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Critiques de Serge Bouchard (70)
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De remarquables oubliés, tome 1 : Elles ont f..

Ce sont là des incursions dans l'histoire de l'Amérique et dans celles de femmes qui l'ont construite, qui l'ont arpentée, qui l'ont sillonnée en abattant des préjugés, en faisant avancer qui la science, qui la connaissance de la terre qui nous porte, qui la place des femmes dans une société qui évolue. Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque ont adapté le matériel utilisé pour la merveilleuse série radiophonique De remarquables oubliés pour en faire un ouvrage sur papier, le texte est ainsi adapté pour ce support. Cela fait en sorte que, malheureusement, on n’entend pas toujours à la lecture la voix envoûtante de Bouchard qui, à l'écoute, nous enveloppait dans ses stupéfiants contes de la réalité américaine. Mais la matière est là et, parfois, cela résonne autant et on est alors emporté dans cette Amérique faite de voyages métissés, de luttes contre les éléments et de victoires oubliées.



Aborder Elles ont fait l'Amérique, c'est se payer une aventure intime dans la mémoire enfouie de terres et de peuples d'Amérique.


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C'était au temps des mammouths laineux

Ce recueil de courts essais est très éclectique, s'attachant à la mort, au temps qui passe, à la sagesse des arbres, à l'occultation des Amérindiens. Bouchard est un sage à la plume poétique et profonde. Anthropologue de formation il a développé une connaissance et un amour quasi inconditionnel des autochtones et du pays. Sa vision très particulière du monde se dévoile peu à peu au fil de ces textes qui dénotent une réflexion profonde sur différents sujets. Son texte « La mort est un chat » relatant les dix années de lutte contre le cancer de sa première femme est sans aucun doute l'écrit qui m'a le plus touché du livre et de tout ce que j'ai pu lire à ce sujet. Sa connexion à la nature transparaît et l'inspire également tout au long des ses écrits. En épilogue il rend un hommage senti à Bernard Arcand , ami et collègue avec qui il a longtemps collaboré. Bref j'ai découvert ici un auteur inspirant, un philosophe moderne sans prétention qui en prime, possède une plume remarquable.
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Récits de Mathieu Mestokosho, chasseur innu

Serge Bouchard était un anthropologue, essayiste et animateur de radio québécois. Il a écrit des essais, des manuels et il est à l'origine de nombreuses études sur les peuples autochtones, vu qu'il est un grand spécialiste du sujet. (Il est décédé en 2021.)

Pour rappel, "l'anthropologie est la seule science sociale qui impose aux chercheurs de s'immerger de façon prolongée dans les modes de vie et de pensée d'une autre société que la leur et dont ils n'avaient jamais eu l'expérience dans leur existence."

Le livre "Mathieu Mestokosho, chasseur innu" nous relate la vie de ce chasseur nomade. L'auteur nous raconte que sa première rencontre avec Mathieu se fit dans les années 1970, il est jeune reporter à l'époque et c'est son premier grand reportage. C'était un monde inconnu pour lui et il décida d'en apprendre plus sur cet homme. Il voulait le rencontrer pour enregistrer sa voix et recueillir sa parole vive, car " il connaissait le monde ancien des chasseurs-cueilleurs ainsi que la modernité."

Nous allons donc découvrir sa vie grâce aux histoires successives qu'il va nous conter. Ses souvenirs sont précis avec de nombreux détails de lieu, de date, de personnes et de situations. On va donc découvrir ce peuple par le pays dans lequel ils vivent (le grand Nord canadien) , par leurs règles, leurs codes, leur société. Et surtout, j'ai découvert, que l'entraide et le partage était une valeur omniprésente dans leur communauté. Sans elle, cela peut les mener à la mort et surtout, il ne faut pas oublier que chacun peut avoir besoin de son voisin à un moment donné de sa vie.

Il nous partagera dans un premier temps ses souvenirs de jeunesse, puis nous aurons de nombreux passages sur la chasse aux caribous. Ils en sont dépendants pour pouvoir survivre. Et surtout qu'il est important de ne rien gaspiller.

J'ai eu l'impression qu'il y avait de nombreuses redites puisque sa vie tourne essentiellement autour de la chasse. Donc, au bout d'un moment, cela m'a un peu ennuyé. J'aurais aimé qu'il aborde un peu plus l'histoire de sa famille, mais le sujet est seulement survolé et c'est bien dommage. Qu'il aurait été intéressant d'en apprendre plus sur le travail des femmes et sur le rôle des enfants. Sur ses sentiments aussi par rapport au sien. Cela aurait enrichi ce récit. Par contre j'ai appris beaucoup sur leur technique de chasse et cela était fort intéressant.

Cet ouvrage m'a rendu curieuse et donné envie de découvrir d'autres peuples et cultures.

Je remercie Babelio pour cette découverte ainsi que les éditions Dépaysage qui sont spécialisées dans la publication d'ouvrage d'anthropologie.
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Un café avec Marie

Recueil de commentaires, remarques, réflexions tous écrits pour être lus à la radio, ce livre se lit à petite dose, un ou deux textes par jour. Excellent livre de chevet. Les textes ne font pas plus de deux ou trois pages et sont empreints de simplicité, de nostalgie, de gros bon sens , de ferveur, de leçons de vie pu de souvenir, souvent proche de la nature et de l'affection que portait l'auteur aux premières nations dont il était un fidèle ami et ardent défenseur.



Serge Bouchard dont nous pleurons la perte était un homme qu'on aimait suivre à la radio avec sa voix grave et chaude qu'on oubliera jamais. En lisant ses textes il me semble l'entendre avec sa façon si personnelle de livrer ses textes. Si on ne peut plus l'entendre on peut toujours le lire et continuer à l'apprécier.
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Un café avec Marie

Un témoignage touchant, des opinions que je partage et des messages que tout le monde devraient lire, qui méritent d'être transmis. J'ai découvert un auteur merveilleux qui pourrait être mon mentor dans la vie (sans parler des lieux évoqués qui me font rêver, Canada, Amérique)...

On ressort de cette lecture avec une grande tristesse et un sentiment d'inéluctabilité, mais c'est une véritable oeuvre, dont j'avais besoin cette année.

Merci pour cette lecture gratifiante, Monsieur Bouchard. Je regrette de vous avoir découvert un mois seulement avant votre disparition.
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Le peuple rieur

Au gré de ses 50 ans de contacts avec les Innus, d’abord comme jeune anthropologue, puis comme ami et sage parmi eux, Serge Bouchard raconte ce qui les rend si attachants, leurs luttes depuis les premiers contacts avec les Basques, puis avec Champlain qui les trahit, jusqu’aux tristes pensionnats religieux où il fallait tuer l’indien pour le civiliser. Malgré le tragique de ce «génocide culturel» tel que nommé par la juge Beverly MCLachlin, de la commission Vérité et Réconciliation, Serge Bouchard montre la vitalité et la force du rire de ce peuple dont les jeunes d’aujourd’hui font sa fierté et lui donne l’espoir d’enfin récupérer son droit de vivre selon son choix et la richesse de ses traditions ancestrales. Une leçon d’histoire et de vie.
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L'oeuvre du Grand Lièvre filou

L'anthropologue, commentateur de la société, chroniqueur du monde, instigateur de réflexions, conteur, chercheur de sens, inspirateur, observateur, guide dans les méandres de l'histoire de l'américanité et de la nordicité, Serge Bouchard, de sa plume aiguisée comme de sa singulière verve, a regroupé ici un ensemble de chroniques parues dans le magazine Québec Science. Voilà d'admirables commentaires qui constituent le résultat de cinquante années de voyages sur les chemins de terre comme ceux d'asphalte au travers l'étendue qui paraît sans limites du territoire créé par le Grand Lièvre filou. Architecture, développement de territoire, toponymie, histoire et géographie, critique, nature, cours d'eau et espace, Serge Bouchard s'intéresse à notre façon d'habiter le monde et met simplement de l'avant le respect et la mémoire qu'on doit à la nature et à l'environnement. Voilà un ensemble de textes qui suscite de façon remarquable la curiosité et la réflexion.
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Un café avec Marie

Chère lectrice, Cher lecteur,



Serge Bouchard était un être humain au coeur immense. En décédant, il a laissé un grand vide autour de lui. Que nous reste-t-il après son départ? Quelle voix devrions-nous désormais écouter à la radio? Il aura fallu sa mort pour que je le lise enfin. J’ai acheté quelques uns de ses livres et j’ai débuté ma découverte de ses écrits par le biais d’Un café avec Marie.



De quoi est-il question dans Un café avec Marie?



Dans ce livre, Serge Bouchard se raconte. Pour ce faire, il aborde, entre autres, ses rencontres, ses amours, sa vision de la vie, de la mort, du bonheur, de la liberté. Il traite de certains de ses voyages, de sa passion pour l’Histoire, de l’impact de la COVID-19 dans nos vies. C’est un recueil profond qui rassemble 70 textes du célèbre anthropologue québécois et chroniqueur à la radio. Dès le prologue, le lecteur prend conscience du lien particulier qui l’unissait à Marie, sa conjointe décédée d’un cancer du cerveau à l’âge de 62 ans et qui l’a accompagné pendant 23 ans après la mort de sa chère Ginette, sa première femme, décédée aussi à cause du cancer après une bataille de 10 ans.



«Plus rien n’existe que cet instant, que cette scène où nous discutons, Marie et moi, en buvant notre tasse de café. Mais le meilleur, c’est quand elle ne dit mot, quand je garde moi-même le silence, et que nous nous entendons penser, elle dans ma tête et moi dans la sienne.» (p. 10)



Et si le bonheur c’était ça? Boire un café en se disant que c’est peut-être le dernier? On ne sait jamais où se cache le terrible sniper comme le nomme Bouchard dans son dernier texte « Un sniper dans la nuit». L’épilogue s’avère très émouvant car c’est là qu’il raconte Marie, sa Marie. La fin est tragique, on le sait. Et il y a un questionnement….



«Se pourrait-il que nous ayons été trop loin dans l’amour, imprudent corps à corps, union fragile de deux âmes faites l’une pour l’autre, communion vulnérable de deux esprits délicats? (p. 256)»



Est-ce un recueil triste? Oui et non. C’est lumineux car Bouchard parle de la Vie, de l’oubli. Il ne veut pas oublier qu’il a aimé, qu’il a été profondément aimé. Il reconnaît le paradoxe bonheur/malheur imposé par le cancer. C’est un hymne à la beauté du monde et à celle qu’il a tant aimé.



Je referme ce livre en me disant à quel point je suis choyée d’être aimé par un homme merveilleux, je me dis aussi que je suis chanceuse car je peux encore m’attendrir lorsque je regarde les oiseaux dans les mangeoires, je remercie également la Vie en buvant moi aussi un café avec mon amoureux. Je referme ce livre en croyant dans le bonheur car je le sais dans les petites choses.



«Le bonheur, c’est une chance d’aimer, c’est marcher dans une ville sans craindre la violence, c’est manger en famille ou avec des amis, c’est jouir des soins de santé pour tous, d’une éducation supérieure pour tous, c’est la poursuite sans fin de la beauté de la vie, d’une forêt vierge, la marche maladroite d’un petit orignal qui deviendra un grand élan de liberté. » (p. 56)



Devez-vous lire ce recueil? Oui, il faut courir l’acheter! Car Un café avec Marie c’est précieux comme la vie.



Avez-vous déjà lu du Serge Bouchard? Que pensez-vous de mon texte?



https://madamelit.ca/2021/10/14/madame-lit-un-cafe-avec-marie/


Lien : https://madamelit.ca/2021/10..
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Un café avec Marie

"Réenchanter le monde revient à lui redonner sa part de mystère. Le mystère est une leçon d'humilité. Nous n'expliquerons jamais tout."

Serge Bouchard



D'abord, il faut savoir que je n'avais jamais lu Serge Bouchard avant de lire Un café avec Marie. Puis, je dois avouer que les recueils de nouvelles ne sont pas les lectures que je préfère. D'ailleurs, je peux comprendre que certains lecteurs puissent être agacés par le changement de sujet à chaque chapitre.



Somme toute, j'ai été émue de lire ce recueil testamentaire de Serge Bouchard qui appelle justement au recueillement et à l'introspection, sur les sujets importants de la vie et de la société. J'ai été fascinée par le don qu'il a, dans son écriture, de nous faire croire que c'est avec nous qu'il prend un café. Je me suis sentie vraiment privilégiée d"avoir accès à des réflexions profondes, presque intimes, de monsieur Bouchard. Et je ne parle pas de la beauté de son écriture! J'ai tellement noté de passages dans mon carnet de lecture, car je sens que j'aurai besoin de les relire pour en saisir toute l'ampleur. Un pur délice pour l'âme dans mon cas!
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C'était au temps des mammouths laineux

Serge Bouchard, lui-même, se définit comme un mammouth laineux : né en 1947 dans une famille modeste de l'Est de la ville de Montréal, cet anthropologue atypique a mené sa carrière de façon non conventionnelle et livre, avec cette série d'essais, ses impressions sur la vie moderne et celle des temps révolus. Amoureux fou du Grand Nord canadien et québécois et des peuples autochtones qui y habitent et possédant tout l'art du conteur, l'auteur se montre convaincant dans ses argumentaires sur la place de la technologie dans nos vies et sur notre piètre relation avec la nature. On sent beaucoup de nostalgie et de mélancolie dans certains de ses écrits, d'où l'intérêt de lire cet ouvrage à petites doses.
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De remarquables oubliés, tome 1 : Elles ont f..

La série "De remarquables oubliés" a pour but de faire connaître des personnages exceptionnels desquels on a omis de faire mention dans les livres d'histoire de l'Amérique. Ce premier tome raconte les vies mouvementées de 15 femmes admirables.



Il s'agit de récits biographiques et historiques, écrits dans un style plutôt romancé et pas trop "pédagogique". On y parle d'exploration, de nations amérindiennes, de la ruée vers l'or, des premières femmes médecin ou journaliste, etc.



Ce livre m'a permis de découvrir des aspects de notre histoire que je ne connaissais pas. Je l'ai trouvé très intéressant et j'ai ajouté les tomes suivants à ma "to-read-list"!
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Confessions animales : Bestiaire

Le texte est beau, parfois même poétique, et en plus, il est instructif ! Par exemple, savez-vous que c’est la mouffette qui a donné son nom à la ville de Chicago ? En sourdine, les animaux profitent de leur tribune pour nous remettre sous le nez la destruction de leur habitat et les persécutions dont ils sont victimes. Vous éprouverez un nouveau respect pour les animaux et les apprécierez sous un jour nouveau.
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C'était au temps des mammouths laineux

Un recueuil de textes déja parus sur à peu près toujours les mêmes thèmes: la forêt, l'anthropologie, les autochtones, etc... Quelques redites ici et là. Certains textes excellents mais d,autres qui me rejoignent moins. Beaucoup qui forcent à la réflexion.
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Confessions animales : Bestiaire

Coup de coeur !

Extrait : " Je suis le raton laveur patrouilleur de nuit. Je suis plus voleur que laveur. Mon masque, mes empreintes, mes frasques nocturnes, mon plaisir d'être en bande, mon goût de me battre contre la mouffette, ma finesse, mes petits yeux noirs, ma dextérité, tout mon être en fait foi. Avec des mains habiles comme les miennes, on chipote plus que l'on nettoie. Je suis à la tête du monde interlope des animaux sauvages, receleur, querelleur. Je cherche noise à tout ce qui n'est pas moi, un petit chef de bande qui impose sa loi. (p 38)



Délicieux livre du québécois Serge Bouchard, une très belle surprise !

L'auteur se glisse dans la peau - et la tête - de nombreux animaux sauvages et présente l'essentiel de chacun ; parce que chaque espèce a une allure, un caractère et un rôle propre, chaque petit chapitre est un petit bijou d'observation, de réflexion et de drôlerie.



Les animaux nord-américains nous parlent ici de leurs existences, de leur milieu de vie, de leurs amours (très important l'amour), de leurs rapports avec les humains, qu'ils n'aiment pas trop en général ; ainsi le loup "Je te crains. Chez moi, la peur de l'homme est innée." ou encore le carcajou "... je ne blaire pas les hommes, leur présence, leur odeur, leurs manières et leur mentalité."



C'est merveilleux, émouvant, poétique, intelligent et instructif ! À lire et à relire, juste pour le plaisir !
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Récits de Mathieu Mestokosho, chasseur innu

Vous connaissez ma passion pour les éditions Dépaysage qui ont notamment publié les romans de Michel Jean, des coups de cœur absolus. Je n’ai donc pas hésité une seconde à tenter ma chance auprès de Babelio et j’ai remporté ce livre lors d’une masse critique. Ce n’est pas un roman mais un essai d’un anthropologue sur la vie d’un chasseur innu. Serge Bouchard a recueilli le témoignage et les anecdotes de Mathieu Mestokosho dans les années 1970, il avait alors plus de 80 ans. Il nous parle donc d’une autre époque, où les innus vivaient dans la nature, avec la nature et chassaient pour se nourrir. J’ai trouvé ce livre passionnant. Je crois que je dois avoir un penchant pour les sciences humaines, la sociologie, l’anthropologie. J’aime découvrir comment vivent d’autres cultures. Je ne suis pas du tout portée sur la chasse mais on apprend effectivement les techniques de chasse et de conservation de la viande, le traitement des fourrures. J’ai appris beaucoup de choses sur les animaux chassés : le caribou, le porc-épic, la loutre, le castor, le lièvre, etc.

Il nous explique aussi les déplacements, les saisons, le campement, le rôle de chacun et surtout la solidarité entre innus. Ils partageaient leur nourriture avec ceux qui n’avaient rien ou avaient été malchanceux à la chasse. On parcourt à pied ou en canoë les paysages du Canada.

Le livre débute par un avant-propos très éclairant puis il est divisé en 7 chapitres : les souvenirs de jeunesse, les grandes chasses au caribou, un hiver dans la région de Uinukupau, réflexions sur la présumée paresse des Indiens, la vie quotidienne dans le bois, etc.

Les paroles de Mathieu Mestokosho sont retranscrites d’après les enregistrements sonores, si bien qu’au fur et à mesure, en lisant les sortes d’aventures de ce chasseur innu, on entend presque sa voix. Une voix qui nous parvient comme un miracle, puisqu’il n’y avait pas ou peu d’écrits sur cette époque, celle de « la dernière génération d’innus à avoir passé leur vie entière dans le Nitassinan, confrontés, de campement en campement, du lac Brûlé à la rivière Saint-Jean, aux incommensurables forces de la nature. » Une mémoire, un témoignage d’une grande valeur que je suis heureuse d’avoir lu. Merci aux éditions Dépaysage pour ce travail éditorial.

Je vous invite d’ailleurs à soutenir cette petite maison d’édition avec la souscription en cours pour leur prochaine publication. Il s’agit d’une biographie sur Laura Ingalls Wilder. Oui l’héroïne de la série TV que nous avons tous regardée il y a quelques années (et qui ne doit pas parler aux plus jeunes) ! Comme souvent la série est adaptée d’un livre.


Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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Récits de Mathieu Mestokosho, chasseur innu

Ce texte est le témoignage, recueilli dans les années 1970 par l'anthropologue canadien Serge Bouchard, d'un Innu né à la fin du XIXè siècle. Texte certes intéressant et instructif, mais dont la lecture peut vite devenir lassante. La première partie, notamment, est la description d'interminables journées de chasse au caribou, qui finissent par toutes se ressembler. C'est certes un élément central de la culture innue, mais à la lecture, c'est un peu fastidieux. La deuxième partie m'a davantage intéressé ; la chasse y reste omniprésente, mais on découvre entre deux des éléments sociaux et culturels : les traditions, les tabous, l'entraide, les relations avec les trappeurs blancs, les déplacements, les modes de conservations de la viande, la disette qui menace dès que la chasse ou la solidarité du clan familial s'enrayent. A lire donc, pour découvrir l'univers radicalement différent du nôtre du peuple innu. L'introduction et les (trop rares) notes permettent de remettre un peu de justesse dans notre perception des peuples autochtones "injustement honnis ou naïvement adulés"
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Récits de Mathieu Mestokosho, chasseur innu

Nous avons là le récit d'un innuu, chasseur et nomade, de son quotidien avec les saisons et de la place centrale, presque religieuse, de la chasse. Les propos ont été recueillis par Serge Bouchard, qui fait d'ailleurs une introduction brillante et une analyse très juste de la société. Il m'a manqué ses éclaircissements durant ma lecture, et j'aurais aimé une alternance entre le récit de vie de Mathieu Mestokosho et le regard de Serge Bouchard.
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Un café avec Marie

Touchant, humoristique, philosophique, critique et humaniste. Cette série de chroniques parle de nature, d’histoire, de la vie et de la mort, des autochtones, de la bêtise, de camions sur des lacs gelés, de café, de la beauté, de loups et de nos illusions. Il cite Pascal :«ce qui réunit les humains ce sont les malentendus sur lesquels ils s’accordent». Le récit de l’agonie de ses amours est bouleversant et écrit avec art : « Rien n’est plus sérieux que des arbres recueillis, colloque brumeux des épinettes sur le sujet de la mélancolie.»
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L'allume-cigarette de la Chrysler noire

Allons droit au but : j'ai été happée par ce recueil de textes de Serge Bouchard! Il est impossible de le résumer et les premiers chapitres sont assez déroutants. Mais cet anthropologue est un communiquant et sa passion pour l'humain est communicative! Famille, place des femmes dans les société, éducation des enfants, histoire mal connue et mal aimée des peuples autochtones de la Nouvelle France, Eglise, Dieu, les forêts .... ce petit bonbon vite avalé est un concentré de richesse pour qui veut mieux connaître son peuple et sa terre (d'adoption ou pas).
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Bestiaire, tome 2 : Confessions Animales

Un livre à la fois magnifique et inquiétant, puisque certains animaux qu’on y rencontre sont menacés de disparition. Pour chacun des animaux qu’il visite, l’auteur y va d’une figure de style qui marque la lecture. La nature entière à offrir en cadeau.
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