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Critiques de Roger Smith (119)
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Pièges et sacrifices

Direction Le Cap, en Afrique du Sud. Et le moins que l'on puisse dire c'est que Roger Smith ne cherche pas à nous la peindre plus belle qu'elle n'est cette ville. Au contraire. Ce qu'il cherche à nous montrer c'est sa face sombre, violente, les discriminations sociales (et raciales) et, le plus grave, l'inefficacité des forces de l'ordre, totalement dépassées. L'apartheid a laissé des traces plus profondes qu'il n'apparait au premier abord, les esprits sont façonnés pour croire plus facilement à la culpabilité d'un noir, pauvre et drogué qu'à celle d'un riche blanc des quartiers huppés. Alors, lorsque Christopher Lane, pris d'une crise de folie due au mélange alcool et stéroïdes anabolisants fracasse le crâne de sa petite amie dans la maison familiale, sa mère a aussitôt l'idée de faire accuser le fils de sa femme de ménage noire. Beverley Lane n'en est pas à son coup d'essai. Vint ans auparavant elle a déjà organisé la fuite de son mari, Michaël à l'origine d'un grave accident de la route sous l'emprise de l'alcool et qui vit depuis avec l'image des trois personnes qu'il a tuées. Bref, dans la famille Lane, on préfère ne pas assumer ses crimes.



Seulement voilà. Le jeune accusé, Lyndall Solomons meurt lors de sa première nuit en prison avant même que sa sœur Louise n'ait eu le temps d'entreprendre quoi que ce soit pour tenter de prouver son innocence. Certes, les apparences sont contre Lyndall, jeune drogué et violent. Pourtant, Louise, d'instinct comprend ce qu'il s'est passé. Elle-même a déjà expérimenté la violence de Christopher et a échappé de peu à un viol de sa part alors qu'elle n'avait que quatorze ans. Elle a bien l'intention de venger sa famille, à sa manière.



Contrairement aux apparences, tout le livre est basé sur une fine analyse psychologique des protagonistes, formatés par l'histoire de leur pays et par leurs propres actes. Le personnage de Beverley, sans aucun scrupule tant elle est persuadée de la suprématie de sa lignée au point de s'octroyer tous les droits est sans aucun doute le plus terrifiant. A côté, Michael, sa lâcheté et sa culpabilité ont perdu d'avance. Pendant toutes ces années, il a tenté de racheter son crime en finançant l'éducation des enfants de la femme de ménage. Comment Louise ne se sentirait-elle pas trahie par cet homme qui lui a entrouvert des portes pour finalement se comporter comme le pire des salauds ?



Mais ce qui fait vraiment froid dans le dos c'est la plongée dans les bidonvilles du Cap et les allers-retours dans les quartiers chics sur les pas de Louise, protégée jusqu'à présent et qui découvre peu à peu les réalités vécues par la plupart de ses congénères. Des zones de non-droit où la police ne s'aventure même pas, livrées aux rats et aux trafics en tous genre. Une police qui, de toute façon est cantonnée aux seconds rôles, aussi impuissante qu'incapable.



Un polar diablement efficace, qui joue à la fois sur l'ambiance et sur la manipulation. Pour une découverte d'une Afrique du Sud loin des clichés touristiques et quelques heures de lecture addictive. Captivant jusqu'à la dernière ligne.
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Mélanges de sangs

Il y a Deon Meyer. Il y a aussi Roger Smith. Moins connu que son aîné, mais tout aussi talentueux pour parler de son pays l'Afrique du Sud post apartheid. Les habitudes prises précisément dans la période d'avant non pas été oubliées et les zones de non droit sont nombreuses dans la ville du Cap comme ailleurs. On vole, on viole, on tue pour un rien dans les Flats comme dans les quartiers chics où sont barricadés les blancs nantis. C'est dans cet univers opposé que Roger Smith situe son sujet. John Burn, sa femme enceinte et leur petit Matt sont agressés dans leur maison pendant le dîner. Ancien marine ayant fui les USA à l'issue d'un hold-up meurtrier, Burn tue les deux malfrats noirs. A partir de là tout s'enchaîne. On suit les trajectoires de nombreux êtres, aux vies cahoteuses et qui vont s'entremêler dans une lutte sans merci. John Burn ssauvera-t-il sa petite famille sans dommages colatéraux ? Ce n'est pas si sûr.
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Blondie et la mort

Je n’avais encore jamais lu Roger Smith, un auteur sud-africain, originaire de Johannesburg, qui dit de lui-même : « J’écris des romans policiers qui se passent en Afrique du Sud, l’un des pays les plus violents et anarchiques du monde. ». Je confirme...

Dès les premières lignes, les premières pages, nous sommes happés dans une tourmente de folie et de violence. Suite à un braquage qui tourne au fiasco, Roxy Palmer, une ex-mannequin, profite de la confusion ainsi créée pour se débarrasser définitivement de son époux. Malheureusement pour elle, son ex laisse derrière lui des dettes et autres embrouilles, ce qui va lui valoir d’être poursuivie par un mercenaire et de trouver sur son chemin le pire des psychopathes : Piper.

Dans un rythme effréné, l’auteur nous fait le portrait d’une Afrique du Sud en proie à la violence et à la pauvreté, au travers de la description de ses gangs et de ses Cape Flats, la banlieue pauvre du Cap. Ses qualités scénaristiques nous narrent avec talent une échappée belle à la Quentin Tarentino, avec son lot de furie et de sauvagerie, la fuite éperdue de cette jeune et jolie femme à qui on finit par tout pardonner.

J’en suis restée choquée mais bien tentée de poursuivre avec cet auteur et ses Mélanges de sang...

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Un homme à terre

Roger Smith est sud-africain. Ses livres ne sont donc pas d’une grande joyeuseté. La violence fait donc partie intégrante du programme…



John et Tanya sont des sud-africains exilés au Texas. Elle est juriste, lui fait le commerce d’un aspirateur de piscine. Les affaires vont bien, très bien…Leur vie est confortable. Seulement, à défaut de la félicité conjugale ils partagent un lourd et ancien secret qui ne va pas tarder à remonter en surface et à leur exploser au visage.



C’est ainsi qu’un beau jour quelques individus fort mal intentionnés s’introduisent violement dans leur superbe villa…



Roger Smith n’est pas un tendre, mais je dois dire qu’ici, il bat tous les records dans ce roman noir et glauque dont l’intensité va crescendo jusqu’au final dont on peine à imaginer les scènes.



On ne sort pas indemne de tout cela. Le lecteur termine sa course lessivé, essoré, les tripes broyées, et secoué par une écriture lapidaire, sans fioriture ni décorum. C’est du brut de décoffrage !



Alternant les scènes au présent avec celles du passé en Afrique du Sud, chacun finit par comprendre la mécanique qui s’est mise en place.



Le tout est peuplé de personnages absolument terrifiant.



Alors, me direz-vous ; pourquoi lire un truc pareil ?

Parce que : 1 je suis prévenue

2, j’aime être secouée de temps en temps

3 Roger Smith a du talent dans son domaine, et qu’il serait dommage de s’en priver

4 Ce roman est totalement addictif, et malgré le manque de poésie, de chaleur humaine et les horreurs, il me fallait aller au bout.



Ceci étant dit : âme sensible s’abstenir.


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Mélanges de sangs

Jack Burn, sa femme enceinte et leur petit Matt sont en plein dîner lorsque deux membres du gang des Americans les agressent. Ex-marine qui a fui les États-Unis après un hold-up meurtrier, Jack les tue… tous les deux. Le vieux veilleur de nuit Benny Mongrel a vu les gangsters entrer dans la villa, mais sans en ressortir. Ancien du gang des 28, il vit dans l’enfer des Flats et, ne voulant surtout pas replonger, il ne dira rien de ce qu’il a vu à personne. Jusqu’au jour où le flic Gatsby Barnard l’interroge et commet une erreur impardonnable. La guerre est alors déclarée et tous les coups sont d’autant plus recommandés que Barnard est lui-même sous la surveillance de Disaster Zondi, un enquêteur zoulou qui veut sa tête pour torture, meurtre et corruption.

Ma première lecture de l’année restera sans aucun doute comme l’une des plus marquantes. Un roman d’une violence inouïe, qui nous décrit la société sud-africaine avec cynisme, sans aucune concession. Cette société post-apartheid qui était porteuse de tant d’espoirs mais qui reste gangrenée par une violence et une corruption endémiques. D’une plume incisive, qui nous plonge au cœur de l’action dès les premières pages, l’auteur nous décrit un monde terrifiant, brutal où une vie humaine est de peu de valeur, et où abattre un enfant à bout portant peut paraître accessoire. Les personnages sont d’une vérité crue, dans leurs forces, leurs faiblesses et leurs vices.

Un premier roman riche et foisonnant, une réussite !
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Le Sable était brûlant

« Il y avait toujours quelque chose à fuir dans ce pays. »





Waouhhhh . Le moins que je puisse dire, c’est qu’il faut s’accrocher dur pour lire cet excellent polar ; avoir le cœur accroché, mettre sa moralité dans sa poche et le mouchoir dessus, et ses cordes vocales en berne car l’envie de hurler se fait sentir plus d’une fois….



Bienvenue en Afrique du Sud contemporaine, post apartheid, dans ce pays bouffé jusqu’au trognon par la corruption, où l’épidémie de SIDA explose, et l’on pense (encore) extirper le mal en refourguant ses virus à une vierge que l’on sacrifiera au nom des coutumes Zoulous, dirigé par des politicards pourris jusqu’à la moelle et encadrant une police encore plus pourrie, où les anciens mercenaires reprennent du service….



Vous en voulez encore ?



Il faut avoir le cœur accroché, et pourtant, c’est aussi la main qui s’accroche à ce livre. Car aussi percutant, et incisif soit-il, avec ses personnages immondes, cette gamine que l’on voudrait extraire manu-militari de ce bourbier, malgré la violence ambiante qui règne, ce livre est un régal à lire.



Les chapitres courts donnent un rythme parfait, le style colle aux personnages et à la situation, les évocations et les images réalistes.



Suspense garantie, dépaysement total, frissons garantis.

Et en plus, je ne vous ai absolument rien dit de l’histoire. Trop forte !!!!





Encore une fois le redoutable Bernard Poirette a visé juste. Il vient de rentrer de vacances, et hélas ses bons conseils de lecture avec !!!!






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Le Sable était brûlant

Roger Smith nous transporte dans une Afrique du Sud souffrante du sida, traumatisée par la politique d'apartheid, régie par le vice, l'immoralité et la violence. Une écriture puissante et marquante, autant que chaque personnage de cette histoire. J'ai adoré, et lirai le prochain c'est certain.

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Le Piège de Vernon

Bienvenue en Afrique du Sud terre de tous les contrastes, de toutes les violences, de toutes les injustices.



Au travers d'une intrigue relativement mince, et qui a du mal à montrer son véritable objectif, c'est le contexte social violent que Roger Smith tente peut-être de mettre en évidence.



Bien que l'écriture soit, à l'image du contexte, alerte, très imagée et trop souvent crue, l'intrigue peine à se mettre en place. Les personnages m'ont semblé dans l'ensemble trop caricaturaux, et les situations un peu trop exagérées. J'ai comme l'impression que l'auteur ne savaient pas trop où allaient ses personnages, et notamment Vernon.





Ancelle, septembre 2019
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Mélanges de sangs

Le moins qu'on puisse dire , c'est que « Mélanges de sangs » n'est sûrement pas sponsorisé par l'Office du Tourisme de la ville du Cap ( pas plus que les autres livres de Roger Smith ) . L'auteur nous montre cette grande ville d'Afrique du Sud sous son pire jour ( en a-t-elle un meilleur ? ) : guerres des gangs , drogue , prostitution , meurtres, flics ripoux … On est saisi par l'action dès la première page : deux jeunes délinquants drogués agressent un couple américain dans un quartier résidentiel pour se procurer de l'argent et se payer leur dose . Mais ils ne savent pas qu'ils sont tombés chez un homme qui sait se défendre ! Ils sont tués et c'est le début des ennuis … pas seulement pour l 'Américain mais pour toute une série de personnages qui vont voir leur vie basculer dans le sang et la violence . De l'action ... de nombreux cadavres ... beaucoup de sang ... aucun temps mort dans cette histoire . Jusqu'à la fin , on se demande bien quel sera le dénouement de cette sanglante histoire ! C' est le 2e livre de Roger Smith que je lis et certainement pas le dernier !
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Au milieu de nulle part

Une plongée au coeur de l'Afrique du Sud sans concessions. Au milieu de nulle part, certes mais aussi au milieu du pouvoir, des pots de vin, des manipulations et du racisme. Des personnages écorchés par leur passé, et charismatiques. Mais l'histoire a parfois manqué d'un peu de punch et je n'ai su m'y tenir. Je réitèrerai, ce n'était peut être pas le bon moment.

SP
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Le Piège de Vernon

Dans le Sable était brûlant, Roger Smith nous présentait une Afrique du Sud ultra-violente, rongée par le crime, la maladie et les haines du passé, le tout dans un style nerveux et efficace.

Avec le piège de Vernon, il voudrait nous convaincre de ne jamais visiter son pays qu’il ne saurait faire mieux. L’ambiance est très différente, l’auteur prend le temps de présenter les personnages et de poser son intrigue, avant de la déployer. Puis quand la coupe est pleine, au fur et à mesure que la boue et la crasse remontent, quelqu’un enlève la bonde et tout est aspiré dans le siphon de la violence.

La fin de l’ouvrage est très particulière, sorte d’ouverture sans jugement manichéen sur la nature du bien et du mal, il fallait oser.

On le comprendra, si l’ouvrage est loin d’être un catalogue de scènes de carnage, la violence psychologique, avec de nombreux personnages au passé très lourd, pèse de tout son poids.

Et ce Vernon, ce boiteux qui vous veut du bien, comment savoir la véritable valeur de ses cadeaux ? La transposition d’une famille à une autre donne un parfum sulfureux à un roman qui vous colle à l’âme, comme la boue de vos péchés. Mais en frottant bien, tout finit par s’arranger, pas vrai ?
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Le Piège de Vernon

Quatrième roman de Roger Smith traduit en français, ce roman sans artifices met en scène le personnage de Vernon Saul, enfant maltraité, abusé et violé par son propre père dès son plus jeune âge, dans l’indifférence de sa propre mère.

« Sa peau de petit garçon qui vire au noir sous la brûlure, tandis que son père tint la cigarette sur son ventre, l’autre main sur sa bouche et son nez pour l’empêcher de crier. Pas que sa mère entendrait. Elle est sourde à tout ça. Aveugle aussi, aux marques sur son corps, au sang entre ses jambes quand son père a fini de prendre son pied. »

Ces abus forgeront sa psychologie, jusqu’au jour où, âgé de 11 ans, incapable de supporter une agression de plus, il tue son père et condamne sa mère à vivre séquestrée dans sa propre maison.



D’un autre côté, « Dawn Cupido vit dans la peur que les saloperies qui ont fait de son enfance un cauchemar soient infligées à sa fille. Voilà pourquoi elle paie plus qu’elle ne peut se le permettre pour ce taudis de Goodwood, un quartier populaire habité en majorité par des Afrikaners blancs. Constitué de petites maisons et d’immeubles sans âme,il est entouré de barbelés pour tenir à l’écart les mains noires et avides venues de l’autre côté de la voie ferrée. » Dawn, jeune métisse qui danse dans un boui-boui, sous la coupe de Vernon depuis que celui-ci lui a permis de conserver la garde de sa fille, malgré son passé de toxico. Dawn, également régulièrement violée et abusée dans son enfance, veut à tout prix éviter que sa propre fille revive les mêmes excès…



« Exley se réveille à son poste de travail, la marque du clavier sur la joue, les yeux agités derrière ses paupières closes par la lumière stroboscopique de l’écran.

Il se redresse, regarde avec peine la représentation filaire qui danse encore, ne peut s’empêcher de remonter en arrière, jusqu’au moment où Sunny vient vers lui sur la plage en cherchant désespérément à attirer son attention. »



Nick Exley est un personnage complexe, indéchiffrable. Il donne une image de lui-même qu’il ne maîtrise pas et cherche à recréer les instants traumatiques de sa vie à travers l’application de capture de mouvement 3D sur laquelle il est en train de travailler, dans une impulsion morbide pour mettre de la distance entre lui et la réalité crue.



Le drame subi par Nick Exley, la perte de sa fille, et l’intrusion de Vernon dans leur univers, laisse entrevoir à Dawn une possibilité de se sortir de la spirale de la misère et d’espérer en un avenir meilleur.



Vernon, en maître manipulateur, s’est invité dans la vie de Nick, qui le considère comme un ami, mais au fur à mesure qu’ils deviennent plus proches, et que Vernon augmente son contrôle, Nick se rend compte qu’il y a chez ce gars quelque chose qui cloche. Vernon, qui dans son besoin absolu de contrôle et d’ordre, en arrive à créer de plus en plus de chaos.



Dans cet enchaînement de circonstances, pour se sortir du piège de Vernon, Nick va peu à peu s’affranchir de ses incertitudes et de ses peurs pour trouver, en la personne de Dawn et de Brittany, une planche de salut vers une possible rédemption.



La psychologie des personnages est bien travaillée, fournissant à chacun d’eux de bonnes (ou mauvaises) raisons pour leur actions. Le style est brut de décoffrage, sans fioritures, les descriptions de scènes de violence ou de sexe très réalistes et crues.



Roger Smith signe là encore un roman d’une rare noirceur qui explore l’opposition entre la vie de la population blanche privilégiée et celle de la majorité noire terriblement appauvrie, dans l’ère post-apartheid. C’est un roman qui met mal à l’aise, peuplé de personnages imparfaits qui font des choses méprisables.



Dans cette Afrique du sud post apartheid, qu’on nous présente comme un pays réconcilié, force nous est de constater que la société sud-africaine est gangrenée par une violence et une corruption endémiques dont Vernon Saul et le policier Dino Erasmus sont de probants exemples.



Au cœur de la ville du Cap, des quartiers défavorisés des Flats, aux avenues clinquantes et prospères de la ville blanche, Roger Smith nous entraîne dans un opéra violent et tragique, douloureusement réaliste. Un terrifiant acte d’accusation à l’encontre de la société sud-africaine, bien loin des rêves de la « Rainbow Nation » chère à Desmond Tutu.

L’ apartheid est certes officiellement banni, mais demeure toujours présent dans les faits. Les crimes de sang et la toxicomanie connaissent toujours des taux affolants.



C’est un thriller dur et captivant, vénéneux et enragé. Pas fait pour les âmes sensibles…



Editions Calmann-Lévy, 2014
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Le Sable était brûlant

Comment dire ? Sans concession. Roger Smith nous livre, pieds et poings liés, une vision de l’Afrique du Sud qui n’offre que peu de place à l’espoir. Si l’apartheid est tombé, il n’en a fait que révéler de manière encore plus criante les inégalités très fortes sous-tendant cette société. D’une certaine façon, ce qui pouvait unifier les gens dans un combat politique, pour ou contre l’apartheid, a volé en éclat devant une cruelle réalité économique non moins exempte de violences idéologiques par son libéralisme sauvage.

Sauvage et violent, le roman l’est. Entre anciens mercenaires blancs et nouveaux bouchers noirs, l’ambiance est à couteaux tirés, pour ne pas dire à machettes, et les idéalistes comme les rêveurs n’ont pas d’autre choix que de devenir des tueurs à leur tour puis mourir.

Situer une grande partie de l’action parmi les Zoulous ravagés par le sida donne un parfum de charnier encore plus insoutenable. Une histoire de vengeance et de mort, mais surtout de mort.
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Blondie et la mort

D'une noirceur et d'un pessimisme extrêmes, hyper violent, ce roman de Roger Smith ne souffre d'aucun temps mort. Les personnages sont très interessants à commencer par Piper qui est sans conteste un des plus ignoble personnage de la littérature. de plus, le roman montre admirablement bien que chacun de ses actes (de tuer pour Blondie, ou de ne pas tuer pour Billy) peut avoir de très lourdes conséquences ...

Un excellent roman.
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Blondie et la mort

L'auteur n'épargne à aucun moment son lecteur, le ton est donné dès les premières lignes et ne vous attendez pas à trouver une once d'amour ou de bonheur dans ce récit. C'est rude, violent, les personnages mauvais depuis l'enfance rongés par la drogue, la vengeance, la soif de domination pour les uns, la soumission pour les autres. L'écriture de Roger Smith est aussi brûlante et âpre que la ville du Cap, accablante mais excellente, j'adore.

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Blondie et la mort

Après un "diner d'affaire" Roxy Palmer et son époux se font "carjacker" leur rutilante Mercedes par un duo de petits malfrats faisant partie d'un gang... Cette soirée plus que merdique, où le fait que Roxy fasse le plus mauvais des choix ( quoi que!!!!), va faire d'elle la proie d'horribles personnages ( le terme est faible!)....



Non, non Blondie et la mort n'est pas un guide touristique qui vous donnera l'envie de visiter l'Afrique du Sud.. L'auteur nous dépeint avec beaucoup, voire trop de réalisme cette contrée lointaine qui ferait palir de jalousie le plus psycopathe des américains. Une réelle descente aux enfers, oui, oui après avoir lu ce livre, je suis convaincue de l'existence du diable!!! L'écriture est crue, les détails sans concession, les personnages plus cruels les uns que les autres.. Un monde dans lequel il faut tuer pour survivre... et où l'amour est inexistant...



Pour les amateurs de noir de très noir....
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Le Sable était brûlant

Première découverte de ce genre de lecture et n'en déplaise.



Le sable était brûlant relate la vie des hommes noirs et des hommes blancs en Afrique du Sud après l'Apartheid.

Tout commence par le meurtre de la famille de Robert Dell (surnommé Dell) déguisé en accident de voiture. Une manipulation est mise en avant où Dell est accusé de ce triple meurtre.

Par la suite, le destin de plusieurs personnages sera lié au cours du roman:

- Dell tente de prouver son innocence dans ce monde de manipulation où les noirs prennent le dessus sur les blancs et le gouvernement essaie de se protéger

- Inja, un zoulou qui sème la terreur dans la vallée où il vit et se lie aux Boers (blancs) pour manigancer les choses comme bon lui semble et ne se freine pas sur la barbarie

- Sunday, une jeune fille vivant dans le village d'Inja et qui se trouve forcée à épouser Inja dans le but de le soigner du sida

-Zondi, un ancien du village zoulou appelé suite à un fax bien étonnant le poussant à revenir sur sa terre d'origine.



L'auteur plonge le lecteur très rapidement dans le vif du sujet où le meurtre est déjà prédominant sans outrepasser sur les détails. Les scènes de barbaries ne manquent pas dans ce livre et plongent en haleine le lecteur qui veut poursuivre l'intrigue très rapidement.

Une mise en avant sur les traditions africaines et la vie des zoulous permet de changer d'univers très rapidement.



Une véritable trouvaille qui fait que le lecteur ne souhaite pas que l'intrigue s'arrête! A dévorer sans modération!
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Au milieu de nulle part

Cela faisait un bail que je n’étais pas partie en ″balade‶ en Afrique Australe. Il me restait sous le coude le dernier Roger Smith ; je l’ai fait durer autant que je pouvais…

L’auteur n’écrit habituellement pas de série ; donc en principe, pas de personnage récurrent dans ses romans. Ici, c’est l’exception, nous retrouvons l’inspecteur Zondi déjà rencontré dans son premier opus. Cette fois, Zondi, très critique à l’égard du pouvoir post-apartheid corrompu, est au placard en attendant que son unité soit dissoute. Il est alors envoyé au milieu de Nulle part, dans une petite ville du Kalahari réservée aux blancs, pour arrêter un vieil Afrikaner responsable du meurtre d’un fermier noir.

Pendant ce temps, le président du pays, rien que ça, complètement ivre, tue sa femme, et intime à ses sbires de maquiller la vérité. Rentre dans le jeu, Joe en ancien flic sans histoire ‶fortement incité″ à présenter les choses de manière à ne créer aucune vague, et à ne pas compromettre le futur du chef d’état.

Forcément, il arrivera un moment où les deux enquêtes vont se découvrir des points de convergences. Mais avant tout, Roger Smith confronte deux Afrique du Sud : celle de l’Apartheid, et celle d’aujourd’hui, censée être plus juste, plus apaisée, plus égalitaire. Roger Smith, nous montre au contraire une réalité cruelle et plus violente que jamais. La situation du pays est difficile. À l’idéal et la sincérité des premiers dirigeants post-apartheid, ont succédé des responsables rongés par le vice, la cupidité prenant en otage un pays qui peine à trouver le chemin d’une démocratie apaisée.

Au milieu de nulle part de Roger Smith, traduit de l’anglais (Afrique du sud) par Estelle Roudet, chez Calmann Levy (Mai 2017, 350 pages), et au livre de poche (Mai 2018, 408 pages)

Roger Smith est un écrivain sud- africain.

Il a grandi à Johannesburg avant de s’installer au Cap, où il a rencontré sa femme Sumaya, originaire du ghetto des Flats.

Militant anti-apartheid, il a commencé par écrire des scénarios pour le cinéma, à réaliser des films pour la télévision et a été producteur.

"Mélanges de sangs" (Mixed Blood, 2009), son premier roman, a reçu le Deutschen Krimi Preis 2010 et fera l’objet d’un film avec Samuel L. Jackson dans le rôle de Disaster Zondi.

"Pièges et sacrifices" (Sacrifices, 2013) est son cinquième roman traduit en français.

Roger Smith est salué par la presse comme la nouvelle voix du roman policier sud-africain.

En 2012, il a publié "Vile Blood" sous le pseudonyme de Max Wilde. Il récidive avec "La vérité même" (The Truth Itself, 2017), un premier roman d’espionnage, publié sous le pseudonyme de James Rayburn.

Roger Smith vit en Thaïlande.


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Mélanges de sangs

Voici un roman qui nous emmène en Afrique du sud au Cap exactement. Une histoire policière qui démarre très vite et qui se poursuit à une vitesse impressionnante, pas de temps mort ni de fin bâclée. J'ai beaucoup aimé ce roman et le style de Roger Smith. A conseiller.
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Blondie et la mort

« Blondie et la mort » est le 3e livre de Roger Smith que je lis . J'avais adoré « Pièges et sacrifices » et « Mélanges de sangs ». Mais là , je ne suis pas vraiment entré dans l'histoire .

Drogue , règlement de comptes , atmosphère sordide et poisseuse....énormément de personnages (qui veulent tous se venger les uns des autres ) mais aucun n'est attachant . On passe de meurtre en meurtre sans éprouver d'empathie pour qui que ce soit .

J'avais hâte d' arriver à la fin . A oublier ...
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