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Citations de Roland Barthes (723)


« Il ne cherchait pas la relation exclusive (possession, jalousie, scènes) ; il ne cherchait pas non plus la relation généralisée, communautaire ; ce qu’il voulait, c’était à chaque fois une relation privilégiée, marquée par une différence sensible, rendue à l’état d’une sorte d’inflexion affective absolument singulière, comme celle d’une voix au grain incomparable; et chose paradoxale, cette relation privilégiée, il ne voyait aucun obstacle à la multiplier : rien que des privilèges en somme ; la sphère amicale était ainsi peuplée de relations duelles (d’où une grande perte de temps : il fallait voir les amis un à un : résistance au groupe, à la bande, au ratout). Ce qui était cherché, c’était un pluriel sans égalité, sans in-différence. »
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Comme jaloux je souffre quatre fois : d'être exclu, d'être agressif, d'être fou et d'être commun.
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Si je lis avec plaisir cette phrase, cette histoire ou ce mot, c'est qu'ils ont été écrits dans le plaisir (ce plaisir n'est pas en contradiction avec les plaintes de l'écrivain). Mais le contraire ? Ecrire dans le plaisir m'assure-t-il - moi, écrivain - du plaisir de mon lecteur ? Nullement. Ce lecteur, il faut que je le cherche, (que je le "drague"), SANS SAVOIR OU IL EST. Un espace de la jouissance est alors créé. Ce n'est pas la "personne" de l'autre qui m'est nécessaire, c'est l'espace : la possibilité d'une dialectique du désir, d'une imprévision de la jouissance : que les jeux ne soient pas faits, qu'il y ait un jeu.
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Il est vrai que le fait divers est littérature, même si cette littérature est réputée mauvaise.
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II y a deux affirmations de l’amour. Tout d’abord, lorsque l’amoureux rencontre l’autre, il y a affirmation immédiate (psychologiquement : éblouissement, enthousiasme, exaltation, projection folle d’un avenir comblé : je suis dévoré par le désir, l’impulsion d’être heureux) : je dis oui à tout (en m’aveuglant). Suit un long tunnel : mon premier oui est rongé de doutes, la valeur amoureuse est sans cesse menacée de dépréciation : c’est le moment de la passion triste, la montée du ressentiment et de l’oblation. De ce tunnel, cependant, je puis sortir ; je puis « surmonter », sans liquider ; ce que j’ai affirmé une première fois, je puis de nouveau l’affirmer, sans le répéter, car alors, ce que j’affirme, c’est l’affirmation, non sa contingence : j’affirme la première rencontre dans sa différence, je veux son retour, non sa répétition. Je dis à l’autre (ancien ou nouveau) : Recommençons.
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Dans le Jules César de Mankiewicz, tous les personnages ont une frange de cheveux sur le front. Les uns l'ont frisée, d'autres filiforme, d'autres huppée, d'autres huilée, tous l'ont bien peignée, et les chauves ne sont pas admis, bien que l'Histoire romaine en ait fourni un bon nombre. Ceux qui ont peu de cheveux n'ont pas été quittes à si bon compte, et le coiffeur, artisan principal du film, a su toujours soutirer une dernière mèche, qui a rejoint elle aussi le bord du front, de ces fronts romains, dont l'exiguïté a de tout temps signalé un mélange spécifique de droit, de vertu et de conquête.
Qu'est-ce donc qui s'est attaché à ces franges obstinées? Tout simplement l'affiche de la romanité.
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L'opinion courante veut toujours que la sexualité soit agressive. Aussi, l'idée d'une sexualité heureuse, douce, sensuelle, jubilatoire, on ne la trouve dans aucun écrit. Où donc la lire ? Dans la peinture, ou mieux encore : dans la couleur.
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En réalité, peu m’importent les chances d’être réellement comblé (je veux bien qu’elles soient nulles). Seule brille, indestructible, la volonté de comblement.
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Être avec qui on aime et penser à autre chose : c'est ainsi que j'ai les meilleures pensées, que j'invente le mieux ce qui est nécessaire à mon travail. De même pour le texte : il produit en moi le meilleur plaisir s'il parvient à se faire écouter indirectement ; si, le lisant, je suis entraîné à souvent lever la tête, à entendre autre chose. Je ne suis pas nécessairement CAPTIVE par le texte de plaisir ; ce peut être un acte léger, complexe, ténu, presque étourdi : mouvement brusque de la tête, tel celui d'un oiseau qui n'entend rien de ce que nous écoutons, qui écoute ce que nous n'entendons pas.
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Je t'aime est dans mon coeur, mais je l'emprisonne derrière mes lèvres.
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Toute désinvolture affirme que seul le silence est efficace.
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Le texte ne « commente » pas les images. Les images n’« illustrent » pas le texte : chacune a été seulement pour moi le départ d’une sorte de vacillement visuel, analogue peut-être à cette perte de sens que le Zen appelle un satori ; texte et images, dans leur entrelacs, veulent assurer la circulation, l’échange de ces signifiants : le corps, le visage, l’écriture, et y lire le recul des signes.
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Chaque mot poétique est ainsi un objet inattendu, une boite de Pandore d'où s'envolent toues les virtualités du langage; il est donc produit et consommé avec une curiosité particulière, une sorte de gourmandise sacrée. Cette Faim du mot, commune à toute la poésie moderne, fait de la parole poétique une parole terrible et inhumaine.
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Je crois que l’automobile est l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique.
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la guerre contre l’intelligence se mène toujours au nom du bon sens
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Jusque là, on se savait mortel, et tout à coup, on se sent mortel.
Roland Barthes.
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Et, longtemps après que la relation amoureuse s'est apaisée, je garde l'habitude d'halluciner l'être que j'ai aimé: parfois, je m'angoisse encore d'un téléphone qui tarde, et, à chaque importun, je crois reconnaître la voix que j'aimais: je suis un mutilé qui continue d'avoir mal à sa jambe amputée.
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Le mythe prive l'objet dont il parle de toute histoire. Car la fin même des mythes, c'est d'immobiliser le monde.
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Eh bien, nous nous en sommes bien tirés.

Schopenhauer (sur un papier, avant de mourir).
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Un Français sur deux ,paraît-il ,ne lit pas ;la moitié de la France est privée-se prive du plaisir du texte .Or on ne déplore jamais cette disgrâce nationale que d' un point de vue humaniste ,comme si ,en boudant le livre ,les Français
renonçaient seulement à un bien moral ,à une valeur noble .Il vaudrait mieux faire la sombre ,la stupide, la tragique histoire de tous les plaisirs auxquels les sociétés objectent ou renoncent : il y a un obscurantisme du plaisir .
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