Thierry Cazals

Dans une année de lectrice, il y a les livres qui changent les idées, les livres qui enseignent, les livres qui font voyager, qui montrent d'autres cultures, ceux qui influencent. Il y a les ouvrages qui émeuvent, touchent, bousculent émotionnellement.

Et puis, il y a LE livre qui fait tout à la fois ; « Des haïkus plein les poches » fait partie de ces ovnis.



Ce petit bijou de 250 pages destiné aux enfants comme aux adultes (ayant gardé leur coeur d'enfant toutefois) a opéré sur moi un charme irrésistible, a dessiné ce havre de paix auquel j'aspire chaque jour.

Ce livre est tout ce que j'aime ; je l'ai su dès les premières phrases, dès les premiers mots, tout y était doux, subtil, et vif en même temps. Un véritable éclat de vie et de joie, une envolée de mots simples sculptant le silence dans une fraîcheur et une liberté déconcertantes, c'est ça que je me suis prise en pleine face. Et j'ai adoré.



Ce voyage au pays des haïjins du quotidien débute par une invitation au creux d'une cabane intimiste, fantasque et tranquille à la fois. J'avais le sentiment de la connaître, d'y être transportée, alors que déjà j'étais invitée à quitter ce lieu épuré, et tout à la fois riche, pour investir mon chez-moi dans un aller-et-retour créatif efficace.

C'est que pour nous permettre de saisir l'essence du haïku, et nous y exercer, la complicité entre l'auteur et nous se faufile entre les lignes, dans les incessantes propositions d'écriture qui nous sont offertes. Nous rendre acteur-actrice plutôt qu'actif-active tel est son dessein.



Au-delà de cette histoire initiatique, le haïku nous montre que " la beauté ne réside pas dans un ailleurs lointain, un paradis inaccessible, mais au coeur de la vie la plus simple ", qu'il y a des moyens de ne pas vénérer " les divinités contemporaines que sont l'impatience et la précipitation ".

Ce levier est constitué de mots simples, il ne se prend pas la tête, mais il " palpite comme un coeur ", il nous aide à reprendre notre souffle, à écouter enfin toutes les couleurs de la vie en nous. Cet éloge du secret et de la fragilité du monde, cette ode à l'effacement et à la souplesse d'esprit, c'est le haïku japonais qui les rend possibles.



Voici donc un livre à considérer comme une fenêtre poétique par laquelle nous pouvons apprendre à recevoir de jolies nouvelles du monde sous le filtre de nos sens et du lâcher prise. Car, quand on y accorde toute notre attention, chaque chose, même la plus futile retrouve alors sa densité d'existence.

Loin de tout utilitarisme, égo surdimensionné, quelques syllabes de haïku ont la force de nous ouvrir les yeux, en nous prenant la main pour nous guider vers l'épure, l'étonnement, l'harmonie …



Un poète cherchant la paix attend son heure en chacun d'entre nous.

Partez en promenade avec ce carnet-livre au format généreux dans le sac, laissez-vous guider par ses 17 chapitres, les illustrations magiques de Julie VAN WEZEMAEL et sa gracieuse mise en page.

Régalez-vous à lire les haïkus du livre, la bibliographie généreuse, et lancez-vous !

Vous n'êtes pas seul(e)…



À vos carnets futurs haïjins !

Grand merci à Babelio et aux éditions COTCOTCOT pour cette découverte inoubliable.


Lien : http://justelire.fr/des-haik..

Tom n'est pas un petit garçon comme les autres , il est né avec une bouche en papier .

Une bouche qui ne lui permet pas de parler, une différence qui est difficile à vivre pour Tom qui doit affronter les moqueries et du harcèlement des autres enfants .

Et puis un jour , un petit miracle , la bouche en papier commence à sortir des mots puis des phrases poétiques .

Le petit garçon espère se faire accepter , le chemin est rempli d'embûches comme dans la vie .

Un album à lire aux tout petits ou pour les jeunes lecteurs .

Une lecture pleine de tendresse pour parler du handicap .

J'ai été un peu déroutée par la forme de l'album avec ses pages entières d'illustrations , par contre l'histoire m'a beaucoup plu .

Monsieur Truc mène une vie bien rangée et totalement solitaire. Le jour où un oiseau volant un peu trop bas se planta pile au milieu de son front, "Tchocc !!!" Et Monsieur Truc vivra grâce à cette événement une journée étonnante. Et l'oiseau une fois sa mission accomplit disparaitra.

Un album en forme de conte qui raconte d'une façon poétique la solitude sur cette terre si peuplée. Etonnant et un peu triste que son premier ami soit un caillou à ce monsieur Truc qui aura malgré tout changé d'expression au fil des pages.

Illustré en noir avec une touche de rouge on sent peu à peu poindre l'espoir d'un changement dans ses pages.

« Ce matin-là, Agathe

ouvrit les paupières avec résignation.

La crise, la crise, la crise :

tout le monde n'avait que ce mot à la bouche. 

Une à une, les usines fermaient.

Le cœur des gens s'endormait sous la poussière.

Même les arbres des squares n'avaient plus la force de fabriquer

de nouvelles feuilles. »



Ainsi commence Demain les rêves, petit album écrit pour les enfants, mais qui traite de questions graves comme le chômage ou la crise économique, cette crise qui a rendu Agathe orpheline. Désormais, elle vit avec son oncle Jean. Or, un jour, celui-ci rentre à midi de son travail, il a le visage défait…



L'originalité de ce livre, aux résonances subtilement psychanalytiques, est d'évoquer ces sujets concrets par le détour du rêve et du fantastique. Le texte, plein de trouvailles extrêmement poétiques, s'organise sur la page selon le principe du vers libre. Quant aux images, qui ressemblent à des collages surréalistes, elles ne se contentent pas d'illustrer le texte ; elles ont leur vie propre, et racontent souvent une histoire légèrement différente de celle qu'on est en train de lire.



Une fable très réussie sur les pouvoirs curatifs de la parole et sur la capacité de résilience propre aux enfants.

Des "petits" motus j'en ai plein ma bibliothèque et je regrette d'en avoir loupé certains.

Celui-ci je l'ai pris à la médiathèque, je l'ai relu plusieurs fois et si j'ai compris qui était cet ami merlin j'ai trouvé cette histoire incompréhensible pour les enfants - et et un peu pour moi au début-.

L'écriture est belle, poétique. Les images fortes mais pas toujours claires. Malgré tout c'est un très joli livre qui nous dit que là tout prêt de nous, on a un ange gardien qui veille.

Je n'aime pas les anges mais ce Merlin il me plait bien malgré tout.

Ce livre m’a accompagnée pendant plusieurs mois : je l’ai utilisé pour travailler les haïkus avec mes élèves et j’y ai picoré des réflexions, des poèmes plusieurs mois après avoir réalisé ce travail. Thierry Cazals s’est mis dans la peau d’un vieil ermite, maître en poésie, qui initie un frère et une soeur jumeaux à l’art du haïku. Tout le monde connaît, je crois, ce court poème d’origine japonaise, qui saisit un instant éphémère, en lien avec la nature, les saisons, les perceptions sensorielles et qui juxtapose souvent deux images, deux idées en suggérant plutôt qu’en imposant un sens au lecteur. Tout l’intérêt de ce livre est que, comme dans les nombreux ateliers qu’il anime, l’auteur nous propose des « exercices » pour nous initier à l’écriture des haïkus. Il nous invite à l’émerveillement, à l’observation attentive du quotidien, à la simplicité, à l’épure. Tout peut être sujet à écrire un haïku, y compris les choses les plus quotidiennes, les plus triviales ou les plus tristes.



Thierry Cazals nous fait goûter les oeuvres classiques mais aussi les textes d’enfants et adolescents qu’il a côtoyés dans ses animations. Julie Van Wezemael illustre les pages de ce livre d’un trait àa fois naïf et délicat. A noter la qualité de l’édition de cette « petite » maison belge Cot Cot Cot Editions.



Voici quelques haïkus en vrac. Mon articles est trop court, je manque de temps pour rendre compte de la richesse de ce livre (Thierry Cazals parle des règles dont on peut s’affranchir, de la richesse des thématiques, des différentes traductions possibles, du journal de bord d’un poète…)



Les multiplications



sont difficiles



mais les arbres s’éveillent



Lauriane, Ecole primaire, Courbevoie



Parmi les arbres en bourgeons



le noir



de la locomotive à vapeur



Chiba Kôshi



Même mon ombre



a l’air en pleine forme –



matin de printemps



Issa



Ce vieux vélo



sur lequel je grimpe



m’ouvre son coeur



Belvia, Ecole primaire, Clamart
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Cet album est une véritable merveille. L'histoire de Tom, petit garçon muet dès la naissance est extrêmement poétique et doux à raconter malgré les difficultés qu'il doit surpasser. L'illustration en 4 temps par 4 illustratrices différentes et très originale à aborder. L'organisation de livre : 2 temps d'illustration, le conte écrit sans illustration, 2 nouveaux temps d'illustration est un peu perturbant à la première lecture mais laisse finalement toute sa place à l'écoute (sans image) et à l'observation.

L'interprétation très libre des illustratrices permet un très beau temps d'échange avec les enfants et laisse une belle place à l'imagination et à l'extrapolation autour de l'histoire de Tom. Ma nièce de 5 ans a adoré et a redemandé aussitôt l'histoire terminée qu'on la lui raconte à nouveau.

Merci beaucoup à Babelio et à l'éditeur Pourquoi Pas ? pour l'envoi de ce livre dont la découverte est aussi agréable et belle pour les enfants que pour les adultes.

Le haïku, texte court de trois lignes, que l’on peut écrire en 3 secondes mais “qui peut nous demander toute une vie pour s’y préparer”. Tel est l'objet du voyage que Thierry Cazals et Julie Van Wezemael nous propose de réaliser.



Il y a mille et une façons d'écrire des haïkus et chaque mot compte. Néanmoins l'auteur, grâce à un livre-atelier, au fil des pages, nous fait découvrir que l'essentiel est ailleurs, dans le non-dit, dans ce qui est "caché sous la surface des mots".



Et si l’on ajoute que d’un jour à l’autre, les mêmes mots peuvent ne pas nous raconter la même chose, être limpides ou devenir confus, alors, nous commençons à percevoir toute la richesse de cette poésie.



Au fil des pages, du dialogue entre le narrateur et deux enfants à qui il tente de faire découvrir le monde des haïkus, Thierry Cazals nous pousse à nous essayer à l’écriture de cette poésie, lentement, simplement.

S'il nous fait croiser la route des maîtres de cet art : Issa, de Chiyo-ni, d'Hôsaï, Bashô... il nous présente aussi les compositions de Gary, Justine, Léo, Jules... enfants du primaire et du collège.

Petits et grands vont s'essayer grâce au vieux poète de l'histoire, à sentir, ressentir, gommer, simplifier, laisser parler leurs émotions, là tout de suite, maintenant. 

Merci aux éditions Cotcotcot et à Babelio pour cette belle découverte.

Des haiküs plein les poches est assurément un indispensable pour nous initier tranquillement à la beauté mystérieuse de chaque instant.

Un bestiaire en haïkus. Chacun d'entre eux est un petit bijou. Pour rendre compte de la magie qui émane ce monde enchanté, il faudrait citer tous les haïkus...

Alors, juste celui-ci qui donne son titre au recueil:

NEIGE

NEIGE A PERTE DE VUE... ET SOUDAIN

LE PETIT CUL TOUT BLANC DU LIEVRE



Et pour illustrer les textes de Thierry Cazals, les dessins monochromes de Zaü apportent leur mouvement . De belles trouvaillles là aussi à découvrir.

Avant d’ouvrir cet album, j’ai été saisie par sa couverture. Un mélange de douceur et de tristesse infinie, entretenu par les couleurs d’un ton passé et comme suspendu par ce pissenlit que la fillette souffle.



Par les yeux d’une enfant, Thierry Cazals aborde un sujet difficile, que l’on imagine, ou voudrait, loin d’eux, mais qu’ils subissent tout autant que les grands.



La crise.



Un mot foncièrement négatif, un malaise profond, horriblement contagieux et honteux, trop vaste pour être défini mais qui enferme.



Et Agathe subit de plein fouet cette réalité.



Parents broyés, aspirés par la cupidité de quelques-uns, elle vit avec son oncle Jean, nouvellement chômeur, après avoir tant donné.



Il a bien des idées pour redonner du sourire aux gens et des couleurs à la vie, mais aucune ne remplit les ventres creux.



Alors Agathe cherche, croise des solitudes, trouve un compagnon.



Agathe et lui avaient beaucoup de choses en commun, beaucoup de choses à partager. Aussi, ils se turent.



Leur silence les réunit, puis leur permet, avec Oncle Jean, d’écouter.



Alors que la crise esseule les gens, la solution ne serait-elle pas dans le partage, dans l’entraide? Et dans les yeux des enfants, dans leur potentiel et dans leur confiance en l’avenir.



Ce conte contemporain est né d’échanges entre l’auteur et plusieurs enfants lors d’ateliers d’écriture qu’il anime.



Son texte est poétique, onirique et magnifiquement servi par les illustrations de Daria Petrilli. A base de photographies sublimées, de collages dans des tons d’automne, fanés, et rétro, elles prolongent les mots de Thierry Cazals.



A la réception de l’album, j’ai été étonnée de le découvrir si petit (24*17 cm), je l’avais pensé plus grand, moins « intime ».



Demain les rêves est un album plus que d'actualité pour nous remémorer, pour poursuivre, continuer, partager et rêver encore et encore et y croire, dans un équilibre, somme toute, précaire...

D’abord les plaintes et les gémissements s’échappant de chaque maison, mais surtout les désirs, les volontés, les rêves enfouis de chacun, fragiles mais libres.


Lien : http://vivrelivre19.over-blo..

LE RIRE DES LUCIOLES

(Thierry CAZALS – éditions Opale)



Il est toujours délicat d’entreprendre une « critique » d’un ouvrage tel que celui-ci : contes, haïkus, aphorismes. On ne peut que rester dans la sobriété afin de laisser « sa juste place au silence ».

Quelle grâce pour moi, cette lecture le jour de Noël ! Il ne s’agit que d’une pré-lecture bien entendu. Qu’il s’agisse de contes zen, de réflexions, de haïkus, il n’est pas possible d’en épuiser le suc au bout d’un seul parcours. Ce petit livre blanc deviendra pour moi « livre de chevet » permanent à l’instar d’autres recueils de haïkus comme « La volière vide » de Vincent Delfosse et… Thierry Cazals aux Editions Liroli.

Que dire d’autre sinon que j’ai trouvé les contes étincelants et les leçons de sagesse de Maître Nô jubilatoires… que les aphorismes sont d’une logique et d’une vérité inoubliables…

Quant aux haïkus, je les ressens tellement « miens », soit qu’ils dévoilent l’autre face d’un instant vécu autrement, soit qu’ils expriment exactement ce que mes mots d’apprentie haïkiste n’ont pas la capacité d’exprimer.

La brièveté de mon article n’est pas à la mesure de l’intérêt que j’ai trouvé à cette lecture ni de tous les commentaires que je pourrais faire autour des haïkus. C’est d’ailleurs là le propre d’un bon haïku (et ceux de TH Cazals sont excellents) : donner au lecteur la possibilité d’y greffer son propre imaginaire, ses propres ressentis.

Mille mercis à l’auteur !

Si les Lettres à un jeune poète de Rilke sont un classique pour les adolescents qui se piquent d'écriture, est-ce que La petite voix de la ficelle de Thierry Cazals et de Joanna Boillat ne pourrait pas être son pendant pour les enfants ?



La petite voix de la ficelle c'est un très joli recueil paru aux éditions Motus en 2021 dans la collection Pommes Pirates Papillons. Un format qui laisse toute la place qu'il faut aux illustrations de Joanna Boillat. Des dessins en noir et blanc rehaussés de touches de rouge, discrètes mais on ne peut plus significatives, ici, un papillon, là, une coccinelle.

Les poèmes de Thierry Cazals ont tous pour thématiques l'écriture, les mots qu'on pose sur la page. Courts, empreints de douceur, ils ouvrent tout un champ des possibles aux poètes en herbe.

Mots et dessins se mêlent et des poissons, des oiseaux, des gouttes de pluie surgissent. C'est un imaginaire connu qui plaira aux plus jeunes, qui peut-être découvert seul mais qui peut aussi être lu à voix haute, commenté, augmenté. Ce recueil a pour vocation de nourrir l'inspiration et de pousser le lecteur à se saisir des mots et à oser créer. A oser la poésie



C'est délicat et élégant, le genre de livre qui passera sans peine de la bibliothèque des enfants à celle des grands.



"On n'attrape pas de poèmes avec une épuisette ou un filet à papillons

On n'attrape pas les poèmes

C'est eux qui nous capturent"

DES HAÏKUS PLEIN LES POCHES, Thierry Cazals ✒️, Julie Van Wezemel 🎨. Cotcotcot éditions 🐓.



"Tout peut devenir poème. Vraiment tout."



Dans cet ouvrage à la fois récit d'initiation, livre-atelier, anthologie et définition scrupuleuse du haïku, et bien plus encore, nous retrouvons avec plaisir la plume vive, légère, sincère, sensible et poétique de Cazals rencontré dernièrement.



Nous sont alors décrites ici, avec minutie et amour aussi, toutes les facettes du haïku, ce fameux bref poème venu du Japon. Dès lors, ce livre devient en soi une invitation au voyage, à la méditation, à la contemplation, à la réflexion, aux beaux mots pour qui saura arrêter le temps quelques instants pour le savourer, et à l'écriture.

En effet, dans cet ouvrage, le lecteur devient actif :"Un haïku est une invitation à sortir de notre bulle et reprendre contact avec la vie en direct". p28, et est invité à :"Écrire des haïkus, (car) c'est repartir à zéro. Redécouvrir le monde avec un œil tout neuf", retrouver sa densité d'existence dans chaque chose même la plus futile, que de remplir la page. Nous sommes également, quelle originalité !, invités à écrire avec une gomme (mots rajoutés à des haïkus connus) afin de découvrir l'essence même du haïku plutôt que d'en respecter scrupuleusement les codes.

De même que le vide est présent dans toutes choses (le cosmos comme la coquille d'escargot), il y a une grande place au vide dans cet ouvrage. Ainsi, on se plaira à découvrir des pages "blanches" entières ou quelques lignes vierges sur lesquelles on aura loisir à décrire, écrire sur la fulgurance de l'instant, de l'émotion, sur ce qui nous entoure.



Un livre, vous l'aurez donc compris, qui invite à lire, certes, mais aussi à ressentir, observer, admirer, s'aventurer dans l'inconnu, écrire, gommer et ré-écrire. Un ouvrage, à mon sens essentiel, à partager avec les plus petits comme les plus grands car "La beauté du haïku ricoche à travers les âges et les frontières". Le tout accompagné de quelques illustrations qui agrémentent la lecture et la rendent davantage poétique. Une réussite absolue !



Un poète sommeille, assurément, en chacun de nous. À nous de savoir savourer l'instant présent, de ressentir le monde profondément, d'en saisir l'évanescence ou la permanence et de laisser courir le crayon sur la feuille de papier... À vos carnets petits et grands haïjins !



꧁☬Merci "cœur de grillon",

Haïjin,

en toutes saisons.☬꧂




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Souvent notre réalité est douloureuse. Elle change parfois la vie d’une manière dramatique, surtout quand il s’agit d’une crise. La crise. Le mot qui est malheureusement bien connu, même des enfants, car la crise n’épargne personne et montre son visage même aux plus petits, aux plus vulnérables. Comme dans le cas d’Agathe dont la vie est devenue grise et froide, marquée par l’absence de ses parents. Et comme si ce n’était pas suffisant, la crise menace de lui arracher également son oncle en le plongeant dans la dépression et le désespoir du chômage.



Mais Agathe est pleine de motivation pour chasser la crise et veut retrouver sa joie de vivre. Elle est encore capable de rêver et de réveiller les rêves des autres. Armés de leurs propres rêves, Agathe, son ami et son oncle vont « écouter » les rêves des habitants de la ville, vont appeler à la vie des espoirs perdus et les projets oubliés de tous ceux brisés par la crise. Et ce sera le début de la vie elle-même.



Qu’elle est belle et puissante l’écriture de Thierry Cazalis ! Quel talent il a de placer ses mots avec tant de justesse, de subtilité et de poésie, si bien que ce qui anime les pages, ce n’est pas la tristesse mais l’hymne à la vie !



Par ses magnifiques illustrations qui se renouvellent de page en page, qui nous emballent par leur beauté transcendante, la main de Daria Petrilli se joint aux mots en renforçant leur résonance dans nos cœurs, en rendant leur magnétisme palpable.



Car pour moi, personnellement, les trésors trouvés dans cet album étaient les MOTS. Les mots qui savent quoi et comment dire, les mots qui n’ont pas peur de parler de la tristesse et du désespoir, les mots qui osent parler aux enfants comme aux adultes, les mots qui apparaissent exactement là où il faut et quand il faut, les mots qui savent jouer et qui savent imaginer, les mots qui s’envolent en forme de papillons, de lettres multicolores, d’étoiles étincelantes… Les mots qui savent se taire, les mots qui rêvent et qui savent « écouter » les rêves, les mots qui réveillent, qui sourient et qui donnent des sourires.



Les mots-perles que les enfants ramassent pour les enfiler en forme de rêves sur le long fil de leur avenir.



Un album-trésor pour tous ceux qui rêvent et tous ceux qui apprennent à rêver d’une vie heureuse. Un vrai concerto pour l’espoir et l’enfance.
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Trois poètes. Une rencontre. L'amitié entre un couple d'haïjins et un auteur français.



Dans ce recueil, Thierry Cazals nous invite à la découverte des vers de la poétesse Niji Fuyuno ( décédée en 2002 ) et du poète Ryu Yotsuya, à " un voyage en compagnie de ces deux voix du Soleil Levant "; deux artistes japonais maîtrisant suffisamment le français pour traduire leurs propres haïkus. L'édition propose donc les poèmes dans leurs trois versions - romanji ( lettres de l'alphabet romain pour écrire le japonais ), calligraphie japonaise, français -, commentés en deuxième partie de l'ouvrage à travers deux essais en hommage et en re-connaissance de l'art du haïku.



En préface, Thierry Cazals revient sur l'historique du haïku en France ( accessible en traduction depuis à peine plus d'un siècle ), sur celui du " haïku à la française " que tentèrent de pratiquer les poètes français dès le début du XXème siècle ( Max Jacob, Paul Claudel, Eluard ... ) lecteurs des maîtres classiques ( Bashô, Issa ... ) avant que ne soient traduits des poètes japonais du XXème siècle tel Sôseki, suivant ainsi le parcours de l'éditeur et du lecteur français ( saluant la publication de cette belle anthologie Du rouge aux lèvres consacrée aux poétesses japonaises ), l'évolution de notre lecture de ce " phénomène poétique ", celle de l'écriture au Japon aujourd'hui. Car, ce recueil, c'est le haïku d'aujourd'hui, des poètes contemporains, un univers contemporain, des mots contemporains qui ne dénaturent pas l'art du haïku.





Les emails courent



Dans la nuit de ce monde



Tempête d'hiver



- Ryu -





Thierry Cazals rappelle justement l'esprit et l'esthétique, l'essence, du poème court japonais, plus loin que ses règles traditionnelles, plus loin que l'image des images bucoliques : " C'est une loupe idéale pouvant capter l'éclat de l'éphémère, le frisson de l'indicible, le mystère à l'état brut. [...] Dès l'origine, le haïku est ouvert à tous les infinis - enfer comme paradis.[...] Du fait même de sa concision et de son mutisme abyssal, il nous laisse la liberté de vagabonder entre les mots, d'en savourer toutes les nuances et les résonances. D'une certaine façon, chaque lecteur de haïku participe à son écriture..."





Attraper un papillon blanc



Dans mes mains



Un acte langoureux aussi



- Ryu -





Il est difficile de présenter un recueil poétique - je crois que la poésie est un espace littéraire au-delà des mots, ceux du l'auteur et les nôtres; notre monde d'émotions, notre sensibilité aux moments de pure vie - comme il est difficile de dire à un poète. Je préfère simplement le citer à nouveau : " La meilleure façon de parler poésie, selon moi, c'est justement de ne pas en parler directement. [...] les haïkus ne sont pas que des poèmes. Ce sont des instants de vertige et d'acquiescement. "




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LA BOUCHE EN PAPIER, Thierry Cazals ✒️, Jihan Dehon, Camille Coucaud, Pauline Morel et Mona Hackel.🖍️🎨.

Éditions du Pourquoi Pas ?



📖 Conte poétique revisité par 4 jeunes illustratrices de talent.



📘Forme du livre : l’histoire est déclinée 5 fois. Soit 2 interprétations graphiques sans texte + 1 texte sans images + 2 autres interprétations graphiques. Un tout que l'on pourrait interpréter comme représentant la bouche 👄 rappelant ainsi le titre de notre livre. Dès lors, les illustrations symboliseraient les lèvres closes et le texte, la langue. Les illustrations saisissent le conte tout comme le conte s'ouvre et se ferme sur les illustrations. La boucle bouche est bouclée. Offrant ainsi plusieurs niveaux de lecture avec une fin ouverte qui ajoute à l'originalite de notre album.



✒️ Ici, notre OLNI* s'ouvre sur une dédicace à François David, le premier à avoir invité notre auteur à "écrire pour les enfants"... Quelle brillante idée ! Le monde de la littérature jeunesse a bien besoin de vos plumes et de votre poésie messieurs.



🎨 À l'issue de cette dédicace, 4 (2 puis 2) interprétations graphiques, pour le moins originales, fortes et personnelles précédent et suivent le texte. Puis vient l'histoire. Le conte aborde avec délicatesse et pudeur la question du handicap, de la différence et de la difformité. En effet, notre petit héros, Tom, est né avec une bouche en papier de laquelle ne sort aucun mot audible. Enfermé dans son silence, seules les émotions vives, telles que la joie, la peur ou la surprise, couvrent sa bouche de lettres comme si cette dernière écrivait. Cette incongruité lui vaut l'indifférence de ses parents et les moqueries de ses camarades. Mais un jour, c'est le drame, 3 caïds lui arrachent sa bouche. Ses parents désemparés envoient alors le jeune garçon gagner sa vie au sein d'un cirque... La fin reste ouverte et moultes légendes vont bon train.



Un album atypique, poétique, intelligent et subtile qui fait la part belle aux mots et à l'imagination. Un album qui se prêterait volontiers à des ateliers graphiques autour du texte. Tout ce que j'aime.

Une ode à la langue, à la poésie, à la différence qui se transforme en force et à la liberté d'oser écrire, lire, interpréter. Une réussite.



* Ouvrage littéraire non (véritablement) identifié.
Lien : https://www.instagram.com/de..

Tom est un petit garçon différent des autres. Il ne peut pas parler, car sa bouche n’est pas comme celles des autres. Il a une bouche en papier… Comme c’est une différence que personne ne peut rater, Tom fait l’objet de moquerie et pire encore de harcèlement.



Seulement quand il en a gros sur la patate, sa bouche se met à écrire. Il écrit des poèmes tellement magnifiques que les autres non plus peur de lui parce qu’il est physiquement différent, mais parce qu’il sait faire rimer les mots et il sait les utiliser. Malgré cela, il n’arrive pas à se faire une place…



C’est une tellement triste… Tom m’a fait tellement m’a au cœur que dés le départ, je voulais le prendre dans mes bras pour lui dire que tout ira bien et qu’il trouvera des personnes qui l’accepteront tel qu’il est !



Il n’y a pas de raison !



D’ailleurs, les illustrateurs Jihan Dehon, Camille Coucaud, Pauline Morel & Mona Hackel ont bien montré ce sentiment de mépris et de rejets de la part des autres… C’était très oppressant.



On a tous une place dans ce monde !

PS : Merci à Babelio et à la maison d’édition Éditions du Pourquoi pas ? de m’avoir envoyé le livre ! 🙂
Lien : https://bookscritics.net/202..

A partir de 10 ans



La crise qui ôte tout rêve aux gens, et les balait d’un revers. Sous la beauté des illustrations, voici un album qui aborde avec violence la pauvreté tant concrète que spirituelle que provoque la crise, terme trop entendu, et dont la définition reste si abstraite pour les enfants. La jeune narratrice décide d’aider son oncle à réapprendre à rêver et donc à vivre après qu’il ait perdu son emploi, et à travers lui, à toutes les autres personnes qu’ils rencontrent. Notable par la qualité de l’écriture et du graphisme, ode à l’imaginaire et à la solidarité, l’album reste cependant très sombre, voire pessimiste.


Lien : http://bibliotheque.brest-me..

L'enfant qui avait peur du silence est l'un des premiers titres de cette collection Mouchoir de Poche des éditions Motus, un texte juste accompagné de figures graphiques et typographiques, des mots simples qui disent beaucoup, et le silence aussi; une lecture à discussion, à réflexion.



Igor, l'enfant de ce récit, ne supporte pas le silence. C'est une angoisse qui étouffe à laquelle il répond par la violence, tous ces gestes de colère qui rassurent parce qu'ils font du bruit - " Igor parlait tout le temps, mais n'écoutait jamais. " - rassurante apparence de vie qu'est le bruit quand le silence est perçu comme une mort, une absence, une solitude, un vide. Et un vertige. Igor tente désespérément de ne pas laisser d'espace au silence, se privant ainsi de sa propre présence et de celle des autres, envahit par les éclats et grondements du monde. Comment regarder, ressentir, se (re)poser dans ce vacarme ? En retrouvant le goût d'un secret. Une douleur et un bonheur. A partager. A préserver.



Ce livre, c'est un regard sur un cri.




Lien : http://www.lire-et-merveille..

Un livre empreint de zen qui allie contes, aphorismes et haïku. Un livre empreint de silence, de nature et d’écoute. Un livre à lire, relire et méditer. Un livre de chevet par définition. Simplicité et profondeur. Une très belle lecture.





















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