Dans Le livre d’un été, il est question de Sophie, une fillette, et de sa grand-mère durant un été. Sophie vient de perdre sa maman et elle se retrouve sur une île finlandaise avec sa grand-mère et son père. Durant l’été, un lien fort se développe entre Sophie et sa grand-mère. Entre les deux, la magie et la liberté d’agir règnent. Sophie, durant cet été, est amenée à combattre ses peurs les plus profondes, à écrire une thèse sur les vers de terre et à demander à Dieu de créer une tempête car elle s’ennuie. Sa grand-mère l’écoute, la protège, l’encadre et lui apprend à croire en elle et à aimer en toute liberté la nature.
Mais encore, dans ce livre, l’été est vivant et il apparaît comme un personnage à part entière. Cet été engendre un univers où la faune et la flore détiennent une importance capitale. Ainsi, Sophie et sa grand-mère explorent la forêt autour d’elles, s’amusent avec des chats, dorment dans une tente, observent la mer et ses marins. Sophie est espiègle et sa grand-mère est une sage-folle.
Chaque année, les nuits s’assombrissent imperceptiblement. Un soir d’août, on sort de la maison pour faire une chose ou une autre, et on découvre soudain qu’il fait nuit noire. Un grand silence chaud et sombre enveloppe la maison. L’été est encore là, mais il ne vit plus, il s’est arrêté sans flétrir, mais l’automne n’est pas encore arrivé. Il n’y a pas d’étoiles, il n’y a que la nuit. (p. 185)
Alors que Sophie se pose des questions sur la vie, l’amitié, l’amour, l’existence de Dieu, la grand-mère apparaît marquée par la vieillesse. Elle perd la mémoire, elle a mal aux jambes, elle se souvient d’avant.
Il y a très longtemps, la grand-mère avait eu envie de raconter tout ce qu’elles faisaient, mais personne ne le lui avait jamais demandé. Et maintenant elle avait perdu l’envie. […] «C’est étrange, pensa la grand-mère, je n’arrive pas à décrire autre chose. Les mots m’échappent, ou peut-être est-ce moi qui n’essaie pas vraiment. Il y a si longtemps maintenant, cela n’intéresse plus personne. Et si je n’en parlais pas pour le plaisir d’en parler, j’aurais l’impression que ce n’est jamais arrivé, car tout a une fin et ensuite disparaît.» (92-93)
La relation entre les deux n’est pas triste. Elle démontre seulement que le temps passe, qu’un jour on est tout simplement remplacé par quelqu’un d’autre. C’est le cycle de la vie.
Ce livre m’a beaucoup fait penser à mon enfance. Je me suis souvenue de mes grands-parents et de la nature qui nous entourait. J’aurais voulu les écouter plus, me souvenir encore plus d’eux. Ils me manquent, car je sais que je suis celle que je suis grâce à eux, à leurs histoires, à leur perception de la vie.
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