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Critiques de Sylvain Prudhomme (477)
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L'Enfant dans le taxi

Le narrateur vient juste d'enterrer son grand-père qui avait plus de 95 ans. Toute la nombreuse famille est réunie autour d'un dernier repas d'adieu et là un oncle par alliance d'origine allemande lui raconte que son grand-père a eu un fils d'une allemande pendant l'occupation alliée d'après guerre en Allemagne. S'ensuit une enquête familiale pour comprendre et revoir ce grand oncle caché.

Un roman sur la filiation, la recherche du père, les secrets de famille.
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L'Enfant dans le taxi

Avec la douceur à laquelle il nous a habitués depuis « Par les routes » Sylvain Prudhomme raconte l’histoire d’un enfant allemand de père français, né en 1946, qui fait partie de ces 200 000 enfants non reconnus, des deux cotés du Rhin :enfants maudits, bâtards, en tout cas enfants aux destins douloureux.

Cet enfant dont il découvre l’existence à l’occasion de l’enterrement de son grand père est LE secret de famille car « il ne faut pas faire de vagues » et sa grand-mère y veille !

L’auteur ne cache pas le lien autobiographique ou plutôt le fait que la découverte de cette histoire, à une période où il était lui-même fragilisé, l’ait amené à écrire ce livre. Mais pour lui, et il le dit volontiers dans les rencontres avec ses lecteurs c’est un livre « sur les empêchements et les silences »

Il a fort bien réussi dans ce domaine, avec sa façon inimitable d’associer des petites sensations, des faits minuscules, aux grandes questions qui traversent la vie de son héros.

Un livre qui dégage sensibilité et paix.


Lien : https://poirson.marie-helene..
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L'Enfant dans le taxi

Jusqu'à ce jour la prose de Sylvain Prudhomme avait toujours eu un effet magique sur moi, je m'y sentais bien, qu'il s'agisse de se laisser conter l'Afrique, les causses ou les routes. Une petite musique fort agréable, des images touchantes empreintes d'une légère nostalgie qui trouvait facilement un écho en moi. Des questions sur les liens, et ce qu'il en reste à la fin, une façon bien à lui de revisiter ce qui fait famille. Des thèmes que l'on retrouve dans ce roman qui, d'après ce que j'ai compris emprunte beaucoup à la propre famille de l'auteur. Il y a donc les ingrédients habituels et pourtant cette fois, je suis restée sur le bord de la route. Moi qui aimais la lenteur de ses précédents romans, prendre le temps de cheminer avec lui, ici je me suis surprise à soupirer d'ennui à maintes reprises même si je dois reconnaître que l'émotion a tout de même pointé son nez dans les toutes dernières pages - alors que j'aurais pu ne jamais arriver jusque-là, c'est bien le souvenir des précédentes expériences qui m'a empêchée d'abandonner avant la fin. L'histoire est forcément touchante mais je pense que c'est le parti-pris narratif auquel je n'ai pas adhéré.



L'histoire donc. Celle de Simon, écrivain d'une quarantaine d'années en cours de séparation amiable avec sa compagne, qui apprend soudain à l'enterrement de son grand-père que ce dernier a eu un autre enfant. C'était pendant la guerre, en garnison en Allemagne, avant de rencontrer sa future femme, secret plus ou moins connu des différents membres de la famille mais étouffé sous une chape de silence. Cette découverte intervient pour Simon au moment où sa perception de la famille, du couple et de la paternité est bousculée par la séparation qu'il est en train de vivre ; et parce qu'il est écrivain, elle devient matière à fiction en stimulant son imagination. Outre l'envie de connaître cet oncle auquel on a interdit l'accès au cercle familial, la réalité de son entourage en est changée.



Si le destin de cet enfant suscite curiosité et empathie, les questionnements du narrateur m'ont souvent paru tourner en rond et en longueur sans laisser suffisamment de place au lecteur. Peut-être est-ce dû au contenu trop proche de l'auteur ? En tout cas moi, je n'ai pas embarqué. Plus grave, je n'ai pas retrouvé la petite musique de l'écriture de Sylvain Prudhomme, bref, le charme s'est rompu. J'espère que ce n'est pas définitif.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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L'Enfant dans le taxi

C’est l’enterrement de Malesci, le patriarche. Tous se rassemblent autour d’Imma, petit bout de femme énergique et volontaire. Simon, le petit-fils, est en pleine séparation avec A. Sa famille, son histoire de couple se désagrège, au moment où il apprend de son oncle par alliance, Franz, un secret de famille.



Ce M. dont il découvre l’existence, cet enfant né de « l’allemande » au bord du Lac de Constance, Simon va d’abord le fantasmer, le rêver, le relier à d’autres informations qui n’avaient pas fait leur chemin en raison de l’omerta familiale.

Et puis c’est l’envie de se mettre Par les routes, en recherche de cet homme, peut-être ce chauffeur de bus à la retraite que Simon a repéré sur internet. Simon décide de faire le voyage malgré l’interdiction formelle énoncée par Imma.



Et puis, le silence se fendille. Le vilain petit canard, le bâtard, certains l’ont vu, l’ont connu. Ils parlent. Qu’est-ce qui fait que Franz, Louis, Simon, se sont sentis proches de M., concernés par M., tandis que d’autres membres de la famille ne veulent même pas évoquer son nom, admettre son existence ?



Simon trouve son chemin à travers la recherche de la vérité, à travers la recherche de M., n’est-ce pas lui-même qu’il cherche ? Un moi nouveau, déshabillé du couple qu’il formait avec A., dépouillé de son obligation de loyauté à Imma, à sa famille ?



J’ai retrouvé la douceur et le sourire triste de Par les routes, sa réflexion élégante sur les faux semblants, les histoires d’amour que l’on se raconte, et j’ai aimé cela… une histoire peut-être plus personnelle et moins poétique, mais peut-être plus profonde. À lire !
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Par les routes

Le roman est une sorte de biographie d’un homme appelé l’autostoppeur (on pourrait même appeler cela une « auto »-biographie tant la bagnole est vitale pour ce personnage).



On n’en sait pas plus sur son identité hormis qu’il a une femme Marie et un fils Agustin, ainsi qu’un ami très proche Sacha avec lequel ils parcouraient ensemble la France en autostop à 20 ans.



Sacha est le narrateur et incarne le quadra bobo, quittant Paris pour vivre en province, écrivain tout comme Marie la femme de l’autostoppeur mais traductrice.



L’autostoppeur est un bourlingueur, dont on comprend qu’il est peu diplômé ou pas, fragile et attachant mais toujours distant en voulant fuir la vie stable d’une famille pour chercher des visages inconnus à travers la pratique de l’autostop.



Le roman est relativement bien écrit, bien que difficile à appréhender dans son style d’échanges sans ponctuations entre les personnages.



L’autostoppeur est une obsession pour Sacha encore plus que pour sa femme Marie. Lui préfère s’éloigner, partir, et repartir, revenir pour ne plus revenir du tout.



Ce qui peut apparaître un peu agaçant dans l’histoire est que les couples se font et se défont bien trop facilement, qu’il n’y a pas de contraintes professionnelles pour ces personnages (on peut se barrer du jour au lendemain pour faire une semaine d’autostop sans avoir déposé ses congés, pas mal), et que le couple de cadres diplômés se forme à la fin au détriment de l’autostoppeur, qui demeure aux yeux du lecteur plus sympathique que jamais.



Le roman ayant été rédigé et publié avant la pandémie, on peut imaginer qu’il s’articule encore mieux avec l’envie de changer de vie parmi les bourgeois sédentaires diplômés.



La conclusion ressemble à une fin de saison de Plus Belle la Vie ou d’un téléfilm de France 3. C’est lumineux, campagnard, naïf.



L’effet de l’autostoppeur est néanmoins une belle création : on ne cesse de penser à lui après avoir refermé le roman et de se demander où il se trouverait à ce moment-là.
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L'Enfant dans le taxi

Depuis toujours, j’aime l’atmosphère des romans de Sylvain Prudhomme, tout en finesse et en mélancolie et son dernier roman ne déroge pas à la règle.

Dans « L’enfant dans le taxi », l’auteur soulève ce coin du tapis sous lequel se dissimile un secret de famille.

C’est lors des funérailles de son grand-père Malusci, patriarche d’une grande famille, que Simon entend parler de ce fils illégitime. Ce M serait né des amours d’une allemande avec Malusci alors militaire en Allemagne occupée à la fin de la seconde guerre mondiale.

Simon raconte avec sincérité ce cheminement pour découvrir l’homme derrière ce M inconnu. Il aimerait le rencontrer mais sa grand-mère Imma s’y oppose farouchement

« Si tu t’obstines je te bannis Simon c’est compris.

Comme si elle avait longtemps cherché l’avertissement le plus impressionnant qu’elle puisse m’adresser. »

Passant outre l’avertissement d’Imma, Simon va faire sa propre enquête.



Tout le récit est écrit à la première personne et, à travers la vie intime et les confidences de Simon, écrivain quadragénaire qui vit une séparation douloureuse avec sa compagne, on découvre une famille soudée autour des grands-parents mais qui garde le silence sur ce passé dérangeant. Que s’est-il vraiment passé près du lac de Constance ? Et Simon de raconter cette belle et fulgurante rencontre amoureuse entre Malusci et cette femme inconnue, une rencontre née de son imagination pour la sortir du silence, « scène primitive, à jamais manquante. »

« Je sais que de ce plaisir naquit un enfant, qui vit toujours, là-bas, près du lac. Et que ce livre est comme un livre vers lui. »

Malusci a épousé Imma avec laquelle il aura quatre enfants parmi lesquels un fils dont il célèbrera la naissance.

« Un fils Imma tu m’as donné un fils, avec la même joie la même incrédulité qui si M n’existait pas, comptait pour rien, n’était pas lui aussi son fils, né des années avant le second. »



A pas comptés, Simon va tirer sur ce fil fragile pour dérouler cette vie inconnue, cachée durant tant d’année, il va lui donner du souffle, lui inventer une histoire et la rendre importante.

En s’emparant du destin de M, c'est aussi une facette peu connue de l'histoire franco-allemande que nous raconte l’auteur, la tragédie de ces milliers d'enfants de guerre nés des amours illicites et condamnables entre un soldat allemand ou français et une française ou une allemande.

Simon va tâtonner, tenter de lever le silence. Il va emprunter de fausses pistes, mais s’obstiner à rendre sa place à cet oncle inconnu. Il finira par trouver une aide inespérée auprès du compagnon allemand de sa tante, lequel est aussi un de ces enfants nés de la honte.

Peu à peu, ce flou qui entoure M va devenir plus précis, on va voir se dessiner l’image de la mère et l’histoire de ce fils qui a tout tenté pour connaitre son père disparu mais que celui-ci a rejeté.



C’est un roman émouvant qui parle de la filiation, de la quête d’un enfant privé de père et de sa réhabilitation au sein d’une famille qui l’avait rayé de l’arbre généalogique.

Magnifique récit empreint d’humanité et qui sonne tellement juste.



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L'Enfant dans le taxi

Ce roman fait partie de la sélection pour le prix de ma librairie et ce fut un véritable plaisir de retrouver la plume de cet auteur que j’affectionne tout particulièrement.

On reprend la route avec Sylvain Prudhomme cette fois pour découvrir une histoire de famille, d’abandon, de non-dits.



De retour du cimetière où il vient d’enterrer son grand-père, dans le brouhaha rassurant de ces retrouvailles familiales, Simon redécouvre par la voix d’un oncle allemand, l’histoire de M.

M. le fils allemand de son grand-père tout juste décédé, celui qu’il a eu avec l’allemande du lac de Constance à l’époque où il était soldat d’occupation, soixante-dix ans auparavant. Secret de famille éventé, sujet tabou chez Imma sa grand-mère, désormais veuve, et dont les membres de la famille ont beaucoup de mal à prononcer le nom.



Ce roman c’est la quête de Simon à vouloir faire exister ce M. cet oncle manquant à un moment où lui-même quitte la mère de ses enfants. Le parallèle entre sa séparation d’avec A. et la quête de M. comme si l’un n’allait pas l’autre, l’amour et l’abandon étant les liens de cette histoire « Je me suis vu dans ma solitude nouvelle, face au vertige de n’avoir plus personne à qui m’adosser, attiré par cet esseulé majuscule, ce délaissé qui avait connu l’abandon, le vrai ».



Sylvain Prudhomme a un indéniable talent à décrire l’ambivalence des sentiments de ses personnages et leur complexité. Le tout est porté par une écriture puissante, poétique et délicate. Bref j’ai aimé et je vous le recommande.
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L'Enfant dans le taxi

une histoire entre une fermière et un soldat français qu'elle héberge... Tout commence là de ces silences ,de ces secrets de famille

un court roman, sensible, attachant un très joli roman

" Je sais que de ce plaisir naquit un enfant, qui vit toujours, là-bas, près du lac. Et que ce livre est comme un livre vers lui. »
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L'Enfant dans le taxi

C’est aux funérailles de son grand-père Malusci (déjà cité dans d’autres ouvrages de l’auteur) , homme étrange et mélomane que Simon apprend l’existence d’un fils caché de son grand-père, enfant prénommé M et né de sa liaison intense mais fugace avec une jeune fille allemande lorsqu’il faisait partie des troupes alliées d’occupation en 1945 .

Simon qui aime son clan familial est ébranlé par ce secret, il est lui-même fragilisé par la rupture récente d’avec son épouse .

Il se met en tête de retrouver M en dépit du veto imposé par sa grand mère bientôt centenaire.

Il déroule une pelote qui lui apprend que M adolescent a traversé la France en taxi pour retrouver son père, ce qui permet à l’auteur de peindre les paysages traversés par M et par lui-même en sens inverse 50 ans plus tard. C’est superbe. La scène initiale du roman rejoint la dernière reliée par un amour douloureux et tendre. Quelle justesse de ton !

C’eut été un magnifique Goncourt.
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Les Grands

Un groupe de musique s'apprête à jouer un dernier concert en mémoire de leur égérie qui vient de mourir.

Sur fond de révolution qui gronde dans en Guinée débarrasser du colon, remplacer par un dictateur militaire, c'est l'histoire de quelques vieillards qui se souviennent et décident de se réunir pour perpétuer cette musique qu'ils ont inventée et avec laquelle ils ont fait le tour du monde.

L'écriture est toujours aussi fluide, mais j'ai été moins sensible que ces précédents.
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L'Enfant dans le taxi

Simon apprend le jour de l’enterrement de son grand-père que ce dernier avait un fils, M., fruit d’une liaison avec une jeune fermière allemande pendant l’occupation française à la fin de la seconde guerre mondiale.

Bouleversé par la révélation de son oncle Franz, lui-même allemand, il se lance alors dans une poursuite de la vérité qui va se heurter à l’hostilité et à la pesante chappe de silence, qui depuis tant d’année, recouvre sa grande famille, toutes générations confondues.

Comme mué par un besoin irrépressible, alors qu’il est lui-même soumis à une déchirure profonde de par la séparation avec sa compagne, Il n’aura de cesse de retrouver l’identité exacte de cet enfant, débarqué du haut de ses quinze ans en taxi depuis l’Allemagne pour connaître son père et se voyant une nouvelle fois abandonné et rejeté par un patriarche qui a bâti une famille et refuse de le voir.

Après de fausses pistes sur lesquelles il embarquera ses propres enfants, de nombreuses recherches facilitées par les nouvelles technologies, c’est au sein de sa propre famille qu’il découvrira progressivement, par bribes, la vérité. Cette quête le conduira t’elle vers l’apaisement qu’il recherche dans sa propre vie ?



Ce roman nous conduit dans les méandres d’une famille où le poids des secrets est lourd, se reportant de générations en générations, sans que personne n’ose briser la loi du silence imposé par le patriarche. Nous ne pouvons nous empêcher d’éprouver de l’empathie pour M., enfant abandonné puis rejeté, mais dont la présence fantomatique vient hanter Simon, alors même que sa vie familiale bascule.

L’écriture de Sylvain Prudhomme, parfois déroutante avec des phrases longues et sans ponctuation, m’a finalement séduite dans ses magnifiques descriptions des paysages du Sud de la France contrastant avec ceux embrumés et sombres des montagnes près du Lac de Constance, et symbolisant parfaitement la fracture entre deux vies parallèles qui n’ont pu se rencontrer.

Simon nous embarque dans un voyage presque initiatique, entre les deux pays et les deux époques, au-delà des non-dits, à la recherche de notre histoire et de notre identité.

Une belle lecture.

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L'Enfant dans le taxi

L’enfant dans le taxi

.

Il est des événements déterminants, des volte-face improbables de l'existence qui changent une vie à jamais.

Une rencontre entre un français et une allemande à la toute fin de la guerre, une séparation presque paisible après vingt ans de vie commune, la révélation d'un fils caché lors de l'enterrement d'un grand père. Des évènements qui tous vont converger vers Simon et venir l'ébranler, le percuter et faire dévier sa route. Des évènements qui vont mettre face à face deux solitudes, qui vont les faire se répondre, se confronter. Celle de Simon, toute nouvelle, qu'il va devoir apprivoiser. Celle de M., ce fils caché né d'un amour interdit, tu et rejeté de tous pendant toute une longue vie. Bouleversé par ce secret, Simon va partir sur les traces de cet oncle abandonné. Une quête pour briser les silences, pour redonner sa place à cet enfant renié, pour tenter de comprendre et essayer de réparer, en dépit des interdits familiaux, envers et contre tous, presque jusqu'à l'obsession.

C'est ma première incursion dans l'univers de Sylvain Prudhomme et j'ai adoré. C'est très doux, très sensible et surtout très beau. Lentement, on entre dans le récit et on se laisse séduire par cette plume élégante et poétique. Dans ce roman, l'auteur parle de lui, de sa famille mais il parle aussi beaucoup de nous. Il nous interroge sur le poids des secrets, des non-dits, ces chapes de plomb encombrantes qui pèsent sur  nos vies. Il nous dit l'usure des couples et le cocon réconfortant des familles où l'on vient panser nos plaies. Il nous dit le temps qui passe et qui peu à peu, adoucit les maux, nous aide à apaiser les souffrances. Il nous dit enfin la vulnérabilité des êtres avec une délicatesse touchante.

Du titre enfin je ne dirai rien, vous laissant découvrir sa signification dans une scène sublime. Peut être la plus belle, surement la plus déchirante. A elle seule elle mérite la lecture du livre.
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L'Enfant dans le taxi

Deuxième lecture réussie pour le club de cette année. Un livre qui se lit très vite mais qui ne s’oublie pas. L’auteur grâce à une écriture très sensible, raconte le destin d’un enfant appelé « M. » fils d’un soldat français et d’une femme allemande.



Ce n’est pas lui qui nous raconte cette histoire mais le petit fils du soldat français : Malcusi époux d’une femme de 86 ans, Imma. Il apprend le jour de l’enterrement de ce patriarche au caractère peu commode l’existence de cet enfant. Il va partir à la recherche de ses souvenirs et des souvenirs des siens. Imma ne veut pas entendre parler de cette histoire et exige de son petit-fils qu’il cesse cette recherche.

Peu à peu le voile qui cache ce secret de famille se déchire et la vérité à la fois simple et tragique va apparaître.



J’ai appris qu’il y a eu beaucoup d’enfants ayant un père français en Allemagne et tous auraient bien voulu retrouver leur père qui, pour la plus part, ont fui à toute jambe leurs responsabilités.



Parlons du style : d’abord ce que j’aime moins, je n’arrive pas à comprendre le pourquoi de l’absence de majuscule au début des paragraphes. Je ne comprends pas pourquoi non plus le personnage de l’enfant est appelé « M. », j’ai quelques hypothèses mais pas de réponse. De la même façon la femme dont il est en train de se séparer s’appelle aussi « A ».



Mais ce n’est rien par rapport à mon plaisir de lecture, on sent à quel point la révélation de l’existence de cet enfant a transformé la vie du narrateur. Le récit de l’oncle âgé qui a reçu « l’enfant dans le taxi » est bouleversant. Peu à peu, le portrait du grand-père Malcusi s’enrichit mais pas à son avantage ! Je trouve très fort de démarrer le récit avec un personnage positif et de finir avec un homme si peu sympathique ! D’ailleurs sa propre femme revit après son décès : cette veuve très joyeuse fait tout ce qu’elle n’avait pas pu faire du temps de son mariage : apprendre à nager et voyager dans des endroits les plus pittoresques.



Le narrateur, qui est écrivain, est sans doute plus sensible aux malheurs de « M » qu’il est lui-même en pleine séparation avec la mère de ses deux enfants. Les salons du livre auxquels il participe ne suffiront pas à lui remonter le moral.



Un beau roman bien servi par une écriture à laquelle j’ai été très sensible.




Lien : https://luocine.fr/?p=17241
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L'Enfant dans le taxi

« Puisque depuis toujours dans l'ordre des familles le crime c'est de parler, jamais de se taire. »

Et il aura fallu seulement quelques mots lors d’un enterrement pour que le secret d’une naissance soit dévoilé et qu’une envie d’ailleurs resurgisse chez Simon. Pour que l’absent devienne quête. Ou simplement détournement, pour oublier sa séparation d’avec A.

C’est donc l’histoire d’une quête et d’un deuil. La quête d’un père par un jeune garçon abandonné, la recherche d’un grand-oncle inconnu (ou délaissé) par un adulte en quête de vérité et le deuil d’un couple par un écrivain largué .

Ça parle d’amour, d’abandon, de rupture, de la vie en 1946 dans l’Allemagne vaincue, de musique, de silence et d’acceptation.

Et ça se lit d’une traite
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L'Enfant dans le taxi

« L’Enfant dans le taxi » [...] est le journal sensible, plein de grâce, d’un écrivain obsédé par un secret de famille.
Lien : https://www.lepoint.fr/livre..
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Les orages

Après Par Les Routes, je retrouve avec enthousiasme cette belle écriture qui chemine avec tendresse et douceur dans le fil des vies de ses personnages.



J'aimerais pouvoir lire le fil de la mienne avec cette même force tranquille... qui ne sacrifie rien sur l'autel de sa quête : explorer avec simplicité et retenue des moments d'existence que l'on ressent plus forts que d'autres, que l'on qualifierait même d'essentiels tant il y a une volonté farouche à ne pas les trahir comme pour enfin ne plus se trahir...

Ces treize nouvelles nous transportent hors du temps, ou plutôt dans cet espace du temps où tout fait sens, c'est beau et apaisant !

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L'Enfant dans le taxi

A l’enterrement de son grand-père, Simon apprend que ce dernier a eu un fils avec une allemande à la sortie de la guerre quand il était en garnison en Allemagne sur les bords du lac de Constance. Cette révélation va le bouleverser profondément, lui qui vient en plus de se séparer de sa femme récemment. Il se lance à enquêter sur ce fils caché, son oncle, mais pour cela il va devoir démêler les nœuds d’un secret bien gardé. Entre questionnements auprès des membres de sa famille, recherches poussées sur internet et aventure sur les routes d’Allemagne avec ces deux fils, Simon va transformer cette quête de vérité en une introspection sur sa propre vie.

Quelle famille n’a pas de secret(s) ? Mais que faire quand l’un de ces secrets est révélé ?

Entre douceur et mélancolie, Sylvain Prudhomme questionne, interroge, sonde les liens familiaux et les bouleversements que peuvent susciter ces révélations. Sans jugement ni accusation, il emporte le lecteur dans une quête de vérité pour mettre à nu les non-dits dans une grande justesse d’émotions et d’analyse psychologique.

Et c’est aussi dans cette histoire, la grande Histoire qui est racontée avec ces enfants nés d’un soldat français et d’une femme allemande.

Un très beau roman porté par une écriture délicate et poétique qui ne peut que nous faire penser à nos rapports avec les membres de notre famille car ce n’est pas seulement le récit d’une famille, c’est un récit sur la famille. Profondément touchant.

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L'Enfant dans le taxi

Un secret de famille raconté avec beaucoup de pudeur, d'élégance et de nostalgie par l'auteur.

Comment les secrets et les non-dits se superposent dans les familles, jusqu'à se retrouver enfoui très profondément dans l'inconscient collectif.

Il est aussi question de filiation, de liens du sang, d'amour et de mort.
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L'Enfant dans le taxi

La scène d'ouverture plante le décor de ce texte magnifique : un jeune soldat français a vécu une brève histoire d'amour avec une allemande à la fin de la seconde guerre mondiale dans un village proche du lac de Constance.

Sylvain Prudhomme avait déjà évoqué cette histoire dans un précédent livre, s'il y revient aujourd'hui c'est qu'il vient d'apprendre qu'un garçon est né de cette courte liaison. C'est un oncle d'origine allemande qui lui révèle l'existence de ce fils juste après les obsèques du grand-père Maresci. Le narrateur , très touché par cette révélation voudrait rencontrer cet homme.

A ce moment il est lui-même fragilisé par la rupture avec sa compagne , cette quête est donc d'autant plus importante à ses yeux.

Un grand oncle va l'aider dans ses recherches et lui révéler entre autres que M., alors adolescent était venu en France en taxi pour tenter de rencontrer son père.

L'auteur tâtonne, se perd, se trompe, part une première fois avec ses enfants jusqu'au lac de Constance, revient bredouille mais il poursuit ses recherches avec détermination jusqu'à parvenir à ses fins.

C'est un livre qui célèbre les joies familiales, les liens intergénérationnels et bien sûr l'amour.

Sylvain Prudhomme ne porte pas de jugement sur sa famille ,il porte sur eux un regard empli d'affection.

Son style est fluide, tantôt avec de phrases simples et efficaces, tantôt longues et empreintes de poésie pour nous emmener jusqu'au bout de sa pensée.

Une très belle découverte de cette rentrée littéraire
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L'Enfant dans le taxi

J'ai eu l'occasion de faire dédicacer ce livre lors d'une rencontre au Cadran Lunaire, la librairie de Mâcon. Un auteur tout en sensibilité et il le montre dans ce petit livre qui relate un secret - pas pour tout le monde - de sa famille. Une histoire vraie mais quand même romancée. Un livre qui se lit facilement avec de très beaux passages tout en nuances. Il y a aussi - à mon avis - des passages un peu longs dans lesquels l'auteur se pose peut-être un peu trop de questions.
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