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Citations de Tanguy Viel (595)


 Non, rien du tout, a-t-elle dit encore aux policiers, dans un monde normal on n’aurait jamais dû se rencontrer.
Un monde normal… mais qu’est-ce que vous appelez un monde normal ? ils ont demandé.
Je ne sais pas… Un monde où chacun reste à sa place. 
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Non, rien du tout, a-t-elle dit encore aux policiers, dans un monde normal on n'aurait jamais dû se rencontrer.

Un monde normal...mais qu'est-ce que vous appelez un monde normal? Ils ont demandé.

Je ne sais pas...Un monde où chacun reste à sa place.
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Une fois, quelqu'un m'a raconté, a t-elle dit, il avait un billet de un dollar et dessus il avait fait un dessin, un cœur ou quelque chose comme ça et bien sûr, il l'a donné dans un magasin. Mais dix ans plus tard, il était loin dans un autre pays, on lui rend la monnaie dans une station essence et sur quoi il tombe à l'autre bout du monde, son billet de dix ans plus tôt avec le dessin. C'est incroyable, non?
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Les grands boxeurs le savent, que seulement quand le jeu de l'autre est dans leur boite, c'est à dire seulement quand il est enfin enfermé dans leur cerveau comme sur le plateau d'une petite boite à musique, là, oui, ils savent qu'il peuvent combattre mais avant ça, avant ça vous prenez des coups, et puis c'est tout. Et plus vous prenez des coups, moins vous êtes lucide, et moins vous êtes lucide, plus vous prenez des coups, vous comprenez ?
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J'avais pourtant préparé une valise en prévision, avec exactement dix paires de chaussettes et plusieurs pull-overs parce que ma mère m'avait dit au téléphone, elle m'avait dit, comme si j'étais un étranger débarquant pour la première fois en Bretagne, qu'il valait mieux prévoir des pulls et aussi un manteau pour la pluie, comme si je ne savais pas, comme si le monde entier ne savait pas qu'en Bretagne en décembre il pouvait pleuvoir et même faire froid.
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Et c’est vrai que pour un maire, il a toujours eu la descente facile, mais là, à force, on sentait bien que c’était différent, quand Catherine elle-même allait le chercher au fond d’un café, quand ces deux dernières années il avait fini par ressembler à quoi ? Un vieux capitaine peut-être qui commence à comprendre qu’il ne commande plus rien, comme si s’était arrêté dans sa tête jusqu’au mouvement des marées, laissant des algues proliférer dans son cerveau, du moins c’est comme ça aujourd’hui il m’apparaît. Le Goff, la tête polluée d’une eau sale et croupie.
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Maintenant, je sais monsieur le juge, je sais comment on transmet tant de mauvaises choses à un fils, si sous l’absence des phrases il y a toujours tant d’air chargé qui va de l’un à l’autre, selon cette porosité des choses qui circulent dans une cuisine le soir quand on dîne l’un en face de l’autre, et que peut-être dans la trame des jours qui s’enchaînent, tous ces repas où il m’a raconté sa journée de collège et le métier qu’il voudrait faire plus tard, tous ces soirs où je ne l’écoutais pas vraiment, cela, croyez-moi, ça travaille comme une nappe phréatique qui hésiterait à trouver sa résurgence. Et vous, père en forme de rocher absent, ce n’est pas la peine d’essayer de mentir, ce n’est pas la peine de dire « si, bien sûr, je t’écoute » parce qu’il sait, n’importe quel enfant sait parfaitement si on n’écoute pas, si on refait à l’infini je ne sais pas quelle boucle dans son esprit, comme une vitre devant les yeux qui vous sépare du monde et alors, à mesure que votre pensée a l’air de vous emmurer, votre enfant, vous ne le savez pas encore, vous l’abandonnez sur place.
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Elle m’a caressé la joue, et pour moi c’était comme une lame de rasoir qui m’arrachait la peau.
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On ne peut pas toujours attendre des siècles je ne sais quelle justice naturelle qui ne tombera peut-être jamais. (Page 165)
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Je ne vous en veux pas de ne pas comprendre, j'ai repris, vu le temps que j'ai mis, moi, à comprendre, à mettre les noms qui conviennent à tout ce mécanisme, mais maintenant j'ai compris, j'ai compris comment il a fait pour se tenir au milieu de nous dans sa Porsche et tout les restaurants de la ville : au fond, plus vous faites une chose absurde et plus vous avez de marges de manœuvre, parce que l'autre en face, l'autre, tant qu'il n'a pas mis ça dans sa machine à calculer à lui, tant qu'il n'a pas fabriqué une petite machine à lui pour domestiquer l'absurdité, il est paralysé.
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On aurait dit que le ciel essayait de traverser le grillage pour se mettre à l'abri lui aussi, et ça faisait comme un rideau de tulle qu'on aurait posé sur la ville et qui ressemblait à notre histoire, oui ça ressemble à notre histoire, j'ai dit au juge, ce n'est pas du brouillard ni du vent mais un simple rideau indéchirable qui nous sépare des choses.
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Toute cette histoire, a repris le juge, c'est d'abord la vôtre.
Oui. Bien sûr. La mienne . Mais alors laissez-moi la raconter comme je veux, qu'elle soit comme une rivière sauvage qui sort quelquefois de son lit, parce que je n'ai pas comme vous l'attirail du savoir ni des lois, et parce qu'en la racontant à ma manière, je ne sais pas, ça me fait quelque chose de doux au coeur, comme si je flottais ou quelque chose comme ça, peut-être comme si rien n'était jamais arrivé ou même , ou surtout, comme si là, tant que je vous parle, tant que je n'ai pas fini de parler, alors oui, , voilà , ici même devant vous, il ne peut rien m'arriver, comme si pour la première fois je suspendais la cascade de catastrophes qui a l'air de m'être tombée dessus sans relâche, comme des dominos que j'aurais installés moi-même patiemment pendant des années , et qui s'affaisseraient les uns sur les autres sans crier gare .
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L'expérience m'a appris que tout dépend du poinçon qu'on utilise pour graver le marbre qui nous sert de cerveau. Et tout dépend de la force que l'on met sur le poincon. Lui, c'est sûr, il n'aura pas hésité à appuyer très fort à l'intérieur de lui, pourvu de ne pas déroger à ça, cette scarification mentale en quelque sorte, qui l'emmenerait où il voulait. Et avec nous.
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si on pouvait seulement entrevoir le démon dans le cœur des gens, si on pouvait voir ça au lieu d'une peau bien lisse et souriante, cela se saurait, n'est-ce pas ?
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Et cela c'était vrai, qu'on avait bien préparé notre coup. Techniquement tout était clair. Psychologiquement non. Psychologiquement rien n'est jamais clair mais techniquement si.
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[...] Je listais chaque détail comme au supermarché on raye une par une les courses faites.

Disparition du corps, fait.

Vêtements sur la plage, fait.

Nettoyage de la voiture, fait.

Ramassage des billets blancs, fait.

Alors est-ce que c'est aussi comme au supermarché quand, même avec une liste et la meilleure volonté, on rentre chez soi et il manque obstinément quelque chose ?
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Tant mieux que certains jours dans nos vies fassent des crêtes au-delà desquelles on sent bien qu'on bascule, quand en dessous les pointes rocheuses font se lever la mer,et qu'alors certains jours ,oui,il faut les contourner prudemment,comme on passe un mauvais cap à la voile.
Elle,Laura,elle en avait déjà franchi quelques -uns,des caps--je ne dirais pas en toute clarté ni même en toute prudence mais disons ,l'oeil alerte et planté le plus haut possible sur la vigie d'un mât que du haut de son jeune âge elle essayait de construire ,et même, auquel elle grimpait peu à peu pour mesurer l'étendue d'eau autour--seulement que jusqu'à un certain âge se maintient une brume difficile à trancher,de celles qui interdisent le dessin de l'avenir,et pas seulement l'avenir mais même le passé, oui,jusqu'à l'ombre de ce qu'on a vécu, et alors il ne faut pas compter sur la mémoire ou l'expérience pour porter sa silhouette sur demain,et parce que jusqu'à un certain âge étrangement on la supporte ,la brume ,on supporte de ne pas chercher au loin ,on se contente du périmètre réduit où le regard se porte ,ou mieux encore,on ne sait pas qu'il existe un .monde sans brume.( Pages129/130).
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...depuis son élection c'était son rôle de connaître "les gens", de les aimer, de se faire croire qu'il les aimait, à moins que, oui, c'était possible aussi, il ne s'aimât lui-même en train e les aimer.
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Voyager à l'extérieur ne vaut pas la contemplation intérieure. Ceux qui voyagent à l'extérieur ne peuvent découvrir que la surface des choses, ceux qui pratiquent la contemplation intérieure sont comblés dans leur être même. Ceux-là font le voyage suprême.
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Qu'est-ce que tu veux que je fasse, j'ai dit. Ce genre de type, c'est comme la pluie, y'a rien d'autre à faire qu'attendre que ça cesse.
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