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EAN : 9782709659901
J.-C. Lattès (27/03/2019)
3.42/5   36 notes
Résumé :
« Cent jours autour du monde, en 2018, cela relève presque de l’ordinaire (...)  ; chacun ressent qu’on tourne autour de la terre comme aussi bien on prendrait une ligne de tram d’un bout à l'autre, en regardant le ciel défiler au-dessus des nuages. À ceci près que nous, Christian et moi, nous ne prenons pas l’avion. C’est même la seule règle établie, celle qui justifie qu'on mette tout ce temps pour seulement faire une boucle : en cargo, en train, en voiture, à che... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Le tour du monde en cent jours.....non ce n'est pas le roman d'aventures de Jules Verne dont j'ai confondu le nombre de jours, c'est celui de Christian Garcin et Tanguy Viel, deux de mes écrivains de prédilection. Un tour de monde effectué par deux compères, l'un grand voyageur, l'autre sédentaire, partant de Marseille, traversant l'Atlantique puis les États Unis, le Pacifique et le Japon, la Chine et la Russie puis l'Europe jusqu'à Paris. Ça ressemble au voyage de Phileas Fogg, mais à l'envers, et comme moyens de transport, bateaux, train et voiture, tout sauf l'avion. Quand à l'aventure, à l'ère Internet, elle n'est plus au niveau des conditions de voyage et de séjour, mais comme toujours chez Garcin, dont j'ai lu tous les livres de voyage, dans la perception "du monde et de sa percussion, de l'expérience et de son expression, de la beauté et de sa prise".

Pour qui ne connaît pas Garcin et ses livres de voyage, comme il le précise aussi lui-même, il n'est pas un "écrivain voyageur", qu'il définit comme des écrivains " qui pour l'essentiel n'écriraient pas, ou n'auraient pas écrit , s'ils n'avaient pas voyagé ". Son oeuvre est très éclectique, et ses livres de voyage, des expériences intimes et profondes dans "le sens de la découverte, de la déstabilisation, de perte de repères,
d'ouverture sur une autre dimension de l'expérience au monde", qu'il qualifie d'expériences de l'ailleurs. Une conception du voyage qui rejoint la mienne.

Ils embarquent donc sur un porte-containers à Marseille, destination NewYork, avec quelques jours de retard. Une traversée de l'Atlantique en 14 jours, qui ne semble pas trop les inspirer. Débarqués à New York, ils parcourent les États Unis de l'est à l'ouest , subjugué par la nostalgie des tribus indiennes décimées.
Passé au Mexique, à Ensenada, ils prennent à nouveau un porte-containers, direction le Japon et commencent à y prendre plaisir à ces traversées en cargo et aux changements de fuseaux horaires.....Arrivée à Yokohama, "le mariage détonnant d'une conscience et d'un monde", en dit Viel qui y vient pour la première fois.......

Les deux compères alternent les chapitres, exprimant leurs propre ressentis sur les étapes à tour de rôle. Deux superbes écrivains, deux personnalités et deux styles différents, mais ici, alors que Garcin est dans son élément, la prose très particulière de Tanguy Viel a disparu dans le contexte "voyage", c'est une autre prose, un autre écrivain . Garcin est un grand voyageur, qui a déjà presque parcouru la totalité de ce tour du monde, alors que le sédentaire Tanguy découvre beaucoup de choses pour la première fois. Un voyage qu'ils vont vivre comme "un lent travelling* qui dans sa lenteur même pénètre comme une pluie fine dans le sol de chaque kilomètre parcouru", dans le sens qu'ils vivent le temps et l'espace présents, en ne prenant pas l'avion, utilisant des moyens de transport à vitesse humaine , sans but touristique. Une sensation confirmé par le Bouddha du musée nationale de Shanghai qui les yeux fermés leur murmure " le temps qui passe est un long travelling et qu'il faut apprendre à l'accompagner dans la nécessaire impermanence du monde."

Ce livre n'est pas un carnet de voyage, plutôt une ballade de 100 jours dans le temps et l'espace. "Un abondon quasi végétal à l'espace .... une photosynthèse " le définit Garcin, un défi que je trouve réussi avec de jolis photos en noir et blanc très simples, à la fin de chaque chapitre.

Un grand merci aux éditions J.C.Lattés et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.
#Travelling#NetGalleyFrance


*Mot anglais (cinéma). Mouvement d'une caméra qui se déplace dans l'espace.


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Il en est des récits de voyages comme des romans érotiques : Pas toujours facile de se renouveler. J'ai lu plusieurs passages de ce livre en diagonale, traversant toujours plus vite les pays visités. Surtout les chapitres évoquant les traversées maritimes en cargos. Les détails techniques concernant les bateaux, les marins… alourdissent inutilement le récit. Je n'aime pas non plus le style, se voulant volontairement moderne. La traversée des USA est laborieuse. Seuls les escales japonaises et russes m'ont intéressé. Les auteurs réussissent alors à pénétrer un peu l'âme de ces pays. On sent l'intérêt porté à ces cultures. En fait, je ne vois pas trop l'utilité de ce voyage, complètement à l'opposé de ma façon de voyager. Un tour du monde sans avion est effectivement toujours possible, quand les restrictions actuelles dues à la pandémie seront passées.
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J'apprécie en général les livres dits de voyage, et j'apprécie doublement quand ces derniers sont écrits par des vrais écrivains, car tout est rassemblé pour passer un bon moment d'évasion par le récit et par la plume.
Un voyage en cargo c'est étrange et original, je ne savais pas que cela était possible. de New-york en passant par le Japon, une escale en Chine puis la grande Russie, retour au point de départ la France.
C'est un tour complet du globe que nos deux compères ont parcouru. le récit à quatre mains ne dérange pas on a même du mal à savoir qui écrit !
J'ai trouvé amusant les listes des animaux croisés au court de leur voyage, et également les tables de proverbes. Puis le récit du mondial de foot apportant une pointe finale en apothéose, pour les inconditionnels de ce sport ce qui est loin d'être à mon goût. Mais puisque la Russie était la route du retour autant en profiter pour honorer cet événement.
Un voyage qui s'est effectué sans avion, donnant une autre dimension temporelle et géographique de nos deux voyageurs.
J'ai beaucoup aimé la partie Japon et le lac Baïkal.
De part leur récit l'envie de connaitre mieux ces parties du monde nous titille, visionner au moins des images.
Un très beau récit ponctué de littérature, histoire, géographie et de plaisir des yeux. Se laisser bercer par le roulis du train.
"Quand soudain la vie apparaît dans son essentielle nudité et qu'on se répète à longueur de journée qu'il n'y a vraiment que ça à faire dans la vie _ lire, écrire et rêvasser." page 51
Voilà un programme qui me va tout à fait.
Bon voyage
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« Travelling » signifie ici, bien sûr, voyager mais évoque aussi la technique cinématographique de mouvement de la caméra sur rails. Les écrivains Christian Garcin et Tanguy Viel ont en effet formé le projet de parcourir ensemble l'hémisphère nord, d'ouest en est, le tout en cent jours. Mais à la condition de ne prendre que des moyens de transport qui restent à la surface de notre bonne vieille terre : cargos, chemin de fer, bus, automobiles, dans le but de ressentir au maximum la durée du voyage et le déploiement des espaces traversés.
Ils sont partis de Fos-sur-Mer sur un cargo porte-container en avril 2018, pour traverser l'Atlantique jusqu'à New-York, traverser les Etats-Unis d'est en ouest, prendre un second cargo depuis le Mexique pour traverser le Pacifique jusqu'au Japon. Puis de là prendre un ferry pour Shangaï, remonter au nord jusqu'à Pékin puis la frontière russe, d'où ils prendront le train jusqu'à Moscou. Enfin, retour à Paris en bus vers la mi-juillet.
Si Christian Garcin est un écrivain dont une bonne partie de l'oeuvre résulte de ses voyages, il récuse pourtant le qualificatif d'écrivain-voyageur, un peu trop proche pour lui de celui de baroudeur, ce qu'il n'est pas. Tanguy Viel lui est un novice dans ce genre d'exercice. Ce livre confronte évidemment leur vécu de ce même voyage, mais chacun avec son style.
Ce qui fait tout le sel de ce récit ce sont bien sûr leurs rencontres, leurs impressions du voyage et sur le voyage, les présupposés culturels qui parfois volent en éclats. Les références littéraires et cinématographiques sont également présentes, avec leur correspondances et discordances.
En conclusion, je souhaite insérer une citation, qui me semble bien résumer ce récit, que j'ai trouvé pour ma part captivant :
« A vrai dire, tout notre voyage lui-même n'est que cela, un lent travelling qui dans sa lenteur même pénètre comme une pluie fine dans le sol de chaque kilomètre parcouru. Ce voyage n'est pas en soi une ode à la lenteur mais peut-être à son corollaire, la gravité : en ne prenant pas l'avion, il s'avère que chaque mètre s'arpente de tout son poids, chaque parcelle d'eau ou de terre ferme se « réalise » et tombe lourdement dans l'escarcelle du vécu. Et voilà que ce vécu à jamais chu du ciel des idées folles, tous ces kilomètres qu'on regarde un à un s'évanouir dans le sillage des hélices et des pare-brises arrière, ils entrent se succédant sagement, dans l'aire close et mesurable du temps, c'est-à-dire dans leur violente et sublime finitude. »
#Travelling #NetGalleyFrance
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Avant tout, je remercie BookyCooky qui m'a très judicieusement conseillé ce livre, connaissant ma passion pour les voyages.

Travelling est le récit d'un tour du monde sans avion. L'originalité première de ce livre, c'est son écriture à quatre mains : Christian Garcin et Tanguy Viel se relaient dans la narration sans que la cohérence de l'ensemble n'en souffre. L'expérience de ses nombreux voyages confère à Garcin une grande lucidité dans ses propos, l'écrivain va à l'essentiel mais se garde de toute idée fixe, reste dans une posture d'humilité. L'écriture de Viel est réflexive et introspective, l'auteur s'interroge sur les raisons de ce long périple circumterrestre et sur les rapports d'altérité qu'il offre. J'aime ses longues phrases qui questionnent et tourbillonnent et qui doivent parfois lui faire tourner la tête.

Autre particularité de Travelling : alors que les récits de voyage sont souvent l'oeuvre d'écrivains-voyageurs, les auteurs refusent d'être catégorisés comme tels. Ainsi, Garcin au début du livre : « Pour ce qui me concerne, j'ai écrit des livres autour de certains de mes voyages, mais je ne suis pas ce qu'on appelle un "écrivain-voyageur". Je n'ai rien contre ceux que l'on désigne sous ce terme, mais il me semble qu'il s'agit d'écrivains qui pour l'essentiel n'écriraient pas, ou n'auraient pas écrit, s'ils n'avaient pas voyagé. »

Le récit est intelligent, riche de belles réflexions et de références culturelles et littéraires. Nombre d'écrivains sont convoqués, parmi lesquels Stevenson, Thoreau, Tchekov et bien d'autres. Y sont décrites la traversée de deux océans (Atlantique, Pacifique) et de deux mers (Méditerranée, Chine orientale), et celle d'est en ouest de deux pays continents (USA, Russie) avec une escale insulaire au Japon, ce pays « immense, froissé, replié sur lui-même » qu'il faut « parcourir en tous sens pour parvenir, parfois, à le faire s'ouvrir un peu et révéler ses profondeurs et ses recoins. » Brèves étapes en Chine et en Europe de l'Est. Bien qu'ils n'échappent pas au plaisir de visiter les grands lieux touristiques, les auteurs préfèrent poser leur réflexion ailleurs, par exemple sur les cultures amérindiennes plutôt que sur Monument Valley, sur l'avenir de l'Empire du Milieu plutôt que sur la Grande Muraille.

J'ai aimé Travelling mais sa lecture s'est heurtée à mon imagination qui nourrit bien des fantasmes quand il s'agit de faire le tour de la planète. Personnellement je le conçois comme un long et lent chemin fertile en aventures improvisées et en rencontres fortuites. Il ne peut s'acquitter d'une certaine errance qui naît de la vastitude du monde que l'on parcourt et des appels à sa découverte.

Pourtant, je sais bien – avec cette raison qui désenchante – qu'un tour du monde aujourd'hui peut se passer d'aventure et se limiter à un long retour chez soi jalonné d'étapes minutieusement planifiées : ainsi ce travelling un peu contre-nature puisque tout y est organisé à l'avance, ses escales, ses transports, ses nuitées.

Le rythme relativement lent des cargos et des trains n'empêche pas les auteurs de boucler le tour de la terre en cent jours. Une durée qui ne leur permet que d'effleurer la surface qu'ils arpentent. Leur récit en pâtit : les sujets abordés sont limités en nombre, la narration n'offre pas la même continuité que leur cheminement terrestre, elle passe trop vite d'un continent à l'autre, d'un océan à l'autre. le parallèle est évident avec le Tour du Monde en 80 jours, roman de Jules Verne évoquant les progrès des transports et leur corollaire, la vitesse.

Mais je ne peux reprocher à Christian Garcin et Tanguy Viel d'avoir entrepris ce voyage et de l'avoir écrit, il faudrait des années et des pages par milliers pour conter la terre en en faisant réellement le tour en profondeur. Comme eux, j'avais envisagé il y a quelques années de faire un voyage similaire. L'idée était d'éviter les sauts de puce en avion, de se passer de ces parenthèses dans les airs qui sont de véritables ruptures dans le continuum terrestre. Mais mon temps était limité. Par conséquent, quel sens aurais-je donné à un projet qui se contentait de caresser l'épiderme de la terre sans mesurer la profondeur et la richesse de ses paysages, de ses sociétés humaines, de ses êtres vivants ?

La lecture de Travelling a confirmé ce pour quoi j'avais abandonné cette idée de tour du monde en une centaine de jours.

(La critique et quelques extraits sur livre sur mon site!)
Lien : https://www.nomadisant.com/l..
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critiques presse (1)
LaCroix
18 juillet 2019
Le carnet de bord d’un tour du monde sans avion écrit à quatre mains par deux talentueux écrivains, Christian Garcin et Tanguy Viel.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
...concernant la marine marchande du XVIIe siècle,..on embarquait un homme spécialement pour...faire les comptes de chaque chose qui se trouvait à bord, les vaches, les cochons, les munitions, les tonnes d’épices qu’on rapportait des Indes. Et cette fonction d’intendance avait un nom, c’était « l’écrivain ».
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Le voyage tel que je l'entends ne se limite évidemment pas à une succession de belles photographies à partager entre amis, mais s'apparente, dans le meilleur des cas, à une expérience profonde, intime, déstabilisante parfois, enrichissante toujours, à un déplacement dans la géographie mais aussi dans l'histoire et dans le temps, aussi vertical qu'horizontal, qui entraîne souvent une féconde et déstabilisante perte de repères - ce qui, à l'occasion, n'empêche pas les belles images.
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Voyager à l'extérieur ne vaut pas la contemplation intérieure. Ceux qui voyagent à l'extérieur ne peuvent découvrir que la surface des choses, ceux qui pratiquent la contemplation intérieure sont comblés dans leur être même. Ceux-là font le voyage suprême.
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C'est l'avantage d'une boucle, que du moindre pas fait en direction du large, du moindre regard posé sur l'horizon, quelque chose nous met déjà sur le chemin du retour. Je pars signifie en fait je reviens. Sans doute, de me dire cela, ces mêmes soirs précédant le départ à l'ombre de ma vie sédentaire, ce fut ma manière à moi de négocier l'obstacle, de ruser peut-être avec l'anxiété diffuse, laquelle ne pouvait s'empêcher de murmurer si souvent sa question : "Mais quelle mouche t'a piqué de vouloir faire ce voyage?"
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...il suffit d'ouvrir les yeux à Cracovie pour être sûr que cette fois, on est bien à Rennes, à Pise ou a Alicante ; dans la zone commerciale qui entoure la ville, hors des pierres muséales des vieilles places, s'alignent Conforama, Décathlon, Ikea et Leroy-Merlin.

page 271
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Vidéo de Tanguy Viel
Mercredi 10 août 2022, dans le cadre du banquet du livre d'été « Demain la veille » qui s'est déroulé du 5 au 12 août 2022
Cycle Autour de Minuit, jusqu'à minuit Lectures de et avec Laurent Mauvignier, Yves Ravey, Tanguy Viel & Régis Goudot
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