Citations de Shalom Auslander (176)
[ Dans l'entreprise où le narrateur est payé par la famille pour veiller un mort]
J'ai réussi à attraper le directeur des pompes funèbres avant qu'il rentre chez lui pour la nuit.
-Eh oui, a-t-il admis, on a eu toute une flopée d'Epstein....
Nous sommes entrés ensemble dans la chambre froide.
- Lequel est mon Epstein? l'ai-je interrogé
- "Lequel est mon Epstein?" a-t-il répété tout en examinant leur étiquette, d'un ton qui faisait penser que c'était là une vraie question existentielle à laquelle l'humanité se confrontait depuis le début de la Création: " Lequel est mon Epstein? Comment trouver mon Epstein?".
Dans leur emballage rouge et jaune les Slim Jim [[batonnets de viande enroulée]] ressemblaient plus à un sucre d'orge qu'à un interdit alimentaire.
Est-ce que Dieu avait seulement eu ces trucs sous les yeux? Comment pourrait -il s'emporter contre du sucre d'orge? Allait -il torturer un enfant à cause d'une ....confiserie? Ce n'est pas comme si j'avais commandé un hot dog. Je n'étais pas cinglé à ce point: les hot dogs, c'était le grand bain de la piscine non cachère.
Je me demande si avoir un enfant ne revient pas à tomber dans le piège qu'ils m'ont tous tendu - Dieu, ma famille, Abraham, Isaac, Joseph - et qui consiste à poursuivre le cycle, à apporter un nouvel innocent sur l'autel.
"Croissez et multipliez, dit le Seigneur, et ensuite je m'occupe du reste".
« La propension de Dieu à me mettre à l’épreuve, qui était aussi acharnée que mon besoin de fauter Le conduisait à des stratagèmes d’une complexité parfois sidérante. » (p. 287)
« J’ai en effet remarqué qu’à chaque fois que je commence à bien avancer dans mon livre sur Dieu, les attaques contre Israël s’intensifient, ce qui me fait me sentir coupable, et m’oblige à arrêter. » (p. 23)
« Je vis avec lui chaque jour et regardez, Il est toujours furieux, toujours assoiffé de vengeance, toujours – éternellement – en pétard. » (p. 6)
« Que sommes-nous, sinon une bande de singes à la con ? Où est notre dignité ? Où est notre fierté ? Où sont nos pantalons ? » (p. 20)
« Quand Yankel Morgenstern mourut et arriva au Paradis, son étonnement fut considérable en constatant que Dieu était un gros poulet. » (p. 96)
« Ils vivaient des existences opposées dans des univers contradictoires. » (p. 14)
Chez GMD, tout le monde se serait accordé à dire que Dieu aurait fait un client très pénible. Très Procter & Gamble, en fait, car le géant de la couche-culotte était notoirement difficile.
- Les hommes font des projets, disaient souvent mes parents, et Dieu rit. (p.12)
Ne laissez pas la mort vous abuser, monsieur Kugel. Elle ne repasse pas avec un crayon rouge sur les dizaines d'années qui l' ont précédée. Elle ne change rien. Spinoza a dit qu'un homme libre ne se préoccupait pas de la mort. Et ce qui était valable pour lui devrait l'être pour les autres.
"J'allais mourir. C'était bien Elie qui était au volant. Fermant les yeux, j'ai prié pour que...
C'était à prévoir. La mort. Mourir, c'était le point faible de tout mon fabuleux plan. Si je cassais ma pipe après un Shabbat réglementaire, j'étais sûr de m'en sortir; mais si c'était après un Shabbat violé que j'aie eu l'intention de me racheter au suivant ne servait plus à rien: je terminais avec moins six cent treize, un handicap impossible.
-Mais j'allais respecter le prochain! aurais-je plaidé devant Dieu.
Celui ci aurait haussé les épaules , poussé un soupir:
- Je comprends, mais on essaie de faire tourner une affaire ici...