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Critiques de Rumaan Alam (74)
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Le monde après nous

Troisième roman de l’américain Rumaan Alam, Le Monde après nous a propulsé son auteur sur le devant de la scène littéraire outre-Atlantique jusqu’à le voir figurer dans la liste des nominés pour le National Book Award en 2020. Écrit avant la pandémie de CoVid-19, Le Monde après nous imagine une fin du monde particulièrement singulière et d’une prescience remarquable. Partons pour Long Island…



Des vacances ordinaires

Nous y retrouvons un couple de Blancs américains issus de la classe moyenne, Amanda et Clay, qui ont décidé de louer une maison au milieu de nul part grâce à la magie d’Airbnb. Accompagnés par leurs deux enfants, Archie et Rose, ils s’installent dans une propriété cossue à l’écart de la ville, avec une magnifique piscine, un large sous-sol aménagé et des bois emplis d’animaux sauvages fascinants. Le temps est magnifique, les courses rapidement réglées, permettant même quelques folies pour l’occasion malgré un budget souvent largement dépassé. Patient, méthodique, Rumaan Alam nous fait pénétrer dans les pensées d’Amanda et de Clay, voire même des enfants. Amanda est « account director » dans une agence de publicité, Clay est professeur à l’université. Chacun est un reflet banal de la société américaine moderne avec ses médiocrités et ses vices, ses pensées borderlines (et un tantinet racistes) et ses pulsions à peine refoulées. Rien ici que du très ordinaire.

Mais en se levant après leur seconde nuit de vacances, voilà que les quatre vacanciers découvrent que la télé ne diffuse plus rien et que les téléphones ne captent plus l’internet. Pire encore, un couple de Noirs qu’ile ne connaissent pas vient sonner à la porte. Soupçonneux d’abord, Amanda et Clay comprennent que ces nouveaux venus sont en territoire familier puisqu’il s’agit des riches propriétaires de leur logement d’été : les Washington.

G.H et Ruth expliquent alors que le « black-out » n’est pas uniquement dû à la distance d’avec la ville mais que quelque chose semble avoir coupé toute communication/information à travers le pays. Pris de panique, les voici de retour de façon impromptue pour se mettre à l’abri…au cas où.

On assiste dès lors à la rencontre entre deux mondes que tout oppose, des seniors afro-Américains au porte-feuille bien garni d’un côté et une famille de Blancs issue d’une classe moyenne plus jeune et sensément plus vigoureux. Entre gens civilisés, tout devrait bien se passer.

Alors qu’une cohabitation précaire se met en place, un Bruit terrible retentit à l’extérieur et la tension monte encore d’un cran…



Pris dans l’ambre

N’allez pas croire que Le Monde après nous emprunte les sentiers habituels du genre post-apocalyptique. On est plus proches dans l’esprit de Dans La Forêt de Jean Hegland, tout effet de manche ou twist impromptu retranché.

En réalité, le roman se veut le plus réaliste possible et va donc faire quelque chose d’assez risqué en termes narratifs : quasiment rien.

Rumaan Alam troque sa plume pour un scalpel et analyse avec une minutie incroyable l’état psychologique des deux couples en se promenant dans leurs pensées comme un papillon se poserait sur une branche. De fait, il ne se passe rien dans le récit ou presque. Et c’est en cela que la résultat apparaît brillant.

L’américain a l’intuition géniale que tous ces films et séries Hollywoodiennes qui montrent des apocalypses pyrotechniques et fortes en rebondissements ont tout faux, que pour le commun des mortels, l’apocalypse sera silencieuse et même douteuse. En effet, à l’écart des autres, Clay, Amanda, G.H et Ruth ignorent ce qu’il se passe vraiment dans le monde. Dépendant de l’information et, donc, de la communication en général, de l’internet aux smartphones en passant par la télévision, les personnages se retrouvent devant du vide et ne peuvent que se perdre en conjectures sur ce qu’il se passe. À un certain degré, tout devient irréel, comme si le monde avait été brutalement mis en pause et que nous étions pris dans l’ambre de cette Apocalypse qui n’a même jamais montré sa face hideuse.

Imaginez, une fin du monde où l’on reste chez soi à attendre que ça se passe. Difficile, après la pandémie, de donner tort à Rumaan Alam.

Pas de grand geste héroïque, pas d’évènement tragique ou d’explosion formidable, juste l’attente, le vide, quelques bruits affolants et des dents qui tombent…

Le Monde après nous expose l’humain pour ce qu’il est, une créature fragile devenue dépendante de son information, une information devenue pouvoir prédictif dans un univers où tout est connecté.

Dès lors que le reste tombe en rideau, et loin des idées de barbarie et de carnages, on se rassemble et on tente de survivre en groupe, en meute.

On remplit les baignoires, on fait le décompte des conserves. On s’occupe comme on peut, en baisant si nécessaire, retrouvant des instincts animaux, tantôt maternels tantôt charnels.

Pour une meilleure analogie, le roman de Rumaan Alam est au post-apocalyptique, ce qu’un film comme Jarhead est aux long-métrages sur la guerre. Au lieu de montrer les combats, on montre l’attente, l’ennui, bref, ce qui constitue en réalité 90% de ce que serait en réalité un conflit. L’auteur américain fait la même chose et ramène brutalement les pieds sur Terre à son lectorat. Les personnages ne savent pas ce qui se passe et seul le lecteur, par l’intermédiaire d’un narrateur omniscient qui vient s’immiscer dans la course du récit en fin d’ouvrage, sait que le monde touche à sa fin.

Dommage, tout le monde n’a pas eu le mémo et les questions restent en suspens pour nos héros d’une tragique banalité, d’une tragique ordinarité. Dans leur propriété observée par les cerfs qui migrent en masse ou traversée par des flamands roses un peu perdus, la fin du monde a eu lieu…et n’a pas encore eu lieu. Tout reste encore possible et tout semble à la fois parfaitement réglé. Alors on ressasse ses obsessions, ses peurs, ses aspirations. On rêve de retrouver une utilité et une fonction, on s’interroge sur comment revenir au réel et comment, au final, on en est arrivés là. Quand la masse informative se tait, quand le bruit de fond qui inonde la vie quotidienne s’arrête, il nous reste à composer avec nous-même dans un monde qui a retrouvé des dimensions insurmontables. Le Monde après nous heurte le mur du vraisemblable et laisse dubitatif : alors c’est ça, la fin de notre société ?



Apocalypse incertaine dans un monde qui semble mis sur pause, Le Monde après nous fait tomber le rideau sur notre société ultra-connectée, avouant la banalité de l’après et le retour à un réel d’une lenteur désarmante. Rumaan Alam a tout compris de notre siècle et des possibilités précaires de l’homme-numérique, qui finira par mourir dans une rame de métro bloquée en centre-ville ou à attendre de savoir si tout est bel et bien fini coupé des siens et du cours de l’Histoire.
Lien : https://justaword.fr/le-mond..
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Le monde après nous

« Entrez dans notre splendide maison et laissez le monde derrière vous. »



Une telle accroche suffit à Amanda et Clay pour quitter Brooklyn et rejoindre Long Island pour une semaine de vacances dans cette maison trouvée sur Airbnb. Pas de voisins, pas de réseau, mais des mètres carrés, une piscine, un jacuzzi et un frigo vite garni de tous les excès que l’occasion mérite.



Mais la tranquillité n’est que de courte durée et le malaise s’installe quand Ruth et G.H., les propriétaires de la maison, débarquent : les voilà « quatre adultes debout face à face, mal à l’aise, comme durant les derniers instants qui précèdent une partouze. »



Puis quand une info alarmante survient et que le Bruit se met à résonner, le monde semble basculer, la maison s’isole et ses occupants doutent puis tremblent. La tension s’installe progressivement et le chaos ne semble plus très loin…



Le monde après nous, de Rumaan Alam – traduit par Jean Esch – est un drôle de livre. D’abord léger, vif, frais, drôle, enlevé, dans l’air du temps, il prend rapidement une autre tournure plus grave, tout en gardant son style cash et fleuri, pour faire passer son intrigue au second plan et interroger l’époque. Celle qui meurt et celle qui vient.



Et là, ce livre qui m’avait bien accroché, m’a peu à peu perdu… Dénonciation du monde d’avant qui continue à danser pendant que le Titanic coule, peur de l’autre et individualisme grandissant, chaos mondial inéluctable et espoir représenté par les jeunes générations… J’ai décroché.



Heureusement, le style reste constant, offrant toute une série de punchlines réjouissantes. Et comme le livre a été salué par la critique aux États-Unis, nul doute qu’il devrait avoir avec d’autres, plus de succès qu’avec moi.
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Le monde après nous

J'ai le sentiment qu'il y a de plus en plus de romans post-apocalypstiques depuis ces dernières années mais peut-être est-ce seulement une impression ; cependant, ce ne serait pas étonnant puisque nous avons la certitude maintenant que notre pauvre planète Terre s'épuise au même rythme que le niveau d'humanité et d'intelligence de ses dirigeants diminue.

Si le sujet de ce roman n'est donc pas original en soi, la façon dont Rumaan Alam exploite ce genre l'est au contraire énormément. Ici, pas de scènes d'horreur, de bombe nucléaire, de tsunami, de mouvements de foule. La panique est intérieure, insinuée en profondeur, dans les entrailles.

Cela commence par un voyage en voiture (cloche de laboratoire, micro-climat , écrit savoureusement Rumaan Alam ) : un couple de quadras bobos et ses deux enfants se dirigent vers des vacances de rêve : un séjour dans une maison luxueuse lovée dans la campagne chic de Long Island, déniché par Amanda sur Airbnb. "Entrez dans notre splendide maison et laissez le monde derrière vous" , une description pleine de promesses pour cette quadra essoufflée. Rien de mieux pour essayer de rebooster la libido de son couple, décrocher de son job et ficher la paix à ses deux ados.

Ni pauvre mais pas assez riche, ce couple de blancs américains se prend à rêver en découvrant la maison parfaite, cossue et solide qu'il ne pourra jamais s'offrir.

Se couper du monde, c'est ce que Clay et Amanda souhaitaient mais quand WiFi, téléphones et télévision se mettent à ne plus fonctionner, quand les Washington, un couple de sexagénaires afro-américains, débarquent dans leur intimité et qu'ils se présentent comme les propriétaires de cette maison, navrés de les déranger mais désireux de se réfugier dans LEUR maison à la suite d'un black-out gigantesque, quand un son terrifiant (le Bruit, l'appellent-ils) déchire le ciel et les tympans, fêle les vitres, quand des centaines de cervidés se rapprochent de la propriété, une angoisse sourde s'instaure. Est-ce la guerre, la fin du monde, une simple panne de réseau ? Doit-on rester dans cette maison, continuer à profiter de la piscine, du jacuzzi, parler de tout et de rien et faire comme si tout allait bien ? Doit-on s'enfuir, aller au-devant des informations pour comprendre ce qui se passe, faire preuve de courage ?

Rumaan Alam décortique une micro-société (femmes/hommes, blancs/noirs, riches et moins riches, jeunes et moins jeunes) en proie avec la peur, l'angoisse quand on sait que ces deux sentiments en font naître d'autres moins reluisants tels que l'envie et la jalousie, le sectarisme, la lâcheté.

Roman noir illuminé cependant par la petite Rose, protagoniste inconsciente à moins que ce ne soit le contraire finalement.

A lire.
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Le monde après nous

Amanda ,Clay et leurs deux enfants,une famille de blancs new yorkais partent en vacances à Long island où ils ont loué une maison. Tout commence sous les meilleurs hospices, la maison leur plaît beaucoup,ils commencent à prendre leurs marques quand une nuit , ils entendent frapper à la porte , ce sont les propriétaires ,un couple âgé d'afro américains qui débarque .ils racontent qu'il y a un black out à New York et demandent l'hospitalité car la ville n'est pas sûre et leur appartement au quatorzième étage est inaccessible. Visiblement tout cela perturbe Amanda qui se mefie de ce couple de couleur mais Clay , qui a le sens de l'hospitalité, les accueille. Ils évaluent la situation,plus de téléphone,plus de Wi-Fi ,de radio, de télévision .Le lendemain ,un bruit terrible retentit qui effraie nos quatre adultes, ils se posent des questions : guerre, fin du monde,explosion nucléaire...les suppositions vont bon train et l'angoisse monte .

L'auteur donne beaucoup de détails sur la vie quotidienne mais reste vague sur ce qui se passe à l 'extérieur ,comme dans le roman "dans la forêt ! " on sait qu'une menace pèse au dessus de leur tête mais on n'en sait pas plus. Et de cette ignorance née l' angoisse , la peur du pire car le danger n'est pas identifié.

Dans ce huis clos stressant ,les deux couples si différents ,vont s'affronter,cohabiter et des préjugés raciaux,de classe,d'âge vont resurgir.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a rappelé "dans la forêt " et j'ai tourné les pages pour comprendre ce qui se passait.
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Le monde après nous

Amanda et Clay quittent Brooklyn pour rejoindre avec leurs deux enfants Long Island pour une semaine de vacances dans cette maison trouvée sur Airbnb.

Pas de voisins, pas de réseau, mais des mètres carrés, une piscine, un jacuzzi et un frigo vite garni de tous les excès que l’occasion mérite. Mais la tranquillité n’est que de courte durée et le malaise s’installe quand Ruth et G.H., les propriétaires de la maison, débarquent et qu'une menace sourde et angoissante semble précéder leur venue.

Les propriétaires annoncent en effet de suite à la famille qu’il n’y a plus d’électricité à New York, qu’un vent de panique a saisi ses habitants qui quittent la ville, que la radio a cessé d’émettre.Le monde après nous, percutant premier roman de Rumaan Alam – brillamment traduit par Jean Esch -commence comme un huis clos particulièrement cinglant.

D'ailleurs, c'est ce qu'on aime le plus dans ce livre, c'est ces échanges mi feutrés mi caustiques entre adultes contraints de cohabiter malgré eux.

C'est tendu à souhait, ces rapports entre ces locataires qui ont l'impression d'être envahis et ces propriétaires à la fois maladroits et condescendants, des réparties pas très sympathiques et doublées de pensées inavouables.

On aime énormément la première partie du roman, ce huis clos oppressant et très malin qui se voit se confronter deux générations différentes d'américains, sous fond de préjugés, de racisme et de lutte des classes, car tout cela dit beaucoup de choses sur les faux semblants couple, sur la famille, sur la solidarité.




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Le monde après nous

Alors voilà. Le genre de mots qui font peur. Enfin, qui font peur à moi. Apocalyptique, post-apocalyptique, encore et encore classer les romans (ou pire, les écrire) dans un genre bien défini, comme si l'item qui lui correspondait devait correspondre à son écriture et non l'inverse.



Bon ben tant mieux, parce qu'ici vous pouvez oublier les zombies et autres créatures, de même que toute effusion de sang ou même un brin d'action stimulante. Ce qui ne veut pas die que la lecture n'est pas addictive ; c'est même tout le contraire.



On est là dans en présence d'un texte d'une minutie rare, emplie de détails qui pourraient sembler secondaires voire carrément inutiles alors que, tous, absolument tous, font leur part du gâteau ; NOUS SOMMES ces détails. NOUS SOMMES cette accumulation de faits et micro-faits, précisément. Et, plus que tout, la question se pose de savoir QUI nous sommes, donc, lorsque ces détails n'ont plus lieu d'être ou ne peuvent plus se concrétiser.



Je parle de détails, mais jamais ils n'ont été aussi importants, aussi éprouvants ; nous sommes là dans un texte d'une qualité qui se situe dans un hybride de DON DELILLO et, disons, un RICK MOODY. L'horreur n'est pas celle du sang. Elle peut être celle d'un bruit. L'épouvante ne naît pas de nos moyens de survie, mais des questions qu'on se pose, souvent, trop souvent, sans avoir de réponses.



Et puis, je l'ai dit plusieurs fois, mais quand même : accumuler cette multitude de faits sur les uns et les autres est aussi signifiant qu'on peut l'imaginer du rôle de l'écrivain. L'observateur, celui qui regarde, ne juge pas, ne condamne pas, mais regarde VRAIMENT avant de retransmettre le monde tel qu'il est aujourd'hui.
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Le monde après nous

Amanda et Clay passent leurs vacances dans une demeure perdue au milieu de la forêt, avec leurs deux enfants Archie et Rose. Lorsque le couple a aperçu l’annonce sur un site de location de maisons, ils n’ont pas hésité. Et effectivement, le cadre semble tout simplement idyllique. Pourtant, un soir, G. H. et Ruth, le couple qui leur a loué la demeure, viennent sonner à leur porte. Ils semblent effrayés. Il y aurait un black-out et ils demandent alors à Amanda et Clay de les accueillir.



J’aime autant vous prévenir d’emblée. Si vous recherchez un roman qui suit les codes du genre, avec beaucoup d’action, passez votre chemin, au risque de vous retrouver fortement déçus. Je ne lis pas souvent de romans de ce style, mais les fois où cela m’est arrivé, je dois dire que les auteurs se focalisaient davantage sur les actions que sur les personnages.



Ici, c’est tout le contraire. L’auteur va se centrer sur les ressentis des personnages. Il n’y aura pas de surenchère dans l’action. L’auteur va créer un huis clos des plus réussis, dans lequel les personnages devront faire preuve d’empathie et d’entraide pour survivre à cette catastrophe.



Durant tout le roman, nous comprenons que c’est d’un black-out dont il est question, mais tout est suggéré. L’auteur n’a pas voulu mettre au premier plan le scénario catastrophe qu’il établit, mais plutôt les relations entre les personnages.



Cela donne un roman très intéressant et très fouillé au niveau de la psychologie des protagonistes. La tension monte avec parcimonie, créant peu à peu une atmosphère pesante et sombre. L’auteur a réussi cela avec grand brio.



La plume de l’auteur est particulière. Maniant descriptions et pensées des personnages, les pages défilent toutes seules, et pourtant j’ai eu une sensation d’exigence durant toute ma lecture, devant rester bien concentrée pour ne pas me perdre.



Un roman différent, davantage centré sur les personnages et non sur les événements qui jalonnent le récit. Une lecture très intéressante.
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Le monde après nous

Amanda et Clay, New Yorkais blancs aisés, pensent avoir bien mérité les vacances de rêve qu'ils se sont offerts en louant une magnifique maison avec piscine à Long Island pour s'y détendre avec leurs enfants. Mais une nuit ils sont confrontés à la visite surprise des propriétaires : ceux-ci leur apprennent qu'ils ont fui la ville suite à une coupure d'électricité soudaine et leur demandent l'hospitalité. Alors que toute source d'information est coupée, Internet et le câble ne fonctionnant plus, les deux familles vont devoir cohabiter sans savoir ce qui se passe vraiment à l'extérieur.



Le monde après nous commence comme une comédie de moeurs un peu vacharde avec juste ce qu'il faut d'ironie et d'humour caustique pour qu'on se régale. Le couple de riches new-yorkais, forcément surmenés et prêts à investir une grosse somme dans leurs vacances pour qu'elles leur offrent la compensation à toutes ces heures de travail, les adolescents grandis trop vite, ronchons et blasés, se demandant pourquoi on les entraine dans cette galère loin de leurs copains, l'auteur brosse des portraits très réalistes et on imagine très bien les personnages. Leur confrontation avec les propriétaires qui font soudain intrusion dans leur bulle confortable de vacances - quoi, avec le prix qu'on a payé, comment peuvent-ils nous faire ça - est également très bien rendue et j'ai tourné les pages avec impatience, curieuse de voir comment cette intrusion allait se terminer. L'auteur fait preuve d'une joyeuse ironie tout en abordant en filigrane les sujets du racisme et des préjugés de classe, avec ces new-yorkais blancs pas tout à fait assez riches pour s'offrir une aussi belle maison et obligés de faire comme si en la louant pour les vacances, et ces retraités noirs qui eux ont réussi mais ne sont pas à l'abri du racisme latent de la société américaine.



Malheureusement l'histoire s'enlise un peu quand on rentre dans le récit de cette mystérieuse panne générale, façon roman post-apocalyptique. J'ai apprécié le choix de l'auteur de nous faire partager le sort des personnages en ne nous donnant quasi aucune indication quant à ce qui se passe vraiment : simple panne d'électricité générale, événement plus grave tel un incident nucléaire ou une attaque d'une puissance étrangère ou de terroristes, on ne sait pas et on ne le saura pas avant la toute fin du roman où quelques indices seront distillés. Cela fonctionne très bien pour faire monter une angoisse pesante et se demander à chaque page qui a raison, ceux qui pensent que la fin du monde est venue et qu'il faut rester à l'abri pour survivre ou ceux qui veulent juste rentrer à New-York pour en savoir plus et comprendre ce qui arrive. Hélas une fois cette intrigue posée j'ai trouvé que l'auteur n'avait plus grand chose à nous dire et que le récit tournait un peu en rond. Dans ce huis clos et cette cohabitation forcée les caractères se révèlent mais cela devient vite répétitif et on finit par se lasser des confrontations entre personnages et des interrogations concernant la situation. Mon intérêt pour le récit est donc allé en s'amenuisant et j'ai fini par compter un peu les pages en ayant hâte d'atteindre le dénouement et de voir où l'auteur voulait nous mener. Bonne nouvelle : celui-ci est bien construit et fait monter l'angoisse tout en nous donnant quelques indices mais pas trop quant à ce qui s'est passé !



Le monde après nous restera donc une lecture un peu mitigée pour moi : beaucoup de bonnes choses, comme ces portraits caustiques et cette ambiance fin du monde très bien rendue et qui nous oblige à nous interroger sur toutes les menaces de notre monde actuel mais un roman qui aurait sans doute gagné à être plus court, plus resserré ou avec une intrigue un peu plus fournie. A découvrir pour son style et son approche originale mais qui ne m'a pas totalement convaincue !
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Le monde après nous

Alors qu'ils avaient opté pour une semaine de vacances en famille avec leurs deux enfants, éloignés du monde, Amanda et Clay vont vite déchanter quand un soir frappent à la porte du logement loué, G.H. et Ruth, un couple afro-américain. Ces derniers seraient propriétaires du logement et viennent y trouver refuge, car un black out viendrait de se produire.

Dans ce roman en huis-clos, les évènements extérieurs sont présents comme toile de fond sans vraiment être décrits précisément. L'auteur qui signe là son troisième roman s'attarde beaucoup plus sur les ressentis, la psychologie des personnages que sur l'action. Le rythme s'en ressent. Un roman qui se lit en prenant son temps et qui nous interroge sur les peurs.
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Le monde après nous

Ce roman est assez troublant. Il vous parle de black out général, de fin soudaine de la civilisation, sans jamais en voir un seul élément. Vous restez presque sagement au coin d'une piscine dans votre maison de vacances, pendant que le monde entier se délite. Il y a les dernières heures normales de l'avant : la famille s'installe dans la maison de rêve qu'elle a louée pour les vacances. C'est ce moment dans l'année où vous pouvez enfin vous alléger des soucis. Imaginer que cette maison parfaite est à vous. Où les enfants naviguent entre piscine et télévision, et repas plaisir sans trop se préoccuper de l'équilibre alimentaire. Et puis le paradis s'effrite avec les propriétaires qui arrivent pour se réfugier en pleine nuit et demandent hospitalité, ayant fuit New York en plein black out. Les locataires sont chez eux mais pas tout à fait. Les propriétaires sont chez eux mais pat tout à fait non plus. Les signaux avec l'extérieur n'existent plus. La télévision ne fonctionne plus. Pas plus pour les téléphones. Les personnages trouvent peu à peu leur place au sein de ce huis-clos un peu étrange. Ils ont parfois l'air de vivre ces heures comme envoutés, face aux évènements bizarres qui les frôlent plus ou moins. A un certain moment je me demandait même si l'auteur n'allait pas les faire se réveiller d'un drôle de rêve. Mais non.

Je m'interroge malgré tout sur leurs réactions qui sont assez étonnantes. le père part tout seul avec la voiture vers le supermarché du coin pour aller aux nouvelles. Pourquoi tout seul ? On reste pas groupé en cas de fin du monde ? Ou au moins par paire, comme en plongée sous-marine ? Les autres restés à la maison ne l'attendent pas pour manger un morceau. Hop ils cassent la croute avec une bonne bouteille pour se détendre. On ne va pas se laisser abattre quand même !

Les personnages m'ont parfois fait penser à ces musiciens qui sur le Titanic ont continué à jouer tout au long du naufrage. Là certes, on rempli les baignoires, mais on ne se préoccupe pas trop du reste. Les enfants sont aussi un peu livrés à eux même. En plus comme ils n'ont pas la télévision, ils errent un peu partout à leurs risques et périls. Là c'est pareil : en cas de fin du monde, voire juste un orage, on ne dit pas aux enfants de rester à portée de vue ? Surtout dans un lieu qu'ils ne connaissent pas ?

Et puis c'est très très américain. Il faut donc avoir un minimum de connaissance de leur mode de vie, leurs codes, leurs marques et leur culture. Car oui, nous connaissons tous le vendeur de meubles suédois, mais moins Pottery Barn.



Bref, c'est quand même intéressant comme façon de raconter la fin du monde, mais cela ne m'a pas totalement convaincue.



Alors, faut-il le lire ? Si vous voulez. C'est un peu déroutant, étrange. Mais pas le pire ni le meilleur dans le genre. Dans la catégorie "meilleur" , un de mes favoris reste le Monde enfin de Jean-Pierre Andrevon. Je vous épargne le pire...

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Le monde après nous

Pourtant, les vacances d'Amanda, Clay, deux newyorkais avec leurs deux enfants avaient bien commencés dans la maison qu'ils avaient loué à Long Island mais dès la deuxième nuit, les propriétaires, un couple d'Afro-Américains agé, revient trouver refuge chez eux. La cohabitation est assez difficile surtout quand toute communication avec le monde extérieur semble coupé...

J'ai eu du mal à savoir dans quel genre de roman je rentrais : au début, on a un portrait de deux couples opposés, chacun bien campé dans leurs idées sur les autres. Petit à petit, les observations et les évenements se font dans un nouveau cadre... La narration est difficile à suivre, l'auteur fait les pensées de chacun tour à tour, il est parfois compliqué de savoir de qui on parle. Et tout est brut de décoffrage, on a les opinions les plus sincères et les plus inavouables. C'est cependant très intéressant à suivre, les échanges entre eux... Dans la deuxième partie, on bascule dans la peur, comment réagit dans ces cas ? C'est presqu'un peu dommage qu'on reste dans l'inconnu à la fin de ce roman post-apocalyptique, on a envie de savoir ce qui arrive à ce petit groupe de personnes, forcées de se trouver ensemble pendant ces quelques jours. On lirait bien une suite pour savoir ce que devient le monde après eux.
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Le monde après nous

🌳🏡👪 «Le monde après nous», Rumaan Alam

💥💥💥💥 4,5/5



Amanda et Clay, deux quadragénaires new-yorkais de la classe moyenne, s'offrent des vacances avec leurs deux enfants, dans une maison isolée de Long Island.



Quand ils arrivent, tout est parfait ! La piscine, le jacuzzi, la maison cosy... Après quelques courses, ils sont prêts à passer un bon moment de détente en famille.



Sauf que très vite, la télé et les téléphones ne captent plus. Zéro réseau et des notifications d'urgence qui défilent. Étrange !



Le lendemain, ils ont confirmation qu'un blackout a eu lieu à New York par les propriétaires de la maison, un couple d'Afro-Américains senior, qui demandent à Clay et Amanda s'ils peuvent rester avec eux, le temps que la situation ne s'éclaircisse.



Les voici dans une cohabitation forcée mais courtoise entre ces gens bien différents. On rentre dans les têtes, on décrypte les psychés de chacun avec minutie à travers des dialogues et des non-dits hypocrites, à l'humour grinçant.



Face à l'inconnu et à la peur, leur lâcheté, leur mesquinerie et leur animalité se révèlent. Ils sont incapables de vivre sans leur smartphone et dépendants à Internet.



La tension est forte, le danger est palpable. Que se passe-t-il ? Une attaque terroriste ? Une catastrophe nucléaire ? le lecteur en sait un peu plus que les personnages, à l'aide d'indices distillés au fil des pages.



J'ai beaucoup aimé ce roman, parfaite critique de l'homme occidental moderne et citadin, un peu bobo, légèrement raciste, matérialiste et plutôt lâche.



C'est un roman qui prend son temps, il ne se passe pas grand chose et la fin arrive très vite, sans trancher, ce qui peut désarçonner. Mais l'essentiel du livre n'est pas là. Pour moi, c'est l'aspect psychologique qui domine et l'installation de cette ambiance si particulière de fin du monde, loin de l'imagerie spectaculaire post-apocalyptique.



Un texte pertinent et intelligent, d'une grande élégance. Certaines scènes très visuelles impliquant des animaux me resteront en mémoire pour leur beauté.



Une très belle découverte !
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Le monde après nous

Oh la méga daube, une vraie p****n de daube comme je n'en avais pas lue depuis longtemps.



Tout d'abord, c'est en parcourant les rubriques de Babelio que je suis tombé sur les conseils d'un libraire, dont je fréquente régulièrement la librairie, et que j'ai succombé à la tentation étant passionné par le sujet.



Le livre démarre plutôt bien mais j'ai rapidement été consterné par l'écriture que je trouve proche du néant. Le problème, c'est que l'auteur abuse de lieux communs, de clichés et de phrases indigentes. Un bel exemple, au tout début, est cette liste de courses interminable étalée sur 2 pages jusqu'à nommer les marques des produits.



Autre problème, l'auteur va trop dans le détail, décrit absolument tout, ce qui ne laisse aucune place à l'imagination au lecteur. Le comble pour de la fiction. Il tente ci et là à nous faire réfléchir sur notre mode de vie mais c'est tellement cliché que la sauce n'a pas pris chez moi.



Tout ce superflu n'apporte rien au texte et ne fait que rallonger inutilement le roman comme s'il fallait rédiger un minimum de pages pour son éditeur. Franchement, si on enlève toutes ces futilités, le texte aurait tenu sur une cinquantaine de page.



Aussi, ne cherchez pas de fin car il n'y en a pas. Pas un problème si on laisse la fin ouverte avec plein d'options possibles mais dans le cas présent, comme tout est déjà suggéré, ça pose un problème comme si l'écrivain était dans une impasse, n'arrivait plus à développer l'histoire et aurait pris l'option du bâclage pour en finir.

Essayez la lecture en diagonale et attardez vous uniquement sur les dialogues, on comprend tout, si si!



J'ai en tête "Après le monde" d'Antoinette Rychner dont je n'avais pas beaucoup apprécié le côté écolo militant mais qui avait quand même le mérite d'être construit de façon originale et servi par une vraie écriture.



Bon voilà vous l'aurez compris, pas grand chose à sauver pour moi. Un livre inutile, un gâchis de papier.

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Le monde après nous

Le monde après nous ou le roman qui fait flop.



Premier roman de la rentrée littéraire que j'ai lu. Et je peux dire que s'il y avait un roman que j'attendais, c'était bien celui-ci. Je l'ai donc acheté le jour de sa parution et l'ai entamé aussitôt après avoir terminé mon livre en cours.

Et quelle déception au final.



Le résumé me promettait du rêve, en tout cas du rêve pour moi: une famille de la classe moyenne supérieure américaine, des New Yorkais un peu bobos sur les bords, vivant à Brooklyn, qui décident de louer une superbe baraque au nord de l'Etat pour y passer une semaine de vacances avec leurs deux enfants.

Tout se passe bien sauf que le deuxième soir les propriétaires de la maison (dont c'est la résidence secondaire) sonnent à la porte, demandant s'ils peuvent rester, contre dédommagement, car il y a un énorme black-out à New York.

Le problème? le couple en vacances est blanc, les propriétaires sont noirs. Une inversion des rôles? De la suspicion? Nous voilà embarqués dans un huis clos bien glauque.

Voilà ce que j'imaginais.



Et au risque de trop en dire (mais je vais tâcher de faire attention), et bien ce n'est finalement pas les propos du roman. Et c'est bien dommage car il y avait matière à en faire quelque chose de formidable avec cette idée de départ.



Alors oui, j'ai compris où l'auteur voulait en venir, j'ai compris sur quoi il souhaitait nous avertir (en nous divertissant) et en ces temps incertains sur pas mal de choses, ce roman ne peut que nous faire écho. Que deviendrions-nous si l'électricité venait à manquer? Nous ne sommes pas loin de bientôt en faire l'expérience. Que sommes-nous privés de nos technologies et de nos appareils? Mais, j'insiste, ce n'est pas ce que je m'attendais à lire, ni ce que je voulais lire en ouvrant ce roman.



L'écriture est belle, les métaphores bien choisies, le début m'a beaucoup plu, mais très rapidement je me suis ennuyée. Et j'en suis la première déçue. D'un roman dans l'air du temps, ancré dans le réel et le quotidien, on passe à une histoire proche de l'apocalypse, avec des moments où je me demandais vraiment ce que j'étais en train de lire, des passages totalement insensés. Je me doute bien que c'était totalement volontaire de la part de l'auteur mais moi, il m'a perdue.



En bref, le point de départ n'est finalement qu'un prétexte, je ne sais au finalement pas à quoi il a véritablement servi. Je suis donc déçue et aussi un peu colère contre l'auteur (ou la maison d'édition) qui me vendai/ent tout autre chose selon moi. Ou alors c'est que je n'ai rien compris.



Lu en août 2022
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Le monde après nous

Amanda et Clay, des new-yorkais blancs classe moyenne, passe une semaine de vacances avec leurs deux ados à Long Island dans une belle villa louée sur Airbnb. Les deux premiers jours se passent bien, ils s'extraient de leur quotidien. Le deuxième soir, l'inquiétude monte quand des coups sont frappés à la porte de la maison isolée...Les propriétaires de la maison, un couple riche, noir, a été pris de panique quand un black-out est apparu à New-York. Ils veulent trouver refuge dans leur maison....Amanda et Caly commencent par se méfier des deux personnages, peu ravis de cette intrusion dans leur villa de vacances, puis la tension monte autour de ce black-out, jusqu'à ce qu'un énorme bruit glace le sang de tout le monde....

Ce livre est un véritable page turner. Il est plaisant au départ de ce suivre ce couple, facile de se projeter dans leur état d'esprit, le charme de la maison, l'ambiance vacances....Puis le suspense commence avec l'arrivée des propriétaires....L'attentionse porte vers l'intrusion quand l'auteur arrive à mener ensuite le lecteur dans une autre direction en source d'inquiétude...Les réactions des personnages sont très intéressantes, très réaliste, il n'y pas de sauveur, juste des personnages effrayés...

Merci à Netgalley et aux éditions Seuil pour cette lecture.
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Le monde après nous

J’ai été happée par cette couverture énigmatique et le synopsis. Une famille new-yorkaise loue une belle maison isolée pour les vacances lorsqu’un couple vient frapper à leur porte…



Au commencement, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le récit. L’écriture est répétitive et le rythme lent. J’ai hésité à poser le livre pour entamer un autre roman.

Heureusement à partir du chapitre 7 (7/40) « les intrus » apparaissent et l’intrigue s’installe. Le rythme lent prend alors toute sa dimension. Associé aux répétitions, il nourrit le suspense et le désir d’avancer dans la lecture.

Les défauts d’écriture deviennent des atouts. Peur de l’autre, limites personnelles, comment réagir face à l’inconnu ? Mais ce sursis ne dure qu’un temps et l’ennui prévaut à nouveau sur le récit. La fin décevante ne permet pas de changer mon sentiment mitigé sur cette lecture, pourtant plébiscitée aux USA.
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Le monde après nous

Le piège : un avis internet très positif sur ce livre, un bandeau « le film événement sur Netflix », Julia Roberts… Et je suis tombé dans le panneau…



L'essentiel : ce que nous apprend ce livre, c'est que la vie est courte. On peut mourir de mille et une façon, alors gagnez du temps en vous épargnant la lecture de cet ouvrage !!



Les 40 page s d'introduction sont interminables et ennuyeuses - la famille dans la voiture - la famille dan la maison - la famille à la plage - la famille mange - la famille se lave…



Dans ces mêmes pages, le côté sexué ou vulgaire est un peu gratuit - « les couilles tapissées de coquillage » - «  des mamelons de la taille d'une pièce de monnaie » - « sa gorge était un passage », un vide à combler »… (et on aura pire ensuite…).



Le style d'écriture, avec parfois des phrases alambiquées, lourdes.. - « Amanda commanda des cafés noirs, malgré l'heure, quinze heures passées, cela l'empêcherait de dormir, mais pas forcément car la proximité de l'océan la fatiguait. »

Il est vrai que je viens de finir @la leçon du mal. Et c'est peut être cela qui me fait ressentir une différence de style, de niveau d'écriture important avec un auteur exceptionnel, Yûsuke Kishi, qui m'a fait flippé !



A la page 45 sur 290, il se passe enfin quelque chose… on frappe à la porte et on rentre enfin dans l'histoire !

Un espoir !! … vite douché !!! On est dans le pire, dans l'absurde par moment, dans l'inexpliqué tout le temps…



Qui part tout seul en voiture et se perd alors qu'il se passe des choses bizarres ?

Qui se prend une cuite au rosé alors qu'elle est avec 2 inconnus dans une situation étrange et qu'elle est seule avec ses 2 enfants ?

Qui se balade nus dans une maison où il y a des gens qu'ils ne connaissent que depuis 24h ?



Le chapitre des enfants dans les bois m'a un peu perdu.

De plus, dans ce passage, comme dans d'autres, c'est le point de vue de qui ? Pas de rose ou d Archie vu qu'ils ne sont pas sensé savoir autant de choses? Quelle réalité de ce qui nous est décrit? Réalité, fiction, projection ? C'est surement voulu pour faire monter l'angoisse… raté…



Page 160. Un bruit. Enfin il se passe quelque chose !!

(Autre que les recettes de cuisine hautement improbable… Il vaut peut être mieux que cette famille meurt dans un holocauste apocalyptique, plutôt que de ce qu'ils ingèrent à longueur de journée… )



Plusieurs passages évoquent la fin de notre monde avec de longues énumérations liées à l'écologie, à l'avenir de notre planète, au mal qu'on fait aux espèces ou à la nature : réchauffement climatique. Disparition d'espèces. Empoisonnement de la chaine alimentaire et de l'eau. Arbres en souffrance. Montée des eaux… tout y passe… gratuitement. Savoureusement inutile…



Au delà de l'écriture que je ne trouve pas fluide, voire chaotique ou alambiquée par moment, il y a un problème de point de vue dans ce livre. Quelque chose m'a perdu dans ce livre.

La peur n'était pas au rendez-vous, le suspens non plus ; aucun intérêt à cette lecture.



Et bien sûr, il n'y a pas de fin… l'auteur semble s'être lui même perdu dans son histoire et n'a pas réussi à trouver une sortie de meilleure qualité !



(et je ne détaillerai pas ici les flamands bleus, les cerfs blancs, les dents qui tombent… Déjà perdu trop de temps avec ce livre… )
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Le monde après nous

Une famille de Brooklyn, Amanda, Clay, et leurs enfants adolescents, se réjouit de passer une semaine dans une belle maison de Long Island, un peu isolée et assez luxueuse, un plaisir qu’ils n’ont pas l’habitude de s’offrir. L’arrivée et l’installation se passent bien, mais le deuxième soir, un couple de noirs d’une soixantaine d’années frappe à la porte, et se présente comme étant les propriétaires des lieux. Surpris par une panne générale d’électricité et de réseau à New York, ils demandent à pouvoir passer la nuit dans leur maison, en attendant de voir ce qui se passe. Les premiers contacts sont tendus entre les Afro-Américains aisés et les Blancs plus jeunes et plus modestes, pleins de suspicion, mais les locataires acceptent à contrecoeur la présence des propriétaires. Le lendemain, d’autres événements perturbants se produisent, un Bruit énorme et effrayant, des animaux qui semblent égarés, mais aucune information n’est disponible sur ce qui se passe.



A mon avis, ce roman est plutôt une réussite, à laquelle je ne m’attendais pas trop au vu du début du roman, abondant en détails rajoutés pour créer l’ambiance, (mouchoirs sales et autres détails peu appétissants, ou listes d’achats détaillées) inutiles à mon avis. L’auteur ne les abandonne pas par la suite, mais, plus rares, ils finissent par ne plus irriter et n’entravent pas la lecture.

Finalement ce n’est pas tant du monde d’après qu’il est question, mais plutôt de la manière dont ça se passe au moment même où les choses commencent à se déliter, et où la peur gagne les personnages, chacun réagissant à sa manière. Le choix des personnages, bien trouvés, et bien décrits, est pour beaucoup dans la réussite du roman. Il est très intéressant de voir, je ne vais pas divulgâcher, laquelle de ces six personnes aura la réaction la plus efficace, à la toute fin du roman.

Par contre, il ne faut pas s’attendre à des explications sur le type d’événement qui se produit, que ce soit localisé à New York ou plus général… comme toute la narration est du point de vue des deux familles repliées dans la maison, s’ils n’ont pas de réponses à leurs questions, le lecteur n’en a pas non plus : c’est encore plus angoissant !

Ce n’est pas le livre de l’année, ni le meilleur dans le genre, mais il apporte un éclairage intéressant et très américain, sans oublier d’être particulièrement réaliste, sur le thème d’un déclin précipité de civilisation, et celui de la peur. L’auteur analyse les rapports familiaux, et les relations entre personnes de milieux et d’origines différentes, de manière très subtile.
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Le monde après nous





Ce roman émerge avec quelques autres de la morne plaine des petits romans nombrilistes de la rentrée dont la quatrième de couverture suffit en général pour se faire une idée de leur intérêt.

Ce n'est pas que le sujet de « Le monde après nous » soit d'une originalité bouleversante.

Encore une apocalypse, me direz-vous.

Oui, mais le traitement littéraire en est particulièrement habile. C'est en effet une apocalypse minimaliste.

Au début tout est normal. On pourrait croire à un roman classique sur la middle class américaine, comme nous en voyons tant ; un bon roman d'ailleurs. La petite famille et ses travers sont décrits avec une aimable férocité, les personnages ne sont pas des héros,mais on s'y attache, l'american way of life est égratigné comme il convient. Et on attend la crise familiale, climax convenu de ce genre de livre.

Et de fait la crise va survenir, mais pas celle-là.

Tout commence par une coupure d'Internet de , qui se prolonge. Rien de grave. Rien de grave ? Il s'agit de gens comme vous, auxquels vous pouvez vous identifier, dont deux adolescents, Si vous vous trouviez soudain privés d'Internet, cela serait-il si insignifiant ? Ne trichez pas.

Mais quand même c'est vrai que ce n'est pas bien grave. Aprés tout, la vie peut continuer. On a toujours de l'électricité pour le moment. Malheureusement il n'y a plus non plus d'émissions hertziennes, C'est peut-être plus grave. Il faut bien s'occuper ; il y a toujours la lecture...ah, personne n'a emporté de livres ? Dommage.

Bien , enfin, comme je l'ai dit, nous avons toujours l'électricité. Mais peut-être pas pour longtemps. En effet à l'arrivée du couple plus âgé, G. H.et Ruth, les propriétaires de la maison, on apprend qu’à New York, l'électricité il n'y en a plus. C'est le black out, et les choses commencent à se gâter sérieusement. On peut tout au moins l'imaginer, et le narrateur omniscient, qui intervient de temps en temps, nous le confirme. A chaque fois, il nous donne quelques informations, mais toujours fragmentaires.

Que s'est-il réellement passé ?

On ne le saura pas,

G H., augure moderne (il est analyste et conseil financier) a déchiffré les jours précédents dans l'actualité quelques un des Signes et des Prodiges annonciateurs de la Fin ; mais sans en tirer vraiment de conclusions.

D'ailleurs, des conclusions, personne parmi les personnages de notre petit huis clos ne veut vraiment en tirer. Pourtant les signes s'accumulent ; la plupart des voisins ont fui. Les animaux se préparent à émigrer en masse. D'étranges avions volant vers l'est survolent la maison. L'un des personnages tombe malade, très malade ; nous comprenons tout de suite qu'il est victime de retombées atomiques. Mais personne ne s'en rend compte- ou ne veut s'en rendre compte.

Et ils attendent. Mais il y a Rose, Rose une pré-adolescente banale, veut vivre, et décide d''agir. Alors elle part en expédition jusqu'à la maison voisine (quand même à quelques kilomètres) qu'elle trouvé désertée. Elle y récupère quelques produits intéressants et rentre retrouver les autres.

Et puis ?

Et puis la fin est ouverte. Que vont-ils devenir quand les choses s'aggraveront vraiment – parce que, nous le savons, elles vont vraiment s'aggraver ? Rose va-t-elle les sauver ? Elle est bien petite et les périls bien grands.
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Le monde après nous

Le Monde Après Nous vous dit sans doute quelque chose. Car c’est le film phénomène de ce début de mois de décembre, un peu barré et complètement anxiogène, signé @netflixfr, avec un casting de folie et le retour décapant de Julia Roberts. Un thriller apocalyptique qui a beaucoup fait parler de lui, publiquement détesté ou au contraire significativement adoré. Quoi qu’il en soit, ce film produit par Obama ne laissera personne indifférent, car impossible de ne pas être soufflé par la photographie et cette facilité déconcertante avec laquelle le réalisateur parvient à faire monter la tension en chacun de nous.



Et une fois n’est pas coutume, j’ai largement préféré l’adaptation filmique. Qui a tout misé sur la technique et des scènes catastrophes éblouissantes, par ailleurs inexistantes dans le livre.



Tout l’intérêt du bouquin ne réside donc pas dans des scènes d’action époustouflantes mais bien dans l’écriture, l’ambiance, les personnages. Une écriture soignée, propre, professionnelle. Une ambiance oppressante qui monte en puissance. Et des personnages aux profils psychologiques saisissants.



L’auteur semble avoir pris un malin plaisir à enfermer ses personnages dans une maison à la suite d’un « blackout » inexpliqué, inexplicable. Les perso, tout comme nous, ignorent ce qu’il se passe à l’extérieur, tout n’est que doutes et hypothèses. Le climat devient pesant dans ce pseudo huis clos sans pour autant qu’il n’atteigne jamais le niveau du film (qui m’a littéralement scotchée de peur à mon canapé). Pour autant, des phénomènes étranges et répétés génèrent de la méfiance, de la paranoïa... Et en off l'auteur nous donne des indices généreux tandis qu'il délaisse complètement ses personnages.



Et nous, que ferions-nous en situation de crise ?



Car au-delà de cette superbe double page de courses alimentaires (mais sérieux quel kiff ! #survivalisme), les descriptions, poussées, forcent le/la lecteurice à s’interroger sur les relations humaines, en général, mais aussi et surtout dans un contexte d’isolement et de fin du monde… Les normes, les conventions sociales, la morale sont bousculées, piétinées, déstructurées et ces deux familles américaines, que tout oppose mais dans le même bateau, nous le démontrent brillamment.



« L’absence de réseau cellulaire était une offense. L’absence de télé une tactique. »



L’auteur dénonce les dérives d’un système capitaliste et notre accoutumance voire dépendance à la technologie. Ce monde hyper connecté où quiconque ne peut vivre sans smartphone ni GPS, se retrouve perdu sans internet et la télévision et où l’effondrement technologique, industriel, la collapsologie, pourrait mettre en péril toute la civilisation humaine en détruisant nos sociétés modernes.



« La responsabilité masculine, comprit Clay, était une totale fumisterie. Quelle prétention de vouloir les sauver ! »



Et puisque l’on parle société, l’auteur « s’amuse » aussi du patriarcat et du rôle attribué à chacun, celui acquis en fonction de tout un tas de critères (stupides) relatifs à son genre, son ethnie, sa catégorie socio-professionnelle, son âge, ses ressources financières… il pointe délicatement les comportements « déviants », égoïstes ou abjects, les vices de nos protagonistes. Ça balance grave mais au final ça dit surtout le désarroi et la lâcheté de l’humain face à l’inconnu. La peur.



Le bouquin pourrait très certainement être l’objet d’une étude psychanalytique (hello Narcisse) et même si je ne l’ai pas « adoré » je le relirai pour ça et pour cette ambiance et cette analyse fine de la condition humaine et de la société et enfin pour cette écriture exemplaire.



Et pour toutes celles et ceux qui doutent encore mais qui voudraient tenter, sachez tout de même une chose. N’attendez pas d’explications ici. Vous n’aurez que des suppositions. Des investigations sans but. Un engrenage sans fin. Des questions. Mais pas de franches réponses, enfin… pas tout à fait.



* et je n’ai pas parlé du : un peu trop scandaleusement sexuel et descriptif pour moi car je n’ai pas compris l’intérêt; que l’auteur me dise ?

** et qu’est-ce qu’ils boivent les perso, heureusement qu’ils ont fait les courses avant !
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