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EAN : 9782877300612
157 pages
Editions Philippe Picquier (19/05/1998)
3.86/5   7 notes
Résumé :
C'est un magnifique portrait de femme que donne Ôoka dans ce célèbre roman. Face à la désinvolture égoïste des hommes qui partagent ses nuits dans les bars de Ginza ou les maisons de rendez-vous, Yôko ne retrouvera la paix que dans le renoncement à la vie.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Récompensé par le prix Shichosha en 1961, L'éloge des fleurs dresse le portrait magnifique et mélancolique de Yôko.

Entraîneuse dans les bars du Ginza d'après-guerre, cette femme blasée, à la recherche d'hommes pour subvenir à ses besoins, a laissé sa jeunesse et la fraîcheur de sa beauté dans ce milieu particulier, peu propice au plein épanouissement. Au contraire, les fleurs du titre s'y fanent plus vite qu'ailleurs.

Ôoka Shohei signe également avec son récit un roman social sur le Japon des années cinquante, qui se relève de la défaite. Roman des conditions des femmes esseulées tenues à assurer leur (sur)vie; roman des hommes qui passent dans la vie de Yôko... un petit tour et puis s'en vont. Reste l'alcool pour tenir encore un peu, ne plus voir la réalité dans toute sa crudité. Ou cruauté au choix.

L'éloge des fleurs laisse dans l'esprit une empreinte certaine, marquée d'amertume et de mélancolie. Comme la fragrance douceâtre d'une belle fleur qui, coupée, déjà se corrompt.
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L'ombre des fleurs nous brosse le portrait d'une femme dans Ginza d'après-guerre. Yôko est entraineuse dans les bars. D'amant en protecteur, elle peine à trouver sa place, son équilibre. Les années ont passé et la quarantaine approche, un âge déjà bien avancé pour travailler dans les bars. Elle tente d'oublier en étant ivre presque tous les soirs. Elle tentera bien de vivre dans un petit appartement payé par un professeur, mais il retournera bien vite vers sa femme et sa fille malade. Un autre jeune premier profitera d'une femme expérimentée un temps, puis un ancien client directeur d'usine, qu'elle n'a pas vu depuis 20 ans lui fera miroiter un travail dans une charmante auberge ...



Amasser de l'argent ou se marier avec un riche mari protecteur est l'ambition de toutes ces femmes. Mais Yôko se refuse aux compromis, puis l'âge et l'alcool la rongent. Les bars de Ginza accélèrent ce processus de vieillissement. Elle n'arrive pas à se décider : se marier, se faire offrir un bar ?

L'ombre des fleurs est aussi le portrait de femmes dans le Japon des années 1950:

Yôko a connu beaucoup de succès auprès des hommes, femme entretenue, elle parait plutôt désintéressée, Altruiste et souvent un simple rouage des manipulations de Jun. Elle est attachée à Takashima, et ne veut pas l'abandonner malgré qu'il ait perdu richesse, jeunesse, elle lui voue une dévotion à sens unique. Alcoolique pour supporter ce quotidien sordide et se trouve contraint d'entretenir ses amants. Takashima vient la voir pour régler ces dettes de jeu, puis manger. Elle se révolte quelquefois, contre Shimizu qui apparaît comme un voleur. Si elle veut réussir quelque chose : c'est son suicide qu'elle prépare avec un soin particulier. Elle ne prendra pas conseil auprès d'elle pour une fois.

Jenku attiré par l'argent et la richesse qui manoeuvre sans vergogne Yôko et Takashima à sa convenance, mais qui reste malgré tout assez malheureuse. Elle comprend les changements qui ont lieu dans Ginza et les utilisent à son avantage. Malade elle n'arrive pas à décrocher, peur de dépenser son argent pour des soins, et de vivre loin de ses bars, ou elle n'a que peu de confiance dans les gens qui l'entourent.

Mais également un portrait des hommes sans scrupule, profiteur; égoïste. Lâche malgré des paroles mielleuses, qui vont prendre "elle commençait à comprendre qu'un homme a beau verser des larmes et se prosterner sur les tatamis, quand il arrivait à ses fins, la femme, elle, se retrouvait seule avec ses sentiments" , "Matsuzaki regardait la pente désespérément vide. Yôko fût-elle une fleur éphémère, à défaut de la cueillir, il lui suffirait d'avoir foulé son ombre, songea-t-il."

Un roman poignant qui nous entraîne à Ginza, partagé le quotidien des femmes dans l'après-guerre. Un portrait touchant plein de sensibilités et emprunt de fatalisme de cette femme éphémère Yôko. On retrouve comme dans les feux, une superbe écriture et des portraits psychologiques très dense.
Lien : http://nounours36.wordpress...
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Ce roman se présente comme le portrait d'une femme, Yôko. Elle a été abandonnée par sa mère, et adoptée par sa belle-mère, qui l'a amenée avec elle après avoir quitté le père de Yôko. Cette dernière utilise ses charmes pour vivre, hôtesse de bar, elle se fait entretenir par des hommes, enfin quand elle en trouve un. Sa première jeunesse est passée, et son travail lui paraît de plus en plus difficile et fatiguant, elle trouve la consolation dans l'alcool et le sexe, comme une fuite en avant.

Très beau livre, avec cette description tout en finesse d'une femme à la dérive. Yôko n'a pas de point d'appui pour construire dans sa vie, elle se laisse flotter tout en ayant conscience d'être de plus en plus en train de sombrer. Sans aucun apitoiement sur son héroïne, d'une façon quasi clinique, mais élégante et qui ne manque pas d'une certaine poésie mélancolique, Shōhei Ōoka accompagne Yôko dans sa lente séparation d'avec le monde. Un livre doux amer, sur la solitude, la perte de la jeunesse, et la perte des illusions, même de celles qu'on ne pensait plus avoir. C'est par moments terrible, par moments plus tendre, mais toujours touchant et juste.
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Un excellent roman qui gagne à être lu. C'était un auteur que je ne connaissais pas, et je suis bien content de l'avoir découvert avec cette histoire qui est racontée avec brio et génialement traduite.
Lien : https://comaujapon.wordpress..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C'était le vide qui croupissait dans le coeur d'une femme, ballottée à Tôkyô durant vingt ans dans les vagues de la société de consommation, changeant de partenaires comme de vulgaires vêtements. Avait-elle réellement vécu jusqu'à présent ? On pouvait en douter. Et maintenant, était-elle vivante ? Ce n'était guère plus sûr. sa vie, dévorée par l'alcool et les hommes, se confondait en vérité avec la mort; et l'on pouvait dire qu'aujourd'hui elle avait déjà cessé de vivre

p130
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