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Critiques de Shalom Auslander (175)
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Maman pour le dîner

Cette fois-ci, bien après « La Lamentation du prépuce », Auslander semble en avoir terminé avec Dieu. Car Dieu s'est laïcisé. Mais c'est pire. Auslander n'a plus besoin de vomir son désespoir d'être né dans une famille de Juifs orthodoxes: le monde, dont l'Amérique toute entière, succombe à la grande religion moderne: l'identité. Non, pardon: Identité. Majuscule.

Certes, ce n'est pas d'aujourd'hui que chacun tape sur l'autre au nom de son origine. Après tout, le racisme n'est qu'un des noms de l'instinct de survie: le zèbre n'a pas intérêt à croire que zèbres et lions sont égaux, « quelle que soit [sa] prétendue ouverture d'esprit ». Or, aujourd'hui, non seulement chacun ne songe toujours qu'à trucider son voisin, « les Noirs, les Asiatiques, les Latinos, les Blancs, les Indiens, les Allemands, les Sumériens, les Macédoniens, les Cananéens, les Hittites, les Babyloniens, les homosexuels, les travestis, les mecs cuir, les premiers, les derniers, les véganes, les hippies, les chrétiens, les catholiques, les juifs, les musulmans, les baptistes, les jaïns, les manichéens, les ashuristes, les païens et les athées » mais l'universalisme a du plomb dans l'aile. L'intégration n'est qu'une idéologie rance, prônée d'ailleurs par Henry Ford qui, en plus d'inventer la Ford T et l'américan way of life, était un grand copain d'Hitler. Désormais, donc, ce n'est plus le raciste qui exalte les différences pour mieux retrancher l' « autre » de la race humaine, mais le libéral bon teint soucieux de valoriser les minorités: respect pour le « Latino-Sri-Lankano-Américano-non-genré-alcoolico-aveugle » à ne surtout pas confondre avec le « Libano-Érythréo-Américano-non-genré-albinos ».

Face à tous ces gens arc-boutés sur leurs spécificités identitaires, Auslander décide de de ne pas faire dans la demi-mesure: son héros est un Can-Am, soit un Cannibale-Américain, dont le peuple a toujours été ostracisé et qu'on empêche de se livrer aux rites de sa communauté, fondements de sa culture. Et pourquoi qu'on n'aurait pas le droit de bouffer maman?

Auslander a lu Levi-Strauss et sa définition de la barbarie; il sait que ce grand intellectuel s'inquiétait d'un écrasement des cultures et, même s'il feint de le confondre avec une marque de jeans, il reprend ses arguments -mais à sa sauce: en atteignant des sommets dans le mauvais goût, à faire passer la liste des torche-culs chez Rabelais pour le dernier degré du raffinement.

« Les mères ont un goût infect.

Elles sont débectantes de la tête aux pieds. [..] Grillées, sous vide, déshydratées, séchées, aucun traitement n'y changera quoi que ce soit. Même l'odeur est pestilentielle, jetez une mère sur la grille d'un barbecue et vous aurez l'impression que quelqu'un brûle des pneus, ce qui, pour peu qu'on l'accompagne d'un soupçon d'aïoli, serait sans doute meilleur. »

Mais, malgré son outrance, le roman paraphrase la célèbre démonstration de l'anthropologue: la famille cannibale est d'abord décrite comme un ramassis de tarés, décalque parfait de la famille juive orthodoxe bien connue de l'auteur (thèse adverse). Puis (contre-argumentation), au fur et à mesure que les préparatifs du repas (soit les ⅔ du roman) se déroulent, le héros comprend la valeur religieuse d'une telle cérémonie et s'en fait l'ardent défenseur.

Oui, bon, la démonstration est quand même sacrément torpillée par l'énormité du sujet: maman est obèse, la suspendre la tête en bas, l'éviscérer, la débiter, la cuire (barbecue au gaz ou au charbon?) est une épopée gore, et je vous fais grâce (moi, mais pas l'auteur) de la consommation. On n'est plus dans le symbolique, là, mais bien dans l'organique.

Je peux donc spoiler la fin: la religion, avec ou sans Dieu, est bien un ramassis « de conneries hors-d'âge ». Et toute recherche identitaire est moins une émancipation qu'un boulet à se traîner.

Mais les religions ont leurs livres sacrés et Auslander est désormais romancier. Il renvoie les premiers à leur origine mythique, à leurs variations dues à leur caractère oral, aux multiples interprétations qui peuvent en être faites. Et il proteste contre la littérature actuelle, assise sur des recettes, et qui est lue par des lecteurs borgnes qui ne savent la comprendre qu'en fonction de leurs préjugés en ignorant tout de la polysémie.

Or c'est beaucoup pour un seul livre. Même si l'hommage d'Auslander à « Monty » (Michel de Montaigne dans le texte) me touche, j'aurais préféré que le héros ne soit pas éditeur, que la farce énorme ne soit pas parasitée par l'évocation de problèmes éditoriaux. J'aurais également voulu que la pâte romanesque ne soit pas sans cesse traversée de discours qui font parfois de ce livre une autobiographie bis.

Mais si vous aimez la littérature à l'estomac, et les tripes bien accrochées, que vous n'avez rien contre un blasphème bien saignant et que les repas dominicaux en famille vous pèsent, il n'est pas impossible que ce roman vous fasse glousser.
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Maman pour le dîner

The canibella academy

Difficile d'être les derniers des cannibales dans cette famille particulière où chaque enfant porte en nom son ordre d'arrivée au monde.

Et voilà que la matriarche est à l'agonie et que, si on s'en tient aux traditions, il va falloir la manger.



L'idée est bonne (sinon goûteuse), et sur le papier, donnerait un super film horreur de série B à projeter dans un futur festival de film fantastique.

Hélas j'ai trouvé qu'on patinait beaucoup, à bien y réfléchir il n'y a pas beaucoup de scènes, mais tout est discuté, débattu, remaché, comme un vieux Woody Allen des années 80. Certaines trames à peine esquissées sont même complètement oubliées (quid de Carol et Renee après ces deux jours particuliers ? ), ce qui surligne encore plus la futilité de la chose. Et c'est bien dommage car il y avait matière à en faire quelque chose de cynique, immonde et truculent. Parfois on sourit à reconnaître des références ou des critiques de notre société mais c'est tellement dilué qu'on ne sait pas vraiment si c'est là une satire, un prétexte ou un livre écrit trop vite.



Bref. Je suis totalement passée à côté.

Mais heureusement il y a Jack Nicholson.



[masse critique]
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Maman pour le dîner

Beaucoup de second degré dans ce roman qui a des allures d'ethnologie et qui est une belle leçon sur les besoins de fonder une culture et de ne pas se dépêtrer des traditions abhorrées.

L'auteur évoque Mikhaïl Bakhtine et Montaigne et cela ne suffit pas pour lui pardonner l'excentricité de sa loufoquerie, mais rassure sur l'opportunité de trouver de bons passages dans cette histoire très typée et peu typique.

Liberté nous est donnée de nous moquer de cette catégorie de personnes, tout en se disant que nous avons tous quelques penchants vers des défauts à fierté mal placée.
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La lamentation du prépuce

Au début de ce livre autobiographique nous apprenons que la femme de Shalom est enceinte de leur premier enfant, mais que va-t-il leur arriver ? Il a peur que Dieu se venge encore…

Shalom Auslander nous raconte en longue et en large son enfance dans sa famille juive ultra-orthodoxe à New York. Avec humour il raconte comment il a fait face aux règles strictes imposées par la religion et comment il a essayé de débarrasser de ce Dieu et ses « lois » sans y parvenir.



Bien que le ton soit humoristique, j’ai trouvé qu’à un moment donné il devenait hystérique et lassant. Ça tourne un peu en rond et cela ne m’amusait plus.



Néanmoins l’histoire d’Auslander donne aussi une idée comment la religion et ses soi-disant « règles » peuvent influencer et conditionner l’être humaine pendant toute sa vie.



Challenge Multi-défis

Challenge ABC

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La lamentation du prépuce

Ce livre est audacieux dans le sens où il pourrait choquer toute personne qui croit en Dieu quel que soit sa religion.

Pour une personne comme moi qui ait toujours vécu dans la religion et dans la foi (sans jamais j’espère tomber dans l’extrémisme), certaines phrases de l’auteur frisent l’hérésie quand il se met à prendre Dieu à parti, à l’insulter, ou même faire de la provocation inutile.

J’imagine que l’auteur a eu une éducation stricte, presque oppressante avec notamment le respect strict du Sabbat, des règles alimentaires et d’hygiènes contraignants, un milieu social composé uniquement de gens comme sa famille étant donné qu’il est allé dans une école où l’enseignement est accès essentiellement sur la Torah. J’imagine tous les tourments qu’il a dû subir, l’image presque barbare qu’il a de la religion et de Dieu. Dieu incarne pour lui une créature vengeresse qui a pour objectif de lui mettre un maximum de malheurs sur la tête.

Bien sûr le sujet est traité avec humour et dérision. L’auteur exagère de temps à autre mais dans l’ensemble ce livre a pour but de critiquer copieusement la communauté juive extrémiste et orthodoxe.

Le style d’écriture est léger, ironique mais avec une tendance pour l’auteur à se prendre pour le centre du monde. A croire que Dieu n’a de yeux que pour lui et qu’il n’attend qu’un faux pas de Shalom pour l’accabler de malheurs ! Si le début du livre augurait quelque chose de drôle, la répétition des scènes et du même schéma narrateur a fini par me lasser mais j’ai préféré le lire jusqu’au bout pour m’en faire une idée précise.

Pour conclure, ce livre m’a choqué en raison de l’abondance de blasphèmes de l’auteur.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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L'espoir, cette tragédie

J'ai passé un bon moment avec ce roman plein d'humour et d'absurde qui nous rappelle l'indicible de la Shoah.



Ce roman m'a énormément fait penser aux anciens films de Woody Allen où le cynisme est roi, en effet dans L'espoir cette tragédie il n'est pas bon être optimiste, au risque d'être comparé à Hitler !
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La lamentation du prépuce

L' enfance juive orthodoxe de l' auteur dans une petite ville des environs de New York, il a beaucoup de mal à respecter l' alimentation cachère, il devient assez obsédé par le sexe à l' adolescence.Une vraie critique des écoles juives orthodoxes, certaines n' accordant aucune importance aux sciences et aux maths.l' adolescent voyage en Israël où il s' intéresse plus à la qualité du haschich qu' au pays.Il s' éloigne totalement de la religion à l' âge adulte bien qu' amoureux d' une juive britannique non-pratiquante.Etrange qu' il ne sache pas que la circoncision se fait à 8 jours après la naissance.Des répétitions, un humour un peu lourd, un roman très américain.Il a souvent peur de Dieu
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La lamentation du prépuce





La lamentation du prépuce.

Shalom AUSLANDER



Shalom va être papa !

Et pendant 1 seconde il va être ravi puis les 9 mois suivants il va être inquiet, déboussolé, tourmenté.

Parce qu’à 35 ans Shalom n’a jamais pu se délivrer du poids, des obligations et interdits de sa religion.

Il a coupé les ponts avec ses parents, il continue à défier un Dieu auquel il ne croit pas (croit-il) et à subir la peur du châtiment.

Et pire encore : le bébé de Shalom est un garçon !

Alors l’inévitable question se pose : circoncision ou non ?



✡ Shalom est un sacré numéro et ce roman une sacrée rigolade.

Shalom passe son temps à négocier avec son Dieu parce qu’il sait que ce dernier l’attend au tournant.

Il le redoute tout autant qu’il l’emmerde. Si si...

Lui promet de faire mieux tout en n’y croyant pas.

Le roman alterne entre le présent et sa future paternité et le passé pour nous expliquer comment il en est arrivé là : culpabilisation, intimidation et omniprésence de l’interdit.

Bien sûr le trait est forcé pour mon plus grand plaisir mais pas en toute innocence...

Je pense que la vérité se trouve quelque part entre les lignes de ce livre.
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L'espoir, cette tragédie

Très drôle, dans la catégorie "humour juif". Il y a la mère infernale, le père de famille paranoïaque et névrosé, ... Ça fait vraiment penser à Woody Allen !

Ils viennent de déménager à la campagne, et découvrent dans le grenier ... Anne Frank !

Entre respect de la Shoah et mesquineries de vieilles femmes, on rit beaucoup.

Question intéressante: le Journal d'Anne Frank a-t-il eu autant de succès uniquement parce qu'elle était morte? Un deuxième livre aurait-il le même intérêt?

Il y a aussi une réflexion plus psychologique : c'est l'espoir qui nous fait souffrir.

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La lamentation du prépuce

Drôle et très instructif sur une certaine forme méconnu de fanatisme religieux parfaitement destructeur.

Je me suis un peu ennuyée car l'histoire tourne un peu en rond au bout d'un moment et se répète.

J'ai ri, j'ai été outrée avec l'auteur. C'est un livre dont il me restera quelque chose.
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La lamentation du prépuce

Pour un agnostique pratiquant , un livre fascinant et une plongée dans le monde inconnu des fake-news bibliques, théories religieuses complotistes et autres fadaises religieuses. Shalom Auslander montre ici la difficulté pour un enfant de se sortir de cet enfer de croyances, d'interprétations littérales, d'interdits impossibles, de péchés inévitables; enfin de tout ce qui rend inhumain le strict exercice de religions datant d'époques où la terre était plate et Eve un morceau de côtelette.

C'est iconoclastiquement drôle !

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Attention Dieu méchant

Enorme poilade que cette poignée de nouvelles iconoclastes et brillantes, dans lesquelles l'auteur recycle ce qu'il a reçu de meilleur et de pire dans son éducation religieuse juive orthodoxe pour faire passer Dieu par toutes les couleurs, y compris les plus sombres : ici un Dieu mafieux flingue au poing flanqué de ses acolytes la Mort et Lucifer, lancés à la poursuite d'un brave type qui ne se décide pas à mourir; là un Dieu irascible qui oblige un autre brave type à d'incessants travaux bibliques sous peine de sévices divins; ici bas encore, un chimpanzé qui se suicide après avoir été frappé de la lumière de la connaissance, découvrant tout ensemble Dieu, la mort, la honte et la culpabilité. Et pour couronner le tout, un manuel de survie à l'holocauste à destination des adolescents, où l'on avance notamment que "si vous enroulez du scotch double face sur la pointe de votre pénis et que vous remontez la peau dessus, vous pouvez affirmer aux nazis que vous n'êtes pas juif".

A ne pas mettre entre toutes les mains donc, mais pour les autres, je conseille cet hilarant opus, bien plus profond qu'il n'y parait!
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La lamentation du prépuce

La quatrième de couverture du livre n'est pas tout à fait exacte dans la chronologie des événements, ni dans les relations de causalité qu'elle énumère. Elle donne cependant une bonne idée de la teneur du livre.

Je ne sais jusqu'à quel point ce roman est autobiographique, mais ce que nous savons de l'auteur se retrouve à l'identique chez son personnage principal. Ça sent le vécu...

Ce livre est hilarant et pourtant le sujet ne s'y prête pas forcément. Si Shalom Auslander (l'auteur ou/et le personnage principal?) rit de sa situation, c'est semble-t-il pour ne pas sombrer (et nous avec).



Il s'agit du récit d'une victime de la religion (au 20ème et 21ème siècle !).

Les dégâts sont lourds pour le psychisme, l'intellect, et parfois pour l'intégrité physique (la mutilation que constitue la circoncision n'est évoquée que brièvement, contrairement à ce que pourrait laisser entendre le titre du livre).



Si vous ne connaissez pas les affres de l'éducation religieuse (ici dans une de ses formes extrêmes ; le milieu juif orthodoxe américain), ce livre va vous "offrir" une immersion étouffante et malsaine, heureusement très bien contrebalancée par les respirations que dispense régulièrement l'humour décapant de l'auteur.



Au programme de cette forme de maltraitance qu'est l'éducation religieuse (en particulier lorsqu'elle est assénée aux enfants) :

Communautarisme, haine de l'autre (en l'occurrence, le non-juif), endoctrinement, ségrégation volontaire, peur d'être frappé d'ostracisme de la part de son propre "groupe", irrationalisme imposé, étouffement des libertés de l'individu, terreur permanente du "Créateur", et autres réjouissances...



L'auteur nous conte avec brio et beaucoup d'irrévérence sa très difficile tentative d'émancipation.



Un très bon livre (immensément plus gai que mon commentaire !) que je recommande.
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La lamentation du prépuce

Un titre juste jubilatoire.

Caricatural bien sûr mais le personnage central (Shalom) se croit surveillé et martyrisé par Dieu.

D'un côté, il le craint, de l'autre il le provoque.

D'éducation ultra-orthodoxe, il se rebelle mais se sent sous la coupe du châtiment divin.

Comme dit son épouse Orli : "Ils t'ont bien fracassé la tête quand même !"

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La lamentation du prépuce

Des terres d’Égypte au Mur des Lamentations, en passant par Monsey, par Manhattan également, « La lamentation du prépuce »...ou quand la religion dicte de ses dents acérées la voie à emprunter, où le précepte de peur fait un pied d’nez aux principes d’égalité, de mitzvah, de bonté. En quête de réponses, d’approbation, d’identité, mais sans cesse affligé du poids de toute sa culpabilité (ou comme lui-même le nomme si bien, de maltraitance théologique), des tourments inculqués par ces 613 commandements, ces 39 catégories d’activités prohibées durant Shabbat, c’est d’une verve habile, mais désopilante à la fois soit dit en passant, que Shalom Auslander nous guide au travers ses tumultes, vents et marées, la venue d’un enfant, d’un garçon et de son prépuce par surcroît, lui permettant enfin d’y voir plus clair, sinon tourné vers un jour meilleur ! D’une note de 4.5 sur 5, sa lecture en sera tout autant accaparante, son plaisir, lui, garanti !
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La lamentation du prépuce

Livre drôlissime et volontiers iconoclaste. Lorsqu’un futur père de famille revisite son histoire dans une famille juive orthodoxe...

Tout est désacralisé avec un humour et un esprit ravageur...
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La lamentation du prépuce

De la difficulté de savoir quoi faire du prépuce de son fils... quand on sait que Dieu surveille tous vos faits et gestes, bien planqué sur son gros nuage! 😬



Shalom, 35 ans, élevé dans une famille juive très pratiquante et ayant fait une partie de sa scolarité dans une yeshiva ultra-orthodoxe, s'est forgé au fil du temps une image très personnelle du "Tout-Puissant". Persuadé qu'au moindre faux pas ce Dieu pas cool pour un sou lui fera les pires vacheries, jusqu'à (peut-être!) assassiner sa famille entière, Shalom finit pourtant par se rebeller et provoquer cet Être Suprême à ses risques et périls. Mais entre dégustation de hot-dogs, voyage en taxi durant le shabbat et autres lectures sous la couette de magazines pornos, notre pauvre "Shal" doit bien se rendre à l'évidence: il ne se passe rien!! Quelques petits signes, peut-être, qui le poussent à detruire ses écrits pourtant quasiment achevés les uns après les autres... mais pas de grands malheurs contrairement à tout ce qu'on lui a toujours répété. Alors voilà, quand sa femme, Orli, tombe enceinte et que l'échographie confirme qu'ils attendent un fils, Shalom est totalement paumé! Déchiré entre tradition et envie d'émancipation, Shalom n'a plus qu'une question en tête: doit-il faire ou non circoncire son garçon?! 🥴



Le texte de Shalom Auslander est absolument drôlissime! Un modèle d'humour et d'autodérision. Caustique mais jamais méchant!



Une très très belle découverte!!
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La lamentation du prépuce

amusant sans plus: on est plus dans le style potache que dans le style écrivain On sent l'envie de faire rigoler sans trop écorcher la religion le soir à la veillée ça peut amuser les anciens qui doivent penser "il faut bien que jeunesse se passe" Pas bien méchant même un peu cucul

Cela rappelle d'ailleurs "Portnoy et son complexe" de ROTH, qui lui était plus grivois et débauché et plus introspectif et bien mieux écrit. Œuvres de jeunesse pour les deux ,rébellion de mise, de bon ton qui permet de passer un moment agréable mais qui ne restera pas dans les annales de la littérature (peut-être la juive...)

Plus intéressant il serait opportun de lire "L'année ou j'ai vécu selon la bible" de Jaccobs plus humoristique et pédagogique; un roman mâtiné d’expérience autobiographique

Passons à autre chose.
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La lamentation du prépuce

Un récit tout à la fois instructif, sidérant, furieusement drôle......et par moments vaguement répétitif.

- Instructif, tendance sidérant, parce qu'à travers les émois de conscience d'un jeune Juif orthodoxe on est amené à connaître dans toutes leurs subtilités les multiples restrictions, interdictions, appréhensions, pour ne pas dire terreurs , qui structurent la religion juive. Pas facile , en effet, de respecter à la lettre les 613 (!) commandements de la Torah quand on est aussi un adolescent américain immergé dans la société de consommation.

- Récit néanmoins légèrement répétitif par moments, il m'est même arrivé de décrocher. Les questionnements casuistiques qui torturent ce jeune garçon, puis futur père, puis père... au bout d'un moment, ça lasse un peu.



J'ignore si tous les Juifs orthodoxes partagent cette conception d'un "Dieu méchant", toujours en colère, acharné à leur tendre des pièges pour les punir de leurs innombrables fautes. Et s'ils éprouvent eux aussi l'espèce de paranoïa théologique sur laquelle le narrateur a construit sa propre vision du monde.

Peut-être Shalom Auslender a-t-il forcé le trait? On l'espère pour lui, pour eux...

Mais cette vision sèche et désespérante du "sens de la vie" est compensée ici par un humour féroce. En définitive c'est par l'ironie, par l'auto-dérision, par l'outrance comique, que Shalom Auslender emporte le morceau, et brillamment!



Certes, je me garderai bien de recommander ce livre à ceux qui n'éprouvent aucune curiosité pour la culture et la religion juives, ou pour les religions en général. Néanmoins, et malgré les quelques passages où j'ai senti mon intérêt chanceler, j'ai passé au final un très bon moment de lecture.
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La lamentation du prépuce

C'est le deuxième auteur juif que je découvre.

Shalom Auslander raconte grâce à un humour romancé ses démêlés avec le Dieu juif. Son enfance dans une famille juive entre un père continuellement en colère, une mère pieuse, un frère qu'il ne connait pas très bien et une sœur qui compense son mal être par la nourriture.

L'auteur est en rébellion contre ce Dieu belliqueux et le provoque - par exemple en ne mangeant pas cachère, en violant les préceptes lors du Shabbat.

Après une courte période de religiosité en Israël où il étudie dans une école juive les textes sacrés, Shalom revient aux Etats-Unis en rupture complète avec Dieu. Il questionne. Il explore son identité d'homme.

L'auteur s'est engagé dans l'aventure de cette biographie romancée lorsqu'il a appris qu'il allait devenir père. C'est une sorte de thérapie.
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