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Critiques de Sidonie-Gabrielle Colette (1164)
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Au concert

De janvier à juin 1903, Colette collabora au journal le « Gil Blas », faisant office de critique musicale.

Une critique particulière, très dans le ton de « Claudine » : impertinente, influencée par Willy (alias Renaud, Maugis, l’Ouvreuse…).

Une époque revit.

Concerts Lamoureux, concerts Colonne, Opéra-Comique, Schola Cantorum…, des noms revivent -connus et moins connus-, l’ atmosphère d’un Paris disparu, où les concerts dominicaux tellement longs et variés, permettaient d’aller et venir, de s’endormir, de se manifester…, de voir et se faire voir.

Colette décrit ces lieux, ces réactions.

On trouve chez elle un regard lucide sur les excès artistiques et humains.

Ses critiques d’artistes vont parfois jusqu’à une férocité élégante (oserait-on encore dire ainsi à notre époque?).

Parallèlement aux écrits de Colette, pour le même journal, à la même époque, Claude Debussy tient aussi une critique musicale que l’on retrouve dans « Monsieur Croche et autres écrits », critiques pointues, lucides qui n’ont rien à voir avec le ton primesautier et « claudinien » d’une Colette qui observe, ressent et s’amuse.

Il est intéressant de lire ces deux livres.

L’un instruit, l’autre transmet tout un monde.



La deuxième partie du livre concerne les concours publics du Conservatoire en juillet 1903.

Colette ne se prive pas de brocarder les candidats qu’elle juge indigents et les excès musicaux, scéniques, gestuels caractéristiques du jeu de cette époque.
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Aventures quotidiennes

Ces chroniques parues dans le "Figaro" et publiées chez Flammarion ont été probablement mises en vente en janvier 1925 (copyright 1924). Elles ont été reprises en 1949 par l'édition dite "du Fleuron" (sauf "Accidents de printemps", "Foules", "L'usurpateur" et "Fugue"). En 1973, l'édition du centenaire chez Flammarion reprend cette édition. Elles ont seulement été rééditées lors de cette dernière publication et depuis lors reprises dans l'édition de la Pléiade qui constitue actuellement l'édition la plus complète et la plus fidèle. (Source La Pléiade - Tome III)



Les notes et variantes en permettent une lecture très précise. En effet, dans l'actualité de l'époque évoquée par Colette, nous croisons dans faits de société aujourd'hui disparus ou oubliés ou mal connus et des préoccupations toujours présentes (la femme et la voiture, les assassins célèbres, les portraits de comédiennes comme la Duse ou encore Sarah Bernardt, les doubles vies, le cinéma, etc...).



Comme toujours, Colette a la phrase qui fait mouche, le trait juste, la description savoureuse qui donne tout son suc à la vie quotidienne, à ses aventures banales et anodines comme à ses déviances

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Bella Vista

Comme quatre polaroïd ,ces quatre nouvelles attachées à des lieux et des personnages vibrant de vie et de bonheur , Colette égrène ces " madeleines " avec délicatesse et pleine de saveurs.
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Bella Vista

Un bijou. Il y a dans la façon de Colette d’observer les gens une fraîcheur inouïe du langage. Une sincérité qui vous montre le personnage tel qu’elle était. J’aurais aimé rencontrer cet écrivain plutôt dans ma vie, c’est un vrai bonheur de la lire. Elle et son feu d’artifice idiomatique ! Je le conseille vivement à tous ceux qui sont amoureux de la langue française !
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Bella Vista

"Bella-Vista parut en 1937 aux Éditions Ferenczi, "Trois, six, neuf" en 1944 chez Corréa. Les deux sont réunis dans le "Livre de Poche".



Bella-Vista



Quelques mots sur ces histoires qui ne laissent pas indifférents et contiennent chacune une part de mystère :



•Bella-Vista : Je fus très impressionnée lors de la lecture de cette nouvelle dans laquelle Colette se met en scène en utilisant le "je". Les lieux, les évocations la rendaient d'une réalité étonnante et ce fut longtemps après que je pus décrypter la réalité de la fiction (comme souvent chez Colette). une auberge en provence, un homme étrange qui provoque une répulsion chez les perruches du lieu et chez la chienne de l'écrivain, des propriétaires étonnantes et Colette observant le tout, créant en nous le malaise, l'envie de savoir et un sentiment d'inquiétude...



•Gribiche : Tristesse sans sensiblerie, témoignage de la dureté de la vie pour une figurante malmenée par l'existence et l'amour dont le fruit est difficilement tolérable...



•Le rendez-vous : Le poids de l'égoïsme...



•Le sieur Binard : Histoire trouble, dérangeante. Témoignage d'un souvenir des quinze ans de Colette. Une histoire que "Sido" n'aimait guère évoqué... au temps où les choses se disaient difficilement.



Trois six neuf



"Quand le logis a rendu tout son suc, la simple prudence conseille de le laisser là. C'est un zeste, une écale. Nous risquons d'y devenir nous-mêmes la pulpe, l'amande, et de nous consommer jusqu'à mort comprise. Plutôt partir, courir l'aventure de rencontrer, enfin, l'abri qu'on n'épuise point : tous les périls sont moindres que celui de rester."



Cette superbe et si juste phrase m'a accompagnée lors de tous mes déménagements et elle reste continuellement présente... Colette, une leçon de vie, une philosophie, une façon d'être... peu importe la phrase qu'on lui accole... Il y a quelque chose à prendre dans tous ses écrits et celui-ci est particulièrement juste, encourageant pour ceux qui ferment les yeux, se bouchent les oreilles, geignent au seul mot de "déménagement"! Dans ce court recueil, nous la suivons dans quelques uns de ses logis. Elle nous raconte ses péripéties, ses nouvelles appropriations de lieux avec bon sens et humour (Colette "avouait" quinze déménagements). Et j'aime à imaginer la "magicienne" décrite par Maurice Goudeket, son troisième mari, dans la préface :



"Et puis, au plaisir de défaire un logis s'ajoutait immédiatement celui d'en refaire un autre et de lui donner, en un minimum de temps, tous les caractères de la durabilité."



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Bella Vista

La première nouvelle, qui donne son titre à l’ouvrage, nous parle d’un séjour que Colette (les nouvelles étant largement autobiographiques) fit dans le sud de la France suite à l’achat d’une maison demandant des travaux. On lui avait conseillé de séjourner à proximité pendant ceux-ci afin de « surveiller » et « encourager » les ouvriers.



Dans cette nouvelle elle évoque sa rencontre avec les propriétaires de la pension où elle séjourna, deux femmes Rudy américaine et Suzanne, qui semblent très liées ainsi que les différents pensionnaires de la maison. Sur un ton très léger mais précis, fouillé, Colette aborde, ne pouvant éviter d’y mêler la nature et la faune environnantes (on connaît son amour des bêtes et en particulier des chats), ce qui l’entoure : les personnes, le quotidien de la pension etc…. C’est un séjour dont elle se souviendra longtemps car il se termina par une révélation surprenante.



Dans Gribiche il est question d’une troupe de danseuses dans un music-hall parisien : l’Eden Concert et de leurs relations. Solidarité, entraide mais aussi condition féminine au début du 20ème siècle (je rappelle que Colette a pendant 5 ans travaillé dans un music hall). Dans cette nouvelle, on ressent toute la tendresse de l’auteure vers ce milieu qu’elle a connu, mais surtout vers ces femmes, de petite condition. Les loges, les costumes, on entre dans le monde du spectacle mais aussi dans ses coulisses avec la réalité de la vie qui s’oppose au monde des paillettes.



Avec Le Rendez-vous nous partons pour Tanger, pour un séjour en compagnie de 4 personnages : un couple : Cyril, architecte et Odette sa femme ainsi que Bernard et Rose, jeune veuve et belle-sœur de Cyril. Ce dernier rêve de mettre cette dernière dans son lit et c’est l’occasion pour Colette de se moquer (gentiment mais sûrement) du comportement des touristes fortunés, critiques et indifférents à la population qui les entoure mais qui va être pour Bernard une prise de conscience lors d’un événement dramatique de la futilité de sa vie jusqu’alors.



C’est curieux qu’il a fallu que je vienne jusqu’à Tanger pour rencontrer mon semblable, le seul qui puisse me rendre fier de lui, et fier de moi (p174)



Dans le Sieur Binard, une très courte nouvelle, c’est un éloge à son demi-frère Achille, médecin de campagne qui va être confronté à une naissance peu banale où même Sido, sa mère, voudra expliquer à Colette ce qui arrive dans les campagnes, la réalité de certaines familles mais celle-ci n’a que 15 ans…..



Dans la dernière Trois, Six, neuf (durées d’un bail) Colette s’amuse à nous décrire ses péripéties de ses déménagements et des différents lieux (15) où elle a vécu à Paris, les joies et les tracas qu’offrent ses changements d’adresse, les charmes de chacun des lieux, laids ou beaux, riches ou misérables, simples ou majestueux.



Colette a le don de mettre en valeur, en y associant souvent un environnement végétal et animal, des chroniques de la vie, de voyage, de l’enfance qui lui permettent également d’aborder des sujets plus graves tels que l’avortement, les grossesses non désirées, les classes sociales, la vie en campagne, le de vie et l’impact de celui-ci sur son travail d’écrivaine.



Elle possède une plume légère et ironique mais possédant du fond et j’ai particulièrement aimé la nouvelle Le Rendez-vous tellement chargée d’humanité, Gribiche qui parle tellement bien de la solidarité féminine sans oublier l’évocation de son frère Achille et de son travail de médecin de campagne dans Le Sieur Binard.



Oui c’est attachant, frais et léger mais avec l’idée malgré tout de témoigner de sujets graves comme la maternité, l’avortement, le rapport à l’autre avec la faculté de s’adresser au lecteur d’une façon directe, partageant avec lui ses pensées et son regard sur des événements anodins ou pas.
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Bella Vista

Recueil de 4 nouvelles avec des parts autobiographiques de Colette.



1) Bella-Vista

Pendant une période de vide amoureux, Colette se souvient d'être partie dans le Midi pour faire construire une maison.

Durant les travaux, elle logeait dans une auberge.

Dans cette histoire, il s'agit du Bella-Vista, une enseigne tenue par deux femmes, Madame Ruby et Madame Suzanne. Colette va rencontrer un client étrange, Monsieur Daste. La fin de la nouvelle nous fait des révélations surprenantes sur les personnages.



2) Gribiche

Cette nouvelle se consacre à la période music-hall parisien de Colette.

Dans cette histoire, le lieu est nommé L'Eden-Concert.

Colette, surnommée Colettevili, y côtoie d'autres femmes. Elle nous décrit le décor, les coulisses derrière le spectacle, l'ambiance de solidarité mais aussi parfois de jalousie.



3) Le rendez-vous

Cette nouvelle parle de la période de voyages en Afrique du Nord de l'auteure.

Ici, à Tanger, un groupe de 4 voyageurs français découvre la ville grâce à leur jeune guide local Ahmed.

Rose, jeune veuve.

Odette, belle-sœur de Rose, exécrable, méprisante à souhaits.

Son mari Cyril, beau-frère de Rose, la tête dans le business.

Bernard, celui qui ne fait pas partie de la famille mais qui entretient une relation secrète avec Rose, et qui est meurtri par l'attitude de cette dernière.

Il ne compte pas se laisser faire, et un évènement imprévu va forcer le destin.



4) Le sieur Binard

Colette se souvient d'Achille, son demi-frère, qui était médecin de campagne et qu'elle suivait parfois en missions.

Un jour, une patiente vient en consultation et va chambouler une partie de sa vie.



Avis mitigé sur ce recueil de nouvelles : je n'ai pas trop accroché aux multiples descriptions, ni au fait qu'il n'y ait pas de véritable chute.

Déçue par la fin de la nouvelle éponyme Bella-Vista, beaucoup de descriptions dans Gribiche mais des personnages drôles et attachants, surprise par Le rendez-vous car je ne m'attendais pas à ce type de fin, et pour le sieur Binard j'ai dû m'y prendre à deux fois sur certains passages car je n'étais pas sûre d'avoir compris où voulait m'emmener Colette.





Des sujets graves (inceste, avortement), des évènements parfois violents dans la vie quotidienne (accidents, blessures), Colette décrit des scènes qui pourraient arriver à n'importe qui, à toutes époques.

Des tranches de vie universelles.
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Bella Vista

Ce recueil de quatre nouvelles est très hétéroclite : quatre thématiques (que je ne dévoilerai pas toutes), quatre lieux totalement différents (la Provence, le Paris du music-hall, le Maroc, la Bourgogne natale), une qualité très inégale aussi... Un point commun à toutes cependant : la sublime allusivité dont Colette use dans chacune de ces nouvelles pour nous emmener vers un dénouement que nous n'aurions pu imaginer. Tout est à deviner, à lire entre les lignes.



Dans la première nouvelle, éponyme du recueil, Colette s'amuse à nous perdre, elle distille pourtant quelques indices, mais se garde bien de mettre les points sur les i... La chute est surprenante : un pied de nez de Colette !



Mais des quatre nouvelles, l'une s'élève bien au dessus : c'est "Gribiche", du nom d'une jeune danseuse de revue. Dans cette nouvelle aux accents autobiographiques - mais qui sait si Colette n'a pas tout inventé – l'auteure revient sur ses années de music-hall pour dénoncer l'envers du décor : les filles exploitées, mal payées, la misère de la condition féminine et la tragédie vécue par ces femmes qui ne pouvaient avorter que clandestinement, l'avortement étant puni de prison aussi bien pour celle qui le subissait que pour celui ou celle qui le "dispensait". Maniant avec talent l'art de l'ellipse, Colette nous horrifie et nous émeut.



Je n'ai guère apprécié "Le rendez-vous" que j'ai jugé moins crédible dans sa chute.



Enfin, dans la dernière "Le Sieur Binard", l'on passe du pur à l'impur sans presque une transition. La quasi absence de condamnation que l'on surprend à la fin du texte est réellement choquante : Colette voulait-elle heurter les consciences ?



Challenge multi-défis 2022

Challenge plumes féminines 2022
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Belles saisons I et II - Nudité - Mes cahiers..

Le livre de poche "Belles saisons" reprend le "Discours de Colette à l'Académie Royale de Belgique" (paru en 1936 chez Grasset), "Mes cahiers" paru aux Armes de France en 1941, "Nudité" édité par la Mappemonde en 1943, "Belles Saisons I et Belles Saisons II" - Galerie Charpentier en 1945 et les "Derniers écrits".



Quelques extraits...



Belles saisons I "Ôtez de ma portée le visage humain et tout est changé. Il était donc le seul responsable de tant de fatigue, de tant d'intolérance? Sa bienveillance, sa courtoisie, la rapidité éblouissante de ses réflexes, et leur éloquence, -vient un moment de l'année où je n'en puis plus de les voir. Avant de le quitter, je l'ai trouvé prodigieux. "Comment peut-il me sourire si longtemps?" m'écriais-je en moi-même. Cependant je lui souriais pareillement. Nous allons jusqu'au bout de nos forces, pour la gloire machinale de mentir et de ne faire de peine à personne."



Belles saisons II "La comtesse de Noailles, chez qui j'eus accès quelquefois le matin, pendant qu'elle se reposait de ses nuits courtes et pénibles, détaillait avec malice ma tenue d'avant et d'après-midi : "Ma chère, disait sa voix incisive, vous verrai-je un jour sans votre feutre de braconnier, et votre costume de vieux chasseur, humide de brume et de pluie? -Il n'y a guère ce chances, répondais-je. Je crois que je suis habillée pour le reste de ma vie, d'une étoffe qui ne craint ni l'eau ni le soleil, et mes feutres valent tous les parapluies du monde."



Nudité "A force de jouer les statues, la femme nue, crépie de la tête aux pieds, tourne au marbre. Se reposent-elles dans leurs loges? Elles ne s'y risquent guère. Une chaise de paille ou de bois marque les fesses et raye les cuisses. Les genoux ne doivent pas perdre leur enduit de perle, et de tout contact appuyé se lève sur la peau un halo rouge. L'engagement que signe une dame nue lui interdit le port d'une gaine, mais ne mentionne rien sur l'état de ses orteils... Toujours est-il qu'aujourd'hui une dame nue est une dame sans vêtements, tandis que vers 1905 j'ai connu une "danseuse nue" qui en passant devant ma loge me montrait son fardeau de verre et de métal, de bracelets de cheville et soupirait :"Sept kilos!". C'est le poids maintenant d'une bicyclette.



Mes cahiers - "Notes de tournée" qui nous emmène de Nevers à Saint-QuentinSaint-Quentin en passant par Auxerre, Dijon, Nancy, Nîmes, Pau, Lourdes, Bayonne, Bordeaux, Lorient, Brest, Rennes, Caen, Evreux, Rouen, Amiens, Douai, Lille, BlankenbergeBlankenberge, Liège... "Pour faire une bonne tournée, une tournée vraiment agréable, il faut... Oui, je sais, il faut un nom connu, un talent consacré par la Ville)Lumière, voire une vedette un peu scandaleuse..." Qui vous parle de ça? Pour faire une bonne tournée, il faut une santé solide, une humeur à toute épreuve, des nerfs point surmenés, un estomac et un intestin bien disciplinés, et surtout cette sorte de nonchalance optimiste, ce fatalisme qui fait, d'une troupe en tournée, une caravane de pèlerins où la foi, latente, endormie, se manifeste rarement, mais suffit pourtant à les conduite, de station en station, vers le but jamais atteint, vers le repos..."



Discours de Réception à l'Académie Royale Belge - "N'allez pas me plaindre de ce que la soixantaine me trouve encore étonnée. S'étonner est un des plus sûrs moyens de ne pas vieillir trop vite." "Mon instinctif penchant qui se plaît à la courbe, à la sphère et au cercle... Tendre vers l'achevé, c'est revenir vers son point de départ...



Derniers écrits - "Tu es là, besoin décrire? Tu es bien là, nécessaire, membru, typique, tu es toujours là? Je te percute, je tâte ta présence. Quelle méfiance n'eus-je pas de toi -et de moi- durant que je souhaitais avoir fini d'écrire?



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Bêtes libres et prisonnières

Ce recueil publié par Albin Michel regroupe de nombreux textes sur les bêtes, écrits par Colette. On y sent son amour des animaux de toutes espèces, des mammifères aux insectes, en passant par les reptiles et les volatiles.

D'abord, on peut lire des généralités sur les rapports de l'homme et de l'animal ("Les Bêtes et nous"), avec des textes qui donnent avec justesse tous les torts à l'homme. On sent, chez Colette, une hypersensibilité qui lui fait dénoncer, déjà dans les années trente, les maltraitantes faites aux animaux.



Elle déplore cet excès de confiance que l'animal aura toujours envers l'homme, quitte à en payer le prix. À cette époque, on a chez soi des bébés lions, des singes ; les cirques regorgent de bêtes sauvages en cage. Colette saisit leur douleur et la transpose avec une très forte empathie.



Il y a ensuite "Bêtes prisonnières", où il est question des animaux de cirque (qui sont décrits avec beauté), puis "Écureuils et autres" où Colette raconte, par exemple, ses rapports avec le petit Pitiriki, écureuil apprivoisé à qui elle a voulu un jour rendre sa liberté. On y lit aussi une belle histoire de souris que nourrissait son futur beau-père (père de Willy).



"Les Oiseaux" occupent la plus grande part de ce livre. Colette y raconte leur règne étranger.

Et ce sont les "Insectes", "Reptiles", "Bêtes de la mer" et autres animaux dans "Que de bêtes!" qui terminent l'ouvrage.

On retiendra, pêle-mêle, l'araignée familière qui descendait, les nuits, du plafond de la chambre où dormait la mère de Colette, et qui venait se gorger du chocolat chaud déposé au sol pour elle.



Les extraits des Dialogues de bêtes sont toujours aussi drôles. Parmi eux, Toby-Chien et le hérisson (le chien ne comprend pas pourquoi sa maîtresse s'occupe de cette bête piquante). On peut lire aussi la très belle histoire de Colette recueillant un lézard blessé par sa chatte : elle le nourrit, le soigne, et il devient presque domestique.



Ce livre trouve un écho particulier dans notre époque où l'on s'interroge enfin sérieusement sur le sort réservé aux animaux. Je me plais à imaginer les textes qu'aurait pu écrire Colette, à propos des milliers de vaches élevées en batterie, sur l'exploitation des bêtes devenues insensée au nom du profit. Morte en 1954, Colette a échappé au moins à ces horreurs.




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Bêtes libres et prisonnières

Colette est connue pour sa grande liberté de pensée, son art de vivre, une passionnée, amoureuse de la nature.En relisant cet ouvrage, je me dis également qu 'elle est une pionnière en matière de cause animale..son esprit critique est lucide sur la question quand elle parle des animaux de cirque et le zoo, elle ne cautionne pas cette vie animale.



Cet ouvrage recense son bestiaire avec humour et intelligence, sa pertinence sur les conditions de vie des animaux de cirque est saisissante. Comme une belle fée qui n 'a de cesse de leur parler et de les choyer, la galerie de portraits est une ode à leur beauté et leur intelligence..tout en soulignant de sa subtile plume, les travers et le regard que leur porte l' espèce humaine ..

quel est le plus "bête " des deux? finalement...je vous laisse deviner et juge.



Quel bonheur de relire ces lignes, en écoutant les oiseaux s 'exprimer dans mon jardin!...Colette fait partie décidément de mes meilleures amies.

Je vous recommande de vous plonger dans ses écrits.. une belle promenade dans un jardin au bouquet enivrant...que vous n'oublierez pas.



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Cadeaux de Noël

Je ne connais pas grand chose de l'oeuvre de Colette, seulement "Sido", lu il y a quelques années et que j'avais adoré. J'espérais donc faire une nouvelle belle découverte à travers "cadeaux de Noël" mais ce ne fut malheureusement pas le cas. Les extraits, trop courts, ne permettent pas de s'immerger dans l'univers de Colette. Ce recueil apparait comme froid, distant, les textes ne donnent même pas envie de s'intéresser à l'histoire complète. Je n'ai d'ailleurs même pas terminé ma lecture, dommage dommage...
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Cadeaux de Noël

Dans ce recueil d’articles, Colette nous propose des écrits autour du thème de Noël qui abordent différents sujets : ses souvenirs d’enfance, son avis sur les cadeaux de noël, la fête de noël durant les guerres, etc.



Même si certains articles m’ont plu, je suis tout de même très peu emballée par la plume de Colette et je pense que c’est la raison pour laquelle je n’ai pas vraiment apprécié cette lecture. Je vous le recommande quand même si vous aimez le style de Colette et que vous voulez lire des écrits autour de Noël car je sais que ça pourrait plaire à beaucoup de personnes !
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Cadeaux de Noël

Ces évocations des noëls de son enfance, mais aussi lors de la guerre sont de vrais bijoux. Les textes de Colette se savourent, les passages se lisent et se relisent pour mieux les apprécier. Ils sont réalistes, optimistes aussi.

Il y a de la fraicheur, de la candeur, de la modernité.





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Cadeaux de Noël

Ce recueil d'articles est un produit de Noël, conçu pour être vendu en même temps que le Christmas pudding, les éditions limitées à couvertures chatoyantes, les faux jouets anciens et le dernier objet connecté à la mode. Comme le projet éditorial, son titre est non seulement opportuniste, mais aussi contradictoire avec son contenu. Rêveries de Noël eût mieux convenu. Car les Noëls d'enfance de Colette n'ont jamais existé. A leur place, c'est la figure de Sido qui remplit les souvenirs de "Gabri", ou" Minet-chéri", comme l'appelait sa mère. Colette décrit le village poyaudin (de Puisaye, pour ceux qui ne connaissent pas la Bourgogne) où elle grandit, comme libre penseur, ou mal -pensant comme on disait à l'époque. On comprend en lisant cette histoire que c'est plutôt sa mère la "mal pensante, elle qui, par son athéisme, déplaça les célébrations de Noël à la toute fin de l'année. Loin de 'en faire un jour de ripailles mécréantes elle crée un jour de partage très symbolique: cuire tout le jour du pain pour le distribuer aux plus misérables accompagné d'une dîme en argent sonnant, voilà qui n'est pas banal non plus.

Que reste-t-il alors , du parfum des Noëls d'antan, à l'écrivain, d'âge mûr puis plus tard encore, au soir de sa vie? Tant de souvenirs , en fait : l'attente que fleurisse l'ellébore, dite rose de Noël, parfois sous la neige,comme un autre autre cadeau étincelant et qui bleuit à l'aube; surprendre , dans son demi sommeil, les hésitations de Sido, venant déposer, une nuit de Noël, deux petits paquets fleuris de ladite rose, dans les sabots de sa fille, puis les reprenant après un bref moment de réflexion, pour les donner comme à l'habitude à sa fille pour ses étrennes. Scène muette où l'enfant blottie sous l'édredon sait lire tout l'amour maternel. Car Colette s'abreuvait aussi aux mythologies de l'enfance et aurait voulu croire à quelques fééries, moitié sulpiciennes moitié superstitieuses, de ses compagnes paysannes qui voyaient des miracles au-dessus de l'étable la nuit de Noël, et Sido pensa un moment abonder en ce sens en dévoyant du même coup le sens donné à leurs propres rites familiaux. Comment mieux illustrer la formule de Lacan: "Aimer, c'est donner ce qu'on n'a pas?" Autrement dit, l'amour ne saurait se distribuer comme un bien matériel, et n'est pas du même ordre que la possession ni la jouissance des biens. Ce joli "Conte de Noël" vient rejoindre dans mon paysage mental d'autres écrits célèbres du" Temps Retrouvé", comme l'appelle génialement Proust, retrouvailles/création de tant d'auteurs littéraires.
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Cadeaux de Noël

Je ne sais pas comment j'aurais réagi si j'avais reçu ce livre à Noël...franchement je crois que ça n'aurait pas été un cadeau...Heureusement que ce livre réédité est aussi pauvre en pages car la seule chose qu'on peut retenir de Colette c'est qu'elle n'a pas beaucoup de souvenirs des moments de Noël, cela dit Noël reste une tradition païenne et cette dame ne baignait pas beaucoup dans la religion malgré l'époque à laquelle elle vivait...ce recueil de textes qu'elle avait publié dans les journaux comme Marie Claire ou encore La revue de Paris ou Vogue reste très banal, à mon propre avis, un peu comme les propos de Colette quand elle parle de l'époque de Noël et du jour de l'An.



Merci encore à Babelio de m'avoir permis de recevoir ce livre grâce à masse critique.
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Cadeaux de Noël

Les premières lignes de ce recueil, début de la présentation de Frédéric Maget, donnent parfaitement le ton de ce livre que j’ai reçu de Babelio dans le cadre d’une récente opération Masse Critique.



« Je n’ai pas de souvenirs de Noël… », confie Colette en 1933 au journal La République. Étrange aveu de la part d’une écrivaine qui pendant près de quarante ans, de 1909 à 1948, publia dans la presse, sur Noël et le jour de l’an, de nombreux textes, certains repris dans l’œuvre, qui comptent parmi les plus belles pages sur l’enfance. (page 7)



Effectivement, dans la famille Colette, on ne fêtait pas Noël, car Sido, la mère tant aimée de l’écrivain, était athée. C’était donc à l’occasion des étrennes que Colette recevait des cadeaux et c’est le changement d’année qu’elle évoque principalement dans ces textes. Des cadeaux simples, sans fastes, témoignages d’affection, quelques bonbons, un livre peut-être, une ellébore sûrement, cette Rose de Noël qui fleurit sous la neige et que Sido aime tant.



Moi qui aime la nature, les oiseaux et les fleurs, j’ai été évidemment charmée par ces textes, où il en est souvent question, en particulier quand Colette évoque son enfance. Mais elle sait aussi être un témoin de son temps, comme dans Jour de l’an en Argonne, paru dans Le Matin de 6 janvier 1915, où elle raconte une visite aux soldats dans une région dévastée. Plus tard, ce sont les Noëls de la seconde guerre mondiale qu’elle évoque, avec leurs privations et leurs incertitudes, et qu'il est alors si réconfortant de replonger dans les souvenirs d’enfance.



Un très beau livre, une édition soignée avec un papier épais qui donne plaisir à tourner les pages, quelques photos de l’auteur à différents âges et de ses parents, des textes à relire pour retrouver l’émotion des choses simples. Une incitation à se rappeler ses propres souvenirs et à apprécier les fêtes passées, dans leur modestie et leur authenticité.
Lien : http://ruedesiam.blogspot.fr..
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Cadeaux de Noël

Ce petit livre regroupe des textes écrits par Colette sur Noël et le Nouvel an tout au long de sa vie. Elle y évoque divers Noëls, surtout ceux de son village natal dans un cadre domestique modeste mais harmonieux où cohabitent des gens qui s'aiment et des animaux. Les souvenirs de cette "enfance pauvre et païenne" évoquent la douceur et la simplicité. L'on découvre les Noëls anciens : pas de sapin mais du houx et de la fleur d'ellébore, des repas composés de marrons, de pudding, de fruits confits et de thé, suivis d'une calme veillée.

Pas de discours moralisateur dans ces souvenirs d'autrefois ; ceux-ci ont plutôt le goût de la madeleine de Proust. Et, si elle déplore la surabondance de jouets à Noël (dès le début du 20ème siècle !), Colette ne manque pas d'analyser les changements de tradition de manière nuancée.

Elle fait preuve d'une compréhension bienveillante et incroyablement moderne vis-à-vis des enfants, "porteurs d'un fardeau de souvenirs et de perplexité". Ce respect des enfants est sans doute lié à des souvenirs très vivaces de sa propre enfance et de ses perceptions enfantines.

Colette parle aussi des Noëls en temps de guerre, qu'il s'agisse d'un Noël au milieu des ruines d'un village bombardé ou d'un discours profondément émouvant dédié aux femmes dont les maris sont à la guerre. Son évocation des vœux en temps de guerre, du décalage entre l'optimisme et la légèreté du Nouvel an précédent et la modestie de cette nouvelle année, peut faire écho, dans une certaine mesure, à ce que nous vivons actuellement.

Ce sont de très beaux textes plein de sensibilité, teintés d'une "religion domestique", dont l'odeur du feu de cheminée, des oranges et d'un foyer harmonieux berce la lectrice/le lecteur.
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Cadeaux de Noël

La marqueterie est un art (« assemblage décoratif de pièces de bois précieux (…) appliquées par incrustation ou par placage sur un fond de menuiserie »). Cependant, dans ce bel objet-livre sous-titré « Écrits », le fond est absent. On s'approche davantage, il me semble, d'une autre définition de la marqueterie, « ensemble formé de parties disparates ». le titre, lui – Cadeaux de Noël – relève du trompe-l'oeil : Colette ne cesse de nous dire qu'elle n'a pas de souvenirs de Noël, qu'elle était issue d'une contrée et d'une mère « mal pensantes », où l'on ne pratiquait ni le rite du sapin, ni celui des présents dans les souliers, ni celui de la messe de minuit ; où les manifestations festives domestiques, au demeurant très limitées, étaient concentrées sur l'avènement de la nouvelle année et non sur celui du Divin enfant.



Les fragments ont été recherchés, rapprochés… nombre d'entre eux, figurant dans des articles ou des chroniques, servent ici pour la énième fois (« texte publié dans… et repris dans… » ), privés de leur environnement d'origine ou d'un authentique fil conducteur.



Reste la plume inimitable de Colette, sa sensualité (« La coulée de mercure, froide et vivante au creux de la main comme un petit serpent, c'était pour le toucher – pour la vue quand je l'écrasais du bout du doigt en mille étincelles grises … »), son sens de l'image (« Il y a, par terre, un, deux, trois chiens couchés, qu'on écrase un peu, comme des tapis. Il y a, partout, le chaud désordre d'une maison heureuse, livrée aux enfants et aux bêtes tendres… »), son humour (« Sa susceptibilité est grande, et elle fume à tout vent. Son tuyau extérieur bée au ciel comme un crapaud qui happe la pluie. À l'intérieur, elle me souffle tantôt le chaud, tantôt le froid… Mais c'est tout de même une cheminée ».)



Restent les photos, « Gabri » à trois ans, le fac-similé d'une lettre de 1914, le papier à dentelle d'une autre, pour nous réjouir l'oeil et le coeur.

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Cadeaux de Noël

J’ai toujours vu ma maman lire et apprécier Colette pour sa belle écriture et ses récits qui la touchaient, et mon père la décrier, totalement insensible à son oeuvre. Jeune, ses titres de nature et de chat ne me tentaient guère. Mais en grandissant, l’idée de passer à côté d’une jolie plume me titillait de plus en plus, sans oser franchir le pas jusqu’à ce que j’aperçoive, dans ma librairie, ce titre sur Noël : découvrir l’auteure sur un sujet que j’aime particulièrement m’a convaincue d’essayer, avec l’espoir d’y trouver de splendides descriptions de l’ambiance des Noëls d’antan.

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C’est un patchwork, un recueil de textes disparates publiés dans la presse durant presque 40 ans, de 1909 à 1948, abordant ses souvenirs ou réflexions sur Noël et le jour de l’an. Si j’ai bien compris, elle en reprendra certains dans ses oeuvres : Simples esquisses de moments chaleureux, de Noëls épurés, réflexions sur le sens donné à ces célébrations, sur leur tournant religieux ou bien consumériste contre lequel elle s’érige déjà, description des Noëls de guerre qu’elle a vécu et qui expliquent certainement en partie son point de vue, Noëls de rien mais colorés de souvenirs, de chaleur, d’amour ou de neige glacée. Par petites touches légères mais contagieuses, des ambiances se dessinent.

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Et j’avoue, la dame a une belle plume. J’y ai noté de jolies fulgurances. Peut-être ces textes courts ne lui laissent-ils pas, cependant, la possibilité de se dérouler, se développer, prendre ses aises autant que nécessaire pour nous montrer toute l’ampleur de son talent et de son potentiel, comme si le texte était trop court pour que la phrase ou l’idée ait le temps de prendre son envol, en étirant l’intégralité de ses jolies plumes. Ce potentiel se sent néanmoins dans chaque texte, au détour d’une phrase qui s’étire comme une liane se déroulerait, lentement mais inexorablement, vers la lumière, élégante, évidente, pimpante, pleine de vie autant que de poésie, de maturité et de recul autant que d’espièglerie.

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Point de sapins lumineux dans ces pages, cette tradition commençait tout juste à apparaître. Point d’avalanches de cadeaux non-plus tant Colette dénonçait déjà au contraire, visionnaire, cette tendance au consumérisme de masse. C’est d’ailleurs le sens du récit au titre éponyme et trompeur, qui m’a beaucoup plu. Pourtant l’ambiance est là, fondue sous chaque branche de sapin que son regard caresse, rehaussée par le piquant du houx ornant une table, figée par le froid engourdissant des flocons alanguis sur ses cils, ses joues, sa bouche en une étreinte humide et désespérée la ramenant à ses premiers Noël d’enfant, où l’élégance éphémère de l’hellébore suffisait à fleurir son coeur entier.

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Car n’est-ce pas là tout ce que nous cherchons tous, en espérant garder ou retrouver l’esprit de Noël : l’enfance ? Notre enfance. Pas parce qu’elle était forcément meilleure ou plus heureuse, mais parce que l’innocence et la magie de l’enfant qui sommeille en nous est une part de nous sans laquelle nous ne pouvons pas exister aussi bien. Et de fait, je l’ai retrouvé en me glissant dans les mots doux et percutant de Colette, qui savent faire ressortir l’étincelle d’un moment, d’une vision, d’une sensation. J’y ai trouvé quelques jolies phrases comme des bijoux étincelant, bien qu’un peu à l’étroit dans le format de ces courts écrins. Simple, élégant, percutant, son style, que ses lecteurs devaient avoir plaisir à retrouver le temps d’un article de presse en fin d’année, aurait gagné, me semble-t-il, à se développer plus longuement autour d’un thème, d’une histoire précise.

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C’est pourquoi loin de m’avoir rassasiée, ce recueil m’a donné envie de découvrir désormais un roman d’elle, pour voir si le potentiel que j’ai vu là s’y exprimera enfin. J’espère ne pas être déçue. Est-ce que vous connaissez l’auteure ? Avez-vous des textes à me recommander en particulier ?
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