Critiques de William T. Vollmann (76)
Une rareté : un Vollmann décevant, qui fait pourtant subtilement effet.
Une fois n'est pas coutume, ce bref (85 pages) récit de William T. Vollmann, publié en 2011, et paru en France en 2012 chez l'excellent Tristram, est décevant.
Racontant les quelques jours qu'il a passés à proximité de la centrale maudite de Fukushima, dans les semaines qui ont suivi le tsunami du 11 mars 2011, ces pages ont les qualités et les défauts du "récit à chaud", mené avec beaucoup de pudeur et d'honnêteté : les entretiens avec des personnes déplacées et les descriptions quasi-cliniques du paysage dévasté font ressortir beaucoup de banalités, et comme une sourde rythmique, le faible niveau d'information de ces Japonais sinistrés sur les risques liés aux radiations, et l'incrédulité lancinante de Vollmann lui-même sur leur faible sensibilité à ces questions, au pays d'Hiroshima et de Nagasaki.
Rien de très intéressant au fond hélas - ce dont Vollmann est conscient, et avec quoi il joue -, mais deux petits miracles, même "en creux", qui font honneur au talent de l'écrivain : son humour désenchanté d'une part, toujours présent y compris au coeur des phases les plus délicates de son petit périple, et sa peur, omniprésente, d'autre part, affleurant à tout moment, maîtrisée avec difficulté, qui éclaire - paradoxalement davantage que bien des discours - l'invisible péril qui rôde...
"Je déambulai dans la zone interdite, rien que pour dire que je l'avais fait. L'interprète fit un ou deux pas prudents derrière moi, puis s'arrêta. Le chauffeur resta dans la voiture, vitres remontées. Chaque fois que je le regardais, il remettait anxieusement le moteur en marche. Aurais-je dû insister pour qu'il continue dans la zone d'évacuation forcée ? Mon dosimètre n'avait enregistré aucune augmentation récente ; s'agissant des rayons gamma, la situation semblait suffisamment sûre, et peut-être ce récit aurait-il été plus dramatique si j'avais été plus insistant, mais là encore, peut-être pas, car qu'aurions-nous vu, sinon d'autres maisons vides, et puis les dégâts du tsunami et du tremblement de terre, puis le réacteur - lequel, comme le montraient les photos prises par des drones et publiées dans le journal, ressemblait à n'importe quel chantier boueux ?"
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C'est une enquête sociologique extrêmement pointue, un micro-trottoir à l'échelle mondiale qui relativise la notion de pauvreté, un ouvrage dense qui entremêle témoignages et réflexion. Un livre exigeant qui demande du courage, ce dont je manquais pour arriver au bout.
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A peine quelques jours après le tsunami et l’accident nucléaire de Fukushima, le journaliste et écrivain William T. Vollmann, s’organise pour aller sur les lieux. Il connaît le Japon, il y retrouve l’interprète qu’il a déjà utilisé, et il s’est équipé d’un dosimètre – dont il nous indiquera toujours les relevés pendant son séjour de Tokyo vers la zone dévastée puis, la zone contaminée.
Vollmann est un opposant au nucléaire convaincu : il restitue la parole de nombreux réfugiés rencontrés mais, « la question du réacteur est le vrai sujet ».
Ce court récit-reportage nous montre – à nouveau – que les citoyens ne connaissent rien à ce sujet : « j’avais entendu dire que ça [les dangers des radiations] n’était pas si effrayant que ça » ; les bombes en 1945 sont tombés « loin d’ici », les gens « n’en parlaient pas », et pour résumer : « aucun d’entre nous n’est particulièrement inquiet » ! Aussi le journaliste interroge-t-il toujours les personnes rencontrées sur ce qu’ils pensent de la centrale endommagée, et sur le parallèle à faire avec Hiroshima et Nagasaki.
«Comme le dirait Orwell », écrit Vollmann, « l’ignorance c’est la force » : il remarque que les « suiveurs de règles » sont comme partout « de ces innocents si utiles aux autorités ». Or le nucléaire ne peut pas s’envisager uniquement dans le présent, car ses déchets seront gérés dans des « périodes excédant de manière délirante tout cadre de référence de la civilisation ». Il oblige à penser, comprendre bien plus loin. Vollmann cite également les paroles pertinentes du Bouddha et ses mises en garde : les hommes « ignorants et égoïstes… s’abandonnent simplement à l’intérêt présent, à la richesse et au plaisir ».
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Témoignage trop court à mon goût qui n'apporte rien de nouveau. Dommage.
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Ce livre est extremement bien fait et fait ressentir au lecteur des emotions (pitiee,joie)tres souvent
Je l'ai aimme car ce livre est tres attirant et tres attachant et que l'elan vit tout le long de l'histoire
Dutil arnaud
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????
Promenade de santé ?
Naiveté des japonais ?
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