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Citations de Sylvain Prudhomme (412)


J'ai songé au mot qui servait communément à nommer les M. et les Franz : des bâtards. J'ai écouté le son glorieux que faisaient ces deux syllabes. J'ai pensé que naître bâtard c'était savoir d'avance que les autres ne vous feraient pas de cadeau. C'était apprendre d'emblée le grand partage entre ceux qui osaient nommer les choses et ceux qui préféraient les taire. Naître bâtard c'était gagner du temps, mûrir à vitesse accélérée, apprendre à composer dès les premiers pas avec le boitement inévitable de la vie. C'est grandir plus courageux, plus honnête avec soi-même et avec la vie, tout simplement plus vrai.
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Je me demandais quels obstacles il avait vaincus pour revenir ainsi. J'étais à côté de lui comme à côté d'une orange gorgée de jus, défendue par une écorce trop épaisse. Je le sentais plein. Peuplé du dedans, divers, nombreux. Hors de portée. 
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Naître bâtard, c’est gagner du temps, mûrir à vitesse accélérée, apprendre à composer dès les premiers pas avec le boitement inévitable de la vie. C’est grandir plus courageux, plus honnête avec soi-même et avec la vie, tout simplement plus vrai.
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J'ai regardé l'heure à mon portable. Constaté que les enfants ne rentreraient pas avant un moment. Que je pouvais Même encore paresser deux bonnes heures si je voulais. Je me suis dit que j'aimais ça. Que je voulais que ma vie soit toujours faite de ça: de moments ouverts, remplis d'interrogation, de vertige. Moments où chaque chose alentour vibrait, chaque terrasse m'appelait, chaque panneau semblait devoir me conduire vers un endroit désirable. ( p 177)
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J'ai pensé, comme souvent depuis des années, que ce ne serait pas une grande perte le jour où l'humanité s'autodétruirait enfin, délivrant l'univers de sa vulgarité.
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Tellement fou qu'il finissait peut-être par en devenir attachant.
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Je me suis préparé à une remarque sur les couples d'aujourd'hui, moins endurants que ceux d'autrefois. Sur l'époque qui usait tout, à toute allure. Mais ni Jacqueline ni Louis n'avaient l'air de penser ça.
Parfois c'est bien aussi de s'avouer que c'est fini, à dit Jacqueline.
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J'ai pensé que cela se jouait à peu de chose, demeurer quelqu'un de joyeux, ouvert, sociable, accueillant aux autres, ou n'être plus soudain qu'un malheureux muré dans sa solitude, impuissant à retrouver la joie.
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Un non en forme de pare-feu, de défense devenue avec le temps comme un réflexe, le moyen systématique de se protéger, de couper court à tout regard rétrospectif, tout regret, toute plainte.
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Je nous ai trouvés émouvants. Cabossés de la vie. Amochés mais vaillants. Pigeons lestés de plusieurs volée de plombs mais qui continuaient de se traîner comme ils pouvaient.
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Les enfants dans la vie ce qu'il faut pour être heureux, c'est des os à ronger.
On n'est pas des chiens papa.
Je vous jure que si mes fils. On est des putains de chiens. On a besoin comme les chiens de choses à faire, de pistes à renifler. Nous avons ri.
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J'avais regardé la mer tranquille baignée de soleil au loin et j'avais songé à l'incroyable puissance de ce mot : la paix.
À sa séduction presque trop facile.
Qui ne désire pas la paix.
Qui n'est pas d'accord pour convenir que la paix est précieuse, que tous ceux qui la troublent sont toujours des importuns, des inconvenants, des fâcheux.
Le problème n'était-il pas plutôt que la paix soit l'autre nom du déni.
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J'entendais les regrets dans sa voix, les reproches qu'il se faisait à lui-même d'avoir finalement gardé le silence, cédé comme tout le monde depuis des décennies à la facilité de se taire.
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Puisque tous les secrets sont faits de cette pâte innocente, habillée des meilleures intentions, parée du souci du prochain : si je ne t'ai rien dit c'était pour ton bien. Puisque depuis toujours dans l'ordre des familles le crime c'est de parler, jamais de se taire.
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Souvent j'y songe, je me dis que si on devait refaire le monde, partir sur un autre continent ou une autre planète réinventer la société avec un échantillon d'humanité pris au hasard, représentatif malgré tout de la variété des hommes et des femmes d'aujourd'hui, ce serait un bon critère. Des gens pas froussards. Solides. Pas d'accord entre eux pour tout sans doute. Susceptibles de se foutre sur la gueule à propos de nombreux sujets. Mais tous capables d'ouvrir leur porte.
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Etre adulte c'est ne plus savoir tomber. C'est vivre dans un corps qui a perdu la mémoire du sol, qui ne sait plus vivre avec lui, qui en a peur.
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J'ai pensé que c'était ce que je devais faire. Réussir un texte qui transmette cette humeur particulière : la mélancolie des paquebots. J'en ai vu très distinctement la couleur. Un jaune doré, lumineux, un peu vieilli. L'embrasement des mâts de navire dans le fond des tableaux du Lorrain. Quelque chose de passé, lustré, patiné par le souvenir. Qui luise avec la splendeur de l'émerveillement passé, irrémédiablement perdu.
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je t’interdis d’aller le voir tu m’entends
La rincée était venue de tout en haut, d’Imma elle-même d’ordinaire affectueuse, enjouée – ce midi-là coupante comme une lame.
J’avais eu le malheur de venir lui demander ce qu’elle savait de toute cette histoire. Le malheur de lui demander l’autorisation d’aller rendre visite à M.
Je le l’interdis Simon est-ce que c’est clair.
Imma assise en face de moi à la grande table du salon, obligée par ma faute à moi de s’égosiller à quatre-vingt-quinze passés, voix si étranglée de colère qu’une quinte de toux l’avait secouée et qu’elle avait dû se taire plusieurs secondes, manquant s’étouffer, sa petite silhouette tassée par l’âge à deux doigts de suffoquer, moi rempli de honte, effrayé à l’idée qu’elle puisse se trouver mal, faire là maintenant devant moi une attaque, par ma faute.
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Si tu t’obstines je te bannis Simon c’est compris.
Comme si elle avait longtemps cherché l’avertissement le plus impressionnant qu’elle puisse m’adresser.
Je te bannis tu m’entends.
Phrase qui m’avait d’abord laissé aussi impressionné que perplexe.
Je te bannis menace dont jamais je n’avais imaginé que quiconque puisse un jour se servir à mon endroit, soufflée par quel réflexe archaïque, quelle colère ancestrale venue du fond des âges.
Me bannir d’où me bannir de quoi avais-je eu envie de demander.
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M. le fils allemand de Malusci tu es au courant n’est-ce pas que ton grand-père a eu un fils en Allemagne à l’époque où il était soldat d’occupation au bord du lac de Constance
Un fils avec une Allemande qu’il a connue pendant quelques semaines tu le savais n’est-ce pas
Moi abasourdi incapable de rien faire d’autre qu’enregistrer
Le prénom M
Les mots fils allemande de Malusci
Les mots une Allemande qu’il a connue pendant quelques semaines
Chaque nouvelle phrase de Franz comme une déflagration sourde que j’avais sentie se propager dans tout mon être
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