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Citations de William Makepeace Thackeray (333)


Milady et moi, au bout de quelque temps, ne vécûmes guère ensemble à Londres. Elle préférait le repos, ou, pour dire la vérité, je le préférais pour elle, étant grand ami d’une conduite modeste et tranquille chez une femme, et d’un goût pour les plaisirs domestiques. Aussi je l’encourageais à dîner chez elle avec ses dames de compagnie, son chapelain et quelques-unes de ses amies ; j’admettais trois ou quatre personnes décentes et discrètes pour l’accompagner à l’Opéra ou à la Comédie, dans des occasions convenables ; et, ma foi, je refusais pour elle les trop fréquentes visites de ses amis et de sa famille, préférant les avoir seulement deux ou trois fois par saison, dans nos grands jours de réception. D’ailleurs, elle était mère, et c’était une grande ressource pour elle que d’habiller, d’élever et de dorloter notre petit Bryan, pour qui il était bon qu’elle renonçât aux plaisirs et aux frivolités du monde ; en sorte qu’elle laissait à ma charge cette partie des devoirs de toute famille de distinction.
À parler franchement, la tournure et l’apparence de lady Lyndon n’étaient nullement propres à briller dans le monde fashionable. Elle avait beaucoup engraissé, avait la vue basse, le teint pâle, négligeait sa toilette, avait l’air maussade ; ses conversations avec moi étaient empreintes d’un stupide désespoir, entremêlé de sottes et gauches tentatives de gaieté forcée, encore plus désagréables ; aussi nos rapports étaient fort peu fréquents, et mes tentations de l’emmener dans le monde ou de lui tenir compagnie étaient nécessairement on ne peut plus faibles. Elle mettait aussi à la maison mon humeur à l’épreuve de mille manières. Lorsqu’elle était requise par moi (souvent assez rudement, je l’avoue) d’amuser la compagnie soit par sa conversation, son esprit et ses connaissances, dont elle ne manquait pas, soit en faisant de la musique, où elle était passée maîtresse, une fois sur deux elle se mettait à pleurer, et quittait la chambre. Les assistants, comme de raison, étaient disposés à en conclure que je la tyrannisais, tandis que j’étais simplement le mentor sévère et vigilant d’une sotte personne, faible d’esprit et d’un mauvais caractère.
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Le monde est un miroir qui renvoie à chacun ses propres traits; si vous froncez le sourcil en le regardant, il vous jette un coup d’œil renfrogné. Riez, au contraire, avec lui, et il se montrera bon compagnon. Avis à vous, jeunes gens, pour régler votre choix.
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Je me promenais, hier, dans le parc, avec mon jeune ami Tagg et je parlais avec lui du prochain numéro des Snobs, quand voilà que nous fûmes, juste au bon moment, dépassés par deux remarquables spécimens de Snobs militaires ; - le Snob militaire sportif ; le capitaine Rag, et le Snob militaire bambocheur ou noceur : l'Enseigne Famish. De fait on est toujours sûr de les rencontrer, vers les cinq heures, en train de faire leur petite promenade à cheval sous les ombrages le long de la Serpentine, et scrutant d'un œil critique les occupants des mirobolants coupés qui paradent d'un bout à l'autre de l'Allée des Dames.
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Le capitaine avait écrit des billets à Rebecca avec les plus beaux jambages et la plus belle orthographe que pouvait y mettre un dragon à peine dégrossi. Mais l'épaisseur est une qualité qui réussit tout comme une autre auprès des femmes. Au premier billet qu'il déposa entre les feuillets de la romance que chantait la petite gouvernante, celle-ci se leva, le regarda fixement, et, prenant du bout des doigts la note pliée en triangle, s'en amusa comme d'un chapeau à cornes ; puis s’avançant droit à l'ennemi, elle jeta le message au feu, fit une profonde révérence, et allant rependre sa place, se mit à chanter plus gaiement qu'auparavant.
"Qu'est-ce que cela ?" dit miss Crawley interrompue dans son somme d'après dîner par cet arrêt de la musique.
"C'est une fausse note", dit miss Sharp en riant.
Rawdon Crawley écumait de rage et de dépit.
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Je rentrai chez moi dans une fureur impossible à décrire, et ayant lord Crabs à dîner ce jour-là, je me vengeai de Sa Seigneurie en lui arrachant sa perruque, l’étouffant avec, et l’attaquant dans cette partie de sa personne qui, selon la rumeur publique, avait déjà été assaillie par Sa Majesté.
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- Quel agrément peut-elle avoir avec une poule mouillée comme ce Pitt Crawley ; un garçon qui prendrait ses jambes à son cou si une oie le regardait de travers. Quand Rawdon, un gaillard celui-là, le poursuivait à coups de fouet autour de l’écurie, Pitt se sauvait appelant papa, maman, à son secours ; un de mes garçons n’aurait qu’à le toucher du doigt pour le faire tomber. Jim me disait encore dernièrement qu’à Oxford on l’avait surnommé miss Crawley.
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Excellente valetaille, d’abord si sottement insolente, et ensuite si basse et si abjecte, vous êtes bien la fidèle image de vos maîtres en ce monde. Celui qui admire petitement de petites choses n’est qu’un Snob. C’est là peut-être l’exacte définition de ce mot et du type qu’il représente.

Voilà pourquoi, pénétré du plus profond respect, j’ai pris sur moi d’inscrire le Snob royal en tête de ma liste, obligeant tous les autres à se ranger devant lui, comme la susdite valetaille se rangeait devant le cortège royal dans Kensington-Garden. Dire, d’ailleurs, de tel ou tel gracieux monarque que c’est un Snob, c’est dire tout simplement que le sire en question est un homme. Et pourquoi les rois ne seraient-ils pas hommes et Snobs tout à la fois ? Dans un pays où les Snobs sont en majorité, il n’est pas si mal assurément de voir le plus Snob de tous gouverner les autres. Chez nous, ils ont obtenu un succès d’admiration.
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William Makepeace Thackeray
'Which of us is happy in this world? Which of us has his desire? or, having it, is satisfied?'
― William Makepeace Thackeray - Vanity Fair
"Qui d'entre nous est heureux en ce monde ? Qui d'entre nous a ce qu'il souhaite ? ou bien l'ayant obtenu est satisfait ?"

C'était déjà vrai au XIXème siècle...
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Le monde est un miroir qui renvoie à chacun ses propres traits ; si vous froncez le sourcil en le regardant, il vous jette un coup d'oeil renfrogné. Riez au contraire, avec lui, et il se montrera bon compagnon. Avis à vous, jeunes gens, pour régler votre choix.
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Dans une certaine position, il est un objet aussi indispensable à une femme que sa voiture ou son bouquet, c’est une compagne. J’ai toujours admiré la sensibilité excessive de ces affectueuses créatures qui ne sauraient se passer de concentrer toutes leurs tendresses sur un objet de leur sexe doué d’une laideur raisonnable. […] vous ne verrez jamais une de ces femmes paraitre en public sans trainer après elle cette compagne nécessaire en robe fanée et reteinte, et toujours placée sur le second plan.
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Qui de nous est heureux en ce monde ? qui de nous arrive enfin au terme de ses désirs, ou, quand il y parvient, se trouve satisfait ?
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Pour ma part, je ne connais rien comme un billet de banque pour troubler et rompre entre deux frères une affection d’un demi-siècle, et je ne puis me lasser de penser que c’est une belle et admirable chose que l’affection entre gens du monde !
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- À qui cette voiture-là ? demanda l’un des laquais, qui avait des bottes à revers et des boucles d’oreille, à un autre qui avait des boucles d’oreille et des bottes à revers.
- C’est à Kirsch, je bense ; je l’ai bu tout à l’heure qui brenait des sangviches dans la boiture, dit le laquais avec un accent franco-teutonique.
Kirsch, qui était en ce moment dans le voisinage à donner des instructions mêlées de jurons polyglottes aux hommes de l’équipage, sur la manière de ranger les bagages des passagers, arriva pour mettre au fait ses confrères de l’écurie. Il leur apprit que la voiture appartenait à un nabab de Calcutta et de la Jamaïque, excessivement riche, et au service duquel il avait entrepris ce voyage.
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Un cœur même plus dur que celui de George n’aurait pu résister à la vue de cette douce figure si douloureusement ravagée par le chagrin et le désespoir, à ces simples et tendres accents avec lesquels elle lui retraçait l’histoire de ses peines.
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Une femme, suivant ma grand’mère, ne peut être bonne si elle n’est hypocrite. Nous ne savons jamais tout ce que l’autre sexe nous dissimule ; quelle adresse et quels artifices se cachent sous ce masque de franchise et de confiance ; combien de man- œuvres sont mises en jeu pour nous plaire, nous tromper, nous désarmer à l’aide de ces sourires en apparence si ouverts. Je ne parle point ici des grandes coquettes, mais de ces modèles domestiques, de ces prodiges de vertu féminine. On voit tous les jours des femmes couvrir avec habileté les sottises d’un mari imbécile, ou apaiser les transports d’un furibond. Une bonne ménagère commencera toujours par être une excellente diplomate.
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Peut-être, s'il n'eût pas été un si grand personnage, aurait-on fui sa société; mais, dans la Foire aux vanités, le tarif des fautes varie suivant les rangs. On s'y prend à deux fois avant de condamner un homme d'une position aussi élevée que lord Steyne. Les censeurs les plus médisants, les sages les plus austères, pouvaient se scandaliser tout bas du genre de vie de milord Steyne; mais tous s'empressaient de répondre aux invitations qu'il leur adressait.
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La reconnaissance chez certaines personnes riches est peu
commune et presque inconnue; elles reçoivent les services des gens
nécessiteux comme chose qui leur est due. Et de quel droit vous
plaindriez-vous, parasites et pauvres gueux? Votre amitié pour les
riches est à peu près aussi sincère que celle qu'ils vous témoignent
en retour. C'est l'argent que vous aimez, et non pas l'homme; et, si
les rôles étaient intervertis entre Crésus et son laquais, vous savez
bien, mendiants de bonne maison, de quel côté se tourneraient vos
flatteries.
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Un Français a dit, avec une certaine crudité de parole, qu'il y avait deux contractants dans un marché d'amour : une personne qui aime et une autre qui se laisse aimer. Tantôt l’amour vient de l'homme tantôt de la femme. Peut-être est-il arrivé à quelque jeune passionné, par un effet d'optique amoureuse, de prendre l’insensibilité pour de la modestie, la niaiserie pour une pudeur virginale, la nullité d’esprit pour une aimable timidité.
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Mais nos lecteurs ne doivent pas s’attendre à tant de romanesque, mais seulement à une histoire prosaïque ; ils doivent se contenter d’un chapitre sur le Vauxhall, si court qu’il eût à peine mérité le nom de chapitre ; et cependant il ne manque pas d’importance.
N’y a-t-il pas dans la vie de chacun de nous de petits chapitres qui semblent n’être rien en eux-mêmes, mais qui étendent cependant leur influence sur tout le reste de l’histoire ?
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Que sont devenus aujourd'hui ces généreux sentiments? Il y a soixante ans, un homme était un homme, et l'épée qu'il portait à son côté était prête à s'enfoncer dans le cœur du premier venu pour le plus léger différend.
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