Il fallait dire la parole dans (à) une société qui ne veut pas
l'entendre, nie son existence quand il s'agit d'une femme qui
ose la prendre.
Rien à faire: le langage c'est toujours la puissance, parler,
c'est exercer une volonté de pouvoir: dans l'espace de la
parole, aucune importance, aucune sécurité
(Roland Barthes)
« Il est une douleur millénaire qui rend notre souffle dérisoire. Le poète est celui qui risque les mots. Il les dépose pour pouvoir respirer. Cela ne rend pas ses nuits plus paisibles.
Nommer la blessure, redonner un nom au visage annulé par la flamme, dire, faire et défaire les rives du silence, voilà ce que lui dicte sa conscience. Il doit cerner l'impuissance de la parole face à l'extrême brutalité de l'histoire, face à la détresse de ceux qui n'ont plus rien, pas même la raison pour survivre et oublier. »
J'ai honte. Je suis plein de honte. Je ne pourrai plus jamais me montrer dans cette ville. Trahi. Je suis trahi. Tu nous a trahi. Quelle misère ! Jamais dans aucune famille qu se respecte, on a vu une mère se conduire de la sorte. Tu as sali notre nom. Notre honneur est bafoué. Nous n’avons plus d'honneur. Parler avec ces salauds, se confier à un juge ! Mais tu te rends compte de ce que tu viens de faire ? Tu nous as ruinés.
La défaite commence à partir du moment où l'adversaire parvient à vous-même jusqu'à ce que vous vous sentiez coupable et soyez prêt à agir selon sa volonté, à vous plier à ses exigences.
je sens la douceur du vent sur mon visage et j'entends un chant lointain. Est-ce cela ne plus penser? Je ne dis rien. Elle me tend le vélo. Il est tout neuf. Je le monte en essayant de ne pas perdre l'équilibre. Je n'ai pas de mal à me tenir droit. Avec agilité, la jeune fille se place entre la selle et le guidon. Ma tête est posée sur son épaule gauche. J'ai ses cheveux sur mon visage, et nous roulons dans une prairie inondée de lumière et de miroirs.
Le peintre s'était interdit d'avoir des regrets parce que ça ne servait à rien.Il disait: "Les regrets et la nostalgie sont les oripeaux de notre faiblesse,notre impuissance.Ce sont des mensonges que nous habillons avec des mots qui nous apaisent et facilitent notre sommeil.Cela rend moins cruelle notre défaite."
Un homme aux abois est capable de tout.
On boit pour être un peu gai, pas pour perdre conscience.
Cette manie de faire du bruit est le signe d’un déséquilibre, une faiblesse. On crie à défaut de réfléchir. On s’agite au lieu d’agir.
Cette année m'apporta une amertume,une déception qui me prédisposèrent à l'écriture-mon refuge,mon espace de confidence.Les mots prirent la place de l'ami espéré.
Mais l’état dans lequel nous met lentraite, n’est-il pas malsain, mauvais, producteur de tristesse et de mélancolie? Tiens, j’ai des douleurs musculaires alors que je ne travaille plus, j’ai mal aux articulations, je sens que mon corps est battu, labouré par une étrange fatigue, c’est curieux, je n’ai jamais connu cette fatigue, c’est parce qu’elle provient du rien, le rien qui s’est installé dans ma vie comment à ronger mes membres. Le vide creuse mon corps. J’ai mal. Je ne me plains pas; ce n’est pas dans mes habitudes, mais depuis que j’ai attrapé lentraite, rien ne va plus.