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Critiques de Vinciane Moeschler (44)
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Alice et les autres

Alice Morin souffre depuis son adolescence de TDI, entendez parler là, Trouble dissociatif de l’identité. Cette maladie mentale se manifeste à la suite de graves traumatismes durant l’enfance, permettant à la victime de se protéger. Alice est à la fois, Madame Morin, une jeune épouse mère de trois enfants aimée passionnément par son mari Guy. Puis il y a tous ses alters, Alice la petite fille qui suce son pouce et ne demande qu’à être réconfortée. Puis Betty, la femme dévergondée, vulgaire qui monnaie son corps en guise de contrôle et de vengeance. Il y a Émile, le grand père, un homme pervers et enfin Jasmine, une infirmière charitable qui accompagne Alice dans ses souffrances.



À tour de rôle, chacun de ces personnages se manifestent pour ériger un processus d’auto défense.



Aveuglé par son amour, Guy ne veut pas voir l’inévitable, malgré les crises qui se succèdent chez Alice. Jusqu’au jour où il n’est plus possible de se voiler la face.



Le docteur C. en charge d’Alice mettra tout en œuvre pour guérir la jeune femme. Mais la folie se guérit-elle ? Peut-on se relever de certains traumatismes quand ceux-ci ont saccagé une petite fille en devenir ?



Vinciane Moeschler livre ici un roman choc, un roman dur, un roman nécessaire sur le scalp de la folie, de la détresse humaine. L’auteure aurait pu écrire encore et encore, je l’aurai lue avec soif et compassion immense. Le sujet est vaste et 195 pages, ce n’est peut-être pas assez. Ou assez pour comprendre que toucher à un enfant est un crime qu’aucune justice ou médecin ou amour ne peut cautériser.



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Trois incendies

Trois femmes, trois tempéraments, trois époques. Points communs entre elles : une famille, un appareil photo, la guerre (les guerres), des meurtrissures.

Dans le désordre, il y a Alexandra, photo-reporter de guerre. A Beyrouth en 1982, le massacre du camp de réfugiés palestiniens de Chatila lui fait atteindre son point de rupture, elle craque, rentre chez elle à New York puis se réfugie auprès de sa mère, Léa, à Genève.

Léa, née dans un village des Ardennes belges, a une douzaine d'années lorsque éclate la Deuxième guerre mondiale. Poussée avec sa famille sur les routes de l'exode, elle subit les outrages de la guerre mais tient bon, notamment grâce à une photo sur laquelle elle est entourée de ses frères.

Enfin, Maryam, la fille d'Alexandra, à peine 20 ans en 2002, refuse obstinément de porter le poids des guerres vécues par sa mère et sa grand-mère. Elle veut juste vivre sa vie, y mordre à pleines dents sans culpabiliser et sans se poser de questions. Mais évidemment ce n'est pas aussi simple, et Maryam devra bien malgré elle assumer les conséquences des choix de sa mère, dans une sorte de voyage initiatique qui la conduira au fond de l'Argentine et, peut-être, au seuil de la vie adulte.

Pour ces trois portraits de femmes qui se sont construites dans la violence, le secret ou le mensonge et qui nouent ou dénouent des relations complexes avec les hommes, mari, père ou frères, l'auteure utilise un type de narration différent pour chacune d'elles. Ancrées dans L Histoire, ces trois histoires, qui forcément s'entre-tissent, sont souvent cruelles mais laissent aussi la place à la lumière, et pas seulement celle des incendies qui les consument.

Belle découverte que ce roman qui se lit à toute vitesse, écrit avec beaucoup de sensibilité et ... de feu.



En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.



#TroisIncendies #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Alice et les autres

Alice est atteinte de TDI (Trouble de Dissociation de l’Identité).

Dans la vie d’Alice, il y a toujours ses alters ou ceux qu’elle nomme « les Autres » : Betty, jeune femme vulgaire et dévergondée, sexuée à l’extrême, qui se donne à des inconnus dans les bars, la petite Alice, fillette vulnérable qui suce son pouce et collectionne les poupées, Emile, le vieillard pervers et violent mais aussi Yasmine, l’infirmière douce et attentionnée, aide réconfortante durant les séjours récurrents à l’hôpital psychiatrique Saint-Charles.



Ce qui frappe, c’est la résilience dont Alice fait faire preuve afin de pouvoir mener une vie normale, sans cesse harcelée par l’irruption des « Autres » qui prennent possession de son corps et agissent selon leur bon vouloir pour disparaitre ensuite sans laisser de souvenirs.

De résilience aussi il est question pour Guy, son mari, véritable pilier dans la tempête qui fait rage dans la tête de son épouse dont « les cauchemars sont des pays habités de trous noirs ».

Fou d’amour, Guy tente de garder le cap à ses côtés pour le meilleur et surtout pour le pire, créant un foyer stable que 3 adorables enfants viennent cimenter.



Mais peut-on vraiment guérir un mal aussi profond, réminiscence d’un événement traumatique intense dans l’enfance ?

Le Docteur C. fasciné par ce cas clinique exceptionnel tente de nouvelles approches thérapeutiques en confrontant les alters. Son désir de guérir Alice rencontre son ambition d’accomplir un exploit clinique devant ses pairs.



Je découvre Vinciane Moeschler avec ce roman sombre et poignant qui réussit à nous sensibiliser à cette maladie mentale incurable et aux terribles conséquences pour les proches.



Un peu désarçonnée au début du roman par la multitude de personnages qui se succèdent pour donner de la voix, on se laisse progressivement submerger par l’enfer que subit la jeune mère de famille qui suscite la compassion.

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Alice et les autres

Mme Morin a une existence paisible avec mari et enfants mais elle est atteinte depuis ses 15 ans n trouble dissociatif. Plusieurs personnalités distinctes prennent tout à tour le contrôle de sa vie. Elle fait donc régulièrement des séjours en clinique psychiatrique.

Vinciane Moeschler ne m’a pas transporté dans le tourbillon de folie humaine d’Alice et les autres….

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Accordez-moi la parole

Une mère infanticide a-t-elle droit au pardon?



Dans son nouveau roman, Vinciane Moeschler suit une femme emprisonnée pour le meurtre de son fils et qui décide de contacter une romancière. Le début d'une relation très particulière.



La vie de Raphaëlle Lombardo a tout d'un chemin de croix. Dès son enfance, elle a subi la violence d'un père qui frappait son épouse avant de s'en prendre à ses enfants. Si à 20 ans, son décès l'a délivrée d'un lourd fardeau, elle n'en a pas moins gardé un lourd traumatisme. Et quand, à son tour, elle se met en couple, elle ne veut pas écouter les conseils de sa mère qui voit dans cette union la reproduction du schéma qui lui a été fatal.

Les premières années semblent lui donner tort. Le mari de Raphaëlle est attentionné et promet de l'aider dans son ménage. Les grossesses vont s'enchaîner et la situation se dégrader. Face au poids de ses responsabilités, le mari démissionne et laisse son épouse gérer le chaos. Elle se raccroche alors à son petit dernier, le bébé d'amour que personne d'autre ne serrera plus dans ses bras, car dès la préface on comprend qu'elle se retrouve en prison pour un infanticide.

Derrière les barreaux, elle lit et découvre le premier roman de Salomé. Une œuvre qui lui donne envie de contacter cette romancière à succès et de lui proposer de lui raconter son histoire.

La relation qui s'installe est alors l'occasion de reprendre depuis le début le «parcours criminel» sous le regard bienveillant du directeur de la prison, toujours persuadé que ses détenus devraient tous avoir droit à une seconde chance.

Vinciane Moeschler, comme dans Alice et les autres, son précédent roman qui traitait le cas d'une personne souffrant d’un trouble dissociatif de la personnalité, aime explorer les marges de notre société, creuser derrière le fait divers. En remettant en perspective un geste aussi extrême que celui de donner la mort à son propre enfant, elle nous pousse à la réflexion et à nuancer une condamnation quasi inéluctable. Mais l'intérêt de ce roman est double. Il nous propose aussi une nouvelle plongée dans l'univers carcéral. Depuis Surveiller et punir de Michel Foucault, la question du rôle de la prison reste toujours en débat. La détention reste d'abord et avant tout un moyen d'isoler les délinquants et les criminels de la société. Mais elle semble oublier la préparation des détenus, une fois leur peine purgée, à retrouver une place parmi les hommes. Avec l'exemple de Raphaëlle, mais aussi de l'une de ses codétenues, on comprend que cet aspect des institutions pénitentiaires reste à améliorer.

Ajoutons-y l'effet-miroir introduit par la mise en scène d'une romancière. Salomé, en s'interrogeant sur son rôle, en racontant les difficultés qu'elle rencontre avec son texte, en cherchant des parallèles avec sa propre histoire, le couple qu'elle forme avec Lucas et son rôle de mère, joue avec subtilité la part introspective du livre. Ajoutons-y l’expérience accumulée depuis plus d’une décennie maintenant avec le travail effectué en asile psychiatrique, à commencer par l’animation d’ateliers d’écriture.

Comme dans toute son œuvre, Vinciane Moeschler joue d'une plume sensible, toute en nuances, pour nous parler de l'une de nos valeurs cardinales, l'humanité.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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La leçon de pose

....au hasard...parfois très heureux des " livres- voyageurs"...ce 10 octobre 2022



Je terminais à peine,avec enthousiasme et émotion ," Le Voyage impaisible de Pauline" de notre amie, Maryna Uzun...qu'une autre danseuse se présentait de façon inopinée à moi, dans le personnage d' Elisa, jeune danseuse, folle de son art, qui va rencontrer une sorte de faux- Pygmalion, Jarvis, sculpteur aussi talentueux que torturé...sollicitant Elisa afin qu'elle pose pour lui.



Une grande histoire passionnelle, chaste et fantasmée, ambiguëe va naître,aussi vampirisante qu'illuminante pour ces deux êtres, assoiffés de perfection, fous de travail,chacun dans leur art...



Heureusement...Elisa a la Danse qui la fait vivre et avancer....la protégeant en quelque sorte de cette relation

" carnassière "....Le rôle , au demeurant magnifique, de "Muse" d'un artiste, a ses revers et ses ombres extrêmes...!



De très beaux passages , à la fois, sur les affres de la création de Jarvis, se battant avec la matière, les doutes, l'inspiration, et son attirance double et dangereuse pour Elisa, son modèle " parfait"

( ***avant de la rencontrer et de la choisir, il se lassait rapidement, et pour une même sculpture, devait prendre plusieurs modèles pour relancer son inspiration)....et à la fois sur le travail incessant d' Elisa pour la Danse et la préparation de différents ballets, pour lesquels elle est engagée, partant jusqu'aux États-unis, avec un jeune chorégraphe d'avant-garde...Toutefois, Le sculpteur, Jarvis...ne quitte pas ses pensées...



Un texte qui me fait lire pour la première fois, Vinciane Moeschler...

Une surprise singulière mélangeant l'amour, la passion pour un Art...et les affres du désir et de l'attachement amoureux...



Pour clore ce rapide billet, un dialogue entre notre sculpteur et notre jeune danseuse , explicitant la naissance de son besoin de " danser"...:



"Pendant le trajet, il parla de Van Gogh, des champs de blé et me raconta " Peter Camenzind".

-..." L'histoire d' un arbre, la vie d'une bête, le voyage d'un nuage avaient assez d'intérêt pour moi, même sans les accessoires humains ", disait-il.Et pour vous Elisa, qu'est-ce que cela symbolise l'histoire d"un arbre ?

- Ce sont les racines, la terre, celle à laquelle je m'agrippais lorsque j'étais enfant.Finalement, c'est moi qui aurais dû être sculpteur.

- Comment étiez-vous lorsque vous étiez petite ?

- Sauvage et absolue. Je pensais que l'existence, c'était ça, de jolis moments où les accessoires humains n'avaient que peu d' importance, parce que je ne voulais pas souffrir. Et puis, j'ai grandi en regardant les grandes personnes. Combien elles étaient terribles avec leur hypocrisie collée sur leur visage.Avec leurs mensonges et leur manière de parler, elles m'auraient sans doute détruite. Alors, j'ai décidé de tricher.

- De tricher ?

- Oui, de vivre pour la danse.De tout lui sacrifier, de ne pas pénétrer dans le monde. Comprenez- vous, une danseuse reste toujours une enfant. On est pris en charge, on travaille pour un idéal, on ne se pose plus de questions. "









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Trois incendies

La Guerre des trois

Vinciane Moeschler nous offre avec «Trois incendies» sont roman le plus ambitieux et le plus abouti, se déployant sur trois générations et nous offrant trois portraits de femmes attachantes.



La grand-mère, la mère, la fille: trois générations de femmes et trois histoires totalement différentes bien qu’intimement mêlées. Voilà la résumé le plus succinct que l’on puisse faire de ce roman qui embrasse les problématiques les plus personnelles sur la famille, les relations mère-filles, l’héritage et la transmission et une vision beaucoup plus large sur la place de la femme, sur leur combat pour l’émancipation au fil des ans, sur l’engagement professionnel, sur le poids des guerres ou encore la place des réfugiés. Léa, la grand-mère née en Belgique, a vécu la Seconde guerre mondiale et l’exil. Sa fille Alexandra, reporter de guerre, parcourt les points chauds du globe son appareil-photo en bandoulière et Maryam, sa fille, qui se sent abandonnée et cherche sa place dans un monde si difficile à appréhender, à comprendre.

Si le projet de Vinciane Moeschler est ambitieux, il est mené à bien grâce à la construction qui fait alterner les chapitres du point de vue de Léa, d’Alexandra et de Maryam. Ce qui permet de différencier les points de vue mais aussi de confronter des périodes historiques et de mettre par exemple en parallèle les bombardements qui ont secoué Bruxelles au moment de l’avancée des troupes allemandes et qui ont jeté Léa sur les routes de l’exil et ceux qui ont détruit Beyrouth au début des années quatre-vingt et dont Alexandra est témoin. Maryam va en quelques sorte nous offrir la synthèse de ces témoignages en réfléchissant ouvertement à cette folie humaine, en la comparant au comportement des animaux vers lesquels elle se tourne plus volontiers: «Bien que le combat soit un phénomène largement répandu au sein des espèces animales, on ne connaît que quelques cas au sein des espèces vivantes de luttes destructrices intra-espèces entre des groupes organisés. En aucun cas, elles n’impliquent le recours à des outils utilisés comme des armes. Le comportement prédateur s’exerçant à l’égard d’autres espèces, comportement normal, ne peut être considéré comme équivalent de la violence intra-espèces. La guerre est un phénomène spécifiquement humain qui ne se rencontre pas chez d’autres animaux.» 

C’est du reste l’autre point fort de ce roman, les passerelles que l’on va voir émerger, conscientes ou inconscientes et qui relient ces trois femmes entre elles. Une généalogie des sentiments. Une volonté d’émancipation qui rend aveugle Léa autant qu’Alexandra: « Ainsi, les deux femmes empruntaient les mêmes chemins de traverse. Aimant trop vite, sans trop y croire, mettant à plus tard la promesse d’une vie de couple ordinaire. Elles avaient confondu leurs traces, l’empreinte de leurs pas pour devenir des femmes libres.»

Une liberté qui a aussi un prix, qui entrainer Alexandra à mener une double-vie et engendrer un lourd secret de famille. Mais c’est aussi l’occasion d’évoquer les hommes – mari, amant et père – et de souligner qu’ils ne sont pas de simples faire-valoir. Ils sont tour à tour un refuge, un point d’ancrage dans un monde hostile ou un divertissement, un moyen d’oublier combien l’envie de s’émanciper peut se heurter à une morale, à des devoirs quand par exemple l’amour se confronte à l’amour filial.

Quand Maryam ne comprend plus sa mère, qu’elle se sent délaissée…

Vinciane Moeschler évite toutefois l’écueil du manichéisme. La psychologie des personnages est complexe, à l’image de leurs atermoiements, de leurs questionnements. Comme les pôles des aimants que l’on retournerait, les êtres sont tour à tour repoussés puis attirés. Quand Alexandra décide d’emmener sa fille avec elle à Berlin au moment où le mur tombe, c’est dans le regard d’une Allemande qu’elle redécouvre sa mère, qu’elle comprend ce qui la pousse dans les zones de conflit: «Ma mère la photographie dans le mouvement. Elle aime les gros plans. Visualiser les gens, les yeux dans les yeux. Un cadre serré sur son visage la révèle éblouissante et volontaire. Pas de doute en elle, seulement une fulgurante envie de vivre comme jamais.» David Bowie chante We can be heroes just for one day (on peut être héros juste pour un jour). Et le rester pour la vie!


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Accordez-moi la parole

Raphaëlle, condamnée à perpétuité pour avoir tué son bébé dix ans auparavant, alors qu'elle était la maman aimante de deux autres enfants, demande à rencontrer Salomé, mariée, maman d'un bébé de 13 mois, écrivaine dont le premier roman feel-good a été un succès. Raphaëlle lui demande d'écrire son histoire afin que sa parole, et pas uniquement celle de la justice et des médias soit entendue.

Ce roman, c'est la rencontre de deux femmes, de deux mères, l'une infanticide, l'autre maman comblée, qui n'aurait jamais dû se rencontrer et qui vont devoir s'apprivoiser. Un lien inattendu et profond va se nouer entre elles. Salomé est touchée par cette femme rongée par la culpabilité, la douleur et comprend que la frontière entre elles deux est finalement assez ténue, que ce sont les circonstances qui peuvent faire pencher d'un côté ou de l'autre. Raphaêlle s'est enfoncée dans une dépression post-partum qui a amplifié les fragilités jusqu'à la submerger, de celle qui fut une petite fille en manque d'amour maternel, qui a subi les attouchements de son beau-père à l'âge de 12 ans, qui devient orpheline de père à 14 ans, à laquelle on a enlevé ses deux aînés, confiés à une famille d'accueil car elle n'arrive plus à s'en occuper, dont le mari est alcoolique, démissionnaire et qui l'abandonne quelques jours avant le drame. Personne n'a entendu son extrême détresse, sa solitude; personne vers qui se tourner pour chercher de l'aide jusqu'à ne plus voir d'autre issue que la mort pour protéger son bébé. Le roman pose une question embarrassante : pourquoi en cas d'infanticide et face à la démission, l'absence du père, seule la mère est jugée?

Le roman développe également un autre thème important : la réinsertion de prisonnier(e)s ayant purgé une longue peine, qui se sentent d'une certaine façon à l'abri en prison, qui ne sont pas préparés à affronter ni la vie dehors, ni le regard et le jugement des autres. C'est un plaidoyer pour une prise en compte sérieuse et globale de cet après, essentiel pour réduire les récidives et éviter les suicides.

Le style elliptique, qui ne montre pas mais laisse à ressentir, l'expression de la douleur de Raphaëlle, rendent ce texte particulièrement poignant. Une très belle découverte.
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Caraïbes amères

"En sortant du véhicule, je découvre ce qui ressemble à un bidonville. Personne ne sourit. Ni curiosité, ni hostilité, juste des regards vides. Un gamin se lave dans l'eau brunâtre. Son ventre est gonflé, son corps maigre. C'est donc ici que les coupeurs de canne à sucre et leurs famille sont parqués. Rangés. Déposés.

Nous sommes dans les Caraibes. En Amérique. J'ai envie de crier : crier au monde entier qu'il existe, dans notre siècle, des être humains qui vivent dans le mépris des autres. Ici. En République dominicaine. A quelques kilomètres des hôtels de luxe et des plages de rêve, surgissent là où on ne les attend pas, les derniers esclaves des temps modernes."



L'entrée en matière est faite dès la première page. C'est Sacha, 15 ans qui nous raconte tout : le départ à contre-coeur pour suivre sa famille, à cause du nouveau boulot de son père, la découverte d'un pays qu'il ne connaissait pas, les nouveaux copains, la richesse des blancs d'un côté et surtout la pauvreté extrême de l'autre partie de la population, notamment celle les haïtiens qui coupent la canne à sucre pour un salaire de misère, la correspondance qui se met en route entre lui et son professeur,..



Vinciane Moeschler nous offre un livre rempli d'émotion. J'en ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux face aux événements qui se déroulent dans cette histoire. Mais ce n'est pas un livre triste, il y a de l'humour aussi, des moments agréables, ...



Une lecture nécessaire qui fait réfléchir et qui plaira aux adolescents.

Je remercie Babelio et les éditions ' le Muscadier' pour cette belle découverte.

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Alice et les autres

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Alice et les autres

J ai apprécié la crédibilité de l histoire .En effet,le sujet des TDI et des alters

est souvent abordé sur les réseaux sociaux mais ma compréhension de ces termes est assez vague.Le livre m a permis d en apprendre plus et de comprendre que cela est lié à un traumatisme réel qui se développe dans la petite enfance.



La chronologie du livre me laisse perplexe. Les changements de personnages et d ‘alters me semble très fréquent. J ai éprouvé des difficultés pour me repérer en raison du surplus de dates. Dans le point de vue de Guy

(Vers la fin du livre),les souvenirs et les moments présent s entremêle.J aurais souhaité une meilleure distinction.



J ai ressenti énormément d émotions durant ma lecture .Le grand amour que Guy porte à sa femme m a bouleversé. Le manque du petit Max à l’a mort de ses parents fait partie d un des moments les plus touchants du cette histoire.J ai éprouvé de la colère à l égard du Docteur C. Ce livre a captivé mon attention.

Pour toute ces raisons , j’aimerais donner la note de 17/20.

Je recommande la lecture de ce roman à toutes les personnes qui voudraient en apprendre un peu plus sur les maladies mentales.Nous sommes vraiment transportées dans un autre univers, surtout à la fin du récit.





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Alice et les autres

Madame Morin mène à Crotoy, dans les Ardennes, une existence tranquille et confortable avec ses enfants et un mari aimant. Une vie ordinaire, à moins qu'elle en ait plusieurs ?

Voici un roman qui se lit en un souffle, aux phrases brèves et percutantes où l'on va sauter d'un personnage à un autre. Qui Madame Morin sera-t-elle aujourd'hui ? car elle est atteinte de troubles dissociatifs de l'identité (un mécanisme de protection suite à un grave traumatisme) et abrite plusieurs alters : Alice la petite fille, Émile l'ancien mineur, Betty la dévergondée... Le Docteur C. qui travaille à la Clinique Saint-Charles où elle séjourne pour se protéger - et protéger ses proches - s'est passionné pour son cas au point d'en avoir fait l'objet d'une étude, au détriment de ses autres patients. Son objectif : essayer de réconcilier toutes ses personnalités, mais est-ce seulement possible ? Et surtout il y a Guy, le mari, qui est resté malgré tout, qui a fondé une famille avec Alice, qui cherche à la protéger en vain puisque que c'est à l'intérieur d'elle-même que le danger rôde. L'histoire d'un amour unique, douloureux et tragique qui reste longtemps en tête.
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A corps parfait

Le développement de l'anorexie.



Difficile à l'adolescence d'être en accord avec son corps qui change. Audrey vit dans une famille en apparence idéale. Mais les voyages professionnels de ses parents laissent la jeune fille bien souvent seule.



Alors qu'elle était déjà très maigre, Audrey, commence à livrer bataille avec son corps alors que ses relations avec ses parents se tendent.



Anton vient d'un autre milieu. Il tombe rapidement sous le charme de la jeune fille et décide de l'aider à surmonter ses difficultés...



Un récit à deux voix qui alterne les points de vue de deux adolescents fasse à la question du corps et de la maladie.



La relation aux parents est aussi bien explicitée avec la difficulté pour certains de percevoir le danger et la nécessité d'accompagner les adolescents.



L'évolution de la maladie et ses rechutes fréquentes nécessitent un long processus de rétablissement qui nécessite d'être entouré.



Un roman qui sonne juste et qui incite chacun à alerter en cas d'amaigrissement prononcé des adolescents.


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Trois incendies

Terrible! Ce roman est une formidable histoire de femmes sur trois générations, la fille, la mère, la grand-mère, plongées dans des situations explosives, des incendies. Ceux-ci vont révéler leurs faiblesses mais surtout leur force et les ressources qu'elles vont devoir déployer pour y faire face. Des secrets destructeurs à tous les étages et la parole pour rétablir un certain équilibre.

L'écriture ne m'a pas particulièrement marquée, mais la puissance des histoires entremêlées est telle que des effets littéraires seraient peut-être superflus.

Un Rossel amplement mérité ! (Et ce n'est pas mon avis chaque année.)
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Trois incendies

PORTRAITS DE FEMMES

Dernier-né de la famille Arpège, « Trois incendies » raconte trois femmes, trois vies, trois destins, unies par la photo, les secrets et la guerre.

Elles se prénomment Léa, Alexandra et Maryam: la grand-mère, la fille, la petite fille. Elles ont eu des pères ou des frères absents, elles ont parfois élevé seules leur fille, elles ont été témoins de secrets inavouables.

Sur ces trois voix se tisse le portrait d’une famille souvent meurtrie mais toujours forte.

De Beyrouth à New York, de Bruxelles à Genève, le lecteur voyage autant que les personnages de ce roman foisonnant. Trois narrations différentes nous emmènent dans une époque où chaque femme avait alors ses devoirs, ses limites et ses drames.

On retrouve le thème de coeur de notre chère @caroline.laurent.livres , des générations de femmes plongées dans la grande Histoire et racontées par une plume délicate et sensible.
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Alice et les autres

Tout d’abord’ j’ai trouvé ce livre très touchant.

En effet, il nous parle du quotidien d’Alice qui est atteinte d’un trouble dissociatif depuis qu’elle a 15 ans. L’histoire nous plonge son quotidien et nous raconte son combat. La jeune femme a caché à son mari qu’elle souffrait d’un troublé c’est quand Alice a fui de la maison, que son docteur appela au domicile pour prendre de ses nouvelles, mais c’est son mari qui répond. C’est alors qu’il découvre tout.

Deuxièmement, les identités que prend Alice sont bien représentées. C’est pourquoi, j’ai rapidement pu m’attacher à l’histoire. Par exemple, on voit sous différents « formes » qui représentent un moment de sa vie : quand son grand-père est mort, l’infirmière qui s’occupait d’elle…..

Par contre, ce que j’ai moins aimé, c’est comment l’ordre des événements est racontés. Car, au débit de l’histoire, l’héroïne nous parle de sa vie. Par la suite , on remonte dans le temps et elle nous retrace sa vie, étant plus jeune, dans sa clinique où elle se faisait soigner. Donc, je me perdais parfois dans ma lecture.

Pour finir, mon avis est mitigé. Pour moi, c’est un livre émouvant et captivant. Toutefois, la structure des événements ne semble pas toujours logique. Je donne une note de 15/20 au livre «  Alice et les autres » de Vinciane Moeschler.

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Alice et les autres

Bonjour à tous,



Aujourd’hui je vais vous donner mon avis sur le livre Alice et les autres.



En débutant la lecture, je n’arrivais pas à bien discerner le sens de l’histoire.

Et cela ne m’a pas donné envie de poursuivre la lecture.

Mais à partir du deuxième chapitre, la compréhension du roman fut beaucoup plus facile. J’avais enfin compris qui étaient les autres. Dès lors, je me suis réellement intéressée au contenu de ce roman.



Le titre, correspond bien a l’histoire. En le lisant, j’étais intriguée a l’idée de savoir qui étaient les autres, quels rôles allaient ils jouer. Et en lisant l’histoire on comprend très bien.



Ce que j’ai apprécié dans ce roman, c’est qu’à la fin, on a eu le point de vue de tous les personnages à propos de l’histoire. Cela m’a permis d’encore mieux la comprendre.



Pour finir, j’attribuai une note finale de 14/20 à ce récit. Pour la simple et bonne raison que j’ai aimé découvrir cette histoire. Je vous le conseille les yeux fermé si vous êtes fan d’intrigues et de suspense.







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Caraïbes amères

Caraïbes amères de Vinciane Moeschler, présentation

Caraïbes, République Dominicaine, des esclaves et des cannes à sucre. Une odeur insoutenable. Les gens sont entassés, les enfants mal nourris.



Paris, mois de novembre, Sacha est avec une collègue de sa mère. Il tente de faire comprendre à sa mère qu’ils ne doivent pas partir dans les Caraïbes à cause de toutes les maladies qu’ils peuvent attraper.



Avis Caraïbes amères de Vinciane Moeschler

Une maison qui édite des romans, notamment, pour les adolescents ou les jeunes adultes.



Sacha est un adolescent qui vit à Paris, est au lycée. Il a quelques amis mais Sacha est un garçon qui prend très vite peur. Il n’est pas heureux car il doit tout quitter, avec sa famille, pour aller en République Dominicaine, seul pays où son père a trouvé du travail comme journaliste. Sacha a peur de toutes les maladies qu’il pourrait attraper. Il se confie à un de ses professeurs qui lui propose d’écrire pour le journal du lycée.



L’arrivée à Saint Domingue est chaotique. L’appartement où ils logent n’a aucun confort. L’électricité est coupée très souvent. Le lendemain de leur arrivée, une personne se rend chez eux pour faire le ménage… Pourtant, la mère de Sacha ne travaille pas. Mais Hortensia s’occupera de tout et de tous, et fera partie de la famille. S’ils ne l’avaient pas acceptée, elle aurait dans une autre famille et cela n’aurait pas été forcément mieux.



Sacha n’est pas heureux, il sèche les cours mais il correspond avec son ancien professeur. Il va tout de même se faire des amis. Un jeune homme de 18 ans prénommé Enrique lui montrera une partie de l’envers du décor. Il rencontrera une jeune fille dans un parc qui s’occupe d’enfants d’une famille riche. Mais cette jeune fille a un petit garçon qu’elle ne peut pas faire garder. Alors Sacha va prendre des décisions sans en informer ses parents qui seront bien obligés d’accepter les promesses de leur fils. Et c’est là que tout change pour Sacha, notamment lorsqu’il doit faire un voyage, avec sa mère, dans une plantation de cannes à sucre, pour interviewer le propriétaire sur sa collection d’ambres.



Il expérimentera l’esclavagisme humain, la misère, les conditions de travail inhumaines, tout comme les endroits où vivent ces travailleurs. Cela existe encore et toujours pour que quelques poignées de personnes fassent des profits, d’énormes profits. Cet esclavage touche les jeunes également qui travaillent de nombreuses heures par jour, sans repos dans la semaine, pour envoyer un peu d’argent à leurs familles. Personne ne veut abandonner ce travail, malgré les blessures, la maladie. Il va se rendre compte que le racisme existe, qu’il n’y a aucune possibilité pour ces personnes de se faire soigner. A son petit niveau, Sacha écrira son article pour des lycéens restés à Paris. Une prise de conscience pour tenter d’avoir un monde meilleur. Dans son histoire, il embarque sa mère, médecin, mais aussi toute sa famille et ses amis. A un petit niveau, Sacha va s’ouvrir aux autres, tenter de comprendre les silences de son ami, Enrique. Ce sera un voyage initiatique qui bouleversera ce jeune homme de fond en comble, tout comme les jeunes qui liront ce roman, qui ressemble à un témoignage, un document. Ce sont des sujets indispensables à connaître. Les informations ne les donnent pas toujours, elles ne les traitent pas assez longuement. C’est là-bas mais ce n’est pas si loin des pays qui n’ont pas de dictatures.



Je remercie Babelio pour cette sélection Masse Critique.
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A corps parfait

Quand l'équilibre ne tient plus et que les barrières se fissurent...



Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, une fois de plus, je ne peux qu'être joie de vous emmener avec moi, nous, dans une nouvelle découverte de Le Musacdier, collection Rester Vivant. Des sujets forts, une écriture poignante et entraînante ! Super !

Merci aux éditions Le Muscadier et à Vinciane Moeschler pour votre confiance.



Nous faisons la rencontre d'Audrey, cette jeune fille, svelte, athlétique et relativement bien dans ses baskets. Elle n'a qu'une appréhension, grossir et être grosse ! Elle veut être aussi fine et belle que sa maman. Sa mère est journaliste. Elle écume les pays, les sujets et les reportages. Son père travaille dans une grosse société et est souvent parti notamment en Asie. Quant à son petit frère, il est petit, mais elle l'adore. Alors quand leurs parents sont en vadrouille, c'est leur grand-mère qui vient les garder.

Nous rencontrons également Anton. Lui, il est amoureux secrètement d'Audrey. Il l'a trouve belle, intelligente et pfiou, il est accro. C'est lui qui va se rendre compte que quelque chose cloche chez Audrey et grâce à leur amie commune, ils vont pouvoir avancer... Mais Audrey va-t-elle vraiment s'en sortir ?



Les Loulous, Vinciane Moeschler aborde des sujets très forts ! L'anorexie, les secrets de famille, le cocon familial, l'équilibre psychologique des adolescents et bien d'autres petits sujets, sous-jacents ! C'est hyper bien fait, bien amené et très réaliste. Pas de fleur bleue, « super tout est génial » et on passe à autre chose. Oh non ! Parce que l'anorexie entre autre est une maladie très complexe. Il y a de nombreuses étapes avant de pouvoir dire c'est bon. Bien souvent il y a des rechutes et c'est d'autant plus compliqué pour la personne atteinte que pour son entourage. Et là, vraiment, je félicite l'auteure, parce qu'elle met vraiment le doigt dessus. Les autres sujets abordés sont également assez cohérent, sauf un peut-être mais...



On va suivre la vie des adolescents de septembre à septembre. Une année entière où ils nous livrent leurs ressentis, leurs dialogues, leurs journaux intimes en quelque sorte. J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir les Haïkus, petits poèmes japonais qui, en trois lignes, expriment tout ce que l'on ressent.



Ce livre est un roman coup de poing. La plume de Vinciane est très agréable et elle arrive vraiment à nous faire plonger dans un groupe d'ados. Ça se lit vite et c'est vraiment un plaisir.

A faire découvrir par nos jeunes têtes ;) je suis certaine qu'ils vont se régaler et en plus permettre d'ouvrir le dialogue :D



Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, une fois de plus, je ne peux que vous conseiller de plonger dans une nouvelle découverte de la collection Rester Vivant chez Le Muscadier : « A corps parfait » de Vinciane Moeschler. C'est fort, coup de poing et envoûtant. C'est réaliste, bien écrit et punaise, tout y est passé au crible ! Comme sous un microscope, minutieux et beau !
Lien : https://linstantdeslecteurs...
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A corps parfait

J'ai ressenti beaucoup d'émotions en lisant cette histoire.



Dans ce livre, on va parler d'anorexie sans filtre. Audrey va tomber dans l'anorexie s'en sans rendre compte. Pour elle ce n'est qu'un régime pour perdre ses petits kilos en trop. En parallèle, Auten, son ami, va la voir devenir de plus en plus mince mais il ne sait pas quoi faire ni à qui en parler. L'anorexie est le thème principal de l'histoire, mais l'autrice va aussi parler d'abus sexuel et de parents absents. J'ai beaucoup aimé l'histoire car elle aborde plusieurs sujets "difficiles ". J'ai beaucoup aimé qu'on est deux point de vue dans le récit car je trouve que cela rend l'histoire complète. Ce que j'aime beaucoup dans la collection "Rester Vivant",c'est que l'histoire se fini toujours avec de l'espoir.



Les personnages sont réalistes. Je n'ai pas eu de personnage préféré mais je les ai tous bien aimé.



La couverture est réaliste et annonce bien la couleur de l'histoire.



Un livre à mettre dans les mains des adolescents pour les sensibiliser aux sujets.
Lien : http://mellysbook.kazeo.com/..
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