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Citations de Romain Gary (5293)


Maintenant il devient de plus en plus con mais c'est parce qu'on n'est pas prévu pour vivre si vieux.
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Ils ont dit: "Tu es devenu fou à cause de Celui que tu aimes."
J'ai dit: "La saveur de la vie n'est que pour les fous."
(Exergue)
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C'était la première fois que j'utilisais l'imagination comme arme de défense et rien ne devait m'être plus salutaire dans la vie.
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Mais dans les bras de Laura, il n'y avait pas d'illusion possible. Jamais je n'avais aimé avec un don si total de moi-même. Je ne me souvenais même plus de mes autres amours, peut-être parce que le bonheur est toujours un crime passionnel : il supprime tous les précédents. Chaque fois que nous étions unis ensemble dans le silence des grandes profondeurs qui laisse les mots à leurs travaux de surface et que, très loin, là haut, les milles hameçons du quotidien flottent en vain avec leurs appâts de menus plaisirs, de devoirs et responsabilités, il se produisait une naissance du monde bien connue de tous ceux qui savent encore cette vérité que le plaisir réussit parfois si bien à nous faire oublier : vivre est une prière que seul l'amour d'une femme peut exaucer.
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Mais, je venais d’avoir dix-sept ans ; j’étais encore loin de soupçonner qu’il arrive aux hommes de traverser la vie, d’occuper des postes importants et de mourir sans jamais parvenir à se débarrasser de l’enfant tapi dans l’ombre, assoiffé d’attention, attendant jusqu’à la dernière ride une main douce qui caresserait sa tête et une voix qui murmurerait : « Oui, mon chéri, oui. Maman t’aime toujours, comme personne d’autre n’a jamais su t’aimer.
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Nous crevons de faiblesse, et cela permet tous les espoirs. La faiblesse a toujours vécu d'imagination. La force n'a jamais rien inventé, parce qu'elle croit se suffire. C'est toujours la faiblesse qui a du génie.
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En dehors des lectures édifiantes qui m'étaient recommandées par ma mère, je dévorais tous les livres qui me tombaient sous la main ou, plus exactement, sur lesquels je mettais discrètement la main chez les bouquinistes du quartier. Je transportais notre butin dans la grange et là, assis par terre, je me plongeais dans l'univers fabuleux de Walter Scott, de Karl May, de Mayn Reed et d'Arsène Lupin. Walter Scott me plaisait beaucoup et il m'arrive encore de m'étendre sur mon lit et de m'élancer à la poursuite de quelque chose d'idéal, de protéger les veuves et de sauver des orphelins - les veuves sont toujours remarquablement belles et enclines à me témoigner leur reconnaissance, après avoir enfermé les orphelins dans une pièce à côté.
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Les chemins qui mènent à la liberté et à la dignité humaine passent par bien des abîmes et ne sauraient donc mener d’un seul coup aux sommets…
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Après j'ai essayé de me faire remarquer autrement. J'ai commencé à chaparder dans les magasins, une tomate ou un melon à l'étalage.

J'attendais toujours que quelqu'un regarde pour que ça se voie.
Lorsque le patron sortait et me donnait une claque je me mettais à hurler, mais il y avait quand même quelqu'un qui s'intéressait à moi.
Une fois, j'étais devant une épicerie et j'ai volé un oeuf à l'étalage. La patronne était une femme et elle m'a vu.
Je préférais voler là où il y avait une femme car la seule chose que j'étais sûr, c'est que ma mère était une femme, on ne peut pas autrement. J'ai pris un oeuf et je l'ai mis dans ma poche.

La patronne est venue et j'attendais qu'elle me donne une gifle pour être bien remarqué. Mais elle s'est accroupie à côté de moi et elle m'a caressé la tête.
Elle m'a même dit : - Qu'est-ce que tu es mignon, toi !

J'ai d'abord pensé qu'elle voulait ravoir son oeuf par les sentiments et je l'ai bien gardé dans ma main, au fond de ma poche.
Elle n'avait qu'à me donner une claque pour me punir, c'est ce qu'une mère doit faire quand elle vous remarque.
Mais elle s'est levée, elle est allée au comptoir et elle m'a donné encore un oeuf. Et puis elle m'a embrassé.

J'ai eu un moment d'espoir que je ne peux pas vous décrire parce que ce n'est pas possible.
Je suis resté toute la matinée devant le magasin à attendre. Je ne sais pas
ce que j'attendais. Parfois la bonne femme me souriait et je restais là avec mon oeuf à la main.
J'avais six ans ou dans les environs et je croyais que c'était pour la vie, alors que c'était seulement un oeuf.
Je suis rentré chez moi et j'ai eu mal au ventre toute la journée.
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Il y a longtemps que toute trace de haine pour les Allemands m'a quitté. Et si le nazisme n'était pas une monstruosité inhumaine? S'il était humain? S'il était un aveu, une vérité cachée, refoulée, camouflée, niée, tapie au fond de nous-mêmes, mais qui finit toujours par resurgir? Les Allemands, bien sûr, oui, les Allemands... C'est leur tour, dans l'histoire, et voilà tout. On verra bien, après la guerre, une fois l'Allemagne vaincue et le nazisme enfui ou enfoui, si d'autres peuples, en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique, ne viendront pas prendre la relève.
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Depuis, je me suis fait à l’idée et, au lieu de hurler, j’écris des livres.
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Monsieur Hamil dit que l'humanité n'est qu'une virgule dans le grand Livre de la vie et quand un vieil homme dit une connerie pareille, je ne vois pas ce que je peux y ajouter. L'humanité n'est pas une virgule parce que quand madame Rosa me regarde avec ses yeux juifs, elle n'est pas une virgule, c'est même plutôt le grand Livre de la vie tout entier, et je veux pas le voir.
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... Parfois, je lève la tête et regarde mon frère l'Océan avec amitié : il feint l'infini, mais je sais que lui aussi se heurte partout à ses limites, et voilà pourquoi, sans doute, tout ce tumulte, tout ce fracas.
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page 103
[...] La seule chose que les indigènes voient dans un éléphant, c'est la viande, lui rappelai-je. La beauté de la faune africaine les laisse, croyez-moi, bien indifférents. Lorsque les troupeaux dévastent les récoltes, et que l'Administration fait abattre quelques bêtes, en principe on laisse toujours pourrir les corps sur place pour servir d'exemple aux autres. Mais dès que le lieutenant de chasse a le dos tourné, les noirs dévorent la viande et ne laissent que la carcasse. Quant à la beauté de l'éléphant, sa noblesse, sa dignité, et caetera, ce sont là des idées entièrement européennes comme le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
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Il m'a toujours fallu le réconfort d'une féminité à la fois vulnérable et dévouée, un peu soumise et reconnaissante, qui me donne le sentiment d'offrir alors que je prends, de soutenir alors que je m'appuie.
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Mariette était une fille au bas-ventre bien ancré dans un bassin généreux, aux grands yeux malins, aux jambes fermes et solides, et dotée d'un derrière sensationnel que je voyais constamment en classe au lieu et à la place de la figure de mon professeur de mathématiques. Cette vision fascinante était la très simple raison pour laquelle je fixais la physionomie de mon maître avec une si complète concentration. La bouche ouverte, je ne la quittais pas des yeux pendant toute la durée de son cours, n'écoutant bien entendu pas un mot de ce qu'il disait - et lorsque le bon maître nous tournait le dos et se mettait à tracer des signes algébriques sur le tableau, je transférais avec effort mon regard halluciné sur celui-ci, et je voyais aussitôt l'objet de mes rêves se dessiner sur le fond noir - le noir a toujours eu sur moi, depuis, l'effet le plus heureux. Lorsque le professeur, flatté par mon attention fascinée, me posait parfois une question, je m'ébrouais, je roulais des yeux ahuris, j'adressais au postérieur de Mariette un regard de doux reproche, et seule la voix vexée de M. Valu me forçait enfin à revenir sur terre.
- Je ne comprends pas! s'exclamait le maître. De tous mes élèves, vous paraissez le plus attentif et on dirait même parfois que vous êtes littéralement suspendu à mes lèvres. Et pourtant vous êtes dans la lune!
C'était exact.
Il m'était cependant impossible d'expliquer à cet excellent homme ce que je voyais au lieu et à la place de sa figure avec une telle perfection.
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On vit seule, pour se prouver que l'on peut. Mais on regarde un étranger comme si c'était encore possible. Et je vous ferais remarquer que je sais aussi ceci: il ne suffit pas d'être malheureux séparément pour être heureux ensemble.
Deux désespoirs qui se rencontrent, cela peut bien faire un espoir, mais cela prouve seulement que l'espoir est capable de tout...
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Je voudrais aller très loin dans un endroit plein d’autre chose et je cherche même pas à l’imaginer, pour ne pas le gâcher.
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Je vois la vie comme une grande course de relais où chacun de nous avant de tomber doit porter plus loin le défi d'être un homme.
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 A quoi sert-il de lutter et de prier, d'espérer et de croire ? Le monde où souffrent et meurent les hommes est le même que celui où souffrent et meurent les fourmis : un monde cruel et incompréhensible, où la seule chose qui compte est de porter toujours plus loin une brindille absurde, un fétu de paille, toujours plus loin, à la sueur de son front et au prix de ses larmes de sang, toujours plus loin ! sans jamais s'arrêter pour souffler ou pour demander pourquoi...  
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