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Citations de Theodor Fontane (23)


[...] ... - " ... Mais alors, [dit Wüllersdorf], "si tel est votre point de vue, si vous me dites : "J'aime tellement cette femme que je puis tout lui pardonner", et si nous ajoutons que tout cela remonte à une époque tellement lointaine que cela semble s'être passé sur une autre planète, s'il en est ainsi, Innstetten, je vous le demande, à quoi bon [ce duel] ?

- Parce qu'il le faut cependant. J'y ai mûrement réfléchi. L'homme n'est pas un isolé ; il appartient à un ensemble, et il faut prendre constamment en considération cet ensemble, nous dépendons absolument de lui. S'il s'agissait de vivre dans la solitude, je pourrais laisser aller les choses, je porterais mon fardeau, mon vrai bonheur serait évanoui, mais il en est tant qui vivent sans ce vrai bonheur ! je devrais faire comme eux - et je le pourrais. On n'a pas besoin d'être heureux, personne n'a droit au bonheur et il n'est pas nécessaire de rayer de l'univers celui qui vous vole votre bonheur. On peut le laisser courir, si on veut continuer à vivre hors du monde. Mais la vie en commun avec les hommes a formé quelque chose qui existe et d'après les prescriptions de quoi nous sommes habitués à tout juger, les autres et nous-mêmes. S'insurger là contre est impossible ; la société nous mépriserait, nous nous mépriserions nous-mêmes, nous ne pourrions le supporter et nous nous enverrions une balle dans la tête. Pardonnez-moi de vous faire un sermon qui, finalement, ne dit rien d'autre que ce que chacun s'est dit déjà cent fois à lui-même. Mais qui trouverait à dire du nouveau ? Ainsi donc, encore une fois, il ne s'agit pas de haine ni de rien d'analogue, et ce n'est pas pour une question de bonheur volé que je voudrais tacher de sang mes mains ; mais il s'agit, si vous voulez, de ce quelque chose de social et de tyrannique qui ne s'inquiète ni du charme, ni de l'amour, ni de savoir s'il y a prescription. Je n'ai pas le choix. Il le faut. ... "[...]
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"Tout ce qui doit nous faire plaisir est lié au temps et aux circonstances, et ce qui aujourd'hui représente un bonheur est sans valeur demain."
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Mais il y a recevoir et recevoir. Recevoir en société, cela marche un temps ; mais recevoir dans sa famille pour le reste de sa vie, cela ne marche plus. Car on peut entrer dans une famille ducale, mais on n’entre pas dans une famille bourgeoise.
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-Il est vieux et voudrait bien être jeune, il joue l'homme du monde et n'est en réalité qu'un Viennois, et, troisième et dernière chose, il croit que toutes les femmes sont folles de lui, et en réalité, il est tout simplement mené par le bout du nez.
- Donc, il ne te plaît pas ?
-Oh si. Il me plaît cependant.
-Un fat ne saurait plaire.
-Il n'est pas non plus un fat. Parfois il en est bien près, ou même il l'est tout à fait. Car il a toutes les extravagances d'un vieux célibataire et d'un fanatique du théâtre. Mais, en tout dernier lieu, il est cependant différent. Je crois qu'il a un très bon et brave coeur, et même un noble coeur.
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Dans cette détresse et ce dénouement, elle était vouée à périr si la comtesse n'eût pas été là.
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"Tu ne sais pas quel trésor est la jeunesse et comme les sentiments purs, qu'aucun souffle grossier n'a encore ternis, sont et demeurent ce que nous avons de meilleur."
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Son enterrement fut un grand événement, comme l'avait été jadis son mariage, et dès le même jour le pasteur inscrivit dans le registre paroissial les dates de sa vie et de sa mort.
Elles y figurent comme une mise en garde, telle la sentence sur sa tombe.
Mais, leur survivant à toutes deux, s'élève au-dessus du Moulin de Diegel la blanche paroi rocheuse et, à son sommet, profondément incliné, le sapin d'Ellernklipp.
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" [...] Quand on va jusqu'au bout des choses, on exagère et on récolte le ridicule. Pas de doute. Mais où cela commence-t-il ? Où est la limite ? Au bout de dix ans, le duel s'impose encore, c'est ce qu'on appelle l'honneur, mais au bout de onze ans, peut-être dix et demi, cela devient absurde. La limite, la limite ! Y est-elle ? L'avais-je déjà franchie ? Quand je revois son dernier regard, résigné, et souriant dans sa misère, je sais qu'il voulait dire : "Instetten, toujours à cheval sur un principe... Vous pouviez m'épargner cela, et à vous-même aussi." Et il avait peut-être raison. C'est ce que me dit à peu près ma conscience. Oui, si j'avais été animé d'une haine mortelle, si j'avais eu un profond désir de vengeance... La vengeance c'est pas belle, mais c'est quelque chose d'humain, elle a un droit naturel. Mais tout cela n'a été qu'une histoire montée de toutes pièces, une demi-comédie, pour l'amour d'une idée."
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[...] ... - "Eh bien, Effi, tu ne dis rien. Tu n'es pas rayonnante, tu n'as pas envie de rire. [Ton fiancé] dont les lettres ont toujours tant de verve et d'intérêt, sans jamais prendre un ton paternel.

- Je ne l'admettrais pas. Il a son âge et j'ai ma jeunesse. Je le menacerais du doigt et je lui dirais : "Geert, songe à ce qui vaut le mieux."

- Et alors, il te répondrait : "Ce que tu as, c'est cela qui vaut le mieux." Car il n'a pas seulement de la délicatesse et du savoir-vivre, mais il est juste compréhensif et il sait très bien ce que jeunesse veut dire. Il s'en imprègne, il s'y adapte, et s'il reste le même dans le mariage, vous serez un ménage modèle.

- Je le crois aussi, maman. Mais - j'ai presque honte à le dire - je ne suis pas très en faveur de ce qu'on appelle un ménage modèle.

- C'est tout-à-fait toi. Mais, dis-moi - en faveur de quoi es-tu au fond ?

- Je suis ... eh ! bien, je suis pour l'égalité et naturellement aussi pour la tendresse et pour l'amour. Et si l'amour et la tendresse ne sont pas possibles, parce que, comme dit papa, l'amour, c'est "des histoires" (ce que je ne crois pas, d'ailleurs) eh bien alors, je suis pour la richesse et pour une maison chic, très chic, où le prince Frédéric-Charles viendrait chasser l'élan ou le coq de bruyère, où l'Empereur ferait avancer sa voiture avec un mot aimable pour les dames et pour les enfants. Et quand nous serons à Berlin, alors je serais pour les bals de la Cour et les galas à l'Opéra, toujours tout contre la grande loge centrale.

- Est-ce que tu dis cela uniquement par orgueil et par caprice ?

- Non, maman, c'est très sérieux. D'abord il y a l'amour, mais, tout de suite après, la gloire et les honneurs, ensuite les distractions - toujours quelque chose de nouveau, qui me fasse rire ou pleurer. Ce que je ne puis supporter, c'est l'ennui." ... [...]
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Simplement rester ici et vous abandonner à la résignation. Qui donc ne se sent accablé ? (...) Rester sur la brèche et tenir, jusqu'à ce que l'on tombe, voilà la solution. Mais auparavant tirer parti des moindres détails et ne pas fermer les yeux quand les violettes fleurissent ou que les petites filles sautent à la corde.
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"Mais, répliqua Mélanie, ces façons tragiques, voilà précisément CE que nous attendons de vous, nous les femmes.

- Ah, bah ! Des façons tragiques ! dit van der Straaten. De la gaieté, voilà ce que vous demandez et un jeune freluquet qui vous tient l'écheveau lorsque vous faites une pelote de fil et qui est agenouillé à vos pieds sur un coussin, sur lequel, chose bizarre, est toujours brodé un petit chien. Comme symbole de fidélité, je suppose. Et alors, il soupire, lui, l'adorateur, le gamin suppliant, et fait les yeux doux et vous assure de sa très profonde sympathie. Car vous DEVEZ être malheureuses. Et puis de nouveau des soupirs et un silence. Sans doute, sans doute aviez-vous un bon mari, remarquait-il (tous les maris sont bons) mais enfin, il ne suffit pas qu'un homme soit bon, un homme doit également COMPRENDRE sa femme. C'est cela qui importait sinon le mariage était abject, tellement abject, plus qu'abject, disait-il. Et puis il soupirait pour la troisième fois. Et quand enfin le fil était dévidé, ce qui durait bien entendu le plus longtemps possible, vous étiez également convaincues. Car chacune d'entre vous étaient destinées au moins à un prince hindou ou au shah de Perse. Déjà pour les tapis."

Pendant ces élucubrations van der straatiennes, Mélanie avait hoché la tête et répliqué l'air pincé et non sans orgueil : "Je ne sais pas, Ezel, pourquoi tu parles sans cesse de fil. Je n'utilise que de la soie."
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Il était issu d'une famille de phtisiques qui, parce qu'elle était fort riche,avait garni de monuments funéraires en marbre, en syénite et en bronze les cimetières de toutes les villes de cures climatiques.
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Si toutes les femmes sont ainsi, alors c’est effroyable, et si ce n’est pas le cas, ce que j’espère, alors c’est pour moi que cela va mal, alors il y a quelque chose dans mon âme qui n’est pas comme il faut, alors je ne possède pas le sentiment véritable.
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Pendant ces quelques semaines de prison, j'ai vraiment chargé ma conscience d'une montagne de péchés de bavardage; mais je dois une nouvelle fois me donner à moi-même cette excuse qu'il ne pouvait en être autrement. De la froideur ou seulement de la réserve m'eût aliéné toute la sympathie de ceux qui me détenaient en leur pouvoir. J'étais vraiment honteux de toutes les sottises qu'il me fallait débiter, et cependant comme a dit un poète: "Même si c'était un péché, je le referais encore, en semblable occurrence."
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" Si éveillée qu'elle soit, si pleine de tempérament et presque de passion, ou peut-être même à cause de cela, elle n'est pas de celles qui sont préoccupées par l'amour ou au moins par ce qui mérite ce nom. Elle en parle, et même avec force et une certaine conviction, mais en somme simplement parce qu'elle a lu quelque part que l'amour est ce qu'il y a de plus grand, de plus beau, de plus magnifique. Peut-être ne fait-elle que répéter les paroles d'une sentimentale comme Hulda. Mais en elle cela ne correspond pas à grand-chose. Il est possible que cela vienne un jour, Dieu nous en garde, mais elle n'en est pas encore là. "
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J’ai cette faute sur mon âme”, reprit-elle. “Oui, je l’ai. Mais pèse-t-elle réellement sur mon âme ? Non. Et c’est bien pourquoi je m’effraie de moi-même. Ce qui pèse là, c’est tout autre chose – l’angoisse, une angoisse mortelle, et cette peur éternelle : cela finira bien par être révélé au grand jour
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"Le bonheur, si je ne m'abuse consiste en deux choses : d'abord à être tout entier dans ce à quoi l'on appartient (mais quel fonctionnaire peut en dire autant ?), ensuite et surtout à laisser se dérouler agréablement la vie quotidienne, c'est-à-dire avoir dormi son content et ne pas chausser un soulier qui nous blesse. Si l'on passe sans contrariété spéciale les sept cent vingt minutes d'une journée de douze heures, on peut dire que cette journée a été heureuse."
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"[...] il avait assez vécu pour savoir que tous les signes sont trompeurs et que notre jalousie aux cent yeux nous induit plus souvent en erreur que la cécité de notre confiance."
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Je présume, mon cher Waldemar, que tu as encore mes dernières paroles à la mémoire. Elles convergeaient vers ce conseil et cette prière : ne sacrifie pas ton pays natal (…). Ce que j’appelle la noblesse, on ne ne la trouve plus que dans notre Marche et dans notre province soeur et voisine, et même là peut-être plus pure que chez nous. Je ne veux pas entrer dans les détails sur l’état général de la noblesse tel qu’il se révèle quand on y regarde de plus près, mais j’esquisserai quand même quelques idées. J’en ai vu de toutes sortes. Il y a par exemple les jeunes Rhénanes, donc de Cologne ou d’Aix-la-Chapelle ; elles peuvent avoir de grandes qualités, mais elles sont catholiques, et si elles ne le sont pas, elles sont autre chose, et leurs pères sont d’un noblesse toute fraîche. Après les Rhénanes, nous avons les Westphaliennes. De celles-ci, on peut discuter. Mais la Silésie ! Les aristocrates silésiens, qui s’appellent parfois des magnats, sont tous, pratiquement, polonais et vivent du jeu, et ils ont les gouvernantes les plus jolies, toujours très jeunes, ce qui rend la chose plus facile. Et puis il y a encore les Prussiennes, je veux dire celles de Prusse-Orientale, c’est au bout du monde. Celles-là, je les connais, elles ressemblent tout à fait à leurs poulains lithuaniens qui ruent et dévorent tout. Et plus elles sont riches, plus elles sont dangereuses.
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Nos vielles familles souffrent communément de cette idée "que rien ne marchent sans elles", ce qui est loin d'être la vérité, car ça marche aussi sans elles - elles ne sont plus la colonne qui soutient l'ensemble, elles sont le vieux toit de pierres moussues qui pèse encore et oppresse, mais ne peut plus protéger contre les intempéries.
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