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Critiques de Stefan Hertmans (173)
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Le coeur converti

L'histoire se déroule au 11eme siècle, les croisades battent leur plein. Adelais Vigdis, chrétienne, tombe éperdument amoureuse de David Todros, juif. Les deux tourtereaux sont obligés de fuir Rouen pour laisser libre cours à leur amour. Ils traversent la France jusqu'à Narbonne où la jeune femme est convertie au jadaïsme. Le père de la jeune femme lance des chevaliers à sa recherche et le couple est, à nouveau obligé de fuir. Stefan Hertmans s'est inspiré de deux documents historiques, de son lieu de villégiature et de ses voyages pour écrire ce roman. Le roman est intéressant pour son caractère historique. J'aurais cependant préféré une plongée dans l'esprit de l'héroïne pour comprendre le cheminement de ses pensées plutôt que de lire les anecdotes de voyage de l'auteur sur les traces de son héroïne.
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Le coeur converti

L’auteur passe ses étés dans le petit village de Monieux en Provence. Un jour il apprend qu’au XIe siècle un pogrom s’y est déroulé et qu’un trésor y serait caché. Intrigué, il cherche à savoir ce qui s’est passé et découvre l’histoire de Vigdis, jeune chrétienne normande tombée amoureuse de David, le fils d’un grand rabbin. Bravant l’interdiction de ses parents elle s’enfuit avec lui. Stefan Hertmans tient là un beau sujet de roman. Il décide alors de reconstituer leur parcours et de mettre ses pas dans ceux du jeune couple. Il nous fait vivre leurs aventures à travers une France moyenâgeuse qu’ils ont traversée à pied, poursuivis par les chevaliers normands envoyés par le père de Vigdis. On les suit de Rouen à Narbonne puis jusqu’à Monieux où a lieu le massacre. Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Urbain II vient de lancer la première croisade et les chevaliers font route vers Jérusalem… Le récit est bien documenté, constamment émaillé de détails historiques réels retrouvés par l’auteur dans les archives du Caire et de Cambridge. On découvre également un beau portrait de femme, forte et courageuse, jamais prête à renoncer pour ceux qu’elle aime. On partage son quotidien dans cette époque particulièrement tourmentée dont l’auteur fait bien ressentir la violence et les dangers. Le roman alterne les événements du passé et les réflexions de l’auteur, ce qui peut parfois déstabiliser, mais au final on est complètement emporté par cette histoire romanesque où il se passe toujours quelque chose. (A.P.)
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Le coeur converti

Au 11ème siècle, une jeune noble normande et un étudiant juif tombent amoureux et n'ont d'autre solution pour s'aimer que de fuir Rouen où leur amour est considéré comme contre nature. Hertmans se base sur quelques parchemins et reconstitue l'histoire de ce couple qui a dû fuir l'ire paternelle et le chemin tout tracé que ses origines avaient décidé pour la belle Vigdis devenue Hamoutal une fois convertie. L'auteur se prend de passion pour ce village de Monieux où il vit, qui possèderait un trésor datant de cette époque, et pour cette histoire dont on sait finalement si peu de choses ; il mêle dans son roman reconstitution historique, fiction, et ses démarches au présent pour mener une enquête qui ne lui livre que peu d'éléments et le contraint à inventer une histoire plausible. J'ai été impressionnée par le travail de recherche qu'il a accompli, et par sa capacité à combler les trous d'une histoire dont on a pour seule assurance le fait que les protagonistes aient existé. Du beau travail, et quel effarement de découvrir le destin de Vigdis, qui finit folle et édentée dans le village de Monieux !
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Le coeur converti

Ce roman est une lecture très originale, entre le roman et le documentaire. L'histoire qui nous est contée est vraie et l'auteur parsème son récit de ses recherches, parti sur les traces de l'héroïne, les lieux où elle a vécu, etc. J'ai vraiment apprécié que l'auteur fasse découvrir cette histoire si exceptionnelle au Moyen-Age et qu'il insère de temps en temps notre présent dans le passé de la jeune femme. Son destin méritait un livre, voilà qui est fait.
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Le coeur converti

David le juif et Vigdis la catholique tombent amoureux. Pour lui, elle va quitter sa famille, son rang et sa religion. Ils vont fuir ensemble. C’est leur vie qui est racontée ici.

L’auteur reconstitue avec érudition la société de l’époque en s’appuyant sur une impressionnante documentation. Au lieu d’avoir une vision parcellaire du haut Moyen-Âge, il englobe tout, nourriture, us et coutumes, croisades, botanique, médecine … J’aime également les références à la peinture (p. 61), à l’histoire des lieux (p.113, …), à l’archéologie. La guerre sainte, les croisades résonnent particulièrement dans notre XXIème siècle.

La construction du roman est très inhabituelle et particulière comme si l’espace-temps n’existait plus. L’auteur mélange sa propre quête à la vie de Vigdis Adélaïs et embarque le lecteur en pèlerinage sur les traces de celle-ci. L’auteur raconte la genèse des lieux surtout celle du village de Monieux.

Je reconnais de grandes qualités à ce livre notamment dans le sérieux du travail documentaire accompli mais je suis passée à côté. Je n’ai pas aimé que l’auteur nous livre à chaque fois la suite de l’histoire. J’aurais préféré un peu plus d’affect et de romantisme, on parle peu des sentiments uniquement des faits, juste des faits. Je regrette que David ne prenne pas plus la parole ainsi que les enfants. Et puis l’histoire de la solitaire Vigdis est d’une tristesse infinie et cela m’était finalement insupportable.

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Le coeur converti

A la fois roman historique se passant au XIè siècle et enquête actuelle de l'auteur, ce livre nous emmène sur les traces de Vigdis, jeune chrétienne convertie au judaïsme par amour pour David, fils de rabbin.

On suit le parcours de Vigdis devenue Hamoutal d'après les parchemeins et autres vestiges que l'auteur a découvert et c'est passionnant.

Un petit bémol sur le rythme du livre qui est un peu haché car les passages historiques sont entrecoupés par les découvertes de l'auteur, et qui bien que passionnantes, ralentissent l'histoire et frustrent un peu le lecteur ou du moins la lectrice que je fus...
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Le coeur converti

Lorsque Stefan Hertmans découvre une lettre dans une synagogue du Caire et qu’il décide de partir sur les traces de cette histoire, il est bien loin d’imaginer ce qui l’attend.



Le narrateur n’est autre que l’auteur, qui s’embarque vers un voyage, le guidant sur les traces de ces deux êtres, Vigdis et David. Leurs religions les empêchent de vivre leur amour au grand jour, ils décident alors de s’enfuir ensemble, contre la volonté de la famille. Vigdis jeune chrétienne se convertit alors au judaïsme, pour ainsi prier le même Dieu que son bien aimé : « Hamoutal. Ce sera ton nouveau nom, lors de ton baptême juif : Hamoutal, chaleur de la rosée. »



Vigdis devient Hamoutal. Découvrant tous les rituels et traditions de cette nouvelle religion qu’est devenue la sienne. Avec ses peurs. Ses doutes. Ses interrogations. A-t-elle bien fait ? « Elle veut rentrer chez elle, elle ne va pas y arriver, c’en est trop, elle ne veut pas renier son Dieu, tout cela est impossible, elle a fait preuve d’orgueil et a été sévèrement punie pour la trahison du Dieu de ses parents. »



Il y aura un mariage. Des enfants. Mais au prix de multiples souffrances… Car cette fuite ne sera qu’un début. La première d’une longue série. Stefan Hertmans l’appellera d’ailleurs « l’éternelle fugitive ». Son chemin sera semé d’embûches incessantes… sans oublier les chevaliers de son père, lancés à sa poursuite. Hamoutal devra donc se cacher, sans arrêt. Se protéger, se nourrir avec les moyens du bord : « Elle se sent petite et perdue. Hamoutal, pauvre et crasseuse, avec ses airs nordiques, ne peut prétendre à rien. »



Stefan Hertmans continue son voyage. Au fur et à mesure où les indices le conduisent sur la route d’Hamoutal, il en veut toujours plus, la recherche de la suite, de la vérité… plonger dans son histoire : « … ces quelques centaines de mètres à travers ce quartier très ancien me manqueront à jamais comme un voyage cours, intense, à travers le temps, pendant lequel j’ai respiré, senti et vécu quelque chose qui m’a fait atterrir dans l’histoire après laquelle j’ai couru pendant tout ce temps. »



Hamoutal fera de nombreuses rencontres tout au long de son long et périlleux périple. Elle traversera des contrées, vivra des parcours rudes, protégera ses enfants au mieux. Envers et contre tout et tous. Les pogroms, ces combats ravageurs font couler énormément de sang. Détruisent les villages, anéantissent des populations entières. Rien n’arrête les barbares.



Ce roman est une course poursuite non pas contre mais après l’amour. Et puis après la vie. Toutes ces fuites. Tous ces voyages. Stefan Hertmans livre ici une histoire absolument remarquable, d’une intensité « folle », d’un rythme soutenu… au point d’en essouffler le lecteur. La mise en parallèle entre l’histoire du passé et la narration de son voyage initiatique est d’une justesse absolue. Un sujet très fouillé et riche. Un niveau de recherches impressionnant.



J’ai été époustouflée, conquise, je me suis attachée à cette femme puisque j’ai vécu sa vie de 370 pages avec elle… Elle m’a bouleversée. J’ai eu comme un sentiment de voyager aux côtés de Stefan Hertmans… Et quel voyage. Il m’a captivée dès le départ.



Une pépite de la rentrée littéraire 2018 que je conseille au plus grand nombre de découvrir…
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Une ascension

Le narrateur décide d'acheter une maison à Gand, Belgique flamande, en 1979. Il apprend que cette demeure a appartenu à un SS, Willem Verhulst, belge et nationaliste flamand qui a fait allégeance au parti nazi. Alternant les chapitres qui décrivent la visite immobilière et les chapitres historiques, Stefan Hertmans montre comment un homme ordinaire peut devenir un nazi.

Dès son plus jeune âge, Willem perd un œil. Il se marie avec la femme du boulanger qui part avec lui, mais qui meurt prématurément. Son deuxième mariage, avec une femme de la campagne, lui donne trois enfants. Témoins des exactions de leur père, ils donneront plus tard des entretiens et laisseront des écrits intimes.

Willem est un personnage antipathique, très tourné sur lui-même. On sent de la lâcheté en lui, et le petit pouvoir qu'on lui assigne (celui de dresser des listes pour le Parti) semble compenser ses blessures et sa personnalité fragile. Au moment de la défaite, il n'hésite pas à partir sans sa famille et à s'enfuir avec sa maîtresse.

Le nationalisme flamand a été un terrain propice à la montée du nazisme. Ce roman est une enquête historique, qui fait ressurgir le passé, une part de l'histoire qu'on connaît moins, celle de la 2ème guerre mondiale sur le front belge et néerlandais.
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Une ascension

Stefan Hertmans s’intéresse aux lieux et à l'histoire de son pays.

C’est à partir de la maison qu’il a occupée pendant 20 ans à Gand qu’il va nous parler du destin d’un SS flamand, Willem Verhulst, qui en fut le précédent propriétaire avec son épouse Mientje qui, elle, était une ardente pacifiste originaire des Pays Bas.

Ce récit croisé d’une maison et de ceux qui l’habitèrent est l’occasion d’évoquer la Flandre belge avant, pendant et après la 2ème guerre mondiale et surtout les mouvements d’extrême droite qui collaborèrent étroitement avec l’armée d’occupation allemande et les nazis. Aucun des protagonistes n’est particulièrement sympathique mais rapidement, le talent de Hertmans nous les rend très vivants.

Un travail solide de documentation et de recherche de témoignages donne une assise historique passionnante à ce roman et les relations conflictuelles entre flamands et wallons qui perdurent encore aujourd’hui deviennent plus compréhensibles. Un livre passionnant au style remarquable.
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Une ascension

Dans ce roman, le narrateur qui est aussi l’auteur va remuer le passé pour donner vie à la mémoire des murs. A la fin années 1970, il a eu un coup de foudre pour une maison. Il y a vécu vingt ans, et au moment de déménager, il prend conscience de qui a habité entre ces murs avant lui : Willem Verhulst, un SS.



L’auteur va alors se lancer dans un long travail de recherches documentaires pour comprendre qui était cet homme. C’est donc cette histoire que l’on va découvrir, celle d’un homme, d’une famille, dans un texte où la frontière entre fiction et réalité est difficile à cerner. C’est l’histoire d’une ascension, celle d’un homme flamand, qui va se d’abord marier avec une femme juive, plus âgée que lui. Une fois veuf, il se remarie avec une femme d’origine protestante qui ne voit pas d’un très bon œil l’engagement politique de Willem. On assiste avec écœurement à la montée de haine chez cet homme, responsable de tant d’arrestations et de morts.



Ce roman est accompagné de quelques photos ou images d’illustrations, attestant du travail documentaire de l’auteur et rendant davantage intense la réalité de ce portrait. C’est un roman surprenant, où l’auteur met en avant l’humanité de ces personnages, tout en montrant le pire qui peut s’y cacher. Willem est un personnage très ambivalent. Il nous apparait dans un premier temps comme un homme intriguant, avant de laisser une vraie impression de malaise. Au delà de Willem, c’est son épouse qui aura le plus attisé mon intérêt durant ma lecture. Une femme qui voulait protéger ses enfants et qui se tenait à l’écart de toute la collaboration active de son époux. Elle est à mes yeux la protagoniste essentielle de ce récit.



L’ascension reste un roman dense, dont la lecture ne fut pas vraiment réjouissante. J’ai trouvé la plume de l’auteur assez froide et distante.
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Une ascension

Il y a des maisons chargées d’histoires, où l’inénarrable s’est produit, des maisons qui cherchent à travers leurs murs à raconter l’histoire bien trop lourde, bien trop sordide.

Gand 1979 le narrateur fait l’acquisition d’une maison, il la voit, il la veut à moins que ce ne soit elle qui, ce jour-là a compris qu’elle tenait celui qui un jour saurait raconter la véritable histoire du sombre monsieur Verhulst et de sa famille.

Tandis qu’il s’apprête à quitter la maison, le narrateur réalise qu’il a vécu vingt ans dans la même maison que celui qui, sous des airs de bon père de famille n’était pas moins qu’un monstre, époux volage, menteur, voleur, délateur, manipulateur, opportuniste, traitre et pire encore...

Il va alors remonter l’histoire, mener une enquête auprès de ceux qui l’ont bien connu, ses enfants certes âgés mais lucides, ses voisins encore vivants...: les archives, témoignages, objets, visite des lieux.

Willem Verhulst, né à Anvers, fils de diamantaire, dernier garçon d’une fratrie, choyé par sa mère, faillit devenir aveugle, devenu borgne, il fut maltraité par ses camarades de classe. Est-ce la combinaison de ces deux éléments qui le poussera à épouser une cause aussi néfaste.

Quand l’avenir de l’Europe se trouble, Verhulst fait le choix de collaborer avec le Troisième Reich, il va porter l’uniforme, inviter des officiers à sa table, fournir des listes de Juifs à déporter et gravir les échelons du nazisme et de l’horreur. En toute conscience. Fort de servir ses intérêts et ceux de sa maitresse qu’il imposera à sa deuxième épouse, la douce et pacifiste Mientje.

C’est aussi au travers des femmes de sa vie que l’on voit cette personnalité multiple et complexe se déployer. Tantôt infantile, parfois inflexible, d’autres fois facétieux.

A mi-chemin entre le récit et l’enquête, on assiste à l’ascension du SS Flamand Verhulst où la naissance d’un monstre, mais aussi d’une famille prise en otage de l’histoire et des sentiments.

Je vous recommande l’enquête passionnante et fascinante de Stefan Hertmans dans les méandres de l’histoire jusqu’aux racines du mal.

En refermant le livre, il m’est venue une question, y aurait-il eu un facteur qui aurait pu changer la trajectoire de cet homme ? Une femme ? Elsa ?

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Le coeur converti

Vers 1100, Vidgis Adelaïs vit en Normandie. Issue d’une riche famille de Vikings chrétiens installés à Rouen, la belle aux cheveux blonds et aux yeux bleus croise le regard fier et noble de David, devant la Yeshiva (école juive). Son cœur d’adolescente ne fait qu’un tour, l’amour frappe les deux jeunes gens malgré l’interdiction formelle de mésalliance entre religions. A cette époque, l’alliance avec un ou une juive est impossible, et renier sa religion pourrait conduire Vidgis droit au bûcher.



Elle réussira à rencontrer celui qu’elle décide de prendre pour époux. Face à la fureur de son père, Vidgis et David sont contraints à la fuite, poursuivis sans relâche par des chevaliers attirés par la rançon promise par le père.



Ils traversent la France, Évreux, Orléans, Bourges, Clermont-Ferrand, le chemin est long et difficile pour arriver jusqu’à Narbonne. Ils vont par les chemins isolés, soumis aux intempéries et aux risques perpétuels d’agression, de vols, de viols, d’être découverts, trahis, capturés. Enfin, la belle Vidgis, devenue Hamoutal est officiellement baptisée par son beau-père le Grand Rabbin de Narbonne. Convertie à la religion juive, la belle devra apprendre les règles de sa nouvelle religion et abandonner ses croyances chrétiennes.



C’est à cette époque que le pape Urbain II, soucieux d’asseoir son pouvoir, exhorte les chrétiens à reconquérir le tombeau du christ à Jérusalem. Il lance la première croisade. Les armées se forment, disparates, composées de chevaliers, de paysans, de va-nu-pieds. Fort d’une promesse d’Indulgence, les massacres de mécréants ne sont pas rares. Les Croisés provençaux qui font route vers Constantinople s’arrêtent près du petit village de Monieux, demande abris et vivres. Un véritable pogrom s’ensuit, pillages des maisons, massacres dans la synagogue, enlèvements d’enfants, rien ne sera épargné à la communauté juive du paisible village. David est assassiné. Hamoutal, restée seule avec son dernier né prend la route vers Jérusalem. Elle s’arrêtera en Égypte.



C’est dans la Gueniza d’une synagogue du Vieux Caire que sera retrouvé le document qui atteste de son existence, de sa conversion, puis de sa fuite et de son séjour en Égypte.



chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/09/06/le-coeur-converti-stefan-hertmans/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Le coeur converti

A mi-chemin entre le roman et le documentaire, je dirais plutôt que Le coeur converti est un récit historique. Sa grande originalité est celle de faire découvrir l'enquête de l'auteur à partir de ses sources réelles et sa manière de faire revivre le passé en suivant littéralement - pas à pas- le cheminement de son héroïne. Ainsi, le récit se compose d'un double voyage dans l'histoire et le présent...lequel demande parfois une grande assiduité ( et motivation !) tant l'érudition de l'écrivain est puissante. Au final, une découverte -pour moi-de cette tragique et belle histoire d'amour et de conversion religieuse ...et en sus une promesse de tourisme prochain dans le beau vieux village de Monieux en Provence !
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Le coeur converti

Un roman historique, cruel et sans merci. L'histoire de Vidgis, chrétienne, convertie pas amour pour David au judaïsme. Reniée et prise en chasse par sa famille, ils fuient tous les deux Rouen.

Vidgis est un personnage vraiment très fort, la pauvre est malmenée par la vie et la mort...
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Antigone à Molenbeek

N'ayant lu aucune version de ce mythe, Nouria, cette Antigone belge personnage principal de ce livre n'a souffert d'aucune comparaison chez moi.

J'ai trouvé ce bref récit très poétique et la spirale infernale qui amène Nouria d'un statut de bonne élève en étude de droit à tout lâcher pour que son frère soit enseveli fort dynamique, me tenant en haleine.



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Le coeur converti

Fin 11ème siècle. Reconstitution de cette période du Moyen Age à travers le destin de Vigdis, normande descendante de Vikings, en fuite de Rouen à Narbonne avec un fils de Rabbin , reconvertie à sa religion par amour. Ils devront ensuite fuir Narbonne pour se cacher à Monieux dans le Lubéron pourchassés par les chevaliers normands envoyés par les parents de Vigdis .

Mais les juifs sont persécutés par les fanatiques religieux en partance pour libérer Jerusalem . Les dangers sont donc de tous bords. Ils vivient néanmoins une période relativemetn heureuse au sein des remparts de Monioux sous le Mont Ventoux.

Dans ce récit , nous suivons le périple du couple puis celui de Vigdis devenue Hamantal /Sarah.... dans un contexte violent de croisades et de pogroms.

Instructif quant à cette période de l'histoire .
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Le coeur converti

Le cœur converti (on dirait un Arlequin historique !) – le titre original « la convertie » (de berkeerlinge) est moins orienté - aurait pu être un bon récit car le procédé narratif synoptique était bien trouvé.



De même, les paysages semblent juste « résumés » et les personnages manquent de profondeur psychologique. Si ces éléments avaient été plus développés, le roman aurait gagné en profondeur et en souffle.



Dans le même ordre d'idée, la conversion qui est le fil conducteur du récit est dépeinte comme le simple passage d’une religion à une autre. Cela donne l’idée qu’il n’est pas question de foi mais juste de respect de rites, ce qui ne correspond ni à la réalité du Moyen-Age, ni au vécu des croyants. Une croyante du Moyen-Age qui doit se convertir même par amour a dû souffrir beaucoup plus. Et cela n'est pas montré : le roman est un peu faible sur cet aspect pourtant central (le titre original est "la convertie" rappelons-le).



Les éloges journalistiques de la quatrième de couverture (« un livre capital qui bouleversera les cœurs et les esprits ») sont à mon avis surfaits.

On se demande même si certains ont lu le livre en entier. Sinon, comment expliquer ce « le portrait d’une femme à la volonté en fer » d’un journal bruxellois comparé au « Hamoutal a près de vingt-sept ans et elle n’est plus personne, une femme en errance, dans un monde qui n’est pas le sien. » du livre.



Bref, ce livre se place juste un peu au-dessus des milliers d’autres livres publiés à la même période.

A posteriori, c’est même une bonne chose qu’il n’ai pas eu le prix Fémina 2019.



Cependant, ce qui m’a vraiment énervée dans ce livre est la charge constante contre le catholicisme et les croisades.



Tout d’abord, l’auteur répète une interprétation de l’Histoire typique d’un certain courant de pensée français contemporain.

En effet, il donne une fausse interprétation de la première croisade et du rôle d’Urbain II dans celle-ci. Celui-ci n’a pas lancé la première « croisade » (le mot n’apparaîtra d’ailleurs qu’au XIIIème siècle, donc bien après) de sa propre initiative mais pour répondre à l’appel au secours d’Alexis Comnène.

En effet, au Moyen-Age il y avait d'importants flux de pèlerinages vers les Lieux Saints où Jésus avait vécu et était mort.

Les Musulmans toléraient les Chrétiens "natifs" même s’il fallait qu’ils paient un tribut particulier et qu’ils portent un insigne distinctif les faisant reconnaître du reste de la population.

En 800, les califes abbassides avaient même confiés à Charlemagne la tutelle morale des Lieux Saints.

Au début du XIème siècle (époque où se déroule l’histoire), les Chrétiens travaillant dans l’administration sont forcés à se convertir à l'Islam et un calife fait détruite le Saint-Sépulcre (le tombeau de Jésus Christ).

Ensuite, quand les Turcs Seldjoukides s’emparent de Jérusalem, les pèlerinages deviennent par conséquence pratiquement impossibles car trop dangereux. C’est donc en tant que riposte à l’expansion militaire de l’Islam sur des terres chrétiennes et à l’implantation des Turcs Seldjoukides dans les régions berceaux du christianisme que la première croisade a été lancée.



Ensuite, quant à la thèse de la "croisade origine du djihad", il suffit d’étudier un peu l’histoire pour voir que ce n’est que de la recherche de sensationnalisme.



Pour finir, dans le même ordre d’idée, le croyant chrétien est systématiquement moqué, mais jamais le croyant juif ou le croyant musulman.

Par exemple, il y a une tempête, il fait nuit. Au loin, on voit le volcan Stromboli en éruption et l’auteur écrit : « Plusieurs passagers dévots sont terrifiés. » Mais, mon Dieu ! Dans de telles circonstances, il n’y a pas besoin d’être dévot pour être terrifié !



Cependant, le livre est intéressant comme histoire d'amour entre un néerlandais et son petit village de Provence où il s'est enraciné. Dans les dernières pages consacrées à son village - qui sont les meilleures, selon moi - Stefan Hertmans nous fait sentir l'odeur des vieilles rocailles au soleil et la nostalgie de savoir qu'on sera enterré dans cette terre où des hommes et des femmes ont vécu leurs vies humaines des années, des décennies et des siècles avant nous.



En résumé, c'est dommage que les prises de position anti-chrétiens implicites de l’auteur gâchent un joli récit qui aurait pu être plus abouti.

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Le coeur converti





Lorsque l'auteur, Stefan Hertmans, apprend que Monieux, le petit village provençal où il s'est installé, a été le théâtre d'un pogrom (destruction et pillage contre une communauté juive) il y a mille ans et qu'un trésor y serait caché, il part à la recherche de traces et d'indices historiques. Une lettre de recommandation découverte dans une synagogue du Caire le met sur la trace d'une jeune noble normande qui, à la fin d'une onzième siècle, convertie au judaïsme par amour pour un fils de rabbin, aurait trouvé refuge à Monieux.



Résumé : Née dans la grande bourgeoisie de Rouen, en 1070, d'un père d'origine Viking et d'une jeune femme Franque, Vigdis Adelaïs, élevée dans la connaissance, l'écriture, la lecture et surtout dans la foi chrétienne, s'éprend d'un jeune juif, fils du grand rabbin de Narbonne, venu étudier dans la yeshiva (école de la Torah) de la grande communauté juive de la ville de Reims. Ils s'éprennent l'un de l'autre, en cachette. Et c'est un amour impossible. Alors pour le peu qu'ils se voient, David apprend à Vigdis peu à peu les usages et la culture juive, car elle a décidé de l'épouser. David envoie une lettre à son père, qui accepte de la recevoir, cette postulante, avec son fils. Ils s'enfuient à deux, avec presque rien. À pied ou tirés par une mule, ils partent vers Narbonne, et sur cette route, la jeune fille est tiraillée entre son ancienne foi et sa nouvelle foi..... sans savoir qu'ils fuiront encore et encore: le père de Vigdis a envoyé toute une armée de chevaliers pour rechercher sa fille.



L'histoire de Vigdis -ayant réellement existé, documents à l'appui- sert aussi de trame pour raconter le monde du Moyen Âge, les comètes et les illuminés qui crient à la fin du monde, les maisons, les paysages, les ruines romaines, les vestiges du temps de ce onzième siècle, le temps qui passe et les saisons, les famines et la famille. Au fur et à mesure, après avoir bien étudié les historiens juifs, Anglais, les vieux du villages et les contes, les chemins possibles à cette période, il y a mille ans, l'auteur nous emmêne sur les routes, avec Vigdis, et aussi avec lui-même et son ressenti sur les traces que peuvent laisser les gens d'autres époques, sur les dangers du monde, déjà à toutes les époques ..... Le Pape Urbain II va enclencher des massacres au nom du Dieu chrétien, en inventant la première Croisade, et en délivrant à qui mieux-mieux des "indulgences" éternelles : tous ceux qui s'engageront pourront tuer, violer, massacrer au nom de Dieu.



En lisant ce livre poétique et minutieux, mais d'une grande puissance évocatoire, on se retrouve comme devant la Tapisserie de Bayeux, ou presque : une fresque historique, détaillée, de la vie de cette jeune femme et des communautés juives de France, la vie de tous les jours, les chemins, les animaux, les dangers, la soif, la peur puis Narbonne.. puis Monieux où les jeunes mariés passeront quelques années, dans la communauté juive de ce qui était une ville de mille habitants.



La trame de la tapisserie c'est Vigdis, la chaine c'est le monde du onzième siècle, ses églises, ses synagogues, ses monuments, ses bois et ses forêts, les guerres et les pillages, les Croisades qui plongent les gens dans des années sombres..







Mon avis : J'ai lu ce livre d'une traite. C'est une merveille. Je n'ai eu aucune difficulté à rentrer dans le récit, et j'ai été émerveillée de voir tout cela "de mes propres yeux". Plongée dans ce siècle-là, j'ai appris très vite (je ne connais pas grand chose aux mots comme yeshida, pogrom etc) et le récit, clair comme de l'eau de roche m'a fait ressentir combien l'auteur s'était documenté sur la vie, les coutumes, les dangers de ce temps. J'ai lu la Tapisserie de Monieux, en quelque sorte. Une merveille.







L'auteur : Stefan Hertmans est un écrivain belge néerlandophone né à Gant en 1951. Il enseigne au Stedelijk Secundair Kunstinstituut Gent et à l'Académie royale des beaux-arts de Gand (Haute École de Gand). Il dirige en outre le Studium generale jusqu'en octobre 2010. Il a également donné des conférences à La Sorbonne et aux universités de Vienne, Berlin et Mexico, à la Bibliothèque du Congrès de Washington et à l'University College de Londres. Ses travaux paraissent régulièrement dans des magazines littéraires tels que The literary Review (Madison), The Review of contemporary fiction (Illinois) et Grand Street (New York). Il collabore à un grand nombre de magazines, dont Dietsche Warande en Belfort, Raster et De Revisor. Il publie son premier roman, intitulé "Ruimte", en 1981. Il est aussi l’auteur de poésies, de pièces de théâtre et de nouvelles, et signe de nombreux essais, notamment sur Walter Benjamin, Jorge Luis Borges, Marguerite Duras... Il a remporté de nombreux prix, entre autre le Ferdinand Bordewijk Prijs en 2002 et le AKO-Literatuurprijs 2001 pour "Comme au premier jour" (Als op de eerste dag). En 2003, il remporte le prix "La ville à lire" pour "Entre villes : histoires en chemin" (Steden. Verhalen onderweg, 1998). Il reçoit le prix de l'essai 2008 du Koninklijke Academie voor Nederlandse Taal-en Letterkunde pour "Het Zwijgen van de Tragedie".



Son roman "Guerre et Térébenthine" (Oorlog en terpentijn) reçoit le prix triennal de la Communauté flamande en 2012 et, en 2014, le prix littéraire AKO.







Le coeur converti - Stefan Hertmans, Gallimard, Août 2018, 365 pages, 21,50 €
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Guerre et Térébenthine

Très déçu par cette lecture dont j'attendais peut être trop . Je me suis ennuyé pendant les 2/3 du livre et malgré la misère et la vie très dure qu'a connu son grand père Stefan Hertmans n'a pas réussi à me le rendre sympathique . Les descriptions de la Flandre profonde du début du siècle sont intéressantes mais noyées dans trop d' explications concernant la peinture . Peut être est ce du à la traduction je pense le relire en néerlandais et peut être que je pourrais réviser mon avis .
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Le coeur converti

Un livre magnifique qui dit l'horreur et la beauté du monde des hommes de tous les temps. L'originalité du livre est dans le fait que l'auteur tresse son intrigue avec le récit des recherches qu'il a menées pour la construire car le socle en est élaborèe sur des documents historiques. Passionnant, plein de tendresse, de beauté, de réalité.
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