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Citations de Savinien de Cyrano de Bergerac (92)


Savinien de Cyrano de Bergerac
À révéler mon nom, mon nom relèvera.
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Les Etats et Empires du Soleil (au Royaume des Amoureux) :
"qui ne craint pas de perdre la vie est capable de l'ôter à tout le monde"
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Les Etats et Empires du Soleil :
"il m'engouffra dans cette fosse dont je n'eus pas le temps de remarquer toute l'horreur"
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Cela donc supposé, je vis que la Terre ayant besoin de la lumière, de la chaleur, et de l’influence de ce grand feu, elle se tourne autour de lui pour recevoir également en toutes ses parties cette vertu qui la conserve. Car il serait aussi ridicule de croire que ce grand corps lumineux tournât autour d’un point dont il n’a que faire, que de s’imaginer quand nous voyons une alouette rôtie, qu’on a, pour la cuire, tourné la cheminée à l’entour.
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Car, dites-moi, je vous prie, est-il malaisé à croire qu’un pou prenne votre corps pour un Monde, et que, quand quelqu’un d’eux voyage depuis l’une de vos oreilles jusqu’à l’autre, ses compagnons disent qu’il a voyagé aux deux bouts de la Terre ou qu’il a couru de l’un à l’autre Pôle ? Oui, sans doute, ce petit peuple prend votre Poil pour les forêts de son pays, les pores pleins de pituite pour des fontaines, les bubes pour des lacs et des étangs, les apostumes pour des mers, les défluxions pour des déluges; et, quand vous vous peignez en devant et en arrière, ils prennent cette agitation pour le flux et le reflux de l’Océan.
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Ils conclurent tous d’une commune voix, que je n’étois pas un homme, mais possible quelque espèce d’autruche, vu que je portois comme elle la tête droite, que je marchois sur deux pieds, et qu’enfin, hormis un peu de duvet, je lui étois tout semblable ; si bien qu’on ordonna à l’Oiseleur de me reporter en cage. J’y passois mon temps avec assez de plaisir, car, à cause de leur langue que je possédois correctetement, toute la Cour se divertissoit à me faire jaser.
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On nous servoit tous les jours à manger à nos heures, et le Roi et la Reine prenoient eux-mêmes assez souvent la peine de me tâter le ventre, pour connoître si je n’emplissois point, car ils brûloient d’une envie extraordinaire d’avoir de la race de ces petits animaux.
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Il sourit de cette raillerie, et, environ un quart d’heure après, le Roi commanda aux gardeurs de singes de nous ramener, avec ordre exprès de nous faire coucher ensemble, l’Espagnol et moi, pour faire en son Royaume multiplier notre espèce.
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« Et moi, leur dis-je, qui souhaite mêler mes enthousiasmes aux vôtres, je crois, sans m’amuser aux imaginations pointues dont vous chatouillez le Temps pour le faire marcher plus vite, que la Lune est un monde comme celui-ci ; à qui le nôtre sert de Lune. » Quelques-uns de la compagnie me régalèrent d’un grand éclat de rire.
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« Voyez-vous, dit-il, notre parent, nous connaissons où vous tient l'enclouure. Le magicien est une personne que vous aimez. Mais n'appréhendez rien ; à votre considération, les choses iront avec douceur : vous n'avez seulement qu'à nous le mettre entre les mains ; et, pour l'amour de vous, nous engageons notre honneur de le faire brûler sans scandale. »
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« Apprenez-moi ce que veut dire ce bronze figuré en parties honteuses qui pendent à la ceinture de cet homme ».
J’en avais bien vu quantité à la cour du temps que je vivais en cage, mais parce que j’étais quasi toujours environné des filles de la Reine, j’appréhendais de violer le respect qui se doit à leur sexe et à leur condition, si j’eusse en leur présence attiré l’entretien d’une matière si grasse.
« Les femelles ici, non plus que les mâles, ne sont pas assez ingrates pour rougir à la vue de celui qui les a forgés ; et les vierges n’ont pas honte d’aimer sur nous, en mémoire de leur mère nature, la seule chose qui porte son nom. Sachez donc que l’écharpe dont cet homme est honoré, où pend pour médaille la figure d’un membre viril, est le symbole du gentilhomme et la marque qui distingue le noble d’avec le roturier. »
J’avoue que ce paradoxe me sembla si extravagant que je ne puis m’empêcher d’en rire.
« Cette coutume me semble bien extraordinaire, dis-je à mon hôte, car en notre monde la marque de la noblesse est de porter l’épée ».
Mais lui sans s’émouvoir :
« Ô mon petit homme ! s’écria-t-il, que les grands de votre monde sont enragés de faire parade d’un instrument qui désigne un bourreau, qui n’est forgé que pour nous détruire, enfin l’ennemi juré de tout ce qui vit ; et de cacher, au contraire, un membre sans qui nous serions au rang de ce qui n’est pas, le Prométhée de chaque animal, et le réparateur infatigable des faiblesses de la nature ! malheureuse contrée, où les marques de génération sont ignominieuses, et où celles d’anéantissement sont honorables. Cependant, vous appelez ce membre-là les parties honteuses, comme s’il y avait quelque chose de plus glorieux que de donner la vie, et rien de plus infâme que de l’ôter ! »
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Hormis les criminels, tout le monde est brûlé : aussi est-ce une coutume très décente et très raisonnable, car nous croyons que le feu, ayant séparé le pur de l'impur, et de sa chaleur rassemblé par sympathie cette chaleur naturelle qui faisait l'âme, il lui donne la force de s'élever toujours, en montant jusques à quelque astre, la terre de certains peuples plus immatériels que nous, plus intellectuels, parce que leur tempérament doit correspondre et participer à la pureté du globe qu'ils habitent (...).
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Ethnocentrisme, p. 240 :
C’est une imagination de vous autres hommes qui, à cause que vous laissez commander aux plus grands, aux plus forts et aux plus cruels de vos compagnons, avez sottement cru, jugeant de toutes choses par vous, que l’aigle nous devait commander. Mais notre politique est bien autre ; car nous ne choisissons pour nos rois que les plus faibles, les plus doux, et les plus pacifiques ; encore les changeons-nous tous les six mois, et nous les prenons faibles, afin que le moindre à qui ils auraient fait quelque tort, se pût venger de lui.
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Si vous me donnez, lui dis-je, ce vêtement de pierre pour un habit, il est trop large ; mais si c’est un tombeau, il est trop étroit. On ne peut ici compter les jours que par nuits ; des cinq sens il ne me reste l’usage que de deux, l’odorat et le toucher : l’un pour me faire sentir les puanteurs de ma prison ; l’autre, pour me la rendre palpable. (177)
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Que les grands de votre monde sont enragés de faire parade d’un instrument qui désigne un bourreau, qui n’est forgé que pour nous détruire, enfin l’ennemi juré de tout ce qui vit ; et de cacher, au contraire, un membre sans qui nous serions au rang de ce qui n’est pas, le Prométhée de chaque animal, et le réparateur infatigable des faiblesses de la nature ! Malheureuse contrée, où les marques de génération sont ignominieuses, et où celles d’anéantissement sont honorables. Cependant vous appelez ce membre-là les parties honteuses, comme s’il y avait quelque chose de plus glorieux que de donner la vie, et rien de plus infâme que de l’ôter ! (148)
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Comment ! parce que votre père fut si paillard qu’il ne put résister aux beaux yeux de je ne sais quelle créature, qu’il en fit le marché pour assouvir sa passion et que de leur patrouillis vous fûtes le maçonnage, vous révérez ce voluptueux comme un des sept sages de Grèce !
[...]
Votre père consulta-t-il votre volonté lorsqu’il embrassa votre mère ? vous demanda-t-il si vous trouveriez bon de voir ce siècle-là, ou d’en attendre un autre ? si vous vous contenteriez d’être le fils d’un sot, ou si vous auriez l’ambition de sortir d’un brave homme ? Hélas ! vous que l’affaire concernait tout seul, vous étiez le seul dont on ne prenait point l’avis !
[...]
Je sais bien que j’ai penché du côté des enfants plus que la justice ne demande, et que j’ai parlé en leur faveur un peu contre ma conscience ; mais, voulant corriger cet insolent orgueil dont les pères bravent la faiblesse de leurs petits, j’ai été obligé de faire comme ceux qui veulent redresser un arbre tortu, ils le retortuent de l’autre côté, afin qu’il revienne également droit entre les deux contorsions.
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Souvenez-vous donc, ô de tous les animaux le plus superbe ! qu'encore qu'un chou que vous coupez ne dise mot, il n'en pense pas moins.
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Mais, environ ce temps-là, comme déjà la douleur d'une amère tristesse commençait à me serrer le cœur, et désordonner ce juste accord qui fait la vie, j'entendis une voix laquelle m'avertissait de saisir la perche qu'on me présentait.
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Une belle découverte. Je n'attendais rien de cette lecture dont je ne connaissais aucun élément. C'est donc avec plaisir que j'ai découvert ce qui semble être un des premiers ouvrages de sciences fictions. Il y a effectivement certaines longueurs sur les considérations scientifiques, philosophiques ou morales, le renversement des perspectives est néanmoins jouissif pour une oeuvre du 17ème siècle. Personnellement, j'y ai trouvé du Swift, du Voltaire ou du Cervantès. Pour le coup, on a vraiment marché sur la lune ou bien on y marche déjà.
C'est une pique, une claque que dis-je une oeuvre majuscule (j'exagère un peu mais ça va bien avec la référence à la pièce de théâtre)
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Là de tous côtés les fleurs sans avoir eu d’autre Jardinier que la Nature respirent une haleine si douce, quoique sauvage, qu’elle réveille et satisfait l’odorat ; là l’incarnat d’une rose sur l’églantier, et l’azur éclatant d’une violette sous des ronces, ne laissant point de liberté pour le choix, font juger qu’elles sont toutes deux plus belles l’une que l’autre ; là le Printemps compose toutes les Saisons ; là ne germe point de plante vénéneuse que sa naissance ne trahisse sa conservation, là les ruisseaux par un agréable murmure racontent leurs voyages aux cailloux ; là mille petits gosiers emplumés font retentir la forêt au bruit de leurs mélodieuses chansons ; et la trémoussante assemblée de ces divins musiciens est si générale, qu’il semble que chaque feuille dans le bois ait pris la langue et la figure d’un rossignol ; et même l’Écho prend tant de plaisir à leurs airs, qu’on diroit à les lui entendre répéter, qu’elle ait envie de les apprendre. A côté de ce bois se voient deux prairies, dont le vert-gai continu fait une émeraude à perte de vue. Le mélange confus des peintures que le Printemps attache à cent petites fleurs en égare les nuances l’une dans l’autre avec une si agréable confusion, qu’on ne sait si ces fleurs agitées par un doux, zéphyr courent plutôt après elles-mêmes, qu’elles ne fuient pour échapper aux caresses de ce vent folâtre. On prendroit même cette prairie pour un Océan, à cause qu’elle est comme une mer qui n’offre point de rivage, en sorte que mon œil épouvanté d’avoir couru si loin sans découvrir le bord y envoyait vitement ma pensée ; et ma pensée doutant que ce fût l’extrémité du monde, se vouloit persuader que des lieux si charmans avoient peut-être forcé le Ciel de se joindre à la Terre. Au milieu d’un tapis si vaste et si plaisant, court à bouillons d’argent une fontaine rustique qui couronne ses bords d’un gazon émaillé de bassinets (40), de violettes, et de cent autres petites fleurs, qui semblent se presser à qui s’y mirera la première : elle est encore au berceau, car elle ne vient que de naître, et sa face jeune et polie ne montre pas seulement une ride. Les grands cercles qu’elle promène en revenant mille fois sur soi-même, montrent que c’est bien à regret qu’elle sort de son pays natal ; et comme si elle eût été honteuse de se voir caressée auprès de sa mère, elle repoussa en murmurant ma main qui la vouloit toucher. Les animaux qui s’y venoient désaltérer, plus raisonnables que ceux de notre monde, témoignoient être surpris de voir qu’il faisoit grand jour vers l’horizon, pendant qu’ils regardoient le Soleil aux Antipodes, et n’osoient se pencher sur le bord, de crainte qu’ils avoient de tomber au Firmament[8].
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