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Critiques de William McIlvanney (46)
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Rien que le noir

J'imagine bien dans quel état de fébrilité a pu être Ian Rankin lorsque l'épouse de William McIlvanney lui a demandé de terminer le manuscrit en cours lors de son décès. Il a dû être trop honoré car on sait que Rankin est un fan, un grand admirateur du père de ce que l'on nomme le Tartan Noir, les romans policiers écossais. Et terminer une espèce de préquel aux enquêtes de Jack Laidlaw, enquêteur fétiche de McIlvanney, ça ne doit pas être une mince tâche. Tâche ici exécutée, à mon humble, avis avec le plus grand des respects, ça se sent, et tout à fait dans la lignée de McIlvanney. Pour ma part, je ne saurais dire ce qui a été écrit par l'un ou par l'autre.

Donc nous avons Laidlaw, jeune inspecteur, jeune père de famille, déjà électron libre, impertinent, à la limite de la condescendance et du mépris, bref une forte tête pas nécessairement des plus sympathiques comme personnage mais intelligent et persévérant, qui doit enquêter sur un meurtre.

Un avocat associé à un gang pégreux, bras droit d'un truand bien connu, se fait assassiner et bien sûr on craint une guerre des gangs dans les rues de Glascow.

Nous sommes donc à sillonner les quartiers/clans de la ville à une époque enfumée et alcoolisée comme j'aime me l'imaginer. Chapeau sur la tête, regard sombre, toujours prêt à cogner, cigarette au coin de la bouche, verre de whisky pas très loin, Humprey Bogart quoi !

Ian Rankin a su poursuivre le travail entamé par McIlvanney avec brio et nous livrer un polar noir, classique dans sa forme et dans son intrigue. Un antépisode des enquêtes de Jack Laidlaw très efficace.

McIlvanney et Rankin, le maître et l'élève. Deux grands du Tartan Noir.

J
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Rien que le noir

Il fallait un auteur de la trempe de Ian Rankin pour terminer l’ultime roman noir de l’écossais William McIlvanney décédé pendant la rédaction de cette enquête de Jack Laidlaw, son flic fétiche de Glasgow qui évolue dans les années soixante-dix. On le découvre ici au début de sa carrière, marié, père de trois jeunes enfants et déjà très indépendant de sa hiérarchie et de ses collègues. L’assassinat d’un avocat spécialisé dans la protection fiscale et juridique d’un truand notoirement connu suscite bien des questions et inquiète aussi bien la pègre que les autorités qui craignent une guerre des gangs. Personnalité complexe aux nerfs à fleur de peau, Laidlaw impose sa méthode et son individualisme pour résoudre cette enquête dans le marigot des gangs de Glasgow. Un roman noir classique mais efficace !
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Laidlaw

« Peut-être que la seule réponse à un crime pareil, n'est pas l'arrestation et l'accusation. Peut-être bien que c'est à nous tous d'essayer de bien aimer. »



Laidlaw c'est du lourd. Du consistant. Un polar noir, une ambiance « douteuse », une ville -Glasgow- et un flic -Laidlaw. Je suis tombée sur une pierre brute, aux multiples arrêtes qui écorchent la tête et les certitudes. Même après avoir refermé ce bouquin, vous y repensez. Quel bonheur de lecture et quel choc !

J'ai tout aimé. Tout est bon, la trame, les personnages, le décor, c'est taillé dans le roc avec une patience et une minutie qui vous soufflent. Des citations, j'en ai à la pelle tant la plume de William McIlvanney est fine, juste, troublante.



Un lieu : Glasgow

« Il en percevait la force au travers de ses contradictions. Glasgow, c'étaient les biscuits au gingembre faits maison et Jennifer Lawson, morte dans le parc. C'était la gentillesse sentencieuse du directeur et Laidlaw, grinçant et écorché. C'était Milligan, aussi sensible qu'une dalle de ciment qu'on déplace et Mme Lawson, folle de douleur. C'était la main droite qui vous met à terre et la main gauche qui vous relève, tandis que la bouche fait alterner excuses et menaces. »



Je ne sais pas si j'aime Glasgow avec ses yeux mais cet auteur... indéniablement oui, sans aucun « doute » et plus encore ce personnage , Laidlaw : « Une nouvelle fois, il ressentit sa nature comme un paradoxe à la dérive. Il était un homme violent en puissance et avait horreur de la violence, quelqu'un qui croyait à la fidélité et était infidèle, un homme d'action qui souhaitait la paix. Il fut tenté d'ouvrir le tiroir de son bureau où il gardait Kierkegaard, Camus et Unamuno comme on cache de l'alcool. Au lieu de cela, il soupira bruyamment et mit de l'ordre dans les papiers sur son bureau. Il ne pouvait rien faire d'autre qu'habiter les paradoxes. »



Le doute... pour une fois que je n'en ai aucun, c'est amusant car Laidlaw c'est justement son moteur. Et je le comprenais, c'était son humanité et celle qu'il trouvait même chez ceux qui ne se savaient pas en disposer. Son nouvel équipier est en bonne voie, il a encore du chemin à faire mais très prometteur, ce gentil garçon. « Il en conclut que c'était l'effet Laidlaw. Une journée avec lui suffisait pour bouleverser toutes vos idées préconçues et vous rendre étranger à vous-même. C'est qu'il était compliqué, le gaillard, et si vous essayiez de vous adapter à ses complications, vous redécouvriez les vôtres. »



J'attends avec impatience de trouver les tomes suivants, Les papiers de Tony Veitch et Étranges loyautés.



Même quand je sais que c'est fini, je doute de ce que j'écris. Un « embouteillage d'émotions.» Et pourtant « les vraies réponses sont révélées avant même que vous sachiez quelle était la question. »



« Ce que je veux dire, c'est que si tout le monde pouvait se réveiller demain matin en ayant le courage de ses doutes, pas des convictions, le royaume des cieux serait nôtre. Je pense que ce qui nous détruit ce sont les fausses certitudes. »
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 Étranges loyautés

William McIlvanney et son détective Jack Laidlaw faisaient partie de mes projets de lecture depuis longtemps. Allez savoir pourquoi, je différais sans arrêt cette lecture, les couvertures de la collection Rivages/Noir, leur graphisme éteint, le parti pris de tout écrire en capitales d’imprimerie, le papier des livres avec son apparence «plus recyclé que loi tu meurs», les format des livres, trop petit, la fonte des caractères minuscules, des tas de raison à chier qui m’ont servi d’alibi pendant des mois, jusqu’à ce que ce mois d’août, la pénurie de livres à lire me mettent face à Etranges Loyautés. Ce n’est peut-être pas celui par lequel il faut commencer, mais c’est le seul que j’avais sous la main à ce moment là.

Ecrit en 1991, il y a donc 24 ans, le livre date un peu. Dans le genre on a eu l’occasion de lire des choses assez sublimes dans ces 24 dernières années, mais j’étais lancé, je ne pouvais plus reculer.

Jack Laidlaw est flic. A Glasgow. Un bon détective. Catalogué «Franc tireur» par sa hiérarchie. Classique. Il hait les juges et les autres flics. Il éprouve une compassion certaine pour les délinquants qu’il est obligé de déférer devant la justice. Il dénie la capacité des magistrats à comprendre les êtres humains que lui arrête et que eux doivent punir.

«Sous ces perruques, quelles cervelles étranges se confisaient dans le Porto, quels crânes se conservaient au vinaigre de leurs préjugés ?»

D’ailleurs précise-t-il ces gens-là ne connaissent pas le formulaire UB-40 :

«Un formulaire pour les allocations de chômage ? Et qu’est-ce donc que cela ?» (Page 17)

(Je rappelle, à toutes fins utiles que UB-40 est le nom d’un groupe de reggae célèbre fondé en 1978 http://ub40.global/)

l’entrée dans le roman n’est pas évidente, mais l’écriture, les formules de MCilvanney et la curiosité pousse le lecteur à continuer.

Celui-ci comprend vite que Jack se laisse aller. Il a divorcé de Ena qui a la garde de leurs trois filles, Moya, Sandra et Jackie.

Son frère cadet, Scott est mort dans un accident de voiture. Il a une compagne occasionnelle, Jan, avec laquelle il pourrait se marier :

«Les femmes me sidèrent toujours par leur clairvoyance. Elles sont capables de faire un futur du présent, d’un simple baiser, une relation, d’un enlacement, un avenir. Jan voyait en nous deux un avenir, elle persistait à voir cet avenir malgré tout, même si j’en étais incapable.» (Page 40)

Son collègue Brain Harckness et sa femme Morag sont toujours là pour lui remonter le moral.

Profil classique donc, de flic irascible et torturé, mais bon professionnel, à l’image d’un Harry Hole, d’un Wallander, d’un Montalbano, d’un Carvalho, ou d’un Mario Conde, sauf qu’ici, le contexte a un arrière goût de tourbe et de vieux whisky, de l’Antiquary, d’eau des lochs, et de pubs où des gens chantent, de ciel gris mais complice.

« Elle offre donc comme presque tout ce qui est écossais, une nature double. Elle est à la fois rugueuse et lisse, dure et gentille. Il est possible que les visiteurs soient obligés de découvrir ses côtés durs. Sa gentillesse sera toujours plus directement accessible. Au point qu’on pourrait pardonner au touriste de passage de se demander si on n’y a pas appris aux mouettes à faire dans le pot.» (Page 76)

Jack souffre de la mort de son frère Scott. Il en endosse la responsabilité, et en assume une culpabilité (qui l’amène, contre l’avis de ses proches, à ouvrir une enquête privée pour laquelle il prend une semaine de congés :

«C’était une mort qu’il me fallait sonder, fouiller, mais non pour des raisons de police, bien que par le biais éventuel de méthodes de police.» (Page 21)

Bien entendu, on comprend vite que Jack a raison. Même si au fonds la mort de Scott reste un banal accident, Jack veut remonte la chaîne des événements qui ont précédé cet accident, et dont la motivation remonte loin dans le passé du petit frère...

La dernière fois qu’ils se sont vus, Jack préférant entrainer son frère cadet dans une mémorable tournée de pubs, n’a pas prêté attention à la seule phrase importante prononcée par Scott : «Je quitte Anna psalmodia-t-il avant de s’étendre à nouveau et de s'endormir.»

Ce souvenir lancinant le hante, et c’est à partir de ce petit rien, et c’est peu, qu’il a entendu mais n’a pas écouté, que Jack va lancer son enquête.

« Ce fut là mon dernier véritable souvenir de lui vivant, un souvenir à vrai dire pas si mauvais. Libre à ceux qui croient que le vie se mesure à ces convenances de souhaiter de derniers souvenirs plus gentillets que ceux qu’ils aiment.» (Page 47)



A Graithnock il recherche les traces de son frère, auprès de ses collègues, de sa veuve et de ses amis.

Là, il découvre une image de Scott peu conforme à celle du petit frère cadet, l’artiste brillant, qui lui était familière.

Autour d’un tableau peint par son frère, La cène des cinq, et retrouvé dans le garage de la maison vide, abandonnée et mise en vente par Anna, il recompose ce qu’avait été la vie et le passé étudiant de Scott.



Etranges loyautés interroge la capacité que nous avons à oublier ou à nous souvenir. Sommes nous comptables de ce que les autres ont été ou ont représentés pour nous à un moment donné de leur vie, et avons-nous le droit de surgir du passé en leur demandant de rendre des comptes.



Le sujet est passionnant. Tout au long des 460 pages du roman, Jack Laidlaw se débat dans ce questionnement qui pour lui signifie beaucoup et se traduit par un marché de dupes qu’il veut passer avec lui même : suis-je dans le passé de mon frère ou dans mon présent avec ceux que j’aime ?



Jack Laidlaw est un torturé, il ne comprendra jamais pourquoi sa compagne Jan et son collègue Brian le dissuadent de se lancer dans cette enquête qui laissera des traces. Lui pense qu’il est toujours préférable de ne pas se voiler la face et d’affronter la vie.

Eux pensent que le courage est de vivre dans le présent avec toutes les lacunes, les renoncements et les lâchetés, selon l’éthique de Jack, que cela sous-entend.



Accessoirement, l’enquête sur Scott permet à Jack de résoudre une affaire criminelle qui implique des personnes appartenant au passé de Scott.



Un roman dont la lecture s’avère difficile au début, mais qui entraîne le lecteur, avec Jack, dans une recherche désespérée de la vérité.



La force de l’écriture de McIlvanney est de faire monter en puissance la pugnacité obsessionnelle de Jack et et l'incompréhension qu’elle suscite chez ses proches.



J’avoue, en fermant ce livre, sur la phrase « Je regrettai de ne plus avoir de whisky.» ne pas avoir regretté de l’avoir ouvert un jour.



A lire absolument
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 Étranges loyautés

« Cette pensée fut les funérailles que je lui offris dans l'instant. »



Quel plaisir de retrouver Jack Laidlaw. J'aime ce personnage, flic malheureux et amateur de philosophie « Unamuno dit quelque chose comme : lorsqu'un homme perd la perception de sa propre continuité, c'est fichu pour lui. Il a le cul qui pend à la fenêtre. Désolé, Miguel, si je ne te cite pas très exactement. ».



Dans ce roman, son frère Scott est décédé dans un accident, passé sous les roues d'un véhicule. Laidlaw sombre, sans pour autant perdre son sens de l'humour et son collègue pour le soutenir.



« - Seigneur, je me fais de la bile pour toi. (...)

- Brian, dis-je. Pourquoi n'as-tu pas revêtu une belle robe ample et fleurie ?

- Quoi ?

- Si tu veux jouer à ma mère au moins, habille-toi pour le rôle.

- Va te faire voir, et pour une fois dans ta vie, écoute, tu veux bien ?

- Ma mam-mam, elle a jamais parlé comme ça. »



« Vers la fin Scott était passé maître dans l'art du mépris de soi. » Laidlaw ne comprend pas. Il sombre jusqu'à ce qu'il se décide à savoir ce qui s'est passé dans la tête de son frère. Il se décide à rencontrer toutes les personnes qui ont pu côtoyer Scott dans les derniers temps. Une femme, une bagarre dans un bar, de l'alcool, des peintures... Il découvre des pans de vie et un autre accident, un homme que Scott connaissait, a été écrasé par une voiture voici quelques temps. Étrange... Laidlaw remontera le fil pour découvrir la vérité et un morceau de lui, aussi. Étranges loyautés.



« Oh ! Que de mensonges nous nous disons à la lumière du jour sur ce que nous sommes dans l'obscurité. »
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Laidlaw

Référence littéraire utilisée par Pierre LEMAITRE dans Travail soigné, Laidlaw m'était totalement inconnu et ne pouvait qu'interpeller ma curiosité d'amateur de romans noirs.



Noir, le roman l'est incontestablement. On est à Glasgow, en Ecosse, dans les années 1970. Cela fait déjà un moment que la ville a entamé son déclin économique et démographique, engendrant de fait une pauvreté croissante et une montée en puissance de la pègre, seule à même d'exploiter la misère humaine. Comme souvent dans le genre, l'inspecteur Jack Laidlaw est un flic dépressif et alcoolique. Il porte toutefois un regard aiguë sur la société dans laquelle il vit et n'accepte ni la langue de bois ni l'hypocrisie de ses congénères ; il s'impose un devoir de vérité, tant sur la société écossaise, que sur les affaires criminelles sur lesquelles il travaille.



Il doit justement enquêter sur un crime sexuel abominable. Bien sûr son objectif est de retrouver le meurtrier, afin de le faire juger et condamner à la mesure de ses actes. Mais il veut aussi le protéger de la vindicte populaire qui, sous l'influence des truands de la ville, tente de se substituer à la justice. Telle est l'une des conséquences de la déliquescence d'une société en voie de paupérisation.



Grâce à cette approche, Laidlaw est un roman bien plus original qu'il n'y parait de prime abord, sa dimension sociale étant particulièrement pertinente. Pour cela la narration de William McILVANNEY se structure autour d'une multiplicité de points de vue qui enrichissent un contexte pesant et une atmosphère sordide. Le lecteur observera par exemple la colère mal dirigée du père de la victime ou le silence résigné de la mère ; il appréciera surtout l'humanisme torturé de Laidlaw qui, si l'on devait lui trouver une quelconque filiation, pourrait être le fruit du croisement littéraire entre le commissaire Maigret (qui cherche plus à comprendre les criminels qu'à les juger) et le flic anonyme de Robin COOK (pour sa sensibilité exacerbée).



Laidlaw est donc une lecture tout à fait intéressante et recommandable aux amateurs de romans noirs.
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Rien que le noir

Dans le tote bag polar de Sylviane

Préquel de la trilogie des enquêtes de Jack Laidlaw, Rivages noirs.

Avril 2022- The dark remains, traduit par Fabienne Duvigneau.

les titres de la trilogie : Laidlaw, Les papiers de Toby Weitch, Etranges loyautés (Rivages noirs , réédités en poche).



Pour savoir à quelle époque se situe l’intrigue du roman « Rien que le noir », on écoute la radio dans la voiture des policiers Jack Laidlaw et Bob Lilley. On y entend Kissinger parlait de la guerre au Vietnam. William McIlvanney ou Ian Rankin nous donnent deux autres indices, deux films, sortis en 1972 : le Parrain de Francis Ford Coppola et Cabaret, réalisé par Bob Fosse.

Ce matin, j’écoute aussi la radio et j’apprends que plus 7000 pubs ont fermé en Angleterre et au Pays de Galles. Aujourd’hui Les propriétaires de ces pubs ne font plus que 40% de leur chiffre d’affaires.

Cette nouvelle n’évoque pas la situation actuelle des pubs en Ecosse. Nous sommes donc en 1972, il y a encore des pubs ouverts pour recevoir des gangsters avec montre et gourmette en or, flanqués de leur garde du corps. Ils jouent aux cartes avec leur acolytes au surnoms évocateurs (Spanner, clé à Molette en français). On y boit de la bière et du whisky allongé avec de l’eau. Les inspecteurs de police les rencontrent dans les arrières – salles pour mener l’enquête sur l’assassinat de Bobby Carter. Avocat, il était au service d’un des chefs de la pègre Cam Colvin. Son corps, poignardé, a été abandonné dans les poubelles de l’arrière-cour…d’un pub, le Parlour, territoire de Charles Rhodes, ennemi de Cam Colvin.

Une tension s’installe notamment entre ces deux chefs de gang. La police doit œuvrer au plus vite pour retrouver l’assassin et éviter une nouvelle guerre des gangs.

J’ose le dire mais je n’ai pas encore lu les deux autres romans de la trilogie et je ne connais pas le personnage de Jack Laidlaw. Dans ce préquel, c’est une enquête de jeunesse où son caractère sombre est déjà affirmé. Je découvre un inspecteur, érudit, (il a des livres sur son bureau et cite des poètes pour justifier son raisonnement), électron libre qui n’en fait qu’à sa tête. Etrange personnage, qui pour réfléchir à son enquête, prend des bus et des taxis, préfère dormir à l’hôtel plutôt que rentrer chez lui, retrouver sa femme et ses enfants. Il passe outre les ordres de sa hiérarchie.

La police interroge les gangsters, les gangsters règlent leurs comptes mais Jack Laidlaw prend le temps d’observer et de rencontrer des personnes, qui semblent éloignées de ce monde de méchants.

Lorsque William McIlvanney est décédé, Ian Rankin, admirateur de cet auteur a repris, à la demande de la veuve de William McIlvanny l’écriture du roman pour le terminer.

Je ne peux pas m’avancer sur la part de l’un ou l’autre des auteurs dans ce récit.

Mais cela m’a donné envie de lire les deux autres titres pour retrouver Jack Laidlaw et continuer la visite de Glasgow.

A sa façon, John Rebus, l’inspecteur des enquêtes écrites par Ian Rankin, avec son caractère impossible, bien qu’il soit dans un commissariat d’Edimbourg, n’est pas si éloigné de Jack Laidlaw. Et c’est aussi avec plaisir que je lirai un nouveau titre de Ian Rankin.




Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Les papiers de Tony Veitch

Le deuxième opus d'une trilogie commencée avec Laidlaw du nom de l'inspecteur iconoclaste de Glasgow. L'intérêt n'est pas tant dans l'intrigue que dans la description de l'atmosphère - lourde - des personnages - hauts en couleurs ou plutôt dessinés dans différentes nuances de noir. Noir comme le ciel de l'Ecosse des mines (fermées). C'est la différence principale entre un roman policier et un roman noir, à quoi se rattache chaque roman de la trilogie.

McIlvanney excelle à décrire l'interférence fondamentale de la psyché dans les actions humaine, avec une tendresse et un humour dont on lui sait gré.

La mise en place de l'intrigue est tortueuse parce que secondaire.

A déguster comme un bon scotch au coin de la cheminée, du sombre et du lumineux.
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Rien que le noir

McIlvanney est le précurseur du polar écossais. Ian Rankin est de ceux qui ont pris la suite… Il a accepté la mission périlleuse d’achever un manuscrit du premier, décédé en 2015



Etant amateur de ces 2 auteurs, je ne pouvais manquer ce récit dans lequel on retrouve Jack Laidlaw, héros de la trilogie de McIlvanney, en octobre 1972. Une enquête de jeunesse donc pour un personnage dont on comprend déjà les caractéristiques : franc-tireur, intelligent et cultivé, droit et observateur mais pas très doué pour le respect de la hiérarchie ou la vie domestique.



McIlvanney est le premier à avoir utilisé le polar pour explorer la société écossaise et la condition humaine. C’est bien de cela qu’il s’agit dans « Rien que le noir ». Un membre d’un gang est retrouvé poignardé dans une ruelle devant un pub appartenant à un autre gang, rival. L’enquête va devoir fouiller ce monde particulier, celui des bandes qui se battent pour leur territoire, gangsters à la légende plus ou moins vérifiable… C’est en tous cas le choix de l’inspecteur principal Mulligan. Laidlaw, lui, suit son propre chemin, il fouine, questionne, observe, réfléchit…



Ian Rankin signe là un hommage incontestable à celui qui lui a montré la voie du « Tartan noir ». Rien dans l’écriture ne permet de savoir qui a écrit quoi… C’est fluide, bien écrit et Laidlaw est un gars qu’on a envie de suivre dans tous les pubs de Glasgow. « Rien que le noir », un retour en forme d’épitaphe.

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Laidlaw

William McIlvanney est mort en 2015 et à cette occasion j'ai lu du bien de ses bouquins, qui sont ressortis en Poche en français. J'ai donc choisi celui-ci, qui était je crois le premier avec ce héros récurrent, Laidlaw. J'aime beaucoup l'Ecosse mais ce bouquin a confirmé que je préfère les histoires qui se passent à Edimbourg ou sur les îles, je connais moins Glasgow. Le bouquin est peut-être bien en version originale mais il doit être difficile à traduire et pour moi ce n'est pas une réussite, il faudrait avoir le texte en anglais pour vraiment comparer, et je ne suis pas spécialiste mais le résultat est là : cela m'a gênée. Bref, l'histoire est plutôt banale (rivalités entre policiers, bas-fonds de Glasgow…). J'ai trouvé aussi les innombrables considérations sur la vie assez longues et ennuyeuses. Certes, le personnage principal a une personnalité particulière, on aime ou pas, pour ma part je n'ai pas senti d'empathie particulière. Déçue.
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Les papiers de Tony Veitch

Encensé par ses pairs et par de nombreux lecteurs William McIlvanney fait partie de ces écrivains dont certains ouvrages hantent ma bibliothèque depuis longtemps avec la mention « à lire d’urgence » et que je finis par oublier. La réédition par les éditions Rivages de la trilogie consacrée à l’inspecteur Jack Laidlaw est donc l’occasion de découvrir en ce qui me concerne ou de redécouvrir, pour d’autres, un des auteurs majeurs du polar britannique.

Petit malin que je suis, j’ai commencé par le premier édité, Les papiers de Tony Veitch, avant de m’apercevoir qu’il s’agissait en fait du deuxième roman de la trilogie. Ce n’est pas grave.

Nous sommes à Glasgow au début des années 1980 et Heck Adamson, clochard de son état, est en train de crever aux urgences. Ses dernières paroles sont pour faire venir à son chevet l’inspecteur Jack Laidlaw. De cette ultime entrevue, Laidlaw ressort avec la conviction qu’Adamson a été empoisonné et que cela à un rapport avec un règlement de comptes entre truands. Et puis, au milieu de tout cela, émerge un drôle d’individu : Tony Veitch, étudiant en rupture de ban, fils de bonne famille et écrivain compulsif qui semble s’être volatilisé. Malgré les réticences de sa hiérarchie et de ses collègues, Laidlaw, dont l’opiniâtreté confine à l’entêtement, se lance à la recherche de Veitch dans l’espoir de faire la lumière sur la mort de Heck Adamson.

Il y a tout chez McIlvanney.

Une écriture efficace sans être minimaliste avec en particulier des ouvertures de chapitres ciselées (« Au Gai Luron, le pub préféré de John Rhodes, dans le district de Calton, là où commence - certains disent finit - l'East End de Glasgow, il y avait comme qui dirait foule. Il y avait Macey et puis Dave McMaster et Hook Hawkins. Les autres, c'était juste John Rhodes. »).

Un héros atypique, par bien des côtés asocial mais guidé par une profonde volonté de mettre à jour la vérité, aussi laide et dérangeante – y compris pour lui – puisse-t-elle être comme le rappelle sur le mode de l’ironie l’un de ses collègues et rares amis : « Quand on l’enterrera, il faudra qu’il regarde comment ça se passe. Il aura des trous dans son cercueil pour regarder. Probablement qu’il soulèvera le couvercle, s’assoira et dira : "Attendez une minute. Votre chagrin me paraît suspect. Tirez-vous. Vous autres, on essaie encore une fois, d’accord ?" Au bout d’une douzaine de fois, il ne se relèvera plus et ils pourront rentrer chez eux. » Dans sa constante quête de vérité, Laidlaw apparaît comme un idéaliste, profondément empathique à l’égard des victimes et portant haut son mépris plus pour ceux qui ne font rien pour l’aider à découvrir cette vérité que pour les coupables eux-mêmes. Au risque de s’y perdre.

Et puis il y a aussi Glasgow, l’autre personnage de McIlvanney, cette ville apparemment coupée en deux entre les nantis et les autres mais dont la taille, finalement petite, et le déclin font que les connections se font entre les différents mondes qui s’y croisent. Il en ressort un portrait fascinant de la pègre locale et des relations sociales dans toute leur complexité.

Autant dire que l’on se trouve là face à un grand auteur et à un formidable roman.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Laidlaw

Du pur humour anglais qui rend l'intrigue moins intéressante surtout qu'elle ne joue pas sur les effets de surprise. J'aurais pu citer une bonne partie du livre pour ce qu'on appellerait aujourd'hui des punchlines.

Laidlaw, un inspecteur pour le moins inhabituel, qui n'a de certitudes que ses doutes, doit, en 300 pages, éclaircir une affaire filandreuse d'homicide sur jeune fille dans le Glasgow des années 1970, où un homosexuel est un pédé, où un père de famille se sent autorisé d'interdire à sa fille de fréquenter un catholique et à sa femme de le contredire!

L'inspecteur Laidlaw m'a fait penser à l'inspecteur Morse de Colin Dexter (sauf que Laidlaw se dévoile un peu plus, on connaît son prénom!)





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Laidlaw

Laidlow.



« Plus grande révélation du roman policier depuis Chandler » (Ross McDonald), « la pure essence du roman policier écossais » (Peter May), voilà la pompe discrète qui accompagne la réédition de la trilogie « Laidlow » chez Rivage noir.



On découvre dans le premier opus, éponyme, le fameux inspecteur dans une enquête sans surprise puisqu’on sait d’entrée qui est l’assassin et le violeur anal d’une jeune fille de douze ans. Cela se passe à Glasgow en 1977 au début des quinze ans de gouvernement Thatcher (on remarquera que ce nom n’est jamais prononcé dans aucun épisode), un Glasgow à peine esquissé, décrit en huis clos, en jeu de l’oie avec sept cases « bar », une case « prison », une case « hôtellerie » et ainsi de suite jusqu’à la conclusion en spirale quand Laidlow fait un six.



Une série de personnages « pittoresques », truands et gens de la rue, constitue l’essentiel du corps social dans lequel l’inspecteur évolue. Une femme et trois enfants qu’il trompe (case hôtellerie) complètent le tableau et nourrissent l’angoisse et la culpabilité de cet inspecteur de 41 ans qu’accompagnent dans son périple à petits pas le gentil inspecteur Harkness et le vilain inspecteur Milligan (case prison) entre deux bars où l’on sirote des whiskies à l’eau et des bières (case puits).



En 1977 il ne faisait pas trop bon d’afficher son homosexualité. Edward Heath à qui Maggie a succédé en sait encore quelque chose aujourd’hui puisqu’on l’accuse après sa mort. Le sujet, au cœur de l’énigme (qui n’en est pas une) est donc bien choisi mais il n’est pas traité. Tout le monde se gausse avec des allusions graveleuses et les états d’âme sont soigneusement évités réservant au seul Laidlow le droit de s’interroger sur la limite qui sépare la loi de la vérité comme fondement (si on peut dire dans un tel cas). Car c’est sans doute dans cette approche quasi obsédante du rôle de la justice que Laidlow et William McIlvanney qui tire les ficelles en coulisse retiennent notre attention et nous aident à tourner les pages. Laidlow ose des rapprochements entre l’Al Capone local et Albert Camus et s’attendrit autant sur la victime que sur le bourreau.



Milligan représente clairement le mépris des victimes. Pour lui peu importe qui est coupable pourvu que quelqu’un soit derrière les verrous. Cette absence totale de compassion est peut-être au bout du compte la seule référence à Maggie T.(fille d’épicier revancharde et cruelle) .



Parfois de grands moments sans air : Laidlow pédale dans le vide (autour des pages 200) et nous le regardons, sidérés, dans sa solitude et sa manière récurrente d’être pessimiste et vain.



Conçu comme une grande exposition, ce roman est censé préparer le suivant « les papiers de Tony Veitch ». Ce qui lui confère nécessairement un caractère inachevé.



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Laidlaw

Bien sûr l’intrigue, emmaillotée dans cette terrible bestialité et une violence sous-jacente, est bien présente et Jack est un bon professionnel aux méthodes singulières mais ce qui importe le plus à l’auteur c’est de rouvrir des portes qui se referment souvent un peu trop vite afin de tenter de saisir l’insaisissable, de s’interroger et de rejeter les idées reçues. Il le fait avec une telle subtile vigueur que l’on se trouve le cul par-dessus tête, surpris et sans réaction tout d’abord mais il en remet une couche puis une autre et l’effet se produit, engendrant des sensations nouvelles. Un divin élixir euphorisant s’insinue. On est accro, il est trop tard.



En quittant « Laidlaw », on n’attend qu’une chose, celle de le retrouver très vite dans « Les papiers de Tony Veitch » et « Etranges loyautés » - jusqu’où va-t-il nous mener ce bougre de Jack ? Et puis tous les autres…



La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2015/08/la-jeune-fille-la-sale-bete-et-le-vilain-petit-connard.html
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 Étranges loyautés

Etranges loyautés.



Cette fois c’est Laidlow qui prend la parole et nous entraîne dans sa lugubre folie. Son frère est mort. Renversé par une voiture. Un soir de beuverie. Jack, Jack Laidlow, n’accepte pas cette disparition et va tenter d’en comprendre le sens et la raison. Il part dans la ville où vivait Scott, son frère, pour interroger les gens et découvrir « la » vérité.





Bien entendu Brian Harkness, maintenant marié et Bobie un nouveau collègue, assurent l’incontournable contradiction .L’odieux inspecteur Milligan est curieusement mis en quarantaine par McIlvanney.



On est au début des années 80, Jack a « dans les quarante » et la main de fer de Maggie n’étreint toujours pas son cœur d’artichaut. Glasgow est inerte. Seuls les malfrats s’agitent un peu et faute de personnages récurrents chez les gentils constituent finalement l’unique corps social écossais manipulé par l’économie libérale. Triste réduction. Incroyable aveuglement…



Loin de sa femme Laidlow s’évertue à décevoir sa maîtresse. (On a du mal à comprendre d’ailleurs pourquoi ces femmes choisissent de vivre avec un flic alors même qu’elles connaissent les implications, soit par expérience soit pour avoir lu n’importe quel polar à deux balles.)



En tout cas, Jack se retrouve seul dans un appartement sans charme et sans provisions, à « enfiler des caleçons propres » (sic) à défaut de perles. Pur masochisme qu’entretient, fiévreusement et sans humour, tout son entourage.



Allez ! Mieux vaut aller enquêter et harceler les gens, compris la veuve au comportement hautement improbable plutôt que d’écouter les conseils d’apaisement de ses collègues. Le narrateur est un policier mais le roman ne l’est plus. Et c’est le policier qui est la victime…de ses fantasmes obsessionnels.



Il est clair que le train a déraillé, même si l’énigme du frère se transforme en conspiration, même si la case « Hôtellerie » du jeu de l’oie (de lois...) métaphorique reprend du galon entre deux stations dans les bars. (Seule concession à la loi qu’il fustige, Jack s’est mis au soda citron à la place du Whisky à l’eau lorsqu’il doit conduire une voiture : bravo !), on sent parfaitement arriver avec la conclusion la fin du personnage lui-même. Case 63, au plus loin des marges au plus près du trou noir.



Pas d’enterrement pour Jack qui poursuit son chemin sans nous… et revient vingt ans plus tard trainer son ombre dans les rivages noirs des librairies.



A lire les uns après les autres avec pugnacité.









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Les papiers de Tony Veitch

« Les papiers de Tony Veitch »



La grande révélation et la pure essence (parfois plombée) du polar qu’est William McIlvanney nous repasse les plats avec les mêmes personnages que dans « Laidlow ».

L’inspecteur a un an de plus (mais le livre est publié en 1983 soit 6 ans après le tome 1) et s’occupe de deux morts suspectes en but aux rebuffades – comme c’est original- de sa hiérarchie.



Eck l’indicateur avale de l’Herboxy mélangé à du vin, Paddy décède violemment.



Laidlow enquête malgré tout sous les sarcasmes. Vêtu notamment d’un polo rouge, d’un pantalon noir et d’une veste en jeans (bonjour l’élégance), il évolue dans le même jeu de l’oie que dans l’épisode précédent en s’arrêtant systématiquement dans les cases « bar » du jeu pour siroter ses whiskies à l’eau.



De la même façon on s’enferme dans une ville jusqu’à la résolution. Glasgow est d’une urbanité bien pâlotte, et des truands gros rouleurs de caisse ne constituent pas une classe sociale en soi. Pour le coup le rapprochement de Tony Veitch, riche, jeune et brillant sujet,

révolté et honnête, avec la pègre et ses tentacules sournois ,apparait bien improbable et l’énigme (puisqu’il y en a une cette fois ci) pèche par manque de réalité voire de réalisme.



Du contexte politique il n’est toujours pas question alors qu’à l’époque la dame de fer faisait salement grincer ses boulons et ceux de ses navires. La misère sociale n’est en somme qu’un détail, pas une réalité quotidienne pour l’Ecossais moyen qui vit de ses coutumes et de sa fierté revendiquée. Quant à l’Irlande dont Laidlow est en principe originaire côté maternel (à découvrir dans le troisième opus « étranges loyautés) il n’en est pas non plus question alors que les bombes explosent à Dublin et les grévistes de la faim pourrissent dans les prisons dès 1981). Le parti pris est plutôt déconcertant et demande une explication.



Loin de toutes ces contingences et enfermé dans sa chère cité, Laidlow se débarrasse de sa femme (qui ne supporte pas ses horaires) et de ses rejetons au profit de sa maîtresse, ce qui semble bien téméraire si l’on veut créer une série littéraire. A supprimer tout le monde, il prend le risque de tourner court (à l’instar de la famille d’Erlandur d’ Indridason, ou de la nièce de Scarpetta….). Restent Harkness et Milligan fidèles à eux même et fidèles au poste (de police), pour maintenir le fil. De fait ce sont plutôt les malfrats qui assurent le lien et la permanence.



D’Erlandur, d’ailleurs, Laidlow a les tics et les humeurs (En 1977 Indridason avait 15 ans). Tenace, « bouillant froidement » il ne lâche pas son os mais perd pied dans des considérations accessoires.

Autour de la page 200, même baisse de régime que dans l’épisode précèdent et puis, la fin qui est à l’image de Tony Veitch, déclassée.

Sympa pourtant ce Tony qui sans jamais entrer directement dans le récit réussit à se faire aimer.



Ce roman prépare-t-il à « Etranges loyautés » le troisième épisode ?



Non.

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Rien que le noir

La première enquête de Laidlaw laissée inachevée par William McIlvanney et terminée par Ian Rankin. Cette phrase devrait suffire à affrioler tous les amateurs de polars. On retrouve ici l'inspecteur philosophe, spectateur empathique de Glascow, attentif témoin de la misère et de la splendeur de tous ses habitants. Rien que le noir se demande quand un meurtre commence, comment il est bien plus que le résultat d'une guerre des gangs.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Laidlaw

Un drôle de bouquin... Je ressors de sa lecture... avec un avis plutôt mitigé.

Le gros souci de cet ouvrage, c'est qu'il n'a pas dû être du tout évident à traduire. La traduction française sent la traduction, comme on dit. Le livre regorge d'images, de métaphores, certes souvent poétiques, mais vraiment difficiles à saisir en version française. A cause de celà, la lecture manque de fluidité, et on passe son temps à se demander où l'auteur a voulu en venir... de plus, un certain nombre de personnages parlent avec un accent écossais empli d'abrévitations et de tics de languages, là aussi difficiles à traduire en français...

Ce n'est pas vraiment un "page turner", on se fiche un peu de l'enquête...

Alors oui, la description de Glasgow, de ses pubs, de ses rues, de son atmosphère, est plutôt réussie et vivante, la psychologie des personnages est intéressante, et le livre est finalement un manifeste pour le doute, ne pas juger au premier abord, etc.

Bref, je suis content de l'avoir terminé, mais sa lecture ne fût pas vraiment une partie de plaisir...
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Laidlaw

Ca se passe en Ecosse. A Glasgow. Je ne connais pas, et je le regrette bien.

Pourtant ça n'a pas l'air joyeux, vu de l'intérieur, Glasgow, n'empêche, j'irais bien. Les Ecossais m'enchantent. Celui-là ?

A vrai dire, si tous les Ecossais sont comme Laidlaw, l'inspecteur hanté par les ténèbres de l'âme humaine, ça ne doit pas être marrant tous les jours. Si ils ressemblent aux autres protagonistes, encore moins. J'irais bien quand même. Disons que ce n'est qu'un roman, pas tout neuf, et que la ville doit présenter bien d'autres attraits et avoir changé depuis les années 70, date de la publication du roman. Tiens, je suis incapable de situer l'intrigue dans le temps. C'est comme les tragédies grecques, c'est intemporel.

Le héros se la pète de réflexions sur tout ce qui arrive dans sa vie. Ou c'est plutôt l'auteur peut-être, qui se la pète un peu. A chaque geste d'un des acteurs du livre, il nous livre un contenu vibrant d'émotions qui croisent des sensations, des éclats de pensées fusionnées dans une espèce de terreur, ou de dégoût, ou de tendresse. Des haussements d'épaules, des dysfractions de membres, des collisions d'individualités perdues. Oui, une nouvelle race de roman policier. Un rien unique en son genre, j'imagine.

C'est presque gonflant. Parce que c'est bien écrit, aussi. Parfois obscur, mais riche et balancé. C'est presque gonflant mais OK j'ai joué le jeu, acceptant cet écueil pour m'attendrir dans la mélancolie de ces êtres perdus. Et cette pauvre famille humaine m'a cueillie, ces solitudes, ces malaises, ces secrets, ces intolérances, et la peine, beaucoup de peine. Ca ne ressemble pas à un polar, il y a pourtant meurtre, enquête, témoins, complices, victimes collatérales et ce qu'il faut de flics pour démêler tout ça. Ca ne ressemble à rien, sauf peut-être à la vraie vie, si la vie était triste comme ça - elle peut l'être, par moments. Les traces noirâtres des rues de la vieille ville en rajoutent, le climat aussi. Des vies gâchées. Des vies inutiles. Et la méthode Laidlaw pour démêler tout ça.

Tenter de comprendre, en l'occurrence, c'est tenter de suivre la logique des failles humaines menant à un acte, un sale acte qui est d'ôter une vie. L'enquête ? Parce que c'est le boulot du flic. Mais ce n'est pas ça qui compte. Ce qui compte, c'est comprendre le malheur pour qu'il se reproduise le moins possible. Pas l'éradiquer, ça serait prétentieux, mais sauver ce qui peut être sauvé. Même un tout petit bout d'humanité qui palpite faiblement. Alors OK on l'aime, ce Laidlaw un peu gonflant, et son second qui observe tout ça, et presque, presque les autres protagonistes. La suite de ce roman serait bienvenues, comme si celui-là n'était qu'une préface. Parce qu'il est quand même pas mauvais, l'auteur. Il se la pète un peu, mais il se laisse sérieusement lire.
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Laidlaw

Un polar écossais qui se veut clairement un roman d'ambiance. Une jeune fille a été agressée et assassinée et nous connaissons très vite le nom du coupable. Le duo d'enquêteurs est formé par l'inspecteur Laidlaw et son adjoint Harkness. Laidlaw est un flic secret dont le mariage bat de l'aile et, tout au long du roman, son adjoint s'efforce de trouver la meilleure façon de l'aborder. La langue est belle, poétique par moments. J'avoue toutefois avoir été déçu par ce roman. J'avais tant entendu parler de cet auteur comme du père du roman noir moderne. À l'arrivée, un bon polar d'ambiance mais pas le chef-d'oeuvre annoncé selon moi.
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