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Citations de Ursula K. Le Guin (1101)


Pour faire un voleur, faites un propriétaire ; pour créer le crime, créez les lois
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Ursula K. Le Guin : « Je me tiens, avec quelque certitude, pour l'écrivain de science-fiction le plus arboricole. Bon, d'accord, vous autres, vous avez rejoint le sol, acquis des pouces opposables, adopté la station debout et tout le tintouin, mais quelques-uns d'entre nous sont restés à se balancer aux branches. »
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Ursula K. Le Guin : « Les Maîtres » a été ma toute première vraie nouvelle de science-fiction véritable et authentique jamais publiée, autrement dit un texte dans lequel ou pour lequel l'existence et les résultats de la science jouent d'une façon ou d'une autre un rôle essentiel. Enfin, ça, c'est ma définition de la science-fiction le lundi. Le mardi, il m'arrive d'en changer.

Certains auteurs de science-fiction détestent la science, son esprit, sa méthode et ses œuvres, d'autres l'apprécient. Certains abhorrent la technologie, d'autres l'adorent. Sous sa forme complexe, il semble qu'elle m'ennuie, mais je reste fascinée par la biologie, la psychologie et les extrêmes les plus spéculatifs de l'astronomie et de la physique, dans la mesure où je parviens à les suivre. La figure du savant apparaît assez souvent dans mes histoires, et il s'agit en règle générale d'un individu solitaire, isolé, aventureux, que les confins attirent.

J'ai repris le thème de cette nouvelle par la suite, avec des aptitudes bien supérieures. Elle contient toutefois une bonne phrase : « Il essayait de mesurer la distance séparant la Terre de Dieu. »
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Ursula K. Le Guin : « La relation entre nouvelle et roman dans l'esprit de l'écrivain présente de l'intérêt. « Le Collier de Semlé », quoique parfaitement indépendante, a servi de germe à un roman. Une fois le texte achevé, j'en avais fini avec Semlé, mais un personnage mineur, un simple spectateur, a refusé de retourner sans discuter à l'obscurité ; il me cassait les pieds. « Écris mon histoire, me serinait-il. Je suis Rocannon. Je veux explorer mon monde... » Alors je lui ai obéi. On ne peut pas vraiment discuter avec ces gens-là. »
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Mais la chose adopta un horaire régulier, auquel je fus bien forcé de me plier. Tous les jours à quatre heures, il me fallait l'approcher, alors qu'elle surgissait de l'ouest avec son bégaiement saccadé, il me fallait grandir, me dresser de toute ma hauteur, puis rapetisser. Ensuite, à cinq heures, je devais une fois de plus aller à sa rencontre, trottinant comme un lapereau malgré mes vingt mètres de hauteur, lorsqu'elle arrivait de l'est en dansant sa gigue cahotante, impatient de voir cet affreux petit monstre disparaître à l'horizon, pour me détendre et relaxer mes membres sous le vent du soir.
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T. - Oh, non. Merveilleux. Il m'a fallu longtemps - je le sais maintenant - pour commencer à saisir. Au début, ça n'avait aucun sens. Seigneur, ça m'a flanqué la trouille, au début. Quand toi ou Dwight disiez quelque chose, il y avait tous ces accords autour de votre voix, comme des arcs-en-ciel autour d'un prisme, si bien qu'on ne peut même plus voir le prisme - ouais, c'est comme ça pour toi, hein ? C'est la même chose, seulement pour moi, c'est avec l'oreille. C'est comme si tout se transformait en cette musique, sauf que ce n'est pas cette musique. C'est... Au début, je te l'ai dit, je ne savais pas comment l'écouter. Je pensais qu'il y avait un défaut dans la radio de mon scaphandre ! Seigneur ! [Rires.] Je n'arrivais pas à suivre les arrangements, tu sais, les modulations, les transformations. Tout était tellement différent. Mais on apprend. Plus on écoute, plus on apprend. J'aimerais te le faire entendre. Tu sais, tu me dis qu'il y a deux mois que nous avons quitté Mars et ainsi de suite. Merde, je te crois, mais ça n'a pas d'importance.
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« Il le faut. Que puis-je faire d'autre ? Apparemment, je ne serai jamais plus capable de... de voir comme je le faisais, comme le font les autres. Mais je vois toujours. Seulement, je ne comprends pas ce que je vois - ça n'a pas de sens. Il n'y a pas de contours, pas de distinctions, même entre près et loin. Il y a quelque chose là - mais je ne peux pas dire ça, parce qu'il n'y a pas de choses. Pas de formes. Au lieu de formes, je vois des transformations - des transfigurations. Est-ce que ça a une signification quelconque ? »
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En fait, pensa-t-il, un clone peut constituer le premier être humain vraiment stable et autosuffisant. Arrivé à l'âge adulte, il n'a plus besoin d'aucune aide. Il se suffit à lui-même sur les plans physique, sexuel, sentimental, intellectuel. Quoiqu'il fasse, tout membre du clone reçoit toujours le soutien et l'approbation de ses semblables, ses autres lui-même. Il n'a besoin de personne d'autre.
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En avalant, il savait qu'il n'aurait pas dû, il le savait comme ce conducteur qui voit un camion foncer sur lui à cent à l'heure, d'une manière soudaine, personnelle et définitive. Sa gorge se serra. Son plexus solaire se noua comme une anémone de mer. Trop tard. À la bonne vôtre, avec le bout de sucre amer, la goutte d'acide, l'entraînante petite dose de pouvoir qui laissait derrière elle une faible trace de corrosion tout le long de son œsophage, tel un limaçon gobé d'une pièce. C'était la terreur, d'où venait tout le mal. Il avait peur et n'en savait rien avant. Maintenant il était trop tard. On ne peut se permettre de trembler. La crainte fausse tout et en envoie quelques-uns, quelques malheureux, très rares, à l'asile, pour se terrer dans les coins, murets. Tu n'as rien à craindre que la peur elle-même.
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« Ceci est le flambeau de l'Intelligence Humaine. Il t'a conduit à la tombe. Jette-le. »
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H. - Qu'est-ce que c'est, la Cité dans son ensemble ?

D. - On l'a bâtie, fabriquée... bien obligé.

H. - Qu'en sais-tu ? Comment peux-tu l'affirmer si tu ne sais pas ce qui l'a faite ? Un coquillage est-il fabriqué » ? Si tu n'en savais rien - si tu n'avais rien sur quoi t'appuyer, aucune ressemblance à évoquer, et que tu te trouves confronté à un coquillage et un cendrier en céramique - pourrais-tu dire lequel a été « fabriqué » ? Et pour quel usage ? Qu'est-ce qu'il signifie ? Et si tu voyais un coquillage en céramique ? Ou un nid de guêpes en papier ? Ou une géode ?
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Rencontrer un étranger n'a rien d'évident. Même le plus grand extroverti, face au plus paisible des étrangers, ressent une certaine crainte, parfois même sans s'en rendre compte. Est-ce qu'il va me ridiculiser ruiner l'image que j'ai de moi-même m'envahir me détruire me changer ? Est-ce qu'il sera différent de moi ? Oui, il le sera. Il y a cette chose terrible : l'étrangeté de l'étranger.
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Lorsqu'ils s'en furent écartés pour se retrouver dans la lumière du soleil, il lui revint d'un seul coup que cela s'appelait une forêt et qu'on les appelait des arbres. Mais de toute façon il ne parvenait pas à se rappeler si oui ou non chaque arbre avait son nom propre. Si oui, il ne s'en remémorait aucun. Peut-être ne connaissait-il pas ces arbres personnellement.
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Comment discerner la légende de la réalité sur des mondes dont tant d'années nous séparent ? - planètes sans nom que leurs habitants appellent le Monde, planètes sans histoire dont les mythes se nourrissent du passé, à telle enseigne qu'un explorateur revenant après quelques années d'absence s'aperçoit que ses actions antérieures sont devenues des postures divines. La déraison assombrit cette brèche creusée dans le temps et annihilée par nos vaisseaux aussi rapides que la lumière, et dans les ténèbres l'incertitude et la démesure poussent comme des herbes folles.
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L'histoire racontait comment le Peuple Sombre de l'Archipel s'est parjuré. Nous avions tous juré de renoncer à la sorcellerie, et au langage de la sorcellerie, et de ne parler que la langue commune. Nous ne nommerions pas de noms, et nous ne jetterions pas de sorts. Nous placerions notre confiance en Segoy, et dans les pouvoirs de la Terre notre mère, la mère des Dieux Guerriers. Mais le Peuple Sombre viola le pacte. Ils incorporèrent le Langage de la Création dans leur art, en l'écrivant sous forme de runes. Ils conservèrent le langage, ils l'enseignèrent, l'utilisèrent. Ils s'en servirent pour créer des sorts, de leurs mains habiles, de leurs langues mensongères qui prononçaient des mots vrais. (...) Les hommes craignent la mort, contrairement aux dragons. Les hommes veulent posséder la vie, comme si c'était un joyau dans un écrin. Ces anciens mages désiraient ardemment la vie éternelle. Ils ont appris à utiliser les vrais noms pour empêcher les hommes de mourir. Mais ceux qui ne peuvent mourir ne peuvent jamais renaître.
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» Kalessin a dit : « Il y a bien longtemps, nous avons choisi. Nous avons choisi la liberté. Les hommes ont choisi le joug. Nous avons choisi le feu et le vent. Ils ont choisi l'eau et la terre. Nous avons choisi l'Ouest, et eux l'Est. »
» Et Kalessin a dit : « Mais il y en a toujours parmi nous qui leur envient leurs richesses, et toujours parmi eux qui nous envient notre liberté. C'est pourquoi le mal est entré en nous, et entrera encore, jusqu'à ce que nous choisissions à nouveau, et pour toujours, d'être libres. » (...)
» Kalessin a alors dit : « Nous formions autrefois un seul peuple. Et c'est en signe de cela qu'à chaque génération d'humains, un ou deux naissent qui sont également dragons. Et dans chaque génération de notre peuple, qui vit plus longtemps que les brèves existences des hommes, l'un d'entre nous naît également humain. »
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« Sire, c'est une chose bien étrange, une époque bien étrange, quand un dragon est une femme, et quand une fille sans instruction parle le Langage de la Création ! »
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Faible comme la magie féminine, fielleuse comme la magie féminine, avait-elle cent fois entendu dire. Et, en effet, elle avait constaté que la sorcellerie des femmes comme Mousse ou Lierre était la plupart du temps faible de signification et parfois fielleuse d'intention, ou par ignorance. Les sorcières du village, même si elles connaissaient une multitude de charmes et de sorts et quelques-unes des grandes gestes, n'étaient jamais formées dans les arts supérieurs ou dans les principes occultes. Aucune femme n'était formée à cela. La sorcellerie était l’œuvre et le métier d'un homme ; la thaumaturgie était faite par les hommes. Il n'y avait jamais eu de mage femme. Bien que quelques-unes s'intitulassent sorcière ou magicienne, leur pouvoir était en friche : force sans art ni savoir, mi-frivole, mi-dangereux.
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« Personne, absolument personne ne sait ni ne peut dire ce que je suis, ce qu'est une femme, une femme de pouvoir, le pouvoir d'une femme, plus profond que les racines des arbres, plus profond que les racines des îles, plus ancien que la Création, plus ancien que la lune : Qui se risquerait à questionner les ténèbres ? Qui serait prêt à demander leur nom aux ténèbres ? »
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« Quand Segoy tira les îles du monde du fond de la mer, à l'origine des temps, les dragons furent les premiers à naître de l'union de la terre et du vent qui soufflait sur la terre. C'est ce que dit le chant de la Création. Mais sa légende racontait aussi qu'à cette époque-là, au commencement, les dragons et les humains ne faisaient qu'un. Ils formaient un seul peuple, une seule race ailée, et parlaient le Vrai Langage.
« Ils étaient beaux, forts, sages et libres.
« Mais rien ne peut être dans le temps sans devenir. Ainsi, parmi la race des dragons, certains devinrent-ils de plus en plus épris de vol et de sauvagerie et voulurent-ils s'encombrer de moins en moins des exigences de l'industrie, de l'étude et de l'apprentissage, ou de maisons et de cités. Ils n'avaient qu'un désir, voler toujours plus loin, chasser et dévorer leur proie, ignorants et insouciants, libres comme l'air.
« D'autres dragons en vinrent à se lasser de voler et amassèrent des trésors, des richesses, des objets manufacturés, des connaissances. Ils bâtirent des maisons, des forteresses pour protéger leur magot, de manière à pouvoir le transmettre à leurs enfants, cherchant sans cesse à s'enrichir davantage.
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