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4.19/5 (sur 59 notes)

Nationalité : Japon
Né(e) à : Tōkyō , le 06/03/1909
Mort(e) à : Tokyo , le 25/12/1988
Biographie :

Shōhei Ōoka (大岡 昇平) est un romancier japonais, critique littéraire, et traducteur de littérature française.

Il devient journaliste au Kokumin Shimbun, qu'il quitte au bout d'une année pour se consacrer à la traduction en japonais des œuvres de Stendhal et d'autres auteurs européens. Pour gagner sa vie, il trouve un emploi de traducteur dans une entreprise franco-japonaise de Kōbe.

En 1944, il est incorporé dans l'armée et après seulement trois mois d'instruction, envoyé sur la ligne de front dans l'île de Mindoro dans les Philippines.

En janvier 1945, il est capturé par l'armée américaine et envoyé dans un camp de prisonniers sur l'île de Leyte. Avoir survécu, quand tant d'autres étaient morts, lui fut un traumatisme. Il regagne le Japon à la fin de 1945.

Ce n'est qu'après la guerre que Ōoka commence sa carrière d'écrivain. Il publie un récit autobiographique sur son expérience de prisonnier de guerre intitulé Furyo ki (Journal d'un prisonnier de guerre), en plusieurs livraisons entre 1948 et 1951.

Son roman le plus connu, Nobi (Les Feux, 1951), bien reçu par la critique, remporte le prestigieux prix Yomiuri en 1951.

L'ombre des fleurs de Shōhei Ōoka a emporté le prix Shichosha en 1961.

Tout au long de sa vie, il publia des nouvelles et des critiques dans presque tous les magazines littéraires du Japon.

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Source : wikipedia
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Ne serait-ce que pour juger si elle est bien prise ou non , une photo est susceptible d’un grand nombre de lectures différentes. Il semble qu’en général personne ne trouve sa propre image ressemblante. Non qu’elle nous ressemble pas en réalité , mais seulement par ce qu’elle ne ressemble pas à ce que nous voudrions être: tel est le cas le plus fréquent.
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A peine Michiko se fut-elle avoué son amour qu'elle ne pensa qu'à l'étouffer. Elle avait beau n'aimer plus son mari, il lui semblait que son devoir d'épouse lui interdisait irrémédiablement de reporter ses sentiments sur un autre homme. Encore moins sur le cousin Tsutomu.. Elle lui avait trop longtemps donné, dans l'histoire de son cœur, le rôle d'un jeune frère chéri, pour ne pas trouver soudain monstrueux d'avoir à parler d'amour à son sujet.
Michiko n'avait encore jamais connu l'amour. Ce qu'elle en avait lu, jeune fille, dans les romans, était généralement voué à une conclusion funeste. Elle ne se sentait ni la force, ni le désir de l'affronter. On peut penser que dès lorigine, en effet, la passion même dont elle avait brûlé pour son mari nétait pas de l'amour.
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Quand le cœur d'un amoureux se rend à la vérité, combien triste est la vérité !
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Il se promenait souvent seul au bord de la mer. Les jours de beau temps, au soir, on pouvait voir le mont Fuji de l'autre côté de la baie de Sagami. Il avait l'air plus grand qu'au Crû, plus gros, précédant à droite la chaîne de Tanzawa, à gauche sa troupe de volcans alignée de Hakone à Amagi ; sa silhouette se détachait nettement dans le ciel au couchant. La grande faille qui traverse l'archipel du Japon avait produit ce cône parfait, parce que au long des âges de formation de la Terre le cratère ne s'était jamais déplacé, expulsant continuellement laves et scories, ainsi que Tsutomu se rappelait l'avoir lu dans la bibliothèque du vieux Miyaji. S'il avait assez de patience, leur amour aussi, peut-être, trouverait les moyens et l'occasion de se réaliser un jour...
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Le ciel était couvert. Le Fuji était coiffé de nuages épais, les conifères portaient des traces de lave récemment projetée large et verdoyant, le pied de la montagne s'offrait seul au regard. Le hall de l'hôtel était désert; des échantillons de roches volcaniques, des spécimens de papillons des plaines s'y imprégnaient de poussière.
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- Papa, dis-moi ce que je peux faire ?
La tombe ne répondit évidemment rien, mais Michiko se rappela la fermeté des principes sur la vie et la mort dont, en digne fils de samouraï, son père s'enorgueillissait quelquefois.
- Quand j'étais enfant, les Japonais s'ouvraient encore le ventre. Le seul but de l'interdit chrétien du suicide est d'empêcher que les esclaves ne ruinent leur maître en se tuant l'un après I'autre. Le confucianisme est bien loin de cette pensée molle ! On meurt, et s'il faut mourir, on se tue. Voilà comme doit agir le Sage. Notre hara-kiri est dans le droit fil de la pensée de Confucius.
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Ce qui me réveilla encore une fois, ce fut le son du canon. La nuit était presque terminée. Le bruit et la fumée saturaient le ciel de l’autre côté du cours d’eau. Les explosions qui se rapprochaient de nous se succédaient sur un rythme de plus en plus dense. Le son du canon était violent, très proche, et bientôt mêlé de grondements semblables à des roulements de tonnerre. De l’autre côté des collines, dans le ciel au-dessus de la compagnie que j’avais quittée, un avion de reconnaissance décrivait des petits cercles comme un rapace visant sa proie. Apparemment, c’était là que le bombardement avait lieu.
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Le désir d'Akiyama était bien sûr alimenté par les coquetteries de Tomiko, mais tirait son origine de l'insatisfaction charnelle où le laissait sa propre épouse. II fût allé depuis longtemps chez des prostituées sans sa parcimonie naturelle et une terreur maladive de la contamination vénérienne. Tomiko, femme mariée, ne présentait aucun risque sur ce point et il n'y avait pas besoin de la payer ; elle remplissait donc toutes les conditions. [...]
De tels calculs sont plus propres qu'on ne croit à déclencher une banale affaire d'adultère, mais demandent évidemment en outre l'immoralité des participants.
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Au loin, sous des nuages que le soleil couchant teignait d'un rouge pivoine, parut le mont Fuji. Les pentes en étaient déjà toutes couvertes de neige et seules, autour du sommet, les projections de lave laissaient leurs traces noires.
La beauté de ce cône volcanique avait autrefois représenté pour lui l'éternité de leur amour : c'est maintenant la mort qu'elle évoquait.
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Et si à ce moment-là la colère était capable de me faire vomir, c’était que je n’étais plus un homme.
J’étais un envoyé du ciel. Je devais exécuter la colère de Dieu
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