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Critiques de Upton Sinclair (81)
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La jungle

La famille de Jurgis arrive à Chicago aussi naïvement que le bétail entrant dans les immenses abbatoirs de cette ville et ils y subissent un sort comparable.

Avec force détails Upton Sinclair décrit l'industrialisation de l'alimentation, les épouvantables conditions de vie des ouvriers et la misère qui attend les immigrés dans les grandes villes américaines au début du XXème siècle (qui n'est pas sans rappeler Germinal).

L'accumulation de malheurs qui s'abat sur la famille Lituanienne pourrait décourager le lecteur de poursuivre le roman mais, comme son héros, on veut continuer à croire que les choses vont s'arranger et on est embarqué par le réalisme des descriptions servit par une belle écriture.

J'ai seulement moins apprécié les dernières pages qui m'ont semblé un long pamphlet à la gloire du socialisme.
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La jungle

Souvent encouragés par des compatriotes déjà installés, c'est avec confiance que de nombreux émigrés d'Europe de l'Est entreprennent le voyage vers l'Amérique et ses espoirs de vie meilleure. Polonais, tchèques, slovaques ou lituaniens, ils constituent une force de travail taillable et corvéable à merci, motivée et fragile, ne connaissant ni la langue ni le fonctionnement de leur pays d'accueil.

Jurgis, lituanien, une force de la nature, tente l'aventure avec une partie de sa famille et celle de sa fiancée. Ils y retrouvent Jakobus un compatriote, installé depuis une dizaine d'années à Chicago, alors plaque tournante de l'industrie de la viande qui les oriente vers les abattoirs. Forts de leur détermination, de leur rêve et de leur courage, les adultes trouvent des emplois dans ce qui constituent un ensemble quasi industrialisé, organisé dès l'arrivée du bétail par train, du parcage à l'abattage, la découpe, en passant par le traitement des déchets en engrais ou l'emballage des jambons et la fabrication de saucisses, le traitement des peaux. Mais la mainmise des industriels du secteur ne s'arrête pas là, ils ont également des intérêts dans les constructions, des maisons bâties à la va-vite, louées à prix d'or ou vendues à des conditions malhonnêtes, assorties de contrats de financement que les émigrés, ne sachant ni lire ni écrire l'anglais, signent en toute confiance. C'est le début de l'engrenage infernal, de courses aux boulots de plus en plus inhumains pour payer les dettes, dans des conditions de vie misérable, dans le froid ou la canicule et qui, dès la première blessure, précipite la famille dans la misère.



Je pensais avoir lu le pire de la misère avec le peuple d'en bas ( le peuple de l'abîme ) de Jack London, mais avec La jungle, c'est le summum de l'horreur, un enfer dantesque pour les hommes vivant ou plutôt survivant, dans des conditions de vie effroyables subissant des pratiques mafieuses et monstrueuses des propriétaires, privilégiant le profit au détriment des conditions sanitaires, multipliant les fraudes organisées et couvertes par la justice locale qui ferme les yeux.

La jungle c'est l'épopée de Jurgis,un immigré lituanien pris dans l'étau d'un système industriel monstrueux qui broient le bétail autant que les hommes...un système destiné à entretenir la concurrence entre les ouvriers pour favoriser les baisses de salaires, créer une dépendance financière et matérielle des employés, générant des dettes qui finissent par jeter les pauvres dans les rues ou les femmes qui n'ont d'autre choix que de se prostituer dans des maisons closes, des enfants envoyés au travail dès dix ans pour des salaires de misère, le tout sous l'oeil indifférent des juges et de la police, souvent acoquinés ou soudoyés par les responsables du Trust de la viande. Au delà de l'épopée tragique c'est également la construction de la conscience politique d'un homme face à un système qui lamine, un homme qui, grâce à son engagement politique, finira par comprendre les rouages et l'enchaînement inexorable qui précipite la classe ouvrière dans une telle misère.

Dans La jungle publié en 1906, Upton Sinclair décrit, après avoir enquêté sur le terrain, le non-respect des règles d'hygiène sanitaire et dénonce les infractions sur le droit du travail. Cette tragédie dantesque lui permet de diffuser ses idées socialistes, et, malgré la réluctance de Théodore Roosevelt pour le socialisme, conduira après un scandale retentissant, à l'adoption de réglementations sanitaires - loi sur l'inspection des viandes et de la loi sur la qualité des aliments et des médicaments en 1906 et des réformes du droit du travail.

Un roman magistral et terrible, entre Zola et Dante.
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La jungle

Hallucinant tableau de la naissance de la civilisation industrielle et de son maître, le capitalisme! Un "voyage" aux racines du mal de notre société, faisant malheureusement tristement écho dans notre époque... Le roman a souvent des accents de tragédie grecque, avec ses destins écrasés...par le nouveau dieu tout puissant de l'Olympe: l'argent, et ce au mépris de toute humanité. La fin se veut optimiste, le recul fait que nous le sommes moins.Chef d'oeuvre de littérature sociale!
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La jungle

Ce livre est composé de deux tomes, « Les abattoirs de Chicago », et « Les affranchis ». (Selon les éditions, ils peuvent être rassemblés, ou, suivant la traduction, avoir un autre sous-titre)

tome 1 : Les abattoirs de Chicago

Dans le premier tome, Upton Sinclair décrit la spirale de la misère dans laquelle est entraînée une famille lituanienne, récemment immigrée aux USA. Ils arrivent à Chicago, dans une vaste zone industrielle, sale et polluée, un désert urbain. Le lieu où ils vivent est un ancien marécage, devenu ensuite une décharge de détritus et de polluants. Renfloué, le site reste insalubre. Tous leurs rêves (avoir une maison à eux, élever un enfant, mettre de l'argent de côté, etc.) sont broyés par le système capitaliste, qui ne leur laisse même pas le minimum pour vivre, afin de les maintenir dans une dépendance continuelle à l'égard des patrons de la ville. Les conditions de travail aux abattoirs où travaille Jurgis sont particulièrement sordides, et l'exploitation féroce (les contremaîtres sont de vrais tyrans). Sinclair décrit pendant plusieurs pages les différents postes de travail : chargeurs de bœuf, hisseurs, arracheurs de laine, employés en salles de cuisson, aides de cuisines, ouvriers aux ateliers de boîtes de fer-blanc, aux ateliers d'engrais, etc...

Finalement, il peint de manière très poignante la lente descente aux enfers de cette famille, la pauvreté de leur condition de prolétaires faisant du moindre problème ou accident de la vie une catastrophe qui précipite leur chute dans une spirale infernale de malheur...



tome 2 : Les affranchis

Le travailleur immigré lituanien Jurgis, après que sa femme et son fils soient décédés, s'enfuit à bord d'un train de marchandise, qui va l'amener à retrouver la campagne, la nature qui l'enchante et lui rappelle sa verte Lituanie natale. Vivant comme un vagabond, au gré de menus travaux agricoles, puis de rapines, il va suivre les déplacements de centaines, de milliers de tâcherons qui trouvent à s'employer en suivant les récoltes, qui se succèdent au gré de la saison dans le pays.

L'hiver venu, il doit cependant revenir chercher du travail en ville. Il croise à nouveau la route d'un jeune cambrioleur, un peu anarchiste, et pour qui voler les riches rétablit un peu de justice sociale. Celui-ci initie Jurgis aux différents procédés de vols et d'escroqueries. Ayant intégré la “ pègre ” de Chicago, il trouvera ensuite à s'employer lors de campagnes électorales, car les politiciens véreux de Chicago utilisent les voyous pour effectuer leurs coups-fourrés. Jurgis va même devenir un “ jaune ”, lors de la grande grève des ouvriers de la viande de Chicago, avant de devenir inemployable pour les patrons et la pègre eux-mêmes.

Se retrouvant à nouveau pauvre et à la rue, c'est en s'abritant dans une salle où se tient un meeting socialiste que va se révéler à lui un nouvel avenir : la lutte ouvrière.

Upton Sinclair, à travers le personnage de Jurgis, voudrait bien montrer que le militantisme est plus grisant... que l'alcoolisme ! : “Pour le prix d'un verre de bière, on pouvait acheter cinquante exemplaires d'une brochure, les distribuer aux malheureux que l'Idée n'avait pas encore régénérés, et s'enivrer ensuite de la pensée du bien qu'on pouvait faire.”



Finalement, ce livre est très intéressant. Upton Sinclair fut accusé d'avoir déformé la réalité, afin de servir sa cause (il était militant du parti socialiste, et aux USA, cela veut dire beaucoup !). Il répondit toujours que la réalité qu'il avait décrite était malheureusement le lot de beaucoup de gens aux USA. D'ailleurs, le gouvernement US de Roosevelt réagit, en élaborant une législation sur l'abattage des animaux de boucherie... car ce qui choqua le plus, ce ne sont pas les conditions de travail des ouvriers, mais le risque sanitaire que faisait courir à la population le traitement industriel du secteur de la viande... Upton Sinclair déclara, après le triomphe de son livre à l'époque : “J'avais visé le cœur, et j'ai touché l'estomac de la nation ! ”.
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La jungle

Et bien voilà tout est là. Tout est dit sur cette Jungle.

Nous sommes à Chicago. Nous sommes en 1906.

Le grand capital est à pied d'œuvre.

Tous les empires industriels sont érigés sur des charniers.

Quelque soit le continent, quelque soit l'époque.



Upton Sinclair décrit tous les rouages de la grande mâchoire capitaliste.

Jeu giratoire des embauches des populations migrantes, croissance des cadences , mise en concurrences de la main-d’œuvre, institutionnalisation du crédit, analphabétisme, misère, malnutrition, institutionnalisation de toutes les formes d'addictions visant à soumettre un cheptel d'humains ( alcool, jeux, sexe, drogues), alliance et désalliance des trusts ( trust des chemins de fer, trust du coton, trust de la viande, trust automobile, trust du pétrole, de la chimie, du fer, de l'acier etc...) , main mise sur l'administration, sur les partis politiques, sur la presse, main mise sur la gestion des logement, du charbon, de la production et la distribution alimentaire, sur les réseaux de communications, sur le contrôle des prix des produits agricoles, des énergies, contrôle des moyens de transports, de la distribution de l'eau, du traitement des déchets, de la voirie, contrôle des syndicats, établissement de polices parallèles, précarité entretenue des emplois, fermeture d'usines pour restructuration, flexibilité des salaires et des horaires, délocalisation des emplois, spéculation, fraudes électorales, fraudes alimentaires, pollution des sols,des sous sols, des cours d'eau, instrumentalisation de la justice et de la police.

Tout est dit.

Productivisme, consumérisme pour tous au profit de quelque uns.



Nous sommes en 1906, et cela fait déjà plus d'un siècle.



La publication de l’œuvre d'Upton Sinclair , auteur socialiste américain, fut un véritable pavé lancé dans le fumier putride du productivisme américain.



Upton Sinclair fait partie des auteurs que Roosevelt qualifiera de muckrackers, c'est à dire d'éboueurs, et plus précisément de « fouille merde ».

L'enquête menée par les autorités gouvernementales, (qui ne pouvaient plus feindre d' ignorer l'horreur du système) déclenchera une vague de réformes concernant l'organisation du travail, mais surtout concernant le contrôle sanitaire de la fabrication et la distribution des denrées alimentaires.



Upton Sinclair est de la veine des grands auteurs, de celle d' Hugo, de Zola, de Sinclair Lewis, de Dickens, de Sue, de London, de Rachel Carlson.



Considérant la défense des droits civiques , les mesures de sécurité sociale d'éducation et de santé, la protection environnementale, le droit et la défense des travailleurs et n'en déplaise aux républicains, et à 70% des démocrates de toutes nos démocraties:

«Socialism saves America ».



« Il n’est pas une réforme religieuse, politique ou sociale, que nos pères n’aient été forcés de conquérir de siècle en siècle, au prix de leur sang, par l’insurrection. ».

Eugène Sue- Les mystères du peuple – Extrait – 1849.



"Selon nous, tout ce qui tend à détruire l'oppression économique et politique, tout ce qui sert à élever le niveau moral et intellectuel des hommes, à leur donner conscience de leurs droits et de leurs forces et à les persuader d'en faire usage eux-mêmes, tout ce qui provoque la haine contre l'oppression et suscite l'amour entre les hommes, nous approche de notre but (...)"

Errico Malatesta- La Question Sociale". (1899)



Nous sommes en 1906.





Astrid Shriqui Garain
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La jungle

Upton Sinclair (1878-1968) raconte la terrible et édifiante histoire de Jurgis Rudkus, immigré lituanien, qui s'installe à Chicago, avec sa famille, dans le quartier des abattoirs, réputés pour broyer les hommes et détruire leur vie à jamais.

(...)

Avec Printemps silencieux de Rachel Carlson (1962), La Jungle est un de ces rares livres à avoir fait changer les choses. Rapidement diffusé à des millions des exemplaires, il suscita en effet l'indignation de l'opinion publique, pas tant pour la descriptions des effroyables conditions de travail des ouvriers, que pour l'inconséquence sanitaire de la production de la nourriture qui se retrouvait dans leurs assiettes, au point que le président Théodore Roosevelt diligenta une enquête, puis réforma les abattoirs de Chicago, réglementa l'industrie alimentaire et engagea la lutte contre les trusts. Très souvent cité, ce monument mérite assurément le détour.



Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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La jungle

Un classique qui a permis de faire prendre au conscience du public de l existence des cartels et de la misère au début du XIXe siècle aux États Unis. Le livre est bien écrit et se lit facilement. Il est très probablement très empreint de vérité. Cependant, j’ai eu du mal à le trouver intéressant. Cette accumulation de malheur, c’est trop, surtout quand on découvre que c’est pour finir avec une éloge du socialisme pendant les trois derniers chapitres, éloge extrêmement ennuyeuse.

A lire pour les curieux.
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La jungle

Le rêve américain dans toute sa splendeur.. Ici vous n'avez que deux partis, celui du capitalisme et celui du capitalisme, vous n'avez qu'un modèle de vie, celui de crever au travail et de fermer votre gueule. le seul type de réussite en Amérique en tant qu'immigré, c'est la prostitution pour les femmes et de rejoindre la mafia des trusts et oligopoles pour les hommes. Un capitalisme sauvage poussé à son paroxysme, la corruption et le désenchantement sont partout, à chaque fois que vous croyez avoir vu la partie la plus ignoble, vous vous retrouvez avec une partie encore plus ignoble.



Un surenchérissement qui vous fera découvrir l'Amérique, arnaque sur le logement par endettement, banquier et avocat au sourire carnassier, mise en concurrences de la main-d'oeuvre, précarité des emplois, flexibilité des salaires et des horaires, fermeture d'usines pour restructuration, contrôle et inefficacité des syndicats... Jurgis et Ona et les quelques autres membres de leurs familles passeront par toutes les étapes, toutes les épreuves possibles et imaginables.



Au début, on ne parle que des conditions de vie désastreuses et de la souffrance de cette besogne à la chaîne. le respect qu'on a pour les animaux de l'abattoir et similaire à celle qu'on a pour ces immigrants. Les abattoirs sont le symbole de la déchéance moderne, le contrôle sanitaire est inexistant et laisse place à toutes les mesures ignobles possibles pour faire des économies. Même le consommateur est comparé à un bétail...



Les fléaux et dangers comme l'alcool, les jeux, le sexe, les drogues, l'analphabétisme, la misère, la malnutrition sont omniprésent dans cette description des classes populaires. Puis la rencontre de Jurgis avec la justice va nous permettre de rencontrer les vainqueurs de cet univers infernal. Ceux qui aident et encadrent cette misère, une forme de police parallèle ou de mafia. Club fermé de traîtres qui ont la mainmise sur toute la société, obéissant à leur conscience de classe, à la seul règle en vigueur, le toujours plus.



L'administration, les partis politiques, la presse, la gestion des ressources, les réseaux de communications, le contrôle des prix, des moyens de transports... Ces gens ont tout et spéculent, ils se contrefichent de la société, la seule chose qu'ils leur importent, c'est de voir leur capital économique croître. Et puis l'eldorado, la fin de ce voyage, après la souffrance et l'échec, la découverte du socialisme libertaire. La fin est un peu forcée et les personnages sont avant tout présents pour dénoncer un modèle inhumain et dévastateur, même si remarquable dans leur volonté de vaincre.



Lorsque ce livre est sorti, personne ne se souciait vraiment beaucoup que les pauvres mouraient. Tout ce qui importait aux Américains, c'était que leur viande était dégueulasse. Apparemment, ils ne voulaient tout simplement pas manger de la merde. Dommage également que l'auteur n'ai pas vu la vague du Maccarthysme, pas de fin aussi forcée comme ca.. Les Américains se contrefichent de la pauvreté, ils préfèrent Ayn Rand au socialisme libertaire. On peut dire qu'ils sont restés fidèle au rêve américain.
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La jungle

Lire c est pour se divertir, mais c est aussi pour s instruire.

Et ici avec " La jungle " c est bien le cas.

On aura beau dire ,c est un roman, l auteur y a mis ce qu il a voulu, oui, mais l auteur s inspire aussi de l air du temps comme de ses tragédies pour trouver l inspiration

Et ici l inspiration c est la misère humaine de tous ces ouvriers étrangers venus chercher l or que leur promettait le réve américain

les conditions de travail insoutenables.

Il faut quand meme lire ces témoignages venus d un autre temps qui ne sont peut etre plus aussi visibles en Europe, mais qui doivent bien perdurer dans d autres pays.

j ai trouve que ce livre faisait un bon écho a ce que j ai lu de Steinbeck, son roman En un combat douteux , est aussi sur la dureté de la vie au début du 20 éme siècle très poignant et de la lutte des ouvriers pour obtenir de meilleures conditions de vie

J oserai peut etre un rapprochement avec Zola et son Germinal, qui etait aussi un témoignange réaliste , fait aprés que l auteur se soit rendu dans des mines de charbon

Pour ceux qui croiraient qu un patron ne pouvait maltraiter ses ouvriers ni briser une gréve en faisant tirer sur les ouvriers, jettent un oeil a l histoire du MASSACRE DE LUDLOW

Ou 1200 mineurs grévistes, dont le patron était Rockfeller lui meme, l homme le plus riche du monde, furent attaqués par des briseurs de gréves et par la garde nationale...

Massacre qui se solda par la mort de 26 personnes

eh oui, ca a bien existé...

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La jungle

Quand l'on parle des lettres américaines l'on oublie trop souvent Upton Sinclair qui pourtant en quelques oeuvres est devenu l'une des plus grandes plumes de l'histoire. Cet opus publié en 1905 aborde les conditions de vie terribles des travailleurs des abbatoirs de Chicago. Cette plongée dans l'envers du décor n'épargne rien au lecteur. Tout est abordé frontalement ici , et l'okn suit sans lacher cette famille lituanienne qui a fuie son pays pour une vie meilleure .... La lutte contre le néant de cette famille est passionante , malgré la crudité qu'elle fait paraitre. Un tel naturalisme peut faire penser à Zola , pour autant Sinclair évite ici le misérabilisme de l'auteur de Germinal . Certes , rien n'est rose et la brutalité est omniprésente ici , y compris avec les syndicats , d'on l'on voit bien la main mise , pas toujours favorable aux travailleurs qui sont broyés implacablement par cette machine qui épuise les corps avant de les abandonner exsangues.... Une telle oeuvre de par l'urgence qui transpire dans ces pages , s'avére fondamentale pour qui veut réelement comprendre la détresse des travailleurs de cette époque ... Sutout que hélas rien n'a changé depuis....
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La jungle

grande épopée racontant le destin tragique d'une famille d’immigrants arrivant au Etat unis en 1906 dans l'espoir d'avoir une vie meilleur ils découvriront les abattoirs de Chicago, l'union stock yard possédé par une mafia d’entrepreneurs, les personnages tenterons de vivre de se battre dans cette enfer de travail et d'usure, la ou la bestialité des animaux rejoint les hommes. l'écrivain journaliste de métier travaillera 7 semaines dans les abattoirs afin de s'immergé, c'est un roman de fiction / documentaire, très poignant, très réaliste, il ne laisse personne indifférent après l'avoir lu. chef d'oeuvre.
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La jungle

Dans le style d'un Zola ou d'un Steinbeck, ce roman, désormais classique nous plonge dans la machine broyeuse qu'est la pauvreté. En l'espèce, celle des travailleurs immigrés du secteur de la viande à Chicago dans les années 1900. C'est certes maintenant de l'histoire, et heureusement, nous n'en sommes plus là. Pourtant ces débuts du capitalisme sont instructifs. Les questions ne se posent aujourd'hui, dans nos pays occidentaux, plus de façon vitale, mais l'importance de l'éducation, de la connaissance des droits, des rapports de pouvoir et la dureté de la loi du marché sont toujours d'actualité. Si ce livre montre le chemin parcouru, il interroge aussi sur celui qui reste à parcourir et demeure de ce point de vue toujours actuel, même si la réponse socialiste collectiviste qui termine le livre a un peu vieilli. Pratiquement, le style est clair, l'histoire prenante et la lecture agréable.
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La jungle

La jungle de l'Américain Upton Sinclair est bien loin du Livre de la jungle du britannique Rudyard Kipling.

En fait de jungle, l'histoire se passe à Chicago au début du XXème siècle, dans le milieu des immigrés récents venus de Lituanie.

Ils se retrouvent confronté au capitalisme sauvage et aucun déboire de ne leur sera épargné : travail abrutissant dans les abattoirs ou les fabriques d'engrais pour un salaire de misère, avec maladies et accidents du travail, arnaques diverses et variées, chômage, corruption, alcoolisme, abus sexuels et prostitution pour les femmes. Loin du rêve américain.

Un livre publié pour la première fois en 1906, mais qui n'a rien perdu de sa force et de son pouvoir.





Challenge Pavés 2022

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La jungle

« On utilise tout dans le cochon, sauf son cri » : telle est la devise capitaliste chez Brown and Company. En racontant ce qui se passe à Packingtown, ce vaste quartier de Chicago comprenant les parcs à bestiaux, les abattoirs et les logements des ouvriers, Upton Sinclair va connaître son premier grand succès littéraire. L’auteur, qui rendra fous de colère les cartels, mais que son envie de réforme porte au combat, sera même reçu par Roosevelt à la Maison-Blanche.



La Jungle s’ouvre sur le mariage d’Ona et de Jurgis : on s’amuse, on danse, on mange… Mais la fête a coûté d’importants sacrifices et la liesse cache quelque chose de douloureux et de misérable.



Dans cette scène inaugurale, antithèse de ce que sera la vie des personnages, l’auteur annonce la tragédie d’une famille lituanienne qui se débattra pour ne pas sombrer dans le malheur total. Comme dans un roman naturaliste, Upton Sinclair nous narre l’histoire de Lituaniens, qui vendent tout ce qu’ils possèdent pour partir, espérant sortir de la misère et vivre le rêve américain. Ils sont douze à prendre le bateau pour cette nouvelle terre : Jurgis, Antanas (son père), Ona (sa fiancée) Elzbieta (belle-mère d’Ona), Jonas (frère d’Elzbieta) et les six enfants de celle-ci. Ils quittent leur pays natal le cœur rempli d’un espoir qui sera long à s’éteindre. Dès leur arrivée, ils sont freinés par la barrière de la langue. Heureusement, ils trouvent sur place des compatriotes qui les aident autant qu’ils le peuvent, leur donnent de quoi dormir et manger en attendant d’obtenir du travail.



À Chicago, à la fin du XIXème siècle, l’industrie de la viande est en pleine expansion : des abattoirs à perte de vue, des conserveries, une machine à tuer des milliers de bêtes par jour ! Lorsqu’on entre dans l’usine, on croirait lire la description de ce qui se déroule de nos jours dans les élevages industriels et les abattages à la chaîne, tels qu’on en a vu récemment grâce aux vidéos de L214, avec des ouvriers qui considèrent les animaux comme de la marchandise. Chacun est assigné à sa tâche : il y a celui qui assomme, celui qui écorche, celui qui balaie les boyaux, etc. La première fois que Jurgis et sa famille pénètrent au cœur des abattoirs pour une simple visite, ce ne sont que stupeur et dégoût.



S’ensuit une description de la roue à laquelle les animaux sont pendus avant d’être saignés. Mais, comme tous les autres, les spectateurs s’habituent, ravalent leur peur, passent leur chemin. Malgré des pages très fortes et brutales sur le sort réservé aux bêtes, le roman d’Upton Sinclair n’est pas réellement engagé sur cette question. En tant qu’écrivain-journaliste, s’il dénonce ces horreurs, c’est pour mieux mettre en lumière les rudes conditions de travail des hommes, exploités par des patrons sans foi ni loi et cupides. La cruauté envers les animaux n’est qu’une métaphore de l’existence pitoyable des travailleurs. En 1906, la conscience de ce que leur fait subir l’être humain n’a pas éclos. Upton s’intéresse à la condition de l’homme, à la grosse mécanique qui le happe et le broie : qu’il patauge dans le sang ou respire les phosphates des usines à engrais, c’est son malheur qui est mis en valeur, comme le fait qu’il puisse, déjà à cette époque, manger n’importe quoi.



(...)

La suite sur Le Salon littéraire.


Lien : http://salon-litteraire.lint..
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La jungle

Roman naturaliste et social qui a le mérite de la pédagogie.

Au-delà des clivages politique, il peut se lire comme une description factuelle des conditions de travail des travailleurs, immigrés pour la plupart, il y a un peu plus d'un siècle.

Et comment le capitalisme sans garde-fou peu mener à une misère sans nom, au mépris des travailleurs, mais aussi des consommateurs.

J'ai lu quelques critiques qui affirmaient que cela n'avait pas beaucoup changé depuis ; je pense au contraire que personne, personne aujourd'hui ne pourrait cautionner cette exploitation institutionnelle, encadrée et régulée par la police.

Les raisons de se révolter ne manquent certes pas dans notre monde actuel, mais on ne peut nier le progrès réalisé depuis cette époque.

En revanche, on aurait pu se passer du discours militant final (que j'ai lu en diagonale, j'avoue !) car la démonstration par l'exemple était à mon avis suffisante.

J'ai apprécié le style évocateur, qui parfois me rappelait du Maupassant dans la façon de raconter un destin en quelques phrases.
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La jungle

j'ai relu ce livre ce weekend. J'avais aimé à l'époque, mais depuis j'ai lu le roman d'Upton Sinclair.

Finalement, le principal intérêt de cette adaptation est de m'avoir fait découvrir l'oeuvre d'Upton Sinclair. De la construction dramatique du roman de Sinclair, de l'ineluctabilité de la tragédie (plutôt de la succession de tragédies qui frappent Jurgis), il ne reste qu'un empilement de péripéties à peine évoquée et pas toujours d'une grande clarté. Le style de Kuper fait diversion, mais j'ai presque l'impression d'un compte-rendu de lecture illustré. Au moins Kuper ne tombe pas dans le misérabilisme larmoyant, mais en si peu de pages, il ne peut pas exprimer grand chose de construit ou d'intéressant formellement.

Au moins, grâce à Peter Kuper, j'ai découvert Upton Sinclair. C'est déjà ça.
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La jungle

Dans La Jungle (parue en 2011 au Livre de Poche), Upton Sinclair nous raconte la vie d’une famille de migrants européens lors de leur arrivée dans la ville américaine de Chicago, au tournant des 19ème et 20ème siècles. Un témoignage très fort sur les conditions de vie, ou plutôt de survie, de la classe ouvrière dans ce pays naissant…









Que peut la littérature ? A cette question posée fréquemment par François Busnel dans son émission La Grande Librairie, le roman d’Upton Sinclair « La Jungle » offre une réponse claire : faire prendre conscience des souffrances de la classe ouvrière pour faire changer sa condition.



Le roman s’ouvre sur le mariage du personnage central, Jurgis, et de sa future épouse rencontrée en Lituanie, Ona, après leur émigration aux Etats-Unis. Jurgis est une force de la nature, un « dur à la tâche » qui trouve d’ailleurs rapidement un emploi dans les abattoirs de Chicago. Ceux-ci sont l’employeur principal de la région, 30.000 personnes y travaillent pour 8 à 10 millions d’animaux tués par an (à cet égard, le passage où Sinclair décrit les lieux est magistral). Les premiers pas du jeune couple et de leur famille s’avèrent porteurs d’espoir dans ce nouvel environnement.



Passées ces premières semaines, de nombreuses difficultés viennent jalonner leur parcours : l’achat d’une maison à un véritable escroc, l’arrivée du froid (et avec lui la baisse d’activité économique qui jette sur le pavé sans aucune protection un grande nombre de travailleurs), différents chantages conduisent la famille à la misère et à un parcours loin de celui escompté au départ.



La première partie du roman est un véritable coup porté au lecteur : un réel dégoût émerge rapidement à la lecture des pages. J’ai été profondément choqué par l’absence de moralité de cette société, où la corruption se retrouve à tous les niveaux. Certaines règles sont fixées pour empêcher le travail des enfants ? N’en déplaise, on falsifie leur âge pour qu’ils puissent travailler. Sans parler de la falsification les marchandises avariées pour les faire entrer à nouveau dans la chaîne alimentaire ou encore des conditions de travail dans les usines d’engrais… Ce livre regorge de tels exemples qui font que le parcours normal d’un immigré est celui d’une chute irrémédiable. Au moindre accident de la vie, les protagonistes se retrouvent dans un grand état de dénuement.



Sans vouloir révéler la seconde partie du roman, il semble évident qu’Upton Sinclair a voulu faire endosser à Jurgis plusieurs rôles jusqu’à l’ouverture vers une étape plus prometteuse de sa vie. Cette partie est un peu plus décousue (peut-être) que la première mais n’en demeure pas moins intéressante.



Ce livre a eu un fort retentissement dans le pays, puisqu’il a provoqué une enquête sur les pratiques des trusts de la viande, confirmant les propos de Sinclair, ce dernier ayant même été reçu par le président Roosevelt. Une législation sociale a ensuite été mise en place. Un bel exemple du pouvoir de la littérature !



Vous l’aurez donc compris, j’ai beaucoup apprécié ce livre
Lien : https://etsionbouquinait.com..
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La jungle

Une sorte de Zola à l'Américaine ! C'est un livre audacieux pour l'époque (Sinclair s'attaque à un lobby de la viande très puissant) et assez bien écrit, quoiqu'avec quelques passages très pathétiques. La fin laisse également assez perplexe, elle donne l'impression d'avoir été bâclée...
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La jungle

Description dantesque d'un enfer vécu par des milliers d'immigrés, polonais, slovaques ou lituaniens comme notre "héros", La Jungle est un récit romanesque quasi journalistique. Digne de Germinal ou de La case de l'oncle Tom, le livre d'Upton Sinclair ne peux laisser indifférent.

Il n'aura d'ailleurs pas laissé indifférent le président Roosevelt, qui à la suite de sa parution, diligentera une enquête dont émanera la Pure Food and Drug Act.

Récit poignant, dans un style direct et puissant, la lecture laisse le lecteur KO et pantois.

On voit que les débuts du capitalisme ont été grandioses. Un siècle plus tard peu de choses ont changés.

Désolant et révoltant...
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La jungle

Jurgis, lithuanien, jeune homme plein de vitalité, de force et de courage s’exile avec sa future femme Ona et sa famille à Chicago pour sortir de la misère de son pays.

Ils se retrouvent tous près « des abattoirs », le plus grand « Trust de la viande » et là commence pour eux, une vie d’enfer.

Entre la recherche d’un travail, d’un logement, puis le maintien au poste de travail difficilement acquis, sans se faire écraser, blesser, frapper, escroquer par des contremaîtres, des chefs tout puissants et surtout qui ont tous les pouvoirs, ils ne s’en sortent pas. La maladie, le froid, la famine, la vermine sont leurs lots quotidiens.

Et puis un vrai malheur arrive dans cette famille, c’est la goutte d’eau qui décide Jurgis à fuir, tout laisser : la famille dans la misère, les enfants tout il quitte tout, il s’enfuit. Il ne veut plus s’occuper que de lui.

Va suivre pour lui une vie de malfrat, de voleur, de proxénète où il a enfin de l’argent, sale certes, mais de l’argent. Naif, il se fait encore et encore avoir, et il rechute. Il se retrouve clochard, dans la rue, mendiant grelottant de froid et de faim couvert de vermine. Et puis un soir il entre dans une salle où un tribun parle encore et encore très longuement. Les mots endorment Jurgis, il se fait sortir d’ailleurs. Mais i l y revient et là il prend conscience en écoutant des « camarades » que cette vie peut changer, il suffit de le vouloir tous…. Il est subjugué, il devient militant socialiste. : Un jour Chicago sera à eux…

Un récit passionnant, très dur où les détails ne sont pas écartés. On plonge dans la fange d’une société qui manipule les hommes et les animaux avec la même cruauté mais qui dispose de tous les pouvoirs et a mainmise sur toutes les instances.

Un livre à lire absolument. Il remet les pendules à l’heure et nous montre le chemin….
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