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Critiques de Tim Willocks (598)
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La mort selon Turner

Afrique du sud.

Le Cap

Une jeune paumée noire cherche à récupérer, dans une poubelle, un hamburger entamé. Un jeune et riche afrikaner, plus qu'éméché, confond la marche arrière avec la première vitesse de sa limousine et tue la pauvre fille, l'écrasant contre la poubelle. Lui et ses amis prennent la fuite.

La défunte était en possession de la carte de visite de M. Turner.



Turner et un policier noir.



Il ira jusqu'au bout de son enquête, affrontant ses propres collègues, son supérieur et toute une population aisée afrikaner, notamment une très riche propriétaire minière nommée Le Roux, mère du jeune assassin.



Tim Willocks, l'auteur, a écrit, entre autres, "La religion", bouquin que j'avais beaucoup apprécié. Roman historique à l'opposé de celui-ci. D'où cette lecture.

L'intérêt du livre c'est, principalement, pour moi, l'Afrique du sud que je ne connais pas (même si ma précédente lecture s'y passait). Vaste pays où la proximité de la population est encore hésitante, ce qui est parfaitement défini dans ce livre et même avec brio. D'autant que, comme beaucoup de pays de ce continent, la richesse n'est pas dans la poche des autochtones, loin s'en faut. Aussi la population est confrontée à la corruption et au népotisme.

Turner aura bien du mal à avoir gain de cause compte tenu des bâtons dans ses roues. Il verra tous ses soutiens, notamment ses supérieurs hiérarchiques, blancs comme noirs le laisser se débrouiller seul et sans autre aide que ses deux mains. L'auteur, qui appelle un chat un chat, n'y va pas de main morte pour décrire, sans retenue, les difficultés de Turner à surnager dans ce monde-là.

La plume (traduction) est efficace, plaisante, le livre se lit vite et on y revient rapidement.

Pot de terre contre pot de fer, on connait...

J'irai, encore, lire sur l'AFS.




Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Hammett détective

Un hommage en demie teinte pour le père du roman noir américain.

S’il est vrai que l’on retrouve les thèmes de prédilection et l’ambiance des livres de Dashielll Hammett dans cette succession de nouvelles, le compte n’y est pas puisque plus de la moitié des récits le sont sur le même motif et le même style , réduisant à portion congrue l’éventail de sujets que l’auteur a pu aborder.

Sympathique de lire sur Hammett mais cela aurait mérité une autre approche.
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La religion, tome 2 : Orlandu (BD)

Belle, très belle BD tirée du roman de Tim Willocks "La Religion" que je viens de lire. Même appréciation que pour le premier, c'est une BD très décousue, beaucoup moins puissante que le roman duquel elle est tirée, parce que trop imprécise, mais on apprécie le côté spectaculaire des planches malgré une coloration très (trop) crue.
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La religion, tome 1 : Tannhauser (BD)

Belle, très belle BD tirée du roman de Tim Willocks "La Religion" que je viens de lire. Sans cela, je pense que j'aurais eu du mal à suivre l'histoire, la naration est vraiment décousue. Mais comme j'avais l'histoire en tête cela m'a permis de ne pas m'égarrer. Du coup j'ai bien apprécié les belles mises en images, et mettre des têtes sur ces personnages inoubliables m'a comblé.
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La mort selon Turner

Ce livre est plus un western moderne sur fond de désert sud africain qu un thriller.

Le récit raconte la croisade d un seul homme contre tous pour la justice, l honneur et le respect de ses idéaux dans un monde où toutes ces vertus ne sont plus que poussière et sont replacées par le pouvoir et l argent.

La lecture est facile et fluide. Le suspense est présent cependant je ne me suis pas attachée aux personnages et les situations sont tellement poussées qu elles perdent en crédibilité.
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La Religion

Une histoire passionnante quoique classique. Une écriture affolante d'une richesse d'image et de vocabulaire jamais rencontrés auparavant. Une violence absolue lors des incessants combats intereligieux. Et c'est ce trop de tout qui m'a fait sauter des pages et des pages sans toutefois abandonner le récit qui justifie les étoiles perdues de la note
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La Religion

Ouf ! ... Un roman très bien écrit, extrêmement documenté, un monument, pourrait-on dire, mais que c'est long!

Une lecture interminable, la redondance des scènes de combats est indigeste, les allers-retours du héros d'un camp à l'autre destabilisants. Reste une histoire d'amour épique, digne des plus grandes sagas, une immersion dans un monde inconnu (pour moi), j'en retiens un roman aux qualités indéniables qui m'a que partiellement touché, en raison de sa lourdeur.
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Les douze enfants de Paris

Presque mille pages de sang ! C’est lassant ! Heureusement, il y a de bonnes description de Paris du XVI siècle, les Halles, la Cour des Miracles avec ces personnages haut en couleurs comme Grymonde, sa mère Alice, Estelle. Les brefs moments de descriptions de leur vision du monde nous donnent un peu de répit au milieu du massacre commis par les fanatiques catholiques autant que par notre “héros”, le Chevalier de l’Ordre de Malte Mattias Tannhauser.

PS : je n'ai pas réussi à trouver tous les douze enfants…

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La Religion

1565, Ile de Malte

Carla, originaire de Malte, veut se rendre sur l’île pour récupérer le fils qu’elle a été contrainte d’abandonner à la naissance. Son désir est d’autant plus vif que tout le monde attend d’un jour à l’autre l’armada que Soliman le Magnifique a réunie pour s’emparer de l’île, verrou du commerce en Méditerranée que détiennent les frères hospitaliers de l’ordre de Saint Jean-Baptiste. Si les Turcs l’emportent qu’arrivera-t-il au garçon ?

Elle s’attache les services d’un mercenaire, Mattias Tannhauser qui, moyennant une sorte de contrat, accepte de l’aider.

A peine sont-ils arrivés que les Turcs font le siège de la ville. Si Carla son amie Amparo restent en ville Mattias et Bors, son frère d’armes, participent activement aux combats.

Quelle épopée !

Ce roman est foisonnant. Les combats sont d’un réalisme inouï, ne nous épargnant rien de la violence, des cadavres mutilés, des charognes pourrissants sous un soleil implacable, des odeurs épouvantables…

Le rythme est enlevé alternant les scènes proprement guerrières avec une histoire romanesque autour de Mattias et des deux femmes, avec la recherche de l’enfant, avec des complots et machinations de toute sorte impliquant des incursions dans les camps turcs mais aussi des intrigues de pouvoir impliquant le Vatican et l’Inquisition.

Les propos sur la religion, qu’elle soit chrétienne ou musulmane, sont très bien senties. Celles mettant en évidence la différence de traitement des membres de l’ordre à celui du petit peuple de Malte également.

Voici donc une excellent roman nous raconte donc l’incroyable siège de la ville qui deviendra La Valette en hommage au Grand Maître de l’ordre qui organisa la résistance (avec l’aide de Mattias).

Je me suis régalée.

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La Religion

Aaaaah le XVIe siècle ! Je le connais peu mais ça ne doit pas être terrible !

Hein ? Le siège de Malte ? La Saint-Barthélémy ? La peste de Naples ? Ah...

Bienvenue dans « La Religion » ! Premier tome de la biologie Mattias Tannhauser et qui suit l'ordre des Hospitaliers lors du siège de Malte



Sacré pavé de Tim Willocks que j'ai beaucoup aimé ! Même si j'ai préféré certaines thématiques dans d'autres romans...



Déjà, dans une brique de cette épaisseur, on sait que les développements seront un point fort, et c'est bien le cas ici ! Les scènes prennent leur temps, les personnages sont bien introduits et expliqués, j'adore !

Les scènes de bataille sont aussi géniales, on sent l'horreur et la fatigue, le ras-le-bol, l'espoir et la peur, ce sont des parties puissantes du roman ! Et le fait de raconter toutes les étapes de l'épique siège de Malte, un grand épisode militaire de l'histoire, renforce cette sensation.



Mais il y a 2 points que j'ai à peine moins aimés.

Tout d'abord les ellipses d'1 ou 2 jours, que j'ai trouvé vraiment dommage, puisqu'on nous raconte après l'action (parfois de FOU) qu'il s'est déroulé dans ce temps... Sans qu'on puisse le vivre avec les personnages ! J'ai trouvé ça frustrant, même si en racontant tout, le roman aurait certainement tapé les 1 200p.

Aussi, j'adore lire sur les relations entre chrétiens et musulmans, et dans ce roman j'ai trouvé le côté musulman trop laissé de côté, là où dans d'autres romans c'est davantage traité, encore une fois, le roman de serait a 1 300p avec ça mais c'était trop peu exploité pour moi.



Mais malgré ça, j'ai vraiment vécu ma lecture (sauf les persos féminins seulement love interest, breff), et la conclusion a de très jolis messages, qui me donnent envie de lire le tome 2 dans la foulée !
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La mort selon Turner

Que de testostérone ! C'est la reflexion qui m'est venue dès que j'ai refermé ce livre.

Et je n'ai pas du tout aimé.



Des rebondissements à qui mieux mieux, tous agrémentés de scènes bien gores, à l'horreur bien détaillée.

Des personnalités taillées à la hache : des méchants bien méchants, un héros mâle très mâle, des femmes, soit pauvres victimes effacées, soit aussi impitoyables que les hommes (méchants ou héros).

Des phrases vaguement philosophico-sophrologiques qui tombent comme un cheveu sur la soupe.



Il n'y a aucune chance que je lise un autre roman de cet auteur.
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Bad City Blues

Un roman physiologique écrit par un chirurgien. Tout savoir sur la mécanique du stress, l'hémoglobine, etc... bad city blues c'est un voyage dans l'intimité charnelle de la violence. Une approche unique de l'univers du crime et des passions les plus sordides
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La Religion

La Religion : voilà un titre plein de promesses pour qui souhaite en savoir plus sur les ordres militaires. Qui plus est quand le sujet central de cet épais roman est le grand siège de Malte entrepris par Soliman le Magnifique, alors que les Hospitaliers ont déjà dû fuir Rhodes. Impossible de ne pas s’incliner devant le travail entrepris par Tim Willocks : la narration des événements est fluide et historiquement précise. Nous suivons les préparatifs et le siège lui-même pratiquement au jour le jour. Les grands acteurs du drame qui se prépare sont bien décrits, avec profondeur et souci de véracité : La Valette bien sûr, mais aussi Mustafa Pacha et bon nombre de personnages secondaires. La situation géostratégique est également décrite avec précision ; les enjeux et les tiraillements de chaque camp sont éclairés. Bref, historiquement, c’est plutôt solide.

En revanche, l’intrigue et les personnages de fiction sont trop hollywoodiens pour moi ; son grand allemand qui lui sert de héros, sorte de Schwarzenegger médiéval, est peu crédible. Sa présence est néanmoins bien pratique pour décrire le siège de l’intérieur (et de l’extérieur - le gars a également les compétences de James Bond). Les histoires d’amour (pour rester poli) ajoutent un peu de piment - mais fleurent le passage obligé, comme dans SAS. Le style est académique, avec tous les marqueurs d’un page-turner… ce qui donne une narration un peu boursouflée. Néanmoins, l’histoire est tellement vibrante qu’elle donne du souffle au roman.

En conclusion ? Roman historique très anglo-saxon, dont le fond est maîtrisé, mais dont le style est celui d’un scénario de blockbuster.
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La Religion

Un savant mélange de genres littéraires : roman historique de guerre, d’aventure et d’amour. La trame principale est le siège de Malte (1565), occupé par les chevaliers Hospitaliers, aussi appelé La Religion, par l'armée ottomane du sultan Soleiman. Willocks s’est très bien documenté sur la période historique, mettant en scène des personnages réels, révélant les intrigues du Vatican, de l’Inquisition, des chevaliers de Malte, du vice-roi espagnol. L’histoire est racontée du point de vue de Mattias Tannhauser, ancien janissaire devenu trafiquant d’armes et d’opium et qui, pour l’amour d’une belle dame, se voit mêlé à cette guerre qui ne lui dit rien. Ce point de vue permet à l’auteur de critiquer les atrocités commises des deux côtés, sans manichéisme, sans parti pris. Les multiples descriptions des scènes des atrocités sont, à mon avis, très fatigantes et jettent un peu d’ombre sur les bonnes considérations philosophiques que fait Tannhauser sur l’absurdité de la guerre, sur l’amour et l’amitié.
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La Religion

5 étoiles pour ce roman historique parfaitement réussi.

Je me suis toujours demandé comment on pouvait donner autant de détails sur un siège aillant eu lieu il y a 500 ans, comment on pouvait maitriser à ce point le vocabulaire d'époque, les petits systèmes sociaux de toutes ces populations si différente, comment on pouvait abreuver d'autant de détails pour remplir plus de 800 pages sur un conflit dont on connait surtout les grandes lignes. En lisant "La Religion", on y est, on palpe, on sent, on voit, on vit, on y croit. C'est trop réel pour être possible, et je ne vois qu'une explication : Tim Willocks est un voyageur temporel. Il est allé là-bas en remontant dans le temps, il a pris quelques notes, quelques photos, a pris part à quelques batailles pour y voir de plus près, et il est revenu à notre époque pour poser tout ça sur papier. Ce n'est pas possible autrement.

Le féru d'Histoire sera donc comblé.



Mais pas seulement. Le féru d'histoires aussi. L'intrigue est telle que le lecteur sera lui aussi baladé par l'auteur, qui mène ses personnages dans des voies surprenantes, passionnantes, émouvantes. Chaque personnage m'a marqué, c'est rare. Ils sont vrais, ils sont humains, et le héros est inspirant.
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La Religion

La Religion de Tim Willocks ( Pocket - 864 Pages)





Un énorme pavé de 864 pages écrit en minuscule.



J'en sors dévastée par l'horreur et j'ai du mal à décrire avec des mots assez forts pour pouvoir l'expliquer.



Comment peut-on au nom d'un dieu, ou d'Allah qu'on n'a jamais vu s'entretuer depuis la nuit des temps ?



Saviez-vous que les hospitaliers se faisaient appeler " La Religion " ?



Durant ce roman vous allez vivre le siège de l'Ile de Malte par l'armée ottomane.



Mattias notre héros ancien janissaire par amour se retrouve aux cotés des Hospitaliers.



En effet, il recherche l'enfant perdu de Carla, celle qu'il veut épouser.



Il devra passer dans l'autre camp parfois en reprenant des habits turcs.



Ludovico venant de Rome est le bras de l'Inquisition. Un personnage tourmenté accompagné d'acolytes monstrueux.



Vous allez assister à des massacres, constater la puissance de la soif du sang dans ces batailles, de la soif de la gloire et enfin mourir au nom de Dieu ou d'Allah.



Et les faits sont réels.



L'auteur a un immense talent à nous faire vivre cette épopée sanglante.



Impossible à dévorer ce livre d'une traite, il faut des pauses pour reprendre son souffle.



Mais également impossible de l'abandonner car passionnant.



Mireine.
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La Religion

Pour moi, lire des scènes de guerre et de bataille, c’est comme regarder un match de rugby. 

Je comprends qu’il se passe quelque chose. 

J’ai une idée de qui gagne, et qui perd : comparer deux chiffres, c’est dans mes cordes (même pas besoin de mon diplôme d’ingénieur).

Pour le reste, c’est un flou artistique.

 

J’ai beau ne pas comprendre grande chose aux stratégies militaires, comme je l’ai dit, deux chiffres, jusqu’à preuve du contraire, je sais les comparer.

Et quand on voit ces chiffres :

30 000 hommes vs 2 300 hommes.

Il est peu de dire que cela parait (très) mal engagé pour les 2 300 hommes en question.

Parmi ces 2 300 hommes, il y a 1 450 chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, connu aussi sous le nom des Hospitaliers.

Et en 1565, ces hommes se retrouvent sur l’île de Malte à affronter l’armée ottomane.

 

Et si on est projeté au milieu de cet enfer (il n’y a pas d’autres mots) de guerre de religion,

C’est grâce (à cause ?) d’un homme et d’une femme : Mattias Tannhauser et Carla La Penautier.

Ce seront eux, mais pas seulement, les protagonistes de l’histoire dans l’Histoire.



Et comme eux, je suis rentrée par la petite porte pour sortir par la grande.

J’étais triste de refermer ce livre alors que je trouvais, au début, je dois l’avouer, les scènes de batailles un peu longues.



Bref, j’ai lu 950 pages d’un livre dont approximativement 300 traitent des scènes de batailles.

L’équivalent serait sans doute de regarder 4 matchs de rugby à la suite.

Mais ça, étrangement, ne me donne vraiment pas envie 🤨

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La Religion

Je viens de finir de passer une dizaine de jours au 16ème siècle au côtés de Mattias Tannhauser en vivant avec lui et l'ordre des Hospitaliers de Malte les assauts des Turcs, générant des batailles d'une violence et d'une barbarie des plus sanglantes.

Tim Willocks nous fait vibrer au sein de ces batailles .

La construction de son récit est bâti sur de longue phrases avec des mots choisis avec soins (souvent inconnus) ce qui nous fait partager les émotions des protagonistes.

Réflexions également sur les guerres de religions qui de tout temps ont malmenés nos civilisations.

Réflexions renforcée par le fait que Mattias, de part son passé, va être amené à avoir des affinités humaines dans les deux clans.

Une aventure à vivre
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La Religion

Rarement autant déçu par un livre



C'est pas très bien écrit. Très long. Surtout dans les descriptions des combats.on a compris que l'auteur aimait bien décrire l'ensemble des conséquences d'un corps coupé en deux.

Mais c'est vraiment pas nécessaire





Le personnage principal est caricatural et rapporte tout a son anatomie



La période, lhistoire servant de support au livre est tellement plus complexe,plus riche que la bouillie proposé ici.



Merci mais non merci

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La Religion

Guerre totale

Victime du devchirmé, le jeune Matthias, fils de forgeron, âgé d’une douzaine d’années, est enlevé par l’armée turque et part alimenter le corps des janissaires dans l’armée de Soliman le Magnifique. Eduqué, entraîné et nommé Ibrahim, Mattias recouvre son indépendance bien des années et des meurtres plus tard. Il prend le nom de Mattias Tannhauser et se consacre au négoce afin de s’enrichir durablement mais les routes marchandes au limes de l’Orient et de l’Occident attisent toutes les convoitises. Lassé du piratage des corsaires chrétiens et désireux de consolider son emprise sur la Méditerranée, le shah Soliman décide de lancer son invincible armée sur l’île de Malte tenue par les Hospitaliers. Les chevaliers de l’Ordre de Jérusalem sont sous le commandement de l’inflexible grand maître Jean Parisot de La Valette ; les 30 000 hommes de l’armée de Soliman et la flotte turque sont dirigés conjointement par Mustapha Pacha et par l’amiral Piyale Pacha. La Valette, connaissant la vie et la réputation de Tannhauser, est désireux de le faire venir à Malte afin de bénéficier de son expertise guerrière mais Mattias sait que le conflit est joué d’avance. La poignée de chevaliers, de mercenaires et de Maltais ne sauraient contenir la déferlante ottomane toujours invaincue. Pourtant, l’Allemand va se laisser entraîner dans une boucherie infernale pour l’amour de deux femmes extraordinaires. L’une, Carla, de noble ascendance, recherche son fils bâtard sur Malte ; l’autre, Amparo, accompagnerait Carla en enfer et toutes les deux plus loin encore depuis qu’elles ont croisé Tannhauser. Faisant table rase du passé et misant sur un présent intense et un futur proche incertain, Tannhauser brûle ses entrepôts et part pour Malte accompagné de son ami Bors de Carlisle, redoutable géant bretteur ivre de gloire. Le siège commence et les morts s’élèvent en murailles liquéfiées et putrides. Contrairement à leurs prévisions prétentieuses, les Turcs ont à faire à un mur. La Religion est déterminée à en découdre jusqu’au dépècement ultime pour la plus grande gloire de Dieu. Les batailles se succèdent frénétiquement, aux noms d’Allah et du Baptiste, les canons et les sapeurs ruinant les forteresses, les feux grégeois incendiant les janissaires mais la résistance opiniâtre de l’île ne se relâche pas. Risquant sa vie pour une guerre qui ne le concerne pas, Mattias franchit les cercles de l’enfer pour les beaux yeux d’Amparo et l’amour rêvé de Carla mais il lui reste encore à passer un seuil ultime, à l’extrême limite de la folie et de la mort.

Roman d’aventure sur fond historique, La Religion est un bloc de 950 pages qui fond à grande vitesse dans les mains du lecteur à raison d’une centaine de pages par saccade quotidienne tant l’histoire se dévore sans frein. L’auteur sait dérouler un récit d’une grande fluidité où l’action est menée à son terme sans tergiversation. Les passages elliptiques sont bien posés. Le lecteur entre de plain-pied dans l’histoire dès le prologue. La capacité de l’auteur, chirurgien à l’état civil, à décrire le parcours d’une lame dans un corps est surprenante et sidérante. La guerre est vue du côté du combattant, au plus près de l’action et des tourments intérieurs de chacun. Aucune noblesse ne se dégage d’une boucherie qui semble sans fin telle l’histoire des hommes. Le siège de Malte au XVIe siècle est déjà une guerre moderne, totale où la population maltaise est embringuée, hommes, femmes et enfants. Les canons, les tranchées, les mines souterraines, la contamination des puits d’eau potable, les morts pour l’exemple, le fanatisme, la haine exacerbée de l’autre, l’extermination de masse, tout est en place comme une répétition des guerres mondiales à venir. L’intérêt majeur du roman n’est pourtant pas là mais plutôt dans la question lancinante du bien et du mal et dans l’intensité des sentiments roulant au gré des situations paroxystiques amenant les personnages à se repositionner sans cesse, à s’adapter mentalement à l’impensable. En un clin d’œil, le bourreau intraitable devient une victime pitoyable. En ce sens, l’inquisiteur Fra Ludovico acquiert une présence et une dimension exceptionnelles. Contrairement à ce qui a pu être écrit à propos de ce livre, il n’y a pas de happy end possible, seulement des survivants hébétés.
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