Citations de Tove Jansson (161)
Les femmes sont imprévisibles [...]. Le comportement des mâles humains est très étrange.
Une île peut être vraiment terrible pour quelqu'un du dehors. Tout est établi, chacun tient obstinément sa place, calmement, avec assurance. Entre les limites de leurs rivages, tout fonctionne selon des rituels devenus immuables à force de se répéter et, en même temps, ils parcourent leurs journées de façon capricieuse et fortuite, comme si le monde prenait fin à l'horizon.
- Quelque chose m'a mordu !
- Mais, chère enfant, on ne doit pas mordre son hôte !
- Ça doit être l'éducation libre dont on parle en ce moment...
MAMAN MOOMIN : Pardonnez-nous d'avoir mangé votre mari !
LA COCHONNE : Finalement, il était un peu ennuyeux.
MOOMIN: Chérie...
Mlle SNORK : Oui, Chéri, que dis-tu ?
MOOMIN : Rien Chérie, juste "Chérie", Chérie.
LE MARQUIS MONGAGA : Chers amis, qu'il est bon d'être un artiste pauvre, affamé, gelé et seul !
Dans le fond, il n'y a qu'une seule chose à retenir : ne jamais se lasser, ne jamais devenir indifférent, ne jamais perdre sa précieuse curiosité - car c'est là qu'on se permet de mourir. C'est aussi simple que ça.
MOOMIN :
Est-il chose plus poétique,
Que la première fleur du printemps nordique,
Bourgeonnant dans la neige de sa mère patrie !
MADEMOISELLE SNORK :
Moomin ! Les Rhododendrons fleurissent dans le sud ! L'été a commencé... la plage...
MOOMIN :
Ne me dérange pas... J'écris un poème sur le crocus nordique.
En effet, ce qui reste assez longtemps dans un chapeau de Sorcier finit par se transformer. En quoi? On ne le sait jamais à l'avance. En tous cas, c'était un sacré coup de chance, que le chapeau n'aille pas au papa Moumine. Sinon, il l'aurait gardé plus longtemps sur la tête, et qu'est-ce qu'il serait devenu? Seul le grand Schnouf (protecteur de toutes les petites bêtes) le sait. Tandis que là, papa Moumine eut juste une minuscule migraine qui disparut dans l'après-midi.
Mais les coquilles d'oeuf, qui étaient restées dans le chapeau, se mirent à changer. Elles étaient toujours blanches, mais elles grossissaient de plus en plus et devenaient toutes molles et cotonneuses.
Au bout d'un moment, le chapeau fut plein à ras bord. Alors cinq petits nuages ronds se détachèrent du chapeau, voguèrent vers la véranda, rebondirent tout doucement sur les marches et s'arrêtèrent en l'air, un peu au-dessus du sol. Le chapeau du sorcier était vide
- Vous n'avez pas encore de bonne ?
- Si, si ! Elle arrive demain ! C'est pourquoi nous nettoyons.
Il vaut toujours mieux faire travailler les autres plutôt que de faire toi-même du mauvais boulot...
Mais au large, dans les eaux noires de l'océan, une bouteille dérivait seule depuis longtemps... Elle s'approcha du rivage dans l'obscurité. À l'intérieur, il y avait un petit papier. Dessus, quelques mots tristes étaient tracés. Délavée par l'eau, la signature était tout effacée. Sur la plage éclairée par la lune de juillet, le tibou s'assit pour déchiffrer le peu qu'il restait : " ... j'ai peur du hurlement de la maura et je n'ai pas d'amis, je me sens abandonnée dans le noir...
Viens me rassurer si tu es fort et gentil, je ne suis qu'une petite titchoune et c'est bientôt le soir... "
- Tu penses qu'il y aura des nobles ? Pourquoi ne pas changer notre nom en "De Moomin" ?
- Comme tu veux chéri.
On sait que le temps de la création est un moment de grâce et qu'il peut être bref..Que soudain et sans signe préalable, les images peuvent disparaître ou se faire chasser par un intrus-quelq'un ou quelque chose qui anéantit l'envie fragile de capter une perception, une prise de conscience.
( Livre de Poche, 2023)
- Maman Moomin, où est le fusil ?
- Au jardin, il sert à tenir les primeroses...
Dire qu'on peut être tellement heureux qu'on en oublie de manger !
PAPA MOOMIN : Racontez-nous ce qui se passe dans le monde !
SNUFKIN : Du bruit et de la misère...
- Et jouez calmement !
(...)
- Vous appelez ça un jeu calme ?
- La guerre, c'est pas calme ! On a battu les enfants débiles de Mme Fillyjonk !
Et puis, cet été-là, quelque chose d'impardonnable s'est produit : j'ai commencé à avoir peur de la mer. Les grosses vagues n'étaient plus synonymes d'aventure, mais uniquement d'angoisse et de responsabilité vis-à-vis du bateau, et en fait, de toutes les embarcations qui prennent la mer par gros temps. Ce n'était pas juste - même dans mes pires cauchemars, la mer avait toujours été une constante échappatoire : un danger menaçait, on sautait à bord du bateau, on mettait les voiles, on ne revenait jamais et on était à l'abri des ennuis. Cette peur me fit l'effet d'une trahison, la mienne.
— C’est bizarre l’amour, dit Sophie, plus on aime quelqu’un, moins il vous aime.
— C’est très vrai, repartit la grand-mère. Et qu’est-ce qu’on fait alors?
— On continue d’aimer, répondit Sophie d’un ton menaçant, on aime plus fort, beaucoup plus fort.
Sa grand-mère soupira et ne dit rien.