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Citations de Vladimir Korolenko (33)


Qui sait ? pensait le vieux compagnon de Garibaldi,
on peut combattre avec d’autres armes que la lance et
le sabre. Peut-être, injustement traité par le sort, mon neveu
élèvera-t-il un jour l’arme dont il se sera saisi, pour
défendre les autres déshérités de la fortune ; et alors
j’aurai le droit de dire que moi, un vieux soldat estropié,
je n’aurai point vécu inutile...
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[A la fin du livre, sur l'auteur]
Fils d'un juge de province réputé pour son sens aigu de la justice, Vladimir Korolenko restera toute sa vie à l'écoute des plus humbles, cherchant par tous les moyens à améliorer leur quotidien et à faire connaitre au plus grand nombre, au travers de ses écrits, la réalité misérable de leur existence.
Ainsi, à l'image de nombreux intellectuels russes de son époque, apprit-il un métier manuel -cordonnier- pour être plus proche du peuple. Arrêté et déporté en Sibérie orientale pour ses sympathies politiques, il trouve sur place le cadre et les personnages de son récit Le songe de Makar qui connut un énorme succès et rendit son auteur célèbre dans toute la Russie.
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Vladimir Korolenko
L'homme est né pour être heureux, comme l'oiseau pour voler dans le ciel
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Pendant que l’oncle Maxime ruminait de sang-froid
cette pensée cuisante, combinant, mettant en regard toutes
les raisons pour et contre, devant ses yeux commençait
à grandir un nouvel être dont le sort avait fait un infirme
dès sa naissance. D’abord, il ne prêta pas grande attention
au petit aveugle ; mais après, la similitude de
l’existence de l’enfant avec la sienne propre parut intéressante
à l’oncle Maxime.
— Hum, oui ! dit-il un jour d’un air pensif en jetant
sur l’enfant des regards obliques ; ce petiot est aussi un
infirme. Si l’on faisait l’addition de nous deux, on pourrait
peut-être avoir au total un seul bonhomme passable.
À partir de ce moment, son regard s’arrêta sur l’enfant
de plus en plus souvent.
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Eh bien, le lendemain, à la pointe du jour, le chef nous avait à peine tourné le dos, voilà mon Ivanoff déjà ivre. Il faut avouer, ce n’est pas l’homme qu’il eût fallu pour une pareille besogne ; aussi a-t-il été dégradé. Tant qu’il se trouvait sous les yeux des chefs, il était le modèle du sous-officier ; même il chicanait les autres, gagnait faveur par ses flatteries ; mais, une fois libre, il ne savait jamais résister et s’enivrait continuellement. Arrivés enfin, sans encombre, à la forteresse, on nous donna les papiers, les instructions, et nous attendîmes. J’étais bien curieux de voir quelle était cette demoiselle qu’il nous fallait, selon la feuille de route, escorter si loin. Nous devions prendre ce même chemin que nous suivons à présent. Une heure se passa, pendant laquelle on rassemblait les effets, qui ne pesaient pas lourd : un tout petit paquet : un jupon, du linge, etc. Ajoutez encore quelques livres, c’était tout. Les parents ne sont guère riches ! pensai-je. Enfin elle vint : toute jeune, presque une enfant ; ses blonds cheveux tombaient en une lourde natte sur son dos ; à ce moment un beau vermeil colorait ses joues ; elle devint pâle bientôt et, pendant tout le trajet, elle fut d’une blancheur transparente. Avec quelle pitié je la regardais, mon cœur débordait. Mais laissons cela.
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Après la réforme racontée ci-dessus, la ville passa par plusieurs nuits blanches. Les chiens aboyaient, les portes des maisons grinçaient, les gens sortaient de chez eux avec des bâtons, frappant les palissades et les barrières pour avertir qu’on veillait : on savait que, pendant les nuits pluvieuses, des misérables rôdaient, transis, tremblants, et que pouvaient être leurs pensées, sinon hostiles ? Aussi la ville était sur ses gardes et, pour comble de malheur, le vent mugissait, courbant les cimes des arbres, secouant les volets des maisons et répétant à mon oreille que des créatures humaines grelottaient sans abri, inondées par la froide averse.
Le printemps triompha enfin des dernières rigueurs de l’hiver ; il sécha la terre, et les vagabonds sans abri disparurent ; les aboiements des chiens cessèrent, les bons bourgeois ne se relevèrent plus la nuit, et la vie monotone de la petite ville reprit son cours.
Le soleil de juin roulait dans le ciel, brûlant les rues poussiéreuses, chassant sous les auvents les avides fils d’Israël ; les factors décharnés, étendus paresseusement dans la chaude lumière, guettaient les passants et le « Guescheft. » Par les fenêtres ouvertes des tribunaux, on entendait le grincement de la plume des scribes ; le matin, les dames de la ville parcouraient le marché un panier au bras, et le soir elles sortaient fièrement au bras de leurs époux, balayant le pavé de leurs robes à traîne ; les vieux, les vieilles entraient dans les maisons de leurs protecteurs, puis en sortaient, sans troubler en rien l’harmonie de cet ensemble ; les citadins leur reconnaissaient le droit de vivre, et puisqu’il fallait que quelqu’un reçût leur aumône le samedi, il valait mieux que ce fussent les gens du château plutôt que d’autres : ils acceptaient au moins respectueusement ce qu’on leur donnait.
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Mais il sait une chose, c'est que, dans son cœur, la patience a tari.
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- Parle!
- Je n'ai rien à dire, répondit le petit pope.
- Qu'as-tu entendu dans le monde?
- Je n'ai rien entendu.
- Qu'as-tu vu?
- Je n'ai rien vu.
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La forêt murmurait...
Il y avait dans cette sapinière un murmure continu, monotone, ondoyant comme le confus écho d'une cloche vibrant au loin, un murmure doux et trouble et vague ainsi qu'une romance sans paroles que l'on fredonne à mi-voix, ainsi qu'une mélancolique souvenance d'antan. Il y avait toujours un murmure, car c'était de vieux bois que la hache et la scie du bûcheron n'avaient jamais entamés, des bois dormants.
Les hauts arbres séculaires se dressaient en rangs serrés, entremêlant de roche en proche leurs banches au feuillage d'un vert presque noir.
Sous cette voûte l'ombre sereine embaumait la résine ; une jonchée d'aiguilles desséchées tapissait le sol.
Par l'humidité des fondrières, un peu d'herbe s'étalait, étoilée des clochettes des blancs muguets qui dressaient leurs têtes doucement frôlées des premières brises.
Et là-haut dans la frondaison, sans trêve et sans fin le murmure errait, soupir grave et mystérieux de l'antique futaie.
Mais voici qu'il devint plus profond peu à peu et plus fort. Et, bien qu'il me fût impossible d'apercevoir le ciel à travers la voûte de verdure, le sentier que je suivais s’obscurcit en peu d'instants, au point que je ne pus douter qu'un lourd nuage nuage planait au-dessus des cimes de la sapinière. En outre il se faisait tard, et pour me guider dans la recherche d'un abri contre la nuit et contre l'orage, je n'avais déjà plus que d'obliques rayons s'insinuant entre les troncs d'arbre de loin en loin. Pour aujourd'hui force m'était de renoncer à mes projets de chasse.
Mon cheval butait fréquemment contre les racines qui émergeaient à nu en travers du sentier, piaffant d'inquiétude, dressant les oreilles aux roulants échos des bois et malgré lui hâtant le pas.
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Elle mourut bientôt. Quand on l’enterra je ne pus la voir parce que j’étais de service chez le commissaire. Le lendemain, je rencontrai l’exilé. J’allai vers lui ; sa figure était décomposée. Il était de haute taille, son visage était sérieux. Autrefois il me regardait d’un air affable, à présent il me considérait comme un animal sauvage. Je voulus lui donner la main, mais il la repoussa et s’éloigna. « Je ne peux pas, dit-il, te voir à présent. Va-t’en, frère. Au nom de Dieu, va-t’en, mais si tu restes encore dans la ville, viens me voir. » Il baissa la tête, puis s’éloigna. Je me rendis à mon logement et j’étais tellement épuisé que pendant deux jours je ne pus prendre de nourriture. Quel chagrin !… Le troisième jour, le commissaire me fit appeler et me dit : « Vous pouvez à présent vous mettre en route, les papiers sont arrivés quoiqu’un peu tard. » Sûrement nous aurions eu à la conduire de nouveau, mais Dieu avait pris pitié d’elle et l’avait rappelée à lui.
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" Matveï regarda devant lui : là-bas, au-dessus des mâts les plus hauts des plus grands navires, se dressait la statue gigantesque d'une femme, le bras levé. Elle brandissait une torche qu'elle tendait vers ceux qui, arrivant d'Europe par la baie, approchaient de la grande terre/d'Amérique. " Mon Dieu, mon Dieu, se disait Matveï, c'est qu'ici on est comme une aiguille dans une botte de foin ou comme une goutte d'eau dans la mer... " Depuis deux heures déjà, le paquebot était en vue de la terre, et la ville déployait sans cesse au-dessus de la baie de nouvelles rangées de rues, de maisons et de lumières... Un grondement sourd parvenait, de la côte à travers le vacarme des machines. On eût dit l'immense respiration de quelque titan éreinté.
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Nous nous dirigions vers le Sud en suivant la rive de la Lena, tandis que du Nord, l’hiver nous rattrapait. Pourtant nous aurions pu croire qu’il venait à notre rencontre, en descendant le cours du fleuve.
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La Russie représente un colosse qui est en train de faiblir de plus en plus à cause d'une fièvre intérieure, de la faim et des actes d'adversité. L'Entente n'aura pas, en l'occurence, à mener une longue campagne contre nous pour nous vaincre. C'est notre destruction intérieure qui accomplira son oeuvre, à sa place. Le temps viendra où le colosse extenué demandera de l'aide, sans s'inquiéter des conditions... Et les conditions, évidemment, seront dures.
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