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Citations de Thierry Hesse (45)


Quand la guerre prit fin , les terres étaient effroyablement saccagées, ravinées de tranchées et de boyaux, pilonnées jusqu'à l'os. Des millions d'obus s'étaient écrasés sur le secteur, et combien n'avaient pas explosé ? Le sol et le sous-sol souillés par le mercure, le plomb, le fer ; les arbres mitraillés ; la putréfaction de milliers de cadavres, humains et animaux, empêchait toute reprise de culture. Zone rouge, décréta le Ministère des Régions Libérées.
P. 151
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Les photographies sont souvent des preuves, même si on ne sait pas ce qu'elles prouvent.
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Comme beaucoup d'hommes de sa génération, François a sacrifié une partie de sa jeunesse, mais tout sacrifice ne renferme-t-il pas un pari? Celui d'apprendre aux jeunes hommes qui suivront comment il faudra vivre.
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Et il pensa qu’un jour, certains lui annonceraient : Tu ne peux plus vivre ici en restant tel que tu es, Franz. Puis d’autres, plus tard : Tu ne peux plus vivre ici, Franz. Puis d’autres, enfin : Tu ne peux plus vivre, Franz.
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Tout espace réduit, aussi dépouillé soit-il, a ceci de précieux qu’il nous offre la solitude et l’immobilité dont nous avons besoin pour donner libre cours à nos pensées, à nos rêveries.
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Quel crime avais-je commis ?
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Sam expliqua alors que les souvenirs n'étaient pas seulement des éclats du passé, et la mémoire une matière adhésive qui collerait plus ou moins ces morceaux. Ils font partie d'un tout, affirma-t-il. S'y mêlent aussi nos sensations, nos images, nos désirs, ce que nous produisons et qui en même temps nous produit. (p.179)
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Il avait commencé (…) par sortir de la bibliothèque à vitrines trois gros albums comme on en trouve dans la plupart des foyers, et qu'on feuillette pour parcourir la généalogie illustrée de familles qui se sont croisées, se sont mélangées, se sont multipliées et finalement réduites au fil des mariages, naissances, baptêmes et funérailles. (p.106)
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Je ne suis même pas certain qu'un jour j'aie su ce qu'aujourd'hui j'ignore. (p.91)
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Comme s'il n'avait rien entendu, ses yeux restèrent( cloués sur le ventre de Naty. Ses dimensions étaient phénoménales. Sam réalisait à présent qu'un bébé allait en sortir. Quelque chose de vivant, de la taille d'un lapin ou d'un chat, d'une truite de trois kilos. (p.51)
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Morgenthal, l'obstétricien aux avant-bras musclés (velus comme les tapis en poils de chèvre qu'un jour elle lui rapporté du Maroc), en essuyant le gros insecte couvert de bave qu'il avait fait ramper sur le ventre volcanique de Naty, leur avait dit :
- L'accouchement sera difficile. (p.49)
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Il reconnut que chez les êtres humains, on n'a pas seulement mal, mais on souffre d'avoir mal. (p.37)
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Mon père en s'enfuyant d'URSS et en recommençant sa vie en France - c'est-à-dire habitant Paris, apprenant le français, veillant la nuit dans des hôtels du XIVe et du XIIIe arrondissement pour payer ses études, passant ses examens en France, y obtenant son diplôme d'avocat, faisant ses armes de plaideur dans un cabinet parisien (maîtres Moreau et Kemp, dans le VIIe arrondissement), tombant amoureux d'une Française, catholique pratiquante et petite-nièce d'évêque par sa branche alsacienne, se mariant avec elle, ayant un fils français et des amis français, ouvrant son propre cabinet au milieu des années soixante dans un immeuble rue Miollis, XVe arrondissement (à côté de l'UNESCO), avec une secrétaire française se prénommant Jocelyne, lisant régulièrement le Figaro, buvant le dimanche du bourgogne, appréciant le gigot pommes dauphine, fumant des Gitanes brunes, conduisant une Aronde, une DS, une CX, portant des complets à rayures d'un tailleur de la rue du Bac, séjournant chaque mois d'août, en automne et quelques journées au printemps dans un village nommé Vancé, en bord de Loir, où il avait acheté une maisonnette collée d'une grange, dont les racines plongeaient au plus profond de la ruralité française - était-il encore Lev Rotko? Ce Lev Rotko, enfant de Franz et Elena Rotko, leur fils unique qu'ils avaient pris la décision d'abandonner en juillet 1942 devant l'arrivée des Allemands, et qu'avait accueilli Rissa Pilnaritzka, épouse Koubova, non seulement accueilli mais, entre juillet 1942 et octobre 1950, soit huit années complètes, nourri, vêtu, logé et éduqué aux côtés de ses propres enfants.
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Ce goût qu'il avait d'amasser pièces et billets à l'intérieur d'une vieille boîte à biscuits s'étendait aussi à leurs possessions enfantines : friandises , jouets , livres et magazines illustrés . Ce que Marcus engloutissait en un après - midi , Carl le conservait des semaines , ce que l'aîné usait sans vergogne , détruisait pour en avoir joui , le cadet le choyait , l'entourait de mille précautions , s'appliquait à le faire durer .
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Même la vertu et la sainteté s'achètent : il suffit de brandir un chèque face à une caméra . ´ Dépenser peut nous donner sur le moment une force sans pareille ´ a assuré Marcus à son frère .
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N'était - il pas le fils gaspilleur , le fils imprudent, le fils irresponsable même ?
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Consentir à l'idée était pour leur père le meilleur moyen de ne plus discuter d'une chose qu'il n'avait pas envie de faire .
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C'est qu'on ne voit pas par quel moyen s'accommoder de cette existence immobile, de ce temps long, si long, qui n'est pas prêt de s'emballer..
Ce long paysage mou, qui nous avale, nous étouffe dans ses plis...
Qu'est-ce que je connais du monde puisque je suis d'ici, quinze ans passés dans ce tronçon de vallée d'où je bouge rarement, sur ce sol pétrifié sous le poids des forêts, où la vie est rivée aux usines, hommes et femmes restant là malgré tout....
Il savait que travailler c'était se répéter, multiplier jusqu'aux limites de ses forces les mouvements de son corps (...) C'est le privilège des hommes qui travaillent , à la différence de ceux qui tirent profit de la sueur des autres, que de transformer la fatigue en élan.
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Or ce 24 décembre 2008, il n'avait pas fait 20 mètres sur la place de la gare, qu'il eut l'impression que son frère était un Carl assez différent du Carl de Noël dernier.
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Depuis la dernière fois que les deux frères s'étaient parlé, beaucoup d'eau avait coulé dans la Moselle, rivière que Carl, l'hiver lorsque les arbres du jardin botanique étaient dépouillés, apercevait de son balcon. Beaucoup d'eau mais aussi pas mal de nitrates, d'anguilles sous roche, de gardons pas très frais. Comment, après toutes années, Marcus allait-il réagir ?
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