AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Shlomo Sand (63)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Deux peuples pour un État ?. Relire l'histoi..

Shlomo Sand fait partie de ce qu'on appelle les "nouveaux historiens israéliens", en général très critiques de l'attitude de leur pays à l'égard des Palestiniens; Il est également l'auteur du très remarqué "Comment le Peuple Juif fut inventé" dont la thèse est qu'il n'y a jamais eu d'expulsion des Juifs hors de Palestine après la prise de Jérusalem et la destruction du Temple par Titus, mais que les Hébreux restèrent sur place et se convertirent au christianisme ou à l'Islam; ils sont les ancêtres des Palestiniens actuels; les Juifs de la diaspora sont en réalité principalement des descendants de convertis sur tout le pourtour méditerranéen, ou des Khazars pour les juifs d'Europe orientale (Je me permets d'en conseiller vivement la lecture.

Ce petit apple est nécessaire pour bien comprendre les thèses exposées par Sand dans le présent livre, qui est principalement une histoire du mouvement sioniste.

Selon Sand en effet les sionistes historiques avaient pleinement conscience de la situation exposée sir-dessus et envisageaient seulement la création en Palestine d'un foyer juif, sans expulsion des populations locales; l'idéologie officielle de l'état d'israël en la matière (les Juifs de la Diaspora sont les descendants des Juifs du premier siècle expulsés par les Romains; ils ont donc un droit historique sur la terre d'Israël, qui prime celui de ses occupants.

Cette déviation, élaborée en pleine conscience par les dirigeants israéliens, lors de la création de l'état pour des raisons opportunistes, a entrainé la situation que nous connaissons; depuis 1948 les sionistes se sont de plus en plus radicalisés (*).

Tout cela est exposé à travers une histoire très complète de l'histoire du mouvement sioniste, de ses différentes tendances, de leurs affrontements et de ses leaders; sur ce point la lecture en est malheureusement parfois un peu fastidieuse pour le lecteur profane



(*) il ne s'agit pas ici de faire le procès du sionisme ni du droit à l'existence de l'état d'Israël, et encore moins de faire de l'anti-sionisme, qui n'est trop souvent que l'habit neuf de l'antisémitisme;
Commenter  J’apprécie          100
Comment j'ai cessé d'être juif

Cet ouvrage, publié il y a dix ans, reste d’une actualité brûlante. Rien d’étonnant Shlomo Sand, historien, détricote la construction temporelle, politique, ethnique, religieuse et sociologique de l’État d’Israël et nous en donne une vision d’une rare profondeur.

À l’heure où le Moyen-Orient est une fois de plus (et une nouvelle fois de trop, d’ailleurs) à feu et à sang il nous permet de mieux comprendre ce qui s’y passe.

Contrepartie douloureuse : cela ne renforce pas mon espoir de voir la paix s’instaurer là-bas.

Un livre indispensable à qui veut prendre de la hauteur par rapport aux discours politiques des deux camps belligérants (et de leurs soutiens).
Commenter  J’apprécie          10
La mort du Khazar rouge

L'intrigue est bien menée, mais tout l'intérêt du livre réside dans la partie historique et subversive du livre.

Toute la complexité d'Israël se retrouve dans la multiplicité des origines du peuple juif qui, comme beaucoup de peuple qui place la religion à la racine de son histoire, en a fait un mythe qui ne supporte aucune contradiction.

De cette absence de critique ne peut que naître l'oppression et le rejet de l'autre.
Commenter  J’apprécie          40
Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Shlomo Sand est un historien franco-israélien né en 1946 à Linz. Il professe à l’université de Tel Aviv. Dans ce pavé de près de quatre cent cinquante pages, il nous offre une thèse audacieuse mais réaliste, il met au jour les contradictions que colporte le sionisme qui cherche à faire correspondre la réalité à sa « légende » biblique, celant par là même volontairement certains pans de l’histoire des juifs. Là où l’histoire et la science nous apprennent que les races n’existent pas, qu’il n’y a que l’espèce humaine avec ses multiples variétés, le sionisme veut absolument trouver le gène juif qui justifierait l’homogénéité des descendants de Moïse après leur exil prétendument forcé à la suite de la destruction du Second Temple de Jérusalem, jusqu’à trouver des spécificités physiques aux Juifs (qui seront reprises par Hitler et les nazis pour exécuter leur diabolique œuvre).

Ce texte, soutenu par plus de cinq cents notes et références, est extrêmement bien écrit, détaillé, impossible à résumer en quelques lignes, mais très édifiant et mettant des noms et des explications sur des histoires que racontent les sionistes allant à l’encontre des faits historiques toujours têtus.
Commenter  J’apprécie          20
La mort du Khazar rouge

J'avais lu l'essai de Shlomo Sand "Comment le peuple juif fut inventé", je connaissais donc ses thèses avant de lire ce roman policier. Hormis quelques maladresses dans certains dialogues ou quelques recours un peu grossièrement ficelés dans l'action, la lecture est très agréable, les personnages sont plutôt bien développés, l'enquête est intéressante. Les questions soulevées dans les essais universitaires de Sand sont évidemment au cœur de l'action et je trouve que l'idée du polar pour rendre plus accessible un travail universitaire peut-être un peu hermétique est très bonne.
Commenter  J’apprécie          20
Ce que la Palestine apporte au monde

Riche recueil trouvé à la librairie de l'Institut du Monde Arabe suite à l'exposition "ce que la Palestine apporte au monde", cette publication épaisse rassemble des entretiens, des réflexions riches et équilibrées, des illustrations, qui sont précieuses par les temps de guerre que nous traversons ... ainsi que de très nombreuses références pour d'ouvrages pour approfondir la discussion.

Le recueil est organisé en chapitres : Pays (Territoires et Diasporas), Cause politique (internationale, régionale et originale), Souffle culturel, puis une conclusion, intitulée "promesse".
Commenter  J’apprécie          00
Ce que la Palestine apporte au monde

Une nouvelle livraison de la revue Araborama, coéditée par Le Seuil et l'Institut du Monde Arabe, consacrée à la Palestine, la meilleure manière de rendre hommage à un "pays" et à son peuple, plus que jamais meurtris comme l'actualité nous le rappelle. Plus que "ce que la Palestine apporte au monde", l'essentiel du recueil, nourri par les plumes des meilleurs chercheurs, journalistes et écrivains, arabes ou européens, sur la question, évoque d'ailleurs ce que la colonisation israélienne provoque, spoliation et morcellement dramatiques du territoire, humiliation et répression permanentes, privations et paupérisation, et la résistance palestinienne à cette infinie et désespérante guerre d'usure. Mais la dernière partie met aussi en pleine lumière, à travers des contributions consacrées au keffieh, aux créations visuelles, à la musique ou à la littérature palestinienne, le "souffle culturel" d'un peuple, cette énergie qu'il nous faut soutenir, ces voix qu'il nous faut entendre, pour qu'il continue à survivre. A lire, évidemment par petits bouts, mais d'urgence !
Commenter  J’apprécie          70
Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

J'avais entendu parler du livre comme d'un livre polémique, certes, mais d'une grande qualité quant à sa rédaction et à son engagement.

Il nous montre que les Juifs ne sont pas un peuple au sens de catégorie ethnique qui aurait traversé les siècles, comme nous le dit la Bible et le sionisme ethnocentriste. Non, ils se sont construits par agglomération de communautés très diverses qui se sont converties à différentes périodes, le plus souvent par opportunisme, que ce soit à l'instigation d'un souverain (selon le principe du "cujus regio ejus religio", le roi impose sa religion à ses sujets), ou des individus eux-mêmes.

Donc il relègue les notions de "Terre promise", de "peuple élu", des "douze tribus" entre autres, à de la propagande sioniste selon la doxa post-1967 (guerre puis occupation de la Cisjordanie et de Gaza).

J'ai été particulièrement intéressé par des faits méconnus comme l'existence d'un vaste empire juif celui des Khazars en Asie centrale durant 5 siècles, du VIIIe au XIIIe siècles. Ethniquement, sa population serait celle des steppes d'Asie centrale plus proche du type mongol que du soi-disant type proche-oriental. Il serait probablement à l'origine - du moins partiellement - des communautés juives d'Europe de l'Est.

Les Palestiniens actuels seraient, eux, issus ... des paysans juifs de l'Antiquité qui n'auraient pas quitté la province romaine de Palestine à la destruction du temple de Salomon en 70! Cette thèse aurait été soutenue par un courant sioniste de gauche dont faisait partie David Ben Gourion premier président de l'État d'Israël, pour pousser à la solution d'un État unitaire binational.





Commenter  J’apprécie          61
La mort du Khazar rouge

Ça vous arrive à vous aussi de lire un roman fortement conseillé par quelqu’un de votre famille, sans savoir où vous mettez les pieds et pourquoi on vous le recommande ? Tel est le cas d e « La mort du Khazar Rouge », c’est quoi un Khazar, c’est quoi toute cette historiographie du monde juif ou israélien ? Depuis le « Que sais-je » lu dans les années 1970, j’avais besoin d’une bonne remise à niveau. Voilà qui est chose faite grâce à la trame polar qui a soutenu mon attention. J’ai bien compris la volonté de l’auteur d’expliquer son point de vue sur les racines, les vraies selon lui. C’est explosif et dérangeant pour le monde politique, universitaire, pour les services secrets, pour les homos et j’en passe. Corruption, violence, trahison, meurtres, enquêtes, amitiés tout est présent pour avoir une vision d’Israël de 1948 à 2019. Contente d’en savoir un peu plus sur ce pays, roman très personnel plus attrayant qu’un « Que sais-je ». Je ne suis pas mécontente de l’aspect polar qui tient la route.
Commenter  J’apprécie          10
Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

LA BIBLE ET L’HISTOIRE DU PEUPLE JUIF AU PÉRIL DE L’HISTORIOGRAPHIE.

Shlomo Sand est historien, professeur à l’université de Tel-Aviv. Il a écrit ce livre iconoclaste en 2008 dans lequel il tente de répondre à la question : quelles sont les bases du sionisme ?

Il constate préalablement qu’Israël est une ethnocratie sans frontière, qui appartient aux juifs du monde entier alors même que ceux-ci ne sont plus des réfugiés persécutés mais des citoyens de plein droit dans les pays où ils habitent.

Y a-t-il eut une expulsion de Palestine ? Pour l’auteur non, la diaspora n’est pas née de l’exil des descendants d’Abraham et Salomon, mais répond à des conversions successives en Afrique du Nord Europe du Sud et Proche-Orient ; ce qui remet en cause les fondements mêmes de la réappropriation du pays de Judée et d’Israël par les descendants des guerriers Berbères ou des cavaliers Khasars.

Mais alors, d’où vient l’histoire du peuple errant ? Ce serait l’œuvre, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, de talentueux reconstructeurs du passé, dont l’imagination fertile a inventé, sur la base de morceaux de mémoire religieuse, juive et chrétienne, le mythe de l’enchaînement généalogique continu pour le peuple juif. La terre d’Israël lui appartiendrait et non à cette minorité arabe, dépourvue d’histoire, arrivée là par hasard !

La Bible peut-elle être considérée comme un livre d’histoire ? Les premiers historiens juifs modernes ne la percevaient pas ainsi : à leurs yeux, l’Ancien Testament se présentait comme un livre de théologie, constitutif des communautés religieuses juives après la destruction du premier temple. Il a fallu attendre la seconde moitié du XIX ème siècle pour trouver des historiens (Heinrich Graetz notamment ) porteurs d’une vision « nationale » de la Bible : ils ont transformé le départ d’Abraham pour Canaan, la sortie d’Egypte ou encore le royaume unifié de David et Salomon en récits d’un passé authentiquement national. Les historiens sionistes n’ont cessé, depuis, de réitérer ces « vérités bibliques », devenues nourriture quotidienne de l’éducation nationale en Israël.

Mais dans les années 1980, les découvertes de la « nouvelle archéologie » contredisent la possibilité d’un grand exode au XIIIe siècle avant notre ère. De même, Moïse n’a pas pu faire sortir les Hébreux d’Egypte et les conduire vers la « terre promise » pour la bonne raison qu’à l’époque celle-ci... était aux mains des Egyptiens. On ne trouve d’ailleurs aucune trace d’une révolte d’esclaves dans l’empire des pharaons, ni d’une conquête rapide du pays de Canaan par un élément étranger.

Même le débat, de caractère juridique, sur « qui est juif ? » n’a pas préoccupé ces historiens : pour eux, est juif tout descendant du peuple contraint à l’exil il y a deux mille ans.

Paradoxalement, cet « événement fondateur » dans l’histoire des Juifs, d’où la diaspora tire son origine, n’a pas donné lieu au moindre ouvrage de recherche. Et pour une raison bien prosaïque : les Romains n’ont jamais exilé de peuple sur tout le flanc oriental de la Méditerranée. A l’exception des prisonniers réduits en esclavage, les habitants de Judée continuèrent de vivre sur leurs terres, même après la destruction du second temple. Une partie d’entre eux se convertit au christianisme au IVe siècle, tandis que la grande majorité se rallia à l’islam lors de la conquête arabe au VIIe siècle.

L’auteur conclut son ouvrage en prenant un modèle d’identification possible sur des pays comme le Canada, la Suisse ou la Belgique : pourquoi ne pas faire cohabiter des populations de culture et de langues différentes dans deux provinces d’un même état ? «Si le passé de la nation relève essentiellement d’un mythe onirique, il faudrait commencer à repenser son avenir, juste avant que le rêve ne se transforme en cauchemar ! »
Commenter  J’apprécie          120
Crépuscule de l'histoire

Un essai très intéressant sur l'histoire de l'histoire en tant que discipline, et l'évolution de ses conceptions depuis Hérodote, dans le cadre d'une réflexion sur la scientificité de la discipline. L'auteur la met en doute, ainsi que l'existence d'une vérité objective. Sur ce dernier point, je serais tenté de citer Steven Pinker : la vérité existe, je ne la connais pas, et vérité existe, mais je ne la connais pas et vous non plus. Mais il est vrai qu'elle est inatteignable en partant de sources qui seront forcément lacunaire. Sand consacre le couplet obligé à la déconstruction du roman national et à l'idée partiellement fausse au moins pour la France de la construction des identités nationales au XIXeme siècle seulement. L'insistance qu'il y met est cela dit bien naturelle de la part d'un Israëlien progressiste. Dans ce pays en effet le roman national n'est autre que la Bible prise comme un document historique, ce qui légitime la spoliation des Palestiniens.Sand a consacré à la question deux livres passionnants dont les titres parlent d'eux-mêmes. "comment le peuple juif fut inventé" et "comment la terre d'Israël fut inventée". Il y fait allusion dans le présent livre à titre d'illustration et je renvoie les curieux à ces ouvrages passionnants?

Cela dit, il apparaît à plusieurs reprises que Sand a quelques lacunes en Histoire de l'Europe et particulièrement en Histoire de France. Cela est tout à fait excusable : il a fait ses études en Israël où la matière est très peu enseignée.'Il a certes été chargé de cours à l'école des hautes études en sciences sociales, mais pour un cours d'histoire des idée politiques, dans la lignée de sa thèse sur Georges Sorel.

Mais certaines choses m'ont un peu agacé. Par exemple, il écrit que Voltaire s'est " procuré un titre de noblesse" alors qu'il avait simplement adopté une particule de courtoisie, et qu'il aurait vécu " sous la protection d'un puissant marquis" alors qu'au contraire le Marquis en question, ruiné, vécut de nombreuses années aux crochets de Voltaire en qualité de mari complaisant de la maîtresse de ce dernier, Émilie du Châtelet.

C'est un détail, mais, pour une fois, une vérité objective.

Là je pinaille. Il s'agit d'un excellent livre, un peu technique certes, même si on peut prendre du recul avec certaines de ses conclusions.

Commenter  J’apprécie          92
Une brève histoire mondiale de la gauche

Une approche d'histoire mondiale et comparée pour répondre à une question de philosophie politique : qu'est-ce qui définit un projet, une politique et une identité « de gauche » ?
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
Commenter  J’apprécie          10
La mort du Khazar rouge

Peut-on tuer à cause d'un livre histoire ?

Ça dépend du livre...

Shlomo Sand, professeur d'histoire à l'université de Tel-Aviv, est l'auteur de deux livres qui ont été controversés. Leurs titres "Comment le peuple juif fut inventé" et "Comment la terre d'Israël fut inventée" explique d'emblée pourquoi ils n'ont pas plu à tout le monde.

Il n'est pas question de résumer ici les thèses de l'auteur ( je ne peux au demeurant qu'en conseiller la lecture, ils sont très accessibles et dénués de tout pédantisme universitaire). On peut cependant les exposer ainsi : l'archéologie démontre le caractère mythique des évènements racontés dans la Bible. Le judaïsme apparaît vers le septième siècle av JC en Judée, parmi les autochtones Cananéens. Après la destruction du Temple par les Romains en +70, il n'y a pas de dispersion des Juifs. Ils restent sur place. La preuve en est qu'ils se révoltent à nouveau n +132 (révolte de Bar Kochba). En revanche il y a eu des conversions massives au Judaïsme sur tout le pourtour de la Méditerranée. Là est l'origine des Juifs orientaux ou Sépharades. Ces points ne font pas controverse dans la communauté des historiens et sont attestés par l'archéologie. Voir à ce sujet les ouvrages d'Israël Finkelstein, directeur du département d'archéologie de l'Université de Tel Aviv.Mais Sand est attaqué sur la deuxième partie de ses théories, concernant l'origine des Ashkénazes, Juifs d'Europe orientale. Selon Sand, ils ne descendent pas des Hébreux du premier siècle, mais d'un peuple de la Steppe, les Khazars, dont le royaume a existé jusqu'au 13eme siècle dans la région de la Caspienne, convertis au Judaïsme au 8eme siècle.

Évidemment cette thèse remet en cause les justifications historiques du Sionisme, créé précisément par des Ashkénazes au 19 ème siècle, puisque les descendants des Khazars n'auraient aucun lien avec la Palestine. Tout le monde ne l'accepte donc pas, malgré les preuves indiscutables de l'existence du royaume juif des Khazars.

Et voilà le point de départ de notre roman : un universitaire israélien qui a travaillé sur les Khazars est assassiné en 1987. Puis un autre 20 ans plus tard. Et..

On ne raconte pas un roman policier.

Parce qu'il s'agit d'un véritable roman policier, il y a une enquête, des rebondissements. Les personnages sont crédibles. On apprend aussi énormément de choses sur la société israélienne.

Shlomo Sand a réussi avec succès le passage souvent difficile au roman.

Commenter  J’apprécie          50
Comment j'ai cessé d'être juif

Très bonne initiation aux deux grands autres livres de Sand sur la question juive actuelle. Sand est un historien accompli mais aussi un intellectuel honnête et surtout un véritable « humaniste » : contrairement à ce qu'ont pu en dire certains de ces détracteurs enfermés dans les logiques qu'il dénonce précisément (particulièrement en France), Sand n'est pas une nouvelle image de la haine de soi : il dresse un réquisitoire (ici rapide) de l'impasse d'un État ethoncratique et raciste, il s'érige contre ce que les sionistes négationnistes de ce qu'est la vraie judéité font de l'Etat d'Israël auquel il est pourtant attaché et qui pourrait devenir une vraie démocratie s'il n'était pas gouverné par des extrémistes dignes des plus sombres pages de l'histoire mondiale contemporaine. Sand a cessé d'être juif parce que ce que les « nouveaux juifs », vrais faux juifs ayant renoncé à la culture yiddish ancestrale et à la pratique cultuelle personnelle (au profit de pratiques mondaines) , qui sont aujourd'hui à la tête d'un État (qui en défendent la politique) en rien démocratique et prétendument juif ont fait de cette identité avant tout religieuse. Il se revendique israélien, ouvert, tolérant, humaniste, conspuant aussi bien les sionistes fascisants que les antisémites viscéraux (deux faces d'une même pièce de la haine de l'autre).
Commenter  J’apprécie          110
Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Instructif Shlomo Sand compile dans son livre toutes les études qui sont consacré à l'existence d'une nation juive. Cela peut être par moment très ennuyeux pour quelqu'un de novice sur le sujet. Par contre, j'y ai appris beaucoup de choses qui sont souvent ignoré. Ce qui est intéressant c'est l'opinion de cet historien israélien sur sa propre religion. On apprend que l'histoire a souvent été remanié pour qu'elle corresponde au but sioniste de la nation juive. Quand on sait que les juifs et les musulmans s'entraidait très bien au Xe siècle pour combattre le christianisme et conquérir des territoires , on peut être interrogatif sur ce conflit israel/palestine qui finalement réunis des peuples d'origine commune il y a de cela 2000 ans.
Commenter  J’apprécie          00
Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Un excellent essai très documenté sur l’histoire du « peuple juif», la naissance du sionisme et la création de l’état d’Israël qui a certainement exigé un travail titanesque de recherche. C’est aussi un très courageux exercice de réflexion sur les notions de nation, de démocratie et citoyenneté. Shlomo Sand pointe les contradictions et les ambiguïtés de « l’ethnocratie »israélienne et préviens contre les dangers des théories biologistes pour le justifier.

Un livre très instructif que je recommande vivement à tout le monde.
Commenter  J’apprécie          20
Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Le livre a déplu à beaucoup de gens, tant il détruit de vérités que d'aucuns croyaient bien établie.

Pourtant Sand n'écrit rien qui ne soit pas conforme au dernier état des connaissances historiques et archéologiques. Il n'est pas le seul, certains s'expriment seulement avec plus de prudence.

Alors oui, il n'y a pas eu d'Exode, Moïse n'a jamais existé, le Pentateuque a probablement été écrit au VI siècle av JC pour des raisons politiques alors que les Hébreux n'étaient probablement pas monothéistes, David et Salomon sont des personnages mythiques inspirés au mieux de petits chefs de tribu, le Royaume de Salomon n'a jamais existé, ni d'ailleurs le Royaume unifié. Juda et Israël (qu'on appellera plus tard Samarie ) étaient deux états indépendants, sans doute avec des cultures très proche du, le seuil temple de Jérusalem dont l'existence soit certaine est celui d'Hérode...

Et les Juifs n'ont pas quitté en masse la Palestine après la destruction du Temple en 70.

Ce qui s'est répandu sur le pourtour méditerranéen, ce n'est pas le peuple juif, c'est la religion juive. La grande majorité des Juifs actuels ne descendent pas des anciens Hébreux mais de convertis.

Tout cela est dérangeant pour les Juifs, les Chrétiens un peu moins, et dans une moindre mesure les musulmans.

Cela est surtout dérangeant pour l'État d'Israël et sa prétention à incarner les anciens Hébreux. Il ne faut pas y voir de l'antisémitisme, ni même de l'antisionisme. Sand est citoyen israélien, de même d'ailleurs que beaucoup d'autres historiens et archéologues de la même mouvance. Et c'est à l'honneur d'Israël qu'ils puissent s'exprimer librement.

De même cela ne remet pas en cause le droit à l'existence d'Israël. Il a ce droit du seul fait qu'il existe, qu'il est une réalité, qu'il peuplé de gens qui en majorité y sont nés et ont de ce fait des droits sur cette terre, comme en avaient les Palestiniens en 1947.

Au demeurant ni les uns ni les autres ne sont particulièrement des descendants des occupants de la Palestine au premier siècle. Au bout de deux mille ans, personne ne descend plus de personne, ou, ce qui revient au même, tout le monde descend de tout le monde.

Commenter  J’apprécie          84
Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Voilà un ouvrage de référence qui devrait se trouver dans toutes les (bonnes) bibliothèques. On en ressort avec ce sentiment agréable et jouissif d'avoir appris une pièce importante de l'histoire de l'humanité et d'être plus savant.

Certains chapitres sont assez ardus, comme le premier qui traite de l'idéologie des nations et de leur formation, mais ceux, plus historiques, comme le troisième et le quatrième, sont tout bonnement passionnants.

En ce qui me concerne, il a apporté des réponses à de très nombreuses questions et interrogations que je me posais depuis plus de trente ans. Le dernier chapitre sur la (triste et inquiétante) « ethnocratie » israélienne est également très éclairant sur l'impasse dans laquelle se trouve ce jeune pays qui a construit sa légitimité sur un mythe et un contresens historique peu banal.

Le conflit du Moyen-Orient est une ubuesque tragédie. Les juifs israéliens, convaincus d'être les descendants des habitants de la Judée antique - ce qu'ils ne sont pas - se sont installés sur une terre habitée par les authentiques descendants des Juifs de Judée mais convertis à l'Islam au VIIème siècle. On en rirait, si ce conflit armé n'avait fait tant de victimes et amené tant de souffrances et de désolations dans cette partie du monde.

Il est clair qu'il faut en sortir par le haut, et qu'il ne faudrait en aucun cas se servir de l'Histoire pour nier la légitimité de l'Etat d'Israël. Ce serait ajouter encore d'autres drames aux drames actuels.

Avec un réel courage et une clairvoyance peu commune, l'historien israélien Shlomo Sand plaide pour un état israélien qui abandonne son « ethnicisme » et sa « religiosité » pour devenir enfin l'Etat de tous ses concitoyens, celui des judéo-israéliens ET des palestino-israéliens. Il y a urgence, car cet Etat ségrégationniste ne pourra contenir indéfiniment la jeunesse palestino-israélienne, pour l'instant réduite au silence dans son propre Etat. Dans un pays qui n'est pas garanti éternellement du soutien de l'Occident et qui se trouve être une goutte d'eau juive au milieu d'un océan musulman, la révolte des palestino-israéliens pourrait faire éclater l'Etat israélien, et le vieux rêve sioniste se terminer par une sanglante catastrophe.

C'est la seule solution politique possible, et on rêve d'un grand homme d'Etat israélien qui permette cette révolution des mentalités dans la population judéo-israélienne et change l'essence même de cet Etat pour en faire une véritable démocratie pluraliste. Espérons que cet homme ou cette femme soit déjà de ce monde...
Commenter  J’apprécie          146
La mort du Khazar rouge

Dans le genre polar ce n'est pas le plus captivant qu'il m'ait été donné de lire bien qu'il faille lui reconnaître une intrigue pas trop mal ficelée tout de même.

Ce qui m'a en revanche intéressé est la présentation de la société israélienne de "gauche" avec ses contradictions, comme par exemple parfois sioniste et parfois non, de même que les recherches historiques controversées qui suggèrent une religion juive prosélyte et non repliée sur elle-même avec une origine unique.
Commenter  J’apprécie          00
Crépuscule de l'histoire

Cet essai a pour principal objectif de faire l'histoire de la façon dont les historiens ont considéré leur discipline, son statut, son rôle, son potentiel, ses limites. Très documenté, il fait en quelque sorte l'histoire de l'historiographie, soit une histoire au cube assez méta... Pour ceux qui ne s'intéressent pas trop à l'Histoire comme discipline, passez votre chemin. Pour les autres, et surtout pour les amateurs de sciences sociales en général, le livre résume bien l'évolution du statut de ces disciplines, et des limites quant à leurs résultats du fait d'un biais idéologique particulièrement fréquent.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Shlomo Sand (370)Voir plus

Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1085 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}