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EAN : 9782070441631
416 pages
Gallimard (01/09/2011)
3.57/5   46 notes
Résumé :
À Two Rivers, rien ne vient jamais troubler la petite vie paisible des habitants, jusqu’à ce qu’un laboratoire de recherches militaire s’installe sur les rives du lac Merced. Les spéculations les plus folles naissent alors, et la crainte d’un accident nucléaire hante tous les esprits. Aussi, lorsqu’un incendie se déclare sur le site, Dexter Graham envisage déjà le pire. Pourtant, son destin, ainsi que celui de Two Rivers dans sa totalité, vient de basculer d’une man... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
De nos jours, en Turquie, des fouilles archéologiques exhume un mystérieux fragment fait d'une matière inconnue. Les quelques archéologues qui ont fait la découverte apprennent de surcroit à leur dépend que l'artefact est radioactif.
Quelques temps plus tard, un labo de recherche militaire à Two Rivers fait BOUM. Les ennuis ne font que commencer pour les habitants de ce bourg.

Comme à son habitude, sur une trame éculée, Robert Charles Wilson prend les chemins de traverses : peu lui importe l'armée, le complot et les possibles extra terrestre, il se sert de ce pitch pour nous interroger sur la religion, la science et le pouvoir en nous amenant dans un univers parallèle. Univers parallèle qui pourrait tenir de l'uchronie.

Dans ce monde parallèle, le christianisme s'est fait supplanter par le gnosticisme, une théocratie est au pouvoir. Tous les savoirs passent sous la férule des proctors, la police religieuse. Mieux vaut se tenir à carreau, mais même la droiture peut réserver des surprises dans ce jeu de pouvoir ressemblant étrangement au jeu des chaises musicales idéologiques. La survenue d'une ville du futur dans le quotidien (on réécrit toujours le même livre !) va rebattre les cartes. Peu importe dès lors la doctrine, les avancées technologiques suite au pillage sont telles qu'elle peut se permettre quelques ajustements.
De là, l'auteur nous interroge sur la science, la religion. Miracle, Mystère ou énigme scientifique ?
Religion / science même combat : La religion aborde souvent les mêmes thématiques que la science, les mots différent, mais tous les deux tentent de comprendre le monde, de créer une cosmogonie. Les frontières sont parfois floues dans le monde décrit par RCW. Et une question demeure : si la science a relégué aux oubliettes les explications du monde par le religieux, qui/quoi prendra la relève de la science ?

S'accommoder, ou non, d'une idéologie, de moeurs différentes, la collaboration, la résistance sont des sujets qui traversent aussi le roman. Face à l'obscurantisme religieux, des choix sont nécessaires. Un livre sur ce point toujours d'actualité.
Des sujets qui m'intéressent mais qui ne m'ont pas transporté dans le récit. La faute peut-être aux personnages, bien décrits mais pas comme l'auteur nous a habitué. Une certaine distance s'installe avec le lecteur qui ne m'a pas permis de m'immerger pleinement.

La faute peut-être aussi à un flou dans le registre des genres : nous ne savons pas si nous sommes dans un monde parallèle, une uchronie, une histoire de résistance ou autre chose encore. le pitch, bien que scientifique, pourrait très bien relevé du fantastique. Certains pourront s'en accommoder, mais j'ai eu un peu de mal. La fin, dickienne et/ou mystique, brouille encore plus les pistes. Mais bon, le titre du livre est clair. Wilson donne certaines pistes, l'avenir dira si il avait raison, ou pas.
Reste cependant une interrogation sur la science qui est assez rare (dans ce que j'ai lu) en SF : la science détient-elle la vérité ? Ou n'est ce qu'une étape dans la compréhension du monde ?
Un livre a conseillé plus à ceux qui aiment être transporté par les questionnements, un peu moins pour le récit.
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Ce livre comprend 2 romans et plusieurs nouvelles de tailles variées.

* "La Cabane de l'Aiguilleur" (Roman) : "Deux" extraterrestres échoués aux états-unis durant les années de crises du début du 20ième siècle, essayent de se retrouver et de quitter notre planète.

Plus qu'un "ET" en période de crise, c'est avant tout un roman rural émouvant, sur la communauté d'une petite ville et ses environs. Sur les indigents qui à cette époque évoluent en nomades le long des voies de chemin de fer. Sur le choc des cultures, la crainte de ce qui est autre, étranger. Un roman totalement d'actualité même si l'action se situe dans le passé.

* "Mysterium" (Roman) : une petite ville américaine est projetée suite à une expérience militaire qui tourne mal dans un univers parallèle régit par une dictature religieuse. Les habitants tout d'abord confrontés à l'inconnu (un des thèmes de prédilections de Wilson) doivent ensuite faire face à une occupation militaire et à la menace d'une atomisation de leur ville.

Encore un roman bien actuel, même si l'action se déroule dans un univers parallèle au notre.

* "Le Mariage de la Dryade" (nouvelle) : cette nouvelle qui se situe sur la planète Isis fait suite 2 siècles plus tard au roman "BIOS".
La Planète Isis a enfin été colonisée. Une femme qui suite a un traumatisme a régressé à l'age d'enfant puis d'adulte, vivant une seconde vie dans un même corps se retrouve en contact avec l'écologie de la planète incarnée en Zoé Fisher (un des personnages principaux de "BIOS"), mais la communication tourne cours lorsqu'elle est "guérie" de ce qui est considéré comme des hallucinations.

* "Le Grand Adieu" (Courte Nouvelle) : Court dialogue entre un petit-fils et son grand-père, deux générations humaines distinctes, deux enveloppes physiques distinctes.

Le ressort de ce court texte, l'adieu entre les deux personnages, l'un restant sur terre, l'autre la quittant se situe dans la chute avec une inversion des perspectives.

* "Les Affinités" (Courte Nouvelle) : Que feriez-vous si vous pouviez sélectionner vos fréquentation (amicales, amoureuses...) à partir de critères d'affinités scientifiquement détectables et détectés ?
Le personnage de cette nouvelle semble avoir éprouvé les limites de l'exercice et en être revenu.

* "Le Théâtre Cartésien" (Nouvelle) : Est-ce que tuer une imitation de la vie (même la plus fidèle) peut être moralement considéré comme un meurtre ? C'est une des questions qui est posée dans cette nouvelle.

* "YFL-500" (Nouvelle) : Un artiste qui n'arrive pas à rêver, s'approprie les rêves de quelqu'un d'autre comme source d'inspiration. Mais ce faisant il idéalise cette personne, ce qui revient quelque part à la rêver même si désillusion il y a au final.

* "Julian : un conte de Noël" (Nouvelle) : Ce long texte est présenté par l'auteur comme une introduction à un futur roman en gestation. C'est l'histoire de deux adolescents américains, l'un de bonne famille (très bonne famille puisqu'il n'est autre que le neveu du président américain de cet univers), l'autre d'origine plus modeste, dans un futur où l'ère du tout pétrole et de la gabegie énergétique a cédé la place à un retour à des valeurs plus archaïques issue de notre 19ième siècle.

C'est un peu "Huckleberry Finn" dans un farwest futuriste où la doctrine officiel nierait certains événements et technologies du passé. Ainsi le narrateur (le plus modeste des deux adolescents) découvre dans un vieux livre que des hommes ont un jour marché sur la lune et évidemment a beaucoup de mal à y croire.

Toute la maitrise d'écriture et la sensibilité de Wilson transparait à travers cette sélection de textes aux thèmes, à la taille et aux styles très variés. L'auteur est à l'aise aussi bien dans le format romanesque, que dans celui des nouvelles, du très court (l'excellent "Le Grand Adieu") au plus long ("Julian : un conte de Noël"). Une très belle anthologie pour un auteur contemporain majeur, à découvrir au plus vite.
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Two Rivers se trouve projeté dans une Amérique moins évoluée technologiquement, corsetée par une théocratie intolérante et intransigeante. Ce « voyage » spatio-temporel met en confrontation directe deux façons de vivre opposée, malgré une base religieuse similaire, mais une lecture diamétralement différente. Les rescapés doivent faire face à des pénuries inhabituelles, à l'absence d'électricité et s'adapter à une nouvelle interface sociétale.
Un trio de protagonistes de Two Rivers s'éveillent peu à peu de ce cauchemar : Dex, un prof d'histoire, Howard, le neveu de Stern et Cliff un gamin d'une douzaine d'années. Ils bravent le couvre-feu ainsi que l'autorité mise en place avec l'ambition de comprendre et si possible de rentrer à la maison.
L'ambiance qui surgit de cet étrange huis-clos rappelle forcément les populations sous occupation (pas seulement lors de la 2° guerre mondiale, toute forme d'occupation, même actuelle….). le sentiment qui en ressort est assez oppressant, et la construction s'oriente vers une issue que l'on sent venir peu à peu. L'impression d'inexorable fond sur le lecteur de manière efficace qui ne peut se détacher du récit… Vont-ils s'en sortir? est une litanie qui taraude inlassablement.

Beaucoup de points m'ont séduite dans cette aventure. Essentiellement le traitement des thématiques par l'auteur, avec cet agencement allant crescendo. L'intolérance religieuse, le carcan impitoyable des dogmes et son processus de déshumanisation (mépris, absence de mansuétude, d'empathie,…) sont les thèmes au coeur de ce roman, et l'auteur canadien les glissent avec brio. le lecteur n'assiste pas à la seule épreuve des rescapés, il découvre une pensée, un état qui suspecte et surveille tout le monde. Certes, ce n'est ni unique ni nouveau, mais cela s'avère remarquable.

Mystérium porte son titre comme une seconde peau, et nous plonge dans une aventure spatio-temporelle oppressante et pleine de suspens. L'univers décrit est glaçant par ses mécanismes, alors que nous naviguons aux franges de la science et de la raison. Impossible de ne pas s'attacher aux personnages pris dans les tourments d'une contrée aux dogmes intolérants, et d'espérer une issue heureuse.

Critique plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2017/1..
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Excellent auteur de SF, et excellent roman ! Bon, quand il part dans ses trips sur le "christianisme gnostique" je décroche un peu, mais globalement c'est passionnant. On retrouve cette idée de l'enfer qui est "pavé de bonnes intentions" : en l'occurence, les rêves d'un physicien mystique propulsent une petite ville du Michigan dans un univers "parallèle" dans lequel une religion "idéalisée" conduit pourtant à un monde arriéré et totalitaire.
On n'atteint pas la virtuosité de la trilogie "Spin" -grande oeuvre de Robert Charles Wilson- , mais je suis très content d'avoir découvert ce roman de science-fiction plutôt cool.
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Une première pour moi dans la science-ficton même si ce roman est plus que ça.

Je suis très vite rentrée dans l'histoire et je me suis intéressée à chaque personnage.

Dans ce monde parallèle, la violence est présente physiquement, psychologiquement. Guerre et religion sont toujours mêlées comme souvent dans notre monde hélas.

On ne peux s'empêcher de faire le lien avec le nazisme ou n'importe quelle dictature.

La violence pour moi dans ce livre est dure, crue comme .

Chaque personnage est complexe avec son passé, ses défauts et sa manière de survivre avec des méthodes plus ou moins orthodoxes … Mais ils sont lumineux à leur façon.

La fin est pour moi parfaite car elle nous offre le choix de l'imaginer, elle a plusieurs possibilités.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ton chien voit le même monde que nous, Howard. Il voit ces étoiles. Nous, on sait ce qu’elles sont. Parce qu’on peut poser les bonnes questions. Et ce savoir, ton chien, en chien qu’il est, n’y aura jamais accès. Jamais. Alors, Howard, à ton avis – tu crois qu’il existe des questions que même nous, les hommes, on ne pourra jamais poser ?
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Tout ce qu’il avait cherché dans ses vieux livres – un remède à la douleur et l’aliénation, une cosmogonie dépassant la physique – se retrouvait dans le monde des proctors, mais sous la forme ignoble d’un dogme mort, pétrifié, oppressant.
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On est là à se poser des questions existentielles. Sur l’univers et son début. Sur tout ce qui existe. Et si on pose une question, on pourra sans doute y répondre tôt ou tard. On pense qu’il n’y a pas de limites au savoir. Ton chien commet peut-être la même erreur ! Il ne connaît que son quartier mais, transporté dans un lieu inconnu, il l’étudierait avec les outils dont il dispose, et il le comprendrait...– à l’aide de sa vue et de son odorat, en chien qu’il est. Il n’y a pas de limites à son savoir, Howard, sinon celles dont il ne fait pas et ne peut pas faire l’expérience. Où est la différence entre lui et nous ? On est des mammifères, on a suivi une évolution parallèle, après tout. Notre cerveau est plus gros, mais de quelques dizaines de grammes seulement. On peut poser plus de questions que ton chien, beaucoup plus. Et y répondre. Mais s’il existe des limites réelles à notre savoir, elles nous sont aussi invisibles qu’à Albert. Et s’il y a dans l’univers un phénomène qu’on ne peut pas comprendre, une question qu’on ne peut pas poser, tu crois qu’on en trouvera un indice ? Qu’on aura un aperçu du mystère ? Ou qu’il restera toujours hors de portée ?
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Stern avait coutume de parler du maya, un mot hindou : le monde est une illusion, la réalité un voile trompeur.
— Tu dois regarder derrière le maya. C’est ton devoir de scientifique.
Le physicien y parvenait sans peine. Howard éprouvait beaucoup plus de difficultés.
L’été, une plage d’Atlantic City, des vacances en famille. Stern ramassa un caillou et le lui tendit. "Tiens, regarde."
Un galet poli, de l’émeraude des ombres océanes, veiné de rouille. Chaud sur sa face exposée au soleil. Froid dans la paume qui l’accueillait.
— Il est joli, dit Howard sans réfléchir.
Stern secoua la tête.
— Oublie ça. Celui-ci est joli. Mais il te faut dégager son essence. Apprends à détester le particulier, Howard. À aimer le général. Ne dis pas « joli ». Regarde mieux. Gypse, calcite, quartz ? Telles sont les questions que tu dois te poser. « Joli », c’est le maya. « Joli », c’est la réponse de l’idiot.
Le jeune homme n’avait pas l’esprit aussi acéré. Il empocha la pierre. Il aimait sa couleur « particulière ». Sa froideur, sa chaleur.
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Elle ne connaissait pas Star Trek, où un "monde parallèle", c'est un endroit où Spock a la barbe.
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