De janvier à juin 1903,
Colette collabora au journal le «
Gil Blas », faisant office de critique musicale.
Une critique particulière, très dans le ton de « Claudine » : impertinente, influencée par Willy (alias Renaud, Maugis, l'Ouvreuse…).
Une époque revit.
Concerts Lamoureux, concerts Colonne, Opéra-Comique, Schola Cantorum…, des noms revivent -connus et moins connus-, l' atmosphère d'un Paris disparu, où les concerts dominicaux tellement longs et variés, permettaient d'aller et venir, de s'endormir, de se manifester…, de voir et se faire voir.
Colette décrit ces lieux, ces réactions.
On trouve chez elle un regard lucide sur les excès artistiques et humains.
Ses critiques d'artistes vont parfois jusqu'à une férocité élégante (oserait-on encore dire ainsi à notre époque?).
Parallèlement aux écrits de
Colette, pour le même journal, à la même époque,
Claude Debussy tient aussi une critique musicale que l'on retrouve dans « Monsieur Croche et autres écrits », critiques pointues, lucides qui n'ont rien à voir avec le ton primesautier et « claudinien » d'une
Colette qui observe, ressent et s'amuse.
Il est intéressant de lire ces deux livres.
L'un instruit, l'autre transmet tout un monde.
La deuxième partie du livre concerne les concours publics du Conservatoire en juillet 1903.
Colette ne se prive pas de brocarder les candidats qu'elle juge indigents et les excès musicaux, scéniques, gestuels caractéristiques du jeu de cette époque.