Paru chez City Editions, ce roman se passe à l’époque victorienne, un cadre qui a évidemment motivé ma lecture (vous vous en doutez !). J’étais en effet très curieuse de découvrir la vie d’Agnès et de son amie Emily… En somme, je m’étais fait une sorte d’idée préconçue de l’histoire. Je pensais que j’allais suivre le quotidien (sur plusieurs années) de toute une série de filles enfermées dans une maison close. J’imaginais leurs moments de joie, leurs drames, aussi (évidemment !), leurs espoirs…
Au final, on croise bien peu de personnages dans ce roman. Les chapitres alternent entre un récit à la troisième personne (qui permet de suivre différents personnages dont le fameux « Homme de Londres » qui participe au trafic) et un récit à la première personne (dès qu’Agnès reprend la parole).
Durant les passages qui lui sont réservés, la petite fille (devenue grande) nous raconte quelques faits de son quotidien mais également sa vie avant l’enfermement. Ses souvenirs la ramènent souvent vers la dureté de son existence en bord de mer. Ce quotidien londonien, qui deviendra le sien malgré elle, est difficile mais en comparaison, notre héroïne a presque gagné au change ! La trajectoire est différence pour Emily. Petite fille riche et choyée, elle se retrouve dans les bas fonds de la société à cause d’un coup du sort. C’est la descente aux enfers pour elle. Si bien qu’on lui pardonne aisément ses défauts et sautes d’humeur.
Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé ce roman.
J’ai aimé l’ambiance créée par l’auteure. J’ai aimé son style, aussi, car j’ai trouvé le roman bien écrit. Il y a un joli travail au niveau des descriptions, les dialogues sont intéressants, les thèmes aussi valent la peine (notamment la condition féminine et ses nombreuses difficultés, la prostitution, le trafic d’enfants vierges pour que s’amusent les vieux dégueulasses…). J’ai également aimé que l’héroïne soit un vilain petit canard et qu’elle soit fascinée par la beauté de son amie Emily (j’aime ce genre de duo).
Malgré tout, pour ce qui est de l’histoire, j’ai trouvé l’ensemble assez brouillon. Bien souvent, je me suis demandée où l’auteure voulait nous emmener. Cela n’engage que moi et je ne veux évidemment pas vous démotiver si ce roman vous faisait envie mais j’ai trouvé que l’intrigue ne commençait jamais vraiment. Ou en tous cas, qu’elle ne décollait pas. Peut -être ma déception tient elle au fait qu’Emily et Agnès ne vivent pas dans une maison close, contrairement à ce que semble affirmer le résumé, mais dans une sorte d’annexe. Durant l’intégralité du roman, elles sont maintenues en captivité et dans l’ignorance du sort qui leur est réservé mais ne sont jamais au cœur de l’action. De par ses talents de peintre, Agnès participe malgré elle à ce trafic mais, jeune et innocente, elle ne comprend rien et ne nous apporte qu’un point de vue incomplet sur ce qui se trame là bas.
Lien :
http://cellardoor.fr/critiqu..