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Citations de Sylvain Prudhomme (413)


Et puis.
Et puis rien, a dit Marie en souriant calmement. Parfois, c'est bien de revenir à d'anciennes amours. On les vit une fois pour toutes. On arrête de se raconter que ça aurait pu marcher. On voit qu'en tout cas, c'est trop tard.
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« J’ai réalisé qu’il ne se passerait rien. Qu’il n’y avait rien à attendre. Que toujours ainsi les semaines continueraient de passer, que le temps continuerait d’être cette lente succession d’années plus ou moins investies de projets, de désirs, d’enthousiasmes, de soirées plus ou moins vécues. »
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« J’aime et redoute à la fois l’idée qu’il existe une ligne d’ombre. Une frontière invisible qu’on passe, vers le milieu de la vie, au-delà de laquelle on ne devient plus : simplement on est. Fini les promesses. Fini les spéculations sur ce qu’on osera ou n’osera pas demain. Le terrain qu’on avait en soi la ressource d’explorer, l’envergure de monde qu’on était capable d’embrasser, on les a reconnus désormais. La moitié de notre terme est passée. La moitié de notre existence est là, en arrière, déroulée, racontant qui nous sommes, qui nous avons été jusqu’à présent, ces que nous avons été capable de risquer ou non, ce qui nous a peinés, ce qui nous a réjouis. »
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La moitié de notre existence est là, en arrière, déroulée, racontant qui nous sommes, qui nous avons été jusqu’à présent, ce que nous avons été capables de risquer ou non, ce qui nous a peinés, nous a réjouis.
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J’ai pensé : on voir mieux dans le peu. On vit mieux. On se déplace mieux, on conçoit mieux, on décide mieux. J’ai savouré la pensée que ma vie était là désormais. Le fatras de mes quarante années d’existence réduit à cette somme d’objets sur une étagère.
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Elle m’a raconté que pour Spinoza chacun de nous était comme un petit nuage fragile, à chaque instant menacé de heurter d’autres nuages et de se dissoudre. Elle m’a dit que Spinoza n’utilisait pas l’image du nuage mais que c’était comme ça qu’elle l’avait compris : vivre c’est maintenir entier le petit nuage que nous formons malgré les bonnes et les mauvaises rencontres. C’est réussir à faire tenir ensemble toutes les petites gouttes de vapeur qui font que ce nuage c’est nous, et personne d’autre.
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Folle qui croyais que l’existence ne me surprendrait plus.
J’ai peur et je suis heureuse, je suis là où je veux être, je nage dans l’eau qui m’a ramenée à la vie, je me sens sorcière, je me sens chamane unie à la mer toute-puissante par une nuit sans lune.
(La nuit, page 173)
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C’est entre ces murs qu’il a passé la moitié de sa vie. Entre ces murs que tout son être a encaissé le doublement de son âge depuis ses vingt ans. Entre ces murs, pour l’essentiel, que cela s’est passé : le vieillissement de son corps et sans doute de ses pensées.
(L’appartement, page 127)
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Elle regarde la lourde masse de son corps allongée près d’elle. Ce corps qu’elle a maudit hier soir puisqu’elle l’a laissé jouir dans le sien, comme il a déjà joui mille fois en elle. Ce corps que demain elle verra de nouveau debout, de nouveau vivant, animé, léger ou lourd selon les moments, capable tantôt de lui plaire, tantôt de l’agacer si fort. Ce corps avec lequel elle a décidé, il y a des années, jusqu’à nouvel ordre, de composer. (L’île, page 109)
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Elle la connaît cette dévoration des hommes remplis de désir. Ce regard fauve, presque grossier, tellement carnassier parfois qu’il lui faut presque se retenir de se retourner et de leur tomber dessus.
Ça va tu me déshabilles comme tu veux la marchandise te plaît.
Tous ces hommes qui parlent qui parlent.
Qui l’appellent Awa.
Qui la tchipent quand elle passe.
Qui lui disent ma chérie viens.
Qui font semblant de se fâcher si elle ne répond pas. (Awa beauté, page 76)
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Ils ont pris leur rythme et finalement le vieux s’en sort, et le jeune l’encourage, le guide, le porte, s’exclame à chaque branche qui cède, et le vieux porté par la voix du jeune gagne en assurance, n’a plus que faire de l’épuisement, voudrait continuer toujours de manier l’engin parmi les fourrés, être à jamais celui-là qui débroussaille, découpe, élague. (Le taille-haie, page 45)
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Les heures interminables au début à guetter chaque mouvement de paupière ou de doigt, chaque rictus de douleur ou d’apaisement sur le visage. À surveiller chaque variation du rythme cardiaque effréné au tableau d’affichage. À scruter la moindre irrégularité dans la répétition des pics sur l’écran de l’électrocardiogramme.
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Est-ce que c'est vrai ce qu'on dit : qu'avant d'apprendre à parler les enfants voient des choses que les adultes ne voient pas. Que les très petits enfants sentent. Qu'ils savent. Justement parce qu'ils ne parlent pas.
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C'est entre ces murs qu'il a passé la moitié de sa vie. Entre ces murs que tout son être a encaissé le doublement de son âge depuis ses vingt ans. Entre ces murs, pour l'essentiel, que cela s'est passé : le vieillissement de son corps et sans doute de ses pensées.
Il pense à ce mot : mûrir. A sa merveilleuse faculté de charger l'âge de promesses et de bienfaits. Il a mûri, si on veut. Mûri comme un fruit : il veut bien souscrire à cette image.
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J'ai pensé : on voit mieux dans le peu. On vit mieux. On se déplace mieux, on conçoit mieux, on décide mieux. J'ai savouré la pensée que ma vie était là désormais. Le fatras de mes quarante années d'existence réduit à cette somme d'objets sur une étagère.
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Et il lui fait cette déclaration dont je ne pense pas que beaucoup de longs poèmes l'égalent en beauté, en justesse, en conscience de l'impermanence des choses en ce bas monde : Je suis heureux que tu te sois trouvé sur ma route. Parole du voyageur. Parole d'habitué des routes, des carrefours, des rencontres. Parole de vrai amoureux de la vie, reconnaissant aux surprises qu'elle réserve.
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Elle comparait les mots à de vieux soldats au service de la langue depuis des siècles. Elle disait qu'ils ne nous arrivaient pas tout neufs, qu'ils avaient servi dans bien des batailles avant les nôtres. Que choisir un mot plutôt qu'un autre c'était faire entrer dans son livre un vétéran avec toute une histoire, toute une mémoire, il ne fallait pas se tromper ou c'était la troupe entière des mots choisis jusque-là qui risquait de se trouver dépareillée.
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D'une photo à l'autre, cela devient plus net : comme un écart, entre eux, de conscience. De rapport au temps. Lui est dans l'instant. Savoure le bonheur que sa fille soit là. Si une inquiétude passe dans ses yeux, c'est la même qui le traverse de nombreuses fois par jour désormais : celle de mal faire.
... Elle au contraire sait. Voit les mois qui passent, la situation qui évolue. Elle est celle qui veille, organise, anticipe. Celle qui tend le bras pour prendre les photos.
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J'avance. Le liquide noir m'enveloppe, je nage sans plus rien voir, je suis seule au milieu de la mer immense et sombre, je ne vois plus mes mains, plus mon corps. Il y a trois mois j'ai failli mourir de perdre tout mon sang, j'ai senti la vie qui s'en allait de moi, laissait mon corps à sec. Et voici que je renais, voici que l'eau noire m'inonde à nouveau, voici que de toutes parts les flots me reprennent, que je refais partie du monde, que je baigne de nouveau dans le sang que j'ai failli perdre, le sang de la vie que je devais donner et qui cette nuit-là a failli me tuer.
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Il m'a semblé fou que partout des hommes et des femmes vivent. Que partout des feux les rassemblent. Que partout ils soient sous le ciel à lire dans les étoiles, à chercher Orion, à le trouver au-dessus d'eux.
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