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Critiques de Vanessa Schneider (248)
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Tu t'appelais Maria Schneider

C'est un livre de la sélection de mon club de lecture.

je n'avais jamais entendu parlé du livre, ni de l'auteure, ni de Maria Schneider d'ailleurs.

Totale découverte donc. Pour commencer je n'ai même jamais vu le film qui la révéla : Dernier Tango à Paris.

Et d'ailleurs je n'ai jamais vu aucun des films dans lesquels elle a tourné.

Et je n'ai pas particulièrement été emballée par ce que j'ai lu. Rien de sensationnel : une cousine, bien plus jeune, raconte ce qu'elle sait de cette actrice, alors que de toute évidence, elle en sait peut.

C'est vite lu.

Ce sera peut être vite oublié.
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Un livre intéressant, agréable à lire et divertissant.



Ce livre nous explique, en survol, comment s'en sortent les grandes familles les plus riches de France pour faire perdurer ou pas, leur fortune familiale.



L'intelligence n'étant pas innée, certaines s'en sortent mieux que d'autres et puis, il y a les mentalités qui doivent évoluer, les hommes ne sont pas les seuls à être capables et/ou compétents. Sans compter la valeur courage ...



Ce qui est surtout intéressant à mes yeux, c'est que rien n'est jamais gagné d'avance, que pour obtenir cette richesse, bien entendu qu'il faut beaucoup travailler et faire travailler d'autres pour soi mais ce qui est vraiment problématique, ce sont les avantages fiscaux et autres détournements des législations pour gagner encore et toujours plus, là, évidemment, j'ai un gros souci avec le principe de légalité, d'égalité de traitement, d'équité, d'éthique, de proportionnalité et j'en passe ...



Comme si le principe de l'imposition n'était réservé qu'aux niveaux inférieurs aux très riches
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Tu t'appelais Maria Schneider

Après le 'Tango', tu n'as plus dessiné. Nous gardions chez nous les vestiges de cette passion éteinte. Lors des tristes week-ends à la campagne je contemplait tes travaux. Un détail m'intriguait particulièrement, tes personnages étaient dotés de très long cous, à la manière des girafes....Maman m'expliquait que c'était cela être un artiste, s'affranchir des règles formelles et du bon goût....Je percevais autre chose, tes personnages voulaient voir plus loin que les autres...percer les secrets de l'horizon.
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider ont co-écrit cet ouvrage agréable à lire et bien intéressant.

Douze chapitres relativement courts nous font entrer dans douze familles puissantes du monde industriel ou commercial.

Si ces familles ont en commun d'avoir eu un ancêtre fondateur particulièrement en phase avec une époque où les affaires marchaient bien, elles ont évolué de façons diverses selon la formation, la personnalité, le nombre des héritiers, et leur mode relationnel.

Lecture intéressante, agréable. Le travail de recherche effectué par les deux auteures est à saluer.
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Successions ton univers impitoyable.

A travers 12 portraits de familles d'entrepreneur , il y a l'histoire de notre pays qui se redécouvre.



Merci à Raphaelle Bacqué et Vanessa Schneider pour le travail qui a été fait pour l'écriture de ce document.



En lisant, les pages de ce livre , on peut se dire que c'est partout pareil dés leur que le pourvoir et l'argent se retrouve au centre pour redistribuer les cartes pour construit l'avenir de demain.



Les hommes dans ce document, une place importante pour reprendre la relève à pratiquement chaque histoire.

On peut découvrir ou réapprendre les liens avec certains concurrents qui vont rentrer de prêt ou de loin dans l'héritage.

J'ai apprécié que des héritiers qui est question dans ce livre parle de la difficulté de devoir travailler avec les membres de la famille.

Assumer que on est le fils ou la fille de ...

Il y a aussi la responsabilité de bien choisir la bonne personne et d'éviter les drames.

Même pour ces milieux , cela n'évite pas la prison pour l'un des leurs.

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Successions : L'argent, le sang et les larmes



J'ai bien apprécié ce livre ; les auteurs nous exposent de manière rapide et concise, en un peu plus de 200 pages, les rouages qui régissent les relations dans les grandes familles françaises. J'ai pu, grâce à cela, ouvrir les yeux sur un univers qui m'était jusqu'alors complètement étranger.



La diversité des manières dont les différentes familles gèrent leur succession est exposée via une organisation d'un chapitre par famille concernée, ce qui rend la lecture fluide : nous avons donc 12 mini-histoires pour les 12 familles concernées.



Super livre, je le recommande !
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Successions : L'argent, le sang et les larmes



J'ai bien apprécié ce livre ; les auteurs nous exposent de manière rapide et concise, en un peu plus de 200 pages, les rouages qui régissent les relations dans les grandes familles françaises. J'ai pu, grâce à cela, ouvrir les yeux sur un univers qui m'était jusqu'alors complètement étranger.



La diversité des manières dont les différentes familles gèrent leur succession est exposée via une organisation d'un chapitre par famille concernée, ce qui rend la lecture fluide : nous avons donc 12 mini-histoires pour les 12 familles concernées.



Super livre, je le recommande !
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Voila une enquête menée par deux journalistes du Monde particulièrement intéressante sur des grands entrepreneurs Français et sur la façon qu'ils ont de gérer leur succession.

On y retrouve entre autres évidemment Bernard Arnault ,François Pinault mais aussi les Peugeot ,les Mulliez ,les Bettencourt ou pour le chapitre qui m'a le plus plu les Gallimard .

L'exercice aurait pu être répétitif ,cela n'est pas du tout le cas car chaque famille a sa manière de fonctionner notamment dans l' obligation des héritiers de suivre ou pas des grandes études .

Une plongée instructive dans l'univers des grosses fortunes nullement blingbling.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Ce livre m’a été offert par une amie. Sans elle, je n’aurais pas eu l’idée de le lire. J’ai ainsi découvert l’existence de Maria Schneider et sa souffrance à la suite d’une scène tournée dans le film Dernier tango à Paris de Bertolucci alors qu’elle était à la fois très jeune et pas du tout préparée à ce qui allait se passer. Au fil des pages, Vanessa Schneider, cousine de Maria, retrace son histoire familiale. Ses souvenirs naviguent dans différentes périodes du passé au gré de sa mémoire. A travers ce récit, elle fait également revivre la France de l’époque avec Brigitte Bardot, Alain Delon, Alain Resnais, Frédéric Mitterrand alors ministre de la culture, la politique, Libération... Les chapitres très courts facilitent la lecture. C’était avant Me too et l'affaire Weinstein.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Maria et Vanessa étaient cousines. Nées à 17 ans d'écart elles ont connu des destins très dissemblables. Et c'est ainsi que la plus jeune, devenue journaliste et romancière, a décidé de retracer la vie de son aînée, l'actrice, décédée en 2011 à 58 ans.

Cette biographie n'est ni linéaire ni exhaustive. Elle prend plutôt la forme d'un album de souvenirs, associant des photos personnelles et des coupures de presse.

Vanessa évoque les années communes, quand ses parents ont recueilli Maria, née d'un père inconnu (ou plutôt qui préférait ne pas se faire connaître puisqu'il était marié avec une autre) et dont sa mère a voulu se débarrasser à l'adolescence. S'y ajoute des scènes ultérieures, lors d'éphémères visites de l'actrice, paumée, rejetée, shootée ou en manque.

Mais l'autrice complète ces moments d'intimité avec les faits et gestes de l'artiste scandaleuse qu'est devenue sa cousine. Tout cela, elle le puise dans la presse, car lors des brefs passages de Maria, elle ne recueille aucune confidence. Elle ne peut que constater et emmagasiner dans son esprit de petite fille puis d'adolescente les images de cette jeune femme, brisée, fébrile, en quête d'un peu de paix.

Ce texte se construit ainsi autour de multiples contrastes : deux filles aux chemins si disparates, l'une sans famille, l'autre entourée de parents aimants ; deux époques très différentes pour accueillir leurs adolescences et leur découverte de la vie : les années 60 et la libération sexuelle pour l'une et, pour l'autre, les années 80, le retour aux règles et le désir de performance ; deux mondes en totale opposition : les parents de Vanessa, militants d'extrême gauche, avaient un idéal et se montraient actifs pour le faire vivre ; les parents de Maria étaient absents, la laissant sans aucun mode d'emploi de la vie. Du moins, jusqu'à ce que son père biologique, le célèbre acteur, réapparaisse au milieu de son adolescence et l'initie au monde de la nuit. Le début de la chute.

Ensuite, pour Maria, ce sera l'entrée dans le cinéma, où elle sera utilisée, bafouée, abusée, puis jetée quand elle osera dire qu'elle ne veut plus jouer nue. Mais c'est trop tard : elle est définitivement étiquetée "scandaleuse" à cause de scènes érotiques violentes qu'on lui a imposées. Vanessa, au même âge, sera à Science po et fera tout pour se fondre dans la masse.

De ces divers éléments ressort un autre contraste : envisagé comme un hommage intime à une parente malmenée par la vie, ce texte s'ouvre, au fil des chapitres, sur une vue d'ensemble de l'univers destructeur du cinéma, englobant en fin de compte, à partir de l'exemple de sa cousine, toutes les femmes dominées, exploitées et finalement effacées si elles osent se rebeller.

Pour terminer, j'insisterai sur le contraste principal qui m'a marqué lors de ma lecture : malgré la violence, la solitude, la douleur, les égarements que dépeint Vanessa en racontant Maria, ce texte bénéficie d'une très belle écriture et s'illumine de loin en loin de moments de douceur. Ce dont Maria a manqué le plus au cours de sa vie, Vanessa le lui offre pour l'éternité.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Je ne connaissais pas Maria Schneider, l'écrivain nous emmène découvrir la personne, son entourage, un contexte familial et on l'accompagne avec curiosité dans cette tragique histoire. Le style est agréable. Merci Vanessa Schneider de nous faire découvrir ce milieu du cinéma à la fois envoûtant et terrifiant
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Tu t'appelais Maria Schneider

Je n’ai pas de mots qui décriraient parfaitement ce que j’ai pensé de ce roman.

J’ai éprouvé beaucoup de peine et d’empathie pour Maria. J’espérais une autre fin mais au fond de moi je savais que c’était inévitable.

Quelle tristesse, mais quelle belle histoire, quel bel hommage rendu à sa cousine par Vanessa Schneider. Une petite pépite qui m’a touché et émue par ses mots, son histoire et par la personne qu’était Maria.

Je n’en rajouterais pas plus car ce livre ne se décrypte pas, ne se lit pas : il se vit !

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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Bon livre d'anecdotes ou de sociologie par des auteures qui font les beaux jours de "c'est dans l'air" et grands reporters du journal "Le Monde". Chaque famille a son univers et sa façon de fonctionner malgré l'évidente "entre soi" qu'elle cultive.

Certaines m'ont parues sympathiques : les familles de JC Decaux, Mulliez (Auchan, Décathlon, Phildar...) Bouygues

D'autres pas

Un membre d'un de ces familles dit "je ne voulais pas que mes enfants se lèvent avec le mot "argent" en tête . C'est en effet une des impressions que j'ai en finissant le livre, malgré leur très grosse fortune , ils s'ennuient alors ils travaillent, embrigadent leur famille dans leur quête mais ne sont finalement pas doués pour la joie de vire qu'ils soient catholiques, protestants ou juifs. J'ai beaucoup d'admiration pour les sel made men bosseur, mais comme dans tout, les excès sont toxiques et ce n'est pas la famille Peugeot qui me dira le contraire. Les cousinades ont leurs limites est la deuxième impression , plus personnelle que je retiens . Très intéressant













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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Acheté après avoir entendu une interview des autrices, je me suis dit que c'est un bon moyen de mieux connaitre celles et ceux qui règnent sur l'industrie, la mode ou la presse en France et bien plus largement. Pas de grande surprise sur l'entre-soi, les alliances entre grandes familles, la misogynie qui règne souvent dans l'éducation de ces familles souvent nombreuses. Ça se lit comme un roman. Malheureusement c'est la réalité. Et c'est pire qu'un roman.
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La fille de Deauville

De Vanessa Schneider, j’avais beaucoup apprécié le précédent livre, Tu t’appelais Maria Schneider, dans lequel elle expliquait combien le rôle que sa cousine avait tenu dans le célèbre film de Bertolucci, Le dernier tango à Paris, l’avait anéantie. J’avais été particulièrement sensible au regard à la fois intime et sociétal qu’elle posait sur l’histoire de cette femme. C’est ce qui m’a incitée à me plonger dans son nouveau récit consacré cette fois à Joëlle Aubron, l’une des quatre figures historiques du groupe terroriste Action directe.



Ici encore, Vanessa Schneider se tient au plus près de son personnage pour tenter d’en cerner les contours psychologiques et les ressorts qui l’ont poussée à rejoindre ce mouvement. Un engagement qui n’allait pas de soi, dans la mesure où Joëlle Aubron était issue d’une famille bourgeoise de Neuilly-sur-Seine.



Pour ce faire, l’auteure s’est appuyée sur quelques lectures mentionnées en fin d’ouvrage. Quatre ou cinq tout au plus, qui lui ont sans doute fourni la matière nécessaire à l’élaboration de son livre et qui confèrent à celui-ci une assise documentaire fiable. Pour autant, le terme de « roman » inscrit sur la couverture n’a rien de galvaudé, et il apparaît nettement que l’auteure s’est glissée dans les silences pour les combler par l’imagination : les pensées - y compris les plus secrètes -, les doutes, les convictions, les sentiments de Joëlle Aubron habitent le texte. Et pour donner à son récit plus d’épaisseur encore, Vanessa Schneider a appliqué le même traitement à un second personnage de son invention, un policier obnubilé par Action directe dont il pressent très vite la radicalisation et fasciné par la jeune terroriste. Cela lui permet à la fois d’apporter un autre point de vue et d’imprimer un rythme plus nerveux à son texte. Leurs histoires respectives se trouvent ainsi mêlées dans une étonnante trame fondant fiction et réalité.



Le style, fait de phrases courtes, simples, émaillé d’expressions familières et de mots d’argot empruntés à la langue courante, contribue quant à lui à rendre le récit très vivant et donne l’impression au lecteur d’être aux côtés des protagonistes.



Il en ressort un texte d’une grande fluidité se lisant comme un polar. Et s’il ne s’agit en aucun cas d’un ouvrage à vocation historique, il relate néanmoins les principales étapes de l’évolution d’Action directe et restitue l’esprit d’une époque. De ce point de vue, ce roman paru en mars dernier, m'apparaît beaucoup plus instructif que celui de Monica Sabolo, La vie clandestine, sorti pour la rentrée littéraire. Mais, malgré les apparences, là n'était pas son sujet, semble-t-il...



Quoi qu'il en soit, avec ce deuxième roman, la journaliste de presse écrite confirme avec talent son entrée en littérature.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Ce documentaire bien étayé nous plonge dans l’univers impitoyable des grandes familles, où argent et puissance se côtoient, même si la richesse se gère parfois très différemment. Toutefois, se pose de façon inévitable le problème de la succession. Qui va succéder au patriarche, car oui se sont presque essentiellement des hommes qui sont à la tête, qui va être capable et digne de poursuivre l’œuvre commencée.

Bien souvent, ce sont des sujets de querelles, voire de violents affrontements qui font voler la famille en éclats. Où tout simplement le patriarche repousse l’échéance, et se croit sans doute immortel…

Les Arnault, les Bouygues, les Mulliez, les Peugeot, les Bettencourt… 12 familles sont ainsi analysées, remontant parfois plusieurs générations pour comprendre le noeud des conflits familiaux, des décisions et des choix pris.

Lecture intéressante, bien écrite. Ces histoires nous ressemblent aussi parfois
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L'homme qui voulait être aimé

Qu’est-ce qui fait qu’on se met à lire un livre à un moment donné ?



Pour moi, cet « Homme qui voulait être aimé » a une petite histoire.



En vacances en Catalogne, je zappais un peu au hasard sur les chaînes télé. L’une des rares chaînes françaises à être diffusée est LCP. Peu habituée à la regarder, je l’avoue, je m’intéresse néanmoins au sujet présenté, à savoir : « Georges Kiejman, un homme dans le siècle. » J’avoue que j’avais perdu de vue ce personnage qui me disait vaguement quelque chose, mais j’ai été prise au jeu et j’ai regardé le documentaire jusqu’au bout.



Peu de temps après, j’ai lu et commenté le livre de Vanessa Schneider « la fille de Deauville ». Peu familière de cette autrice, j’ai regardé ce qu’elle avait écrit d’autre, et je suis tombée sur « L’homme qui voulait être aimé » coécrit avec Georges Kiejman. J’ai voulu y voir un signe, le signe qu’il fallait que je lise aussi ce récit, et je l’ai réservé à ma Médiathèque préférée, qui me l’a livré il y a quelques jours.



Lu d’une traite, ce récit est une biographie de l’homme Georges Kiejman.

Né le 12 août 1932, cet homme a eu un parcours remarquable. Ses parents étaient des juifs polonais qui ont fui la misère avant la Seconde Guerre. Si son père et sa sœur seront déportés à Auschwitz, le petit Georges échappera miraculeusement aux rafles. Réfugié à la campagne, il finira par revenir vivre à Paris, où il vivra de petits boulots.



Commence alors la carrière - dont on a tous plus ou moins entendu parler – sa carrière d’avocat. Il n’arrête pas de parler, il a de bons résultats scolaires, et il travaille tout en menant ses études d’avocat. L’étudiant pauvre qu’il est va faire une série de rencontres décisives : Jacques Saporta, qui sera son bienfaiteur, puis René Moatti, puis Pierre Hebey. Il travaille chez Charly Bensard, en lui servant en quelque sorte de secrétaire, puis ouvre son bureau chez René Moatti, puisqu’il faut déclarer un lieu d’accueil de ses clients au Conseil de l’Ordre.



A 24 ans, marié et jeune avocat, il commence à avoir ses premières affaires sensibles. De retour du service miliaire en 1959, il quitte René Moatti alors défenseur de l’Algérie française, pour travailler avec un vieil avocat du parti communiste.



C'est le moment pour lui de connaître des affaires très intéressantes dans le domaine de l’édition où, en tant qu’avocat d’éditeurs, il aura à plaider différentes affaires de censure de textes.

Sa passion pour les livres naît de cette époque, alors qu’il a eu peu de livre dans son enfance, mais des souvenirs marquants de ses héros … tous orphelins comme lui. Plus tard il va découvrir Michel Leiris, Maurice Blanchot ou Pierre-Jean Jouve.



Et puis c’est le cinéma qui va l’occuper ensuite. Avocat des « Cahiers du cinéma », il défend aussi Simone Signoret, puis bientôt Yves Montand, François Truffaut, et bien d’autres. Il se rend à Cannes fréquemment, ce qui le ravît. Paraître aux bras de Jeanne Moreau sur le chemin du Majestic a dû être extraordinaire !



Mais la censure sévit aussi et il faut se battre pour que des films soient vus. Comme pour « La religieuse » par exemple de Jacques Rivette.



« Certains procès changent le cours d’une carrière et vous font sortir du lot » dit-il également. Pour Georges Kiejman, ce fut le cas du procès de Nicole Gérard, qu’il nous conte par le menu, puis de l’émission « Procès » d’Eliane Victor à la télévision, puis de Pierre Goldman et de très nombreux autres ensuite.



En parallèle, il commence à fréquenter des hommes politiques, dont son mentor et celui qui restera toujours sa référence : Pierre Mendès France, présenté par Françoise Giroud dont il est proche. De fil en aiguille, il se trouvera présenté à François Mitterrand, dont il deviendra relativement proche, puis deviendra Ministre délégué auprès du garde des Sceaux, un poste non sans difficultés, puis, à sa grande surprise, Ministre délégué auprès du ministre de la Culture et de la Communication, chargé de la Communication sous Edith Cresson, puis enfin Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, non sans difficultés notamment avec Roland Dumas.



Mais ce qui est le plus intéressant, selon moi, dans « L’homme qui voulait être aimé », ce sont ses propos sur son métier d’avocat. Il plaidera pour Malik Oussekine, pour les époux Aubrac, pour Ibrahim Abdallah dont j’avais totalement oublié les circonstances, ou encore pour Liliane Betancourt et beaucoup d’autres.



« Qu’est-ce qu’un bon avocat ? » s’interroge-t-il page 125. « Quelqu’un qui, au-delà des personnes physiques dont il s’occupe, a le sentiment de servir une cause que l’on pourrait appeler la démocratie. » Belle formule qui résume bien le parcours d’un homme qui dit également que « être avocat et de gauche est une contradiction permanente. » On appréciera.



Il se trouve que je connais bien ce métier, de part des circonstances personnelles, sans toutefois l’avoir jamais exercé, mais que je me retrouve très bien dans ce qu’il dit des qualités d’un bon avocat.



Reste encore d’autres pépites dans ce récit - il nous dira aussi ce que ça signifie, « être juif », dans son histoire – et enfin il rendra hommages à celles qui ont beaucoup comptées dans sa vie, qu’elle soit professionnelle, artistique ou politique : les femmes qu’il a aimées.



Un récit très bien mené, un texte étincelant et joyeux qui met en lumière un homme intelligent et séducteur, qui a mené sa carrière d’orateur et d’avocat fidèle à ses convictions, ce qui n’est pas l’un de ses moindres mérites si l’on pense à ce qu’est la profession aujourd’hui. Bravo aux deux auteurs pour cette coécriture très réussie.

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L'homme qui voulait être aimé

Récit à quatre mains d’une vie aussi singulière qu’exceptionnelle par sa trajectoire. Né à Paris au début des années 1930 de parents juifs polonais, Georges Kiejman perd très jeune son père à Auschwitz et passe une enfance dans une misère noire, avant d’exercer mille métiers, puis devenir une des avocats les plus en vue.

Figure majeure du monde du cinéma et de l’édition, Kiejman sera par ailleurs le défenseur du braqueur révolutionnaire Pierre Goldman, des époux Aubrac ou encore de la famille Oussekine, avant de devenir plusieurs fois ministre délégué.

Passionné de littérature et de femmes, le petit enfant qui voulait être aimé de sa mère croise tous les puissants et les célèbres du monde de l’art, la justice et la politique.

A l’aide d’une plume truculente et délicieuse, les auteurs mettent en valeur avec élégance un parcours de vie en évitant les écueils une hagiographie égocentrique.

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La fille de Deauville

Pourquoi en 2022 Vanessa Schneider se penche-t-elle sur les années d'activisme terroriste d'Action Directe de la fin des années 70 à 80? Ce n'est pas par nostalgie puisque l'auteur est née en 1969 et n'a donc pas vécu cette époque. C'est sans doute le personnage de Joëlle Aubron qui l'a inspirée. "c’est une femme, j’ai un intérêt pour les personnages féminins. Et puis, dans le groupe, c’est elle qui tue, ce n’est pas banal.» confie Vanessa Schneider dans un entretien sur France Culture.



«la fille de Deauville» , comme la surnomme la police, c'est en effet Joëlle Aubron. Membre d'Action Directe, arrêtée avec ses compagnons, Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon et Georges Cipriani en 1987 dans une ferme à Vitry-aux-Loges dans le Loiret., elle a passé 25 ans en prison et est morte à 46 ans d'un cancer, peu après sa sortie.



Vanessa Schneider ne dispose pas d'informations particulières sur Joëlle Aubron. C'est un roman qu'elle a écrit, pas une biographie. Elle présente son personnage comme une jeune femme de son temps, en rupture avec les valeurs capitalistes de son milieu bourgeois. Née trop tard pour s'engager aux côtés de ses aînés soixante-huitards, elle cherche à mener son combat autrement. Il semble qu'elle soit plus aimantée par les personnalités de ses comparses d'Action Directe que réellement engagée politiquement.



Chez cette très jeune femme, il y a une énergie démultipliée par l'adrénaline qui la pousse à l'action. Il y a aussi une émulation au contact des personnalités des leaders, Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon, et une rivalité avec cette dernière qui dope sa détermination.



Joëlle éprouve un sentiment encore dans l'air du temps, celui d'avoir été trahie par les mouvements politiques. Elle n'a rien à espérer. Comme la vague de population qui a déferlé dans les rues de Paris et des villes de province, il y a quelques semaines, c'est un écœurement face à l'injustice qui se perpétue et grandit toujours qu'elle ressent. Dans cet état d'esprit, la violence semble parfois le dernier recours. La lecture de la fille de Deauville a une résonnance toute particulière en cette actualité d'agitation sociale et de remise en cause des institutions.



Le personnage de Luigi Pareno, le flic, est, lui, totalement fictif. A presque 50 ans, c'est l'archétype du policier fatigué, solitaire et désabusé. Il est franchement antipathique. Calculateur, maniaque, misophone, il est incapable de vivre une relation amoureuse durablement. Chantal, sa dernière conquête en fait les frais. Ce n'est pas seulement sa fascination pour la fille aux yeux vert orangé, élégante et racée, qui fait obstacle. Pareno est le type masculin parfaitement odieux dont il vaut mieux se protéger.



Si le lecteur éprouve de l'empathie pour l'un des personnages de ce roman, ce sera pour la fille de Deauville, toute tueuse qu'elle est. Vanessa Schneider réussit à lui prêter des sentiments, une sensibilité et une humanité qui sonnent juste. Isolée dans sa maison à la campagne, elle éprouve des terreurs de petite fille qui donnent à voir une autre facette de la criminelle.



Vanessa Schneider apporte pas mal d'ironie à son récit. Par exemple, lorsqu'elle évoque le parcours de Nat, employée de banque, avant de se faire virer et participer plus tard à des braquages, on sourit du retournement de situation. Et encore, l'histoire de Max, le lyonnais, qui fait son apprentissage de terroriste au sein du 3ème RPIM de Bayonne est assez cocasse. Joëlle, elle-même, décrite en "bonne maman" qui confectionne ses confitures, quand on connait ses activités dans le groupuscule Action Directe, est plutôt drôle. L'amnistie présidentielle de Mitterrand prend aussi une dimension saugrenue.



Si la fille de Deauville se lit comme un roman, c'est tout de même une immersion dans les années ponctuées par les actes criminels d'Action Directe, de Carlos et des Brigades Rouges. Vanessa Schneider reconstitue avec soin les différents évènements qui ont marqué cette époque : l'assassinat de Georges Besse, la prise d'otages de l'OPEP, le kidnapping et l'exécution d'Aldo Moro.



Si ces années semblent bien lointaines, il semble que le système social et politique n'aie pas changé. Les classes les plus aisées font toujours plus de profit. Les ingrédients sont là pour produire de la violence. Pourtant, les temps ne sont plus aux mouvements révolutionnaires du type Action directe. Le terrorisme, aujourd'hui, est d'un autre ordre. Vanessa Schneider ne se livre à aucune réflexion que lui permettrait son regard de femme de 2022 sur le militantisme terroriste disparu. Il témoigne pourtant de l'épuisement d'une idéologie en échec face à un système immuable.
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La fille de Deauville

Voilà un livre très bien mené.



Nous sommes dans les années 80, et nous allons suivre l’histoire d’un groupe qui restera dans les annales - Action directe.



Mais tout l’intérêt du livre de Vanessa Schneider c’est de se centrer sur deux personnages dits secondaires.

Parce que bien sûr tout le monde connaît le couple Rouillan-Menigon. Mais celle qu’on connaît moins, c’est Joëlle Aubron. C’est elle, la « fille de Deauville ».



Et l’autre personnage c’est Luigi Pareno. C’est un flic. Un flic plein de colère et de ténacité. Un flic qui enquête sur les Action Directe depuis le départ. Qui n’est pas pris au sérieux par sa hiérarchie mais qui va être s’accrocher à l’enquête jusqu’à l’assaut final.



Mais pour y arriver, le récit va alterner entre l’histoire personnelle de Joëlle, issue d’une famille pourtant aisée (sans être riche) mais qui va progressivement se radicaliser au contact de Jean-Marc Rouillan et de Nathalie Ménigon et celle de Luigi Pareno qui tente de vivre une histoire d’amour malgré son obsession pour l’enquête Action Directe.



Et le sel de l’histoire c’est que Joëlle Aubron ne laisse pas Luigi Pareno indifférent. C’est le syndrome du flic attiré par celle qu’il traque. Elle le fascine, il la déteste et elle l’obsède.



C’est l’histoire d’une radicalité, d’un rêve de destruction du capitalisme, qui conduit la cellule d’Action Directe a multiplié les braquages, les attentats dans un engrenage où il faut toujours marquer de plus en plus les esprits pour ramener plus d’argent et rallier de nouveaux membres à la cause.



C’est bien fait, bien documenté, et facile à lire.



Une découverte pour moi que l’écriture de Vanessa Schneider, une femme grand reporter au Monde, et une plongée dans les années 80 , à un moment où l’on croyait encore à un idéal révolutionnaire – une période bien révolue désormais.

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