Alice est atteinte de TDI (Trouble de Dissociation de l'Identité).
Dans la vie d'Alice, il y a toujours ses alters ou ceux qu'elle nomme « les Autres » : Betty, jeune femme vulgaire et dévergondée, sexuée à l'extrême, qui se donne à des inconnus dans les bars, la petite Alice, fillette vulnérable qui suce son pouce et collectionne les poupées, Emile, le vieillard pervers et violent mais aussi Yasmine, l'infirmière douce et attentionnée, aide réconfortante durant les séjours récurrents à l'hôpital psychiatrique Saint-Charles.
Ce qui frappe, c'est la résilience dont Alice fait faire preuve afin de pouvoir mener une vie normale, sans cesse harcelée par l'irruption des « Autres » qui prennent possession de son corps et agissent selon leur bon vouloir pour disparaitre ensuite sans laisser de souvenirs.
De résilience aussi il est question pour Guy, son mari, véritable pilier dans la tempête qui fait rage dans la tête de son épouse dont « les cauchemars sont des pays habités de trous noirs ».
Fou d'amour, Guy tente de garder le cap à ses côtés pour le meilleur et surtout pour le pire, créant un foyer stable que 3 adorables enfants viennent cimenter.
Mais peut-on vraiment guérir un mal aussi profond, réminiscence d'un événement traumatique intense dans l'enfance ?
Le Docteur C. fasciné par ce cas clinique exceptionnel tente de nouvelles approches thérapeutiques en confrontant les alters. Son désir de guérir Alice rencontre son ambition d'accomplir un exploit clinique devant ses pairs.
Je découvre
Vinciane Moeschler avec ce roman sombre et poignant qui réussit à nous sensibiliser à cette maladie mentale incurable et aux terribles conséquences pour les proches.
Un peu désarçonnée au début du roman par la multitude de personnages qui se succèdent pour donner de la voix, on se laisse progressivement submerger par l'enfer que subit la jeune mère de famille qui suscite la compassion.