Tove Jansson n’était pas connue de nos services mais plutôt des enfants finlandais et scandinaves pour lesquels elle avait crée les Moomins.
On serait bien en peine de retrouver comment Le livre d’un été est arrivé dans notre liseuse.
Ce livre est celui des souvenirs d’une petite-fille perdue avec sa grand-mère (et son père) sur une petite île perdue d’un archipel perdu au fin fond du Nyland oriental dans le golfe de Finlande.
Autant dire, le bout du monde.
Sans trop de préliminaires ni d’explications, les courts chapitres s’enchaînent comme autant de micro-nouvelles.
Et les souvenirs défilent : la tempête, la pose des filets, la baignade, la petite fille de l’île voisine, la Saint-Jean (of course), …
On suit le passage des saisons.
Fantasques, excentriques, la grand-mère et sa petite-fille ont un grain, un petit grain pour la petite-fille, un plus gros pour la grand-mère. Ce petit bouquin un peu décalé nous épargne toute mièvrerie ‘infantile’ et nous gratifie de quelques illuminations poétiques.
[…] Ma grand-mère disait toujours que lorsque les cousins dansent et qu’il y a la pleine lune, il faut faire attention.
— Pourquoi ? demanda Sophie.
— C’est le grand jour de l’accouplement, et alors rien n’est sûr. Il faut prendre bien garde à ne pas provoquer le sort. À ne pas renverser de sel, et à ne pas casser de miroirs. Et si les hirondelles quittent la maison, il est préférable de déménager le soir même. Tout ça est très compliqué.
— Comment est-ce que ta grand-mère pouvait avoir des idées aussi ridicules ? demanda Sophie étonnée.
— Ma grand-mère était superstitieuse.
Et puis la figure muette du mystérieux papa, à la fois proche et lointain.
Le temps de ces quelques pages pleines de tendre poésie, on partage l’été d’une drôle de famille.
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