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Citations de Simon R. Green (538)


— Pas de chien ! Je suis allergique.
— C’est vrai ? répondit le chien. Quelle coïncidence, je suis allergique aux gros aubergistes idiots avec des yeux porcins. Et maintenant dégage ou je t’arrache les couilles pour me gargariser. Tiens, non, ramène-moi plutôt un truc goûteux à base de viande. J’ai les crocs, maintenant…
L’aubergiste cligna plusieurs fois des yeux, lança à Hawk son regard le plus désespéré puis se réfugia rapidement derrière son bar. Fier de lui-même, Bonhomme posa la tête sur ses pattes. Chance le regarda d’un air accusateur.
— Tu ne peux pas avoir déjà faim. On a dîné il y a quelques heures.
— J’ai un métabolisme vaste et très rapide, et un seuil d’ennui très faible, rétorqua Bonhomme sans lever les yeux.
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- Mais pourquoi vouloir devenir humains, bon Dieu ? demanda Finlay. Je croyais qu’il détestait l’humanité !
- C’est vrai, répondit le bouc. Ils vous détestent parce qu’ils vous envient sans espoir de vous égaler. Ils ne sont pas réellement vivants ; ils le savent bien ; malgré leur intelligence et leur force, ils restent de simples automates, comme l’Ours et moi. Nous ne pouvons pas… créer la vie comme vous. Quand l’usure aura fait son œuvre et que nous tomberons en panne – et ça le manquera pas d’arriver -, il n’y aura personne pour nous succéder. Nous n’atteindrons pas à l’immortalité par nos enfants. Nous replongerons dans les ténèbres dont nous sommes issus et on nous oubliera. Cette idée fait perdre la boule à pas mal de jouets.
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Le cauchemar commença. Le commentaire de Lionnepierre faisait double emploi avec les images, qui parlaient d’elles-mêmes : Virimonde devait s’automatiser complètement, devenir une immense usine d’un pôle à l’autre. Villes, villages et champs disparaîtrait sous des kilomètres de hangars où l’on parquerait le bétail sur plusieurs centaines étages de hauteur. Les animaux naîtraient dans des salles de clonage, vivraient une brève existence où on les engraisserait artificiellement et mourraient dans les abattoirs connexes sans jamais voir la lumière du jour, alimentés par des cathéters, lobotomisés pour assurer leur calme, tués par des machines. Plus besoin de pâturages, plus besoin de fermes ni de fermiers : les ordinateurs géreraient tout. On rassemblerait les paysans pour les transporter sur d’autres mondes où ils travailleraient en usine. La production de viande serait multipliée par mille dès la première année et amortirait l’investissement en matériel en moins de dix ans.
Tel était le projet de Lionnepierre pour Virimonde : un avenir où l’homme n’aurait plus sa place.
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Dites, ça commence à bien faire, les poses héroïques, intervint Rubis Voyage. Si je voulais assister à des démonstrations d’escrime et à des duels pour vider de vieilles querelles, j’aurais pris un billet pour les Arènes ; au moins, j’aurais eu un siège confortable, une boisson glacée et un grand sac de cacahuètes. Je vous signale qu’on est là pour gagner une rébellion et que toutes ces conneries nous détournent de l’essentiel. Le butin par exemple.
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- Vous savez qu’on a jamais décidé quel système politique mettre en place ? demanda Hazel. La rébellion a réuni beaucoup de gens qui n’avaient en commun que le désir d’abattre Lionnepierre ; je vous prédis pas mal de prises de bec et d’engueulades dans un avenir proche.
- Tant mieux, répondit Hasard. De vigoureux débats, c’est la pierre angulaire de la démocratie.
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Avant de venir ici, il ne s’était pas rendu compte de tout ce qu’il avait abandonné, et combien cela lui manquait. Toute la nourriture, le vin, le confort. La sécurité, savoir que l’on avait sa place. Hawk et Fisher méprisaient peut-être la haute société, mais ils ne pouvaient pas comprendre ce que l’on ressentait quand on en faisait partie. C’était la famille, les amis et les amants, et plus que cela. Ils partageaient votre vie, dès le berceau. Pendant les bons et les mauvais jours, et les jours vides. Ils vous séduisaient, vous abritaient, vous aimaient, vous haïssaient, vous protégeaient du monde extérieur. Ils vous faisaient une place dans un tout plus grand que vous. C’était réconfortant, rassurant, de voir les mêmes visages autour de soi, des gens qui vous comprenaient parfois mieux que vous ne vous compreniez vous-même. Il ne s’était pas rendu compte combien tout cela lui manquait et combien il avait de choses à regretter.
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- Eh bien, Isobel, que penses-tu de la démocratie en action, à présent que tu l’as fréquentée de près ?
- Pour moi, ça ressemblait à n’importe quelle autre forme de politique, répondit-elle avec un haussement d’épaules. Corruption, scandale, et un ou deux hommes honnêtes. Je sais, Hawk, tu voudrais que je sois tout excitée parce que la Réforme a gagné. Mais regarde autour de toi. Les hommes importants des deux camps sont déjà en train de marchander.
- Oui, Isobel, mais la différence vient de ce que les hommes de la Réforme marchandent. Ils font le bien des autres, et pas forcément le leur.
Fisher rit et le prit par le bras.
- Peut-être. Entre-temps, estimons-nous heureux. Adamant est encore en vie, et nous aussi. Et Haven a survécu à une nouvelle élection sans tomber dans la guerre civile.
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Ma femme prend des drogues fournies par un de mes principaux financiers. Mes invités ont été attaqués dans ma propre salle à manger, et la plupart de mes soldats sont morts. Et à présent, j’apprends que mon meilleur ami est un traître depuis le début. Je ne savais pas que la politique pouvait coûter aussi cher.
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La guilde des dockers était dans sa deuxième semaine de grève, et les quais étaient comme morts. Rien n’y entrait, rien n’en sortait. Les frères DeWitt, appuyés par les Conservateurs, essayaient de briser la grève avec des ouvriers zombies mais, pour l’instant, ça ne donnait rien. Les zombies avaient besoin d’une supervision constante et n’étaient pas des ouvriers très efficaces. Plus remontés que d’habitude contre les Conservateurs, les dockers avaient fini par se ranger derrière les Réformateurs. Pour que ses navires entrent ou sortent des docks, Sykes aurait besoin de l’aide des Réformateurs.
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La veille des élections, Haven baignait dans l’excitation. L’heure était aux banderoles et aux défilés, aux discours et aux festivités, avec parfois une belle émeute traditionnelle pour clore la journée. Dans les rues bondées, les tire-laine et autres détrousseurs s’en donnaient à cœur joie. Les taverniers remplissaient leur bourse et leur établissement sans discontinuer. Cette épidémie de fièvre électorale avait interrompu le travail pour tout le monde. Tout le monde sauf les gardes, qui devaient travailler double pour empêcher Haven de se transformer en bataille rangée. Ou au moins retarder l’inévitable.
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- Le monde est vaste, et les changements se propagent lentement. Lorsque j'ai découvert que les Bas Royaumes étaient gouvernés par une assemblée d'élus, présidée par un monarque constitutionnel ne possédant que des pouvoirs limités, j'ai cru que le ciel me tombait sur la tête. Comment peut-on être roi si on ne gouverne pas ? Mais l'idée que chaque homme et chaque femme puisse avoir son mot à dire dans la façon dont le pays est dirigé... Cette idée était renversante. On ne peut nier que le système possède des inconvénients, et j'ai vu la plupart d'entre eux à l'œuvre ici, à Haven. Mais il me semble que les avantages les compensent largement.
- C'est la voie de l'avenir, déclara Bowman.
- Vous avez peut-être raison.
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[Blackstone] Une grande partie de l’économie de Haven dépend des docks ; pourtant, certains propriétaires les ont laissés se dégrader à un point incroyable. Une fois mon projet de loi voté, ils seront forcés de les rénover, au lieu de se contenter de mettre le feu aux bâtiments les plus décrépits pour toucher la prime d’assurance.
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Hawk et Fisher. Partenaires, mari et femme, gardiens des lois de la cité. Connus, respectés et généralement craints dans tout Haven, y compris dans les quartiers nords inférieurs où même les rats se déplaçaient par paire pour leur sécurité. Hawk et Fisher étaient les meilleurs, et tout le monde le savait. Ils étaient honnêtes et durs à la tâche – une combinaison assez rare à Haven – mais, plus important, ils étaient dangereux.
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- Je croyais que les dragons amassaient l’or et l’argent, dit Rupert en désignant les centaines de vitrines.
Le dragon haussa les épaules, mais des étincelles dansèrent dans ses narines.
- Certains, oui. D’autres s’intéressent aux pierres précieuses. Moi, c’est les papillons. C’est aussi beau, vous ne trouvez pas ?
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- J’ai horreur de l’herbe, ronchonna la licorne.
- Alors pourquoi tu en manges ? demanda Rupert en bouclant la ceinture de son fourreau.
- J’ai faim, tiens… Et puisqu’on n’a plus de fourrage depuis des semaines…
- Qu’est-ce qui te déranges ? C’est de l’herbe… Les chevaux en mangent tout le temps.
- Je ne suis pas un cheval !
- Je n’ai pas dit que tu…
- Je suis une licorne, pure race, et je mérite des soins de qualité. De l’avoine, de l’orge, de…
- Dans Touffebois ?
- J’ai horreur de l’herbe, murmura la licorne. Ça me ballonne.
- Essaie les chardons, suggéra Rupert.
- J’ai une tête d’âne ? demanda la licorne avec un regard menaçant.
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- Pars tuer un dragon, mon fils, avait dit le roi John.
Tous les courtisans avaient poussés force vivats. Ils pouvaient se le permettre, eux. Ils n’étaient pas obligés de partir affronter un dragon, eux. Ni de traverser Touffebois en armure complète pendant la saison des pluies.
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Installés à notre table, nous commandâmes des boissons aux prix exorbitants. Je demandai un verre de Coca, et m’engageai dans la routine habituelle : « Non, non, non, je ne veux pas de Coca light ! Je veux un vrai Coca » (Un murmure admiratif s’éleva autour de moi.) « Un Coca d’homme ! » (Nouvel élan d’enthousiasme.) « Et non, je ne veux pas de votre saloperie de paille ! » (Acclamations.)
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Il y avait aussi les SDF tassés dans des portes cochères, nichés dans de vieux manteaux et des couvertures usées, faisant la manche de leurs mains crasseuses. Des clochards, des fugueurs, des gens abandonnés par la chance. La plupart des passants avaient la bonne idée de leur donner une piève, ou un mot gentil. Le karma n’est pas seulement un concept dans le Nightside, et nombre de ces vagabonds avaient été des gens puissants autrefois, c’est si facile de tout perdre ici. Autant ne pas les froisser, ils avaient peut-être encore une étincelle de pouvoir en eux.
Qui sait si on n’allait pas les rejoindre la semaine suivant !
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Les badauds se pressaient sous l’éclairage multicolore. Des arômes délicieux chatouillaient les narines, et des éclats de musiques ensorcelantes filtraient de portes entrouvertes. De longues files d’attente s’étiraient devant les théâtres et les cabarets, et les kiosques vendant le Night Times étaient pris d’assaut. Une clientèle plus discrète entrait dans les armureries et les bordels, où l’on pouvait coucher avec des héroïnes de fiction, si on y mettait le prix. (Ce n’étaient pas de vraies héroïnes, bien sûr, mais rien ne l’est dans ce genre d’endroit.) Les beaux quartiers proposaient tous les divertissements possibles et imaginables. Certains pouvaient même vous bouffer si vous ne faisiez pas attention.
Et je ne parle même pas des boîtes de nuit en tous genres, avec musique, alcool et compagnie, le tout un peu plus chaud que ce à quoi la clientèle pouvait résister. Certains clubs sont des institutions et des politiciens y débattent en dégustant quelques tasses de café avant d’aller parier sur des combats de démons. Dans d’autres, des Romains affalés sur des divans s’empiffrent une vingtaine de plat d’affilée et ne se lèvent que pour aller au « vomitorium ». Ces clubs sont aussi prisés que les plus récents et deux fois plus malsains. On n’imagine pas combien de stars actuelles ont commencé dans ces boîtes en chantant pour se payer à manger.
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Les librairies regorgent d’ouvrages secrets écrits par des grands noms de la littérature, et souvent après leur mort prématurée. On trouve des livres sur la pornographie spirituelle et l’art du meurtre tantrique, des savoirs antiques et oubliés, des guides sur l’au-delà. L’un de ses boutiques vendait même la nouvelle édition du Roi en jaune, le livre rend fou, avec une paire de lunette aux verres roses pour une lecture approfondie.
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