuit, est-ce qu’il vous semble sans vie ? Il ne l’est pas du tout. Chaque étoile est une oasis dans le désert… un endroit chaud, riche de substances nutritives et d’une chimie complexe. De nombreux organismes se disputent l’accès à ces richesses. Leurs luttes sont éthérées, très longues, et quasi invisibles pour des êtres dans votre genre. Elles sont néanmoins implacables et aussi mortelles que tout ce qui peut se produire dans une forêt ou sous la mer.
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— je me souviens que tu détestais les armes à feu. »
Il les détestait toujours. En tenir une lui donnait l’impression d’assumer une responsabilité dont aucun être humain sain d’esprit ne devrait vouloir. Mais une fois installé dans cette ferme, il avait pris des cours de maniement et de tir du côté de Jacobstown et s’était découvert plutôt bon tireur. Il s’était habitué au poids du pistolet dans sa main tout comme à la puanteur de contreplaqué brut et d’acier brûlant caractéristique du centre de tir. Chasser le cerf au fusil avait été plus difficile à encaisser. Tuer l’écœurait.
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Billy ne connaissait pas grand-chose en histoire.
Après son recrutement, quand il s’ennuyait au camp d’entraînement, il s’emparait parfois des romans populaires que lisaient ses camarades… des romans historiques illustrés portant sur l’extravagant vingtième siècle. Ils plaisaient à Billy. On y trouvait toujours une morale peu équivoque sur les péchés de gloutonnerie et d’orgueil, mais Billy sentait bien que les auteurs prenaient autant de plaisir lubrique à écrire ces histoires que lui à les lire. Certains de ces livres avaient été interdits en Californie parce qu’ils décrivaient sans fard des magnats forestiers qui brûlaient des arbres ou des politiciens cupides en train de parcourir le monde à bord d’avions à essence. En tant que conscrit, Billy savourait la promiscuité de ses ancêtres. Il trouvait qu’ils avaient dansé avec beaucoup de classe au bord du gouffre.
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Qu’était le temps, après tout, sinon une marche pesante depuis les alentours de la jeunesse jusque dans le pays de la tombe ? Le temps était la force qui réduisait le granit en miettes, dévorait la mémoire et attirait les petits enfants dans la sénilité, le tout avec l’implacabilité d’un juge sans merci et la poésie d’un char d’assaut.
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Comme toujours, l’exubérance et l’extravagance du vingtième siècle le surprirent. Toutes ces lumières ! Des néons colorés, des ampoules à incandescence qui brillaient, tout cela alimenté, avait-il appris, par des barrages mécaniques sur des rivières à des centaines de kilomètres de là. Et si étonnant que cela paraisse, la plupart de ces lumières servaient à la publicité.
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Tu pourrais tout abandonner.

Tu pourrais abandonner la concession automobile, le divorce, la lettre de licenciement polie et l’effet de serre.Écrire ces mots lui donna le vertige. Tu pourrais quitter tout ça. Il n’y a que toi sur terre à ne pas être entraîné heure par heure dans le futur, il n’y a que toi à pouvoir y échapper. Tu as trouvé une porte de sortie. Il se força à un peu plus de rationalité : Non pas la porte du paradis. Trente ans dans le passé. Ils ont la Bombe. Ne l’oublie pas. Ils ont la pollution industrielle. Ils ont le racisme, l’ignorance, le crime, la faim…

Ils ont la Bombe, se dit-il, mais le plus important est peut-être qu’Ils ne s’en sont pas servis. Il pourrait vivre trois décennies, s’il le voulait, en sachant comme si c’était gravé dans le marbre que les sirènes d’alerte aérienne ne se déclencheraient pas. Il pourrait se moquer des journaux. S’il faisait attention, s’il préparait bien son affaire, il saurait que l’avion dans lequel il montait ne tomberait pas du ciel, il aurait quitté la ville au moment du tremblement de terre…

Et même si quelqu’un mourait, ce décès figurait déjà dans les livres d’histoire. Aucune tombe ne serait remplie qui ne l’était déjà. La tragédie du monde continuerait sa marche en avant, mais au moins Tom saurait-il à quel rythme.

Il entendit un écho de Barbara dans cet endroit en lui où les souvenirs vivaient et prenaient parfois la parole : As-tu vraiment si peur de l’avenir ?

Après Tchernobyl, après la place Tian’anmen, après son divorce ? Dans un monde où les cargaisons de tritium arrivaient régulièrement incomplètes, où il allait falloir rembourser la dette publique, où le marché financier ressemblait à une compétition olympique de plongeon de haut vol ? Peur de l’avenir, ici dans le monde des suicides adolescents et du fusil d’assaut rentable ? Peur ? Alors que l’incendie des forêts amazoniennes troublait l’atmosphère et que le taux de cancers de la peau était devenu une rubrique du journal télévisé du soir ? Comment ça, peur ?
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Au cinéma, les radiations produisaient des insectes énormes, tandis qu’au voisinage des piles atomiques défectueuses, elles provoquaient surtout cancers et leucémies… la différence entre l’Art et la Vie
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Il rentra dans la maison, seul.
Le silence semblait vaguement vivant.
« Salut les fantômes, lança Tom. Je parie que vous n’avez pas fait la vaisselle, finalement. »
Le problème, c’est qu’ils l’avaient faite.
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Stern avait coutume de parler du maya, un mot hindou : le monde est une illusion, la réalité un voile trompeur.
— Tu dois regarder derrière le maya. C’est ton devoir de scientifique.
Le physicien y parvenait sans peine. Howard éprouvait beaucoup plus de difficultés.
L’été, une plage d’Atlantic City, des vacances en famille. Stern ramassa un caillou et le lui tendit. "Tiens, regarde."
Un galet poli, de l’émeraude des ombres océanes, veiné de rouille. Chaud sur sa face exposée au soleil. Froid dans la paume qui l’accueillait.
— Il est joli, dit Howard sans réfléchir.
Stern secoua la tête.
— Oublie ça. Celui-ci est joli. Mais il te faut dégager son essence. Apprends à détester le particulier, Howard. À aimer le général. Ne dis pas « joli ». Regarde mieux. Gypse, calcite, quartz ? Telles sont les questions que tu dois te poser. « Joli », c’est le maya. « Joli », c’est la réponse de l’idiot.
Le jeune homme n’avait pas l’esprit aussi acéré. Il empocha la pierre. Il aimait sa couleur « particulière ». Sa froideur, sa chaleur.
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On est là à se poser des questions existentielles. Sur l’univers et son début. Sur tout ce qui existe. Et si on pose une question, on pourra sans doute y répondre tôt ou tard. On pense qu’il n’y a pas de limites au savoir. Ton chien commet peut-être la même erreur ! Il ne connaît que son quartier mais, transporté dans un lieu inconnu, il l’étudierait avec les outils dont il dispose, et il le comprendrait...– à l’aide de sa vue et de son odorat, en chien qu’il est. Il n’y a pas de limites à son savoir, Howard, sinon celles dont il ne fait pas et ne peut pas faire l’expérience. Où est la différence entre lui et nous ? On est des mammifères, on a suivi une évolution parallèle, après tout. Notre cerveau est plus gros, mais de quelques dizaines de grammes seulement. On peut poser plus de questions que ton chien, beaucoup plus. Et y répondre. Mais s’il existe des limites réelles à notre savoir, elles nous sont aussi invisibles qu’à Albert. Et s’il y a dans l’univers un phénomène qu’on ne peut pas comprendre, une question qu’on ne peut pas poser, tu crois qu’on en trouvera un indice ? Qu’on aura un aperçu du mystère ? Ou qu’il restera toujours hors de portée ?
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Ce n'était pas comme s'ils se retrouvaient dans un pays étranger. Tout le monde parlait la même langue que lui, tout le monde roulait à droite. Pourtant, c'était un pays étranger. Le concept lui était familier pour l'avoir lu dans des romans de science-fiction : un "monde parallèle".
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Le temps des miracles n'est pas révolu
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Nous sommes ce que nous rêvons
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Nous allons terraformer et coloniser Mars, avait dit mon ami Jason, et il ne souffrait pas de délire... du moins, pas plus que les dizaines de personnes intelligentes et puissantes qui semblaient partager sa conviction.
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— Et maintenant que j’en ai l’occasion, y a rien à voir. Rien que les infos.
— La dernière fois que je l’ai allumée, dit Matt, il n’y avait même pas d’informations. En tout cas, pas celles auxquelles j’étais habitué. Tous les militaires sont rentrés chez eux et personne n’a braqué l’épicerie du quartier.
— Je crois que c’est ça, les nouvelles, en fait.
— On dirait bien que le monde est plus pacifique.
— Mon cul, oui. Y a que le cimetière qu’est pacifique.
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S’il y a un paradis, il est au-delà de vos sermons, et s’il y a un enfer, ce ne sont pas vos prières qui nous en garderont.
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Matt Wheeler avait trois raisons de vivre : sa fille, son travail et la ville de Buchanan, dans l’Oregon.
Les yeux rivés sur cet engin lactescent aux dimensions inconcevables qui glissait au-dessus des arbres, qui quittait Orion pour filer vers la constellation des Gémeaux, il éprouva une brusque certitude : Ces trois choses sont en danger.
Il s’évertua à repousser cette pensée née de la peur animale que lui inspirait cet engin inconnu.
Mais elle revenait. Tout ce qu’il aimait était fragile. Tout ce qu’il aimait pouvait être détruit par cette nouvelle lune sans nom.
La pensée s’enracina. Angoissante. Menaçante.
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