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Critiques de William T. Vollmann (76)
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Pourquoi êtes-vous pauvres ?

C'est une enquête sociologique extrêmement pointue, un micro-trottoir à l'échelle mondiale qui relativise la notion de pauvreté, un ouvrage dense qui entremêle témoignages et réflexion. Un livre exigeant qui demande du courage, ce dont je manquais pour arriver au bout.
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La Famille royale

"Ils veulent mourir car ils ont peur de vivre"

Au secours, ma prochaine lecture sera gaie et lumineuse.

Violence, prostitution, drogue, sexe, vice, proxénétisme, manque, dépendance, amour, pédophilie, corruption, jungle, indifférence, religion, bible, mort, chagrin, peur, pitié, noirceur...

Des thèmes usités mais pourtant voilà encore un OVNI de Vollman

L’auteur, dont on se surprend à imaginer qu'il est au minimum un brin tordu, présente un univers d'une manière fouillée, conséquence d'un travail de documentation qu'on devine énorme. Décidément, il se plait à fouiller les faces obscures de notre monde. Il va tellement loin, qu'on a l'impression qu'il occupe lui-même le cerveau de chacun de ses personnages. Le style narratif, la longueur du roman, son excès de commisération donnent souvent l'impression qu'il se perd parfois un peu dans sa quête de régler ses comptes à notre société
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Treize récits et treize épitaphes

À force de trop habiter son écriture, un écrivain risque d'expulser complètement ses lecteurs potentiels de son territoire mental (et de son livre).

C'est exactement ce qui m'est arrivé ici : manquant d'air, au bord de la suffocation, je pris rapidement fuite. J'abandonne.

Et pourtant, faut reconnaître que j'avais été averti d'entrée de jeu.

Dans une note introductoire et très sibylline, William T. Vollman m'avait bien prévenu que ses histoires étaient censées conduire le lecteur jusqu'à un terminus où l'attend... «une épitaphe» !!

Au secours !! « Excusez la poussière », Miss Parker, mais moi je vais me tirer avant le pire..!

Le premier récit, «Le Spectre du Magnétisme» , le seul que j'aurai réussi à lire jusqu'au bout (je me demande comment d'ailleurs...) m'a immédiatement fait penser au très illisible William S. Burroughs, à cette écriture qui m'est personnellement insupportable, au style abusivement hasardeux et elliptique, façonnée quasiment au «cut-up», volontairement sans queue ni tête, procédé littéraire qui avait peut-être pu trouver tout son sens à un moment donné mais qui, depuis, a largement fait son temps...

Quel intérêt, dites-moi, à refaire aujourd'hui, par exemple, la «Fontaine» de Duchamp ou le «Carré Noir» de Malevitch?

Exercice littéraire qui s'avèrerait donc, de mon point de vue, purement gratuit et vide.

Baise et défonce, alcool et prostituées, junkies et psychopathes, vieux cons et paumés, pornographie et armes à feu, personnages néanmoins sans aucune épaisseur humaine, le tout jeté en vrac...Récits censés être enrobés, selon la quatrième de couverture du livre, d'un « style à l'élégance monstrueuse» - pourquoi pas ?- mais qui à mon sens ne fait autre chose que regarder son nombril, ou encore censés explorer «les mécanismes de la perte» mais qui n'en extraient pour autant rien d'exaltant ou de sensible, rien de vivant ou de poétique... À quoi bon alors tout ce tapage?

Toujours dans sa note introductoire (je crois que finalement c'est ce que je préfère dans ce livre..), l'auteur, dans ce qui ressemblerait à une sorte de fulgurance autocritique - ou peut-être juste à un tic postmoderniste ? -, se demandant si, malgré ses convictions, il n'avait pas «raté» son début, finira par conclure que cela n'a absolument aucune importance : de toute façon, «les mots sont froids et morts», déclare-t-il.

Oui, tout à fait d'accord, Bill!

On essaie de recommencer mieux ailleurs, oké ?

Quant à moi, je ferai mieux d'aller dépoussiérer mes Bukowkski et mes Cossery...







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Le grand partout



 Le “grand partoutˮ c’est pour les resquilleurs dont l’auteur fait partie, le monde et plus particulièrement les USA et leurs trains de marchandises. Chaque trajet, vécu comme une expédition des temps modernes, donne l’occasion de se confronter aux “bourrinsˮ (les contrôleurs), la maréchaussée et autres structures “citoyennesˮ (expression de l’auteur !). style enlevé, humour à tous les étages et dans toutes les gares. On a les aventures qu’on mérite. Donnons acte aux hobos de ne pas faire la morale aux autres. Certains s’encanaillent dans des coinstots bizarres comme disait Vian, eux c’est les trains de marchandises, wagons tombereaux et autres plateformes. Après avoir jeté leur gourme ferroviaire, ils rentrent en Greyhound ou en avion chez bobonne pour repartir plus tard vers de “nouvelles aventuresˮ. Plaisant à lire, mais, mais… un peu vain.
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La Famille royale

C’est tout un défi de lire ce roman. Et ça, ce n’est pas dû à l’histoire ni à l’écriture mais à cause du format que j'ai acheté: Le Grand Format … ouch! Puisque je lis dans mon lit avant de me coucher, il a fallu que je dépose le livre sur un oreiller pour ne pas me briser les poignets ! Je me suis rendu à la page 489 et là j’ai craqué ! J’ai dû abandonner ! Je ne me concentrais plus sur l’histoire mais sur la façon dont je tenais le livre …. Horreur !!!!!! Je crois essayer de me trouver une copie poche et recommencer ma lecture.



Recommandation: Si vous désirez lire ce roman très intéressant, achetez la version poche !!!!

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Les nuits du papillon

Vollmann fait sans doute partie des très grands auteurs américains contemporains. Ses allures d'adolescent attardé, de « geek » introverti, voire d'étrange ermite habité, font dire au romancier, spécialiste d'Haïti, Madison Smartt Bell, lors d'un portrait pour le New-York Times en 1994 :

« Quand on voit William T. Vollmann, on s'imagine qu'il a passé les dix dernières années dans une pièce sans fenêtre derrière un ordinateur. En fait, on apprend qu'il a passé les derniers mois à risquer sa vie en Thaïlande, en Somalie ou en Bosnie, au risque de faire honte à Hunter S. Thompson, Jack London ou Errol Flynn. de même qu'on ne pourrait le soupçonner d'avoir une ambition littéraire plus outrecuidante que quiconque depuis Faulkner. »

On y apprend aussi qu'il a écrit son premier livre, Les Anges radieux (1987), « en restant au bureau après le travail, se cachant du personnel de nettoyage et ne se nourrissant que des sucreries vendues par les distributeurs automatiques. » ; et qu'il avait commencé ses voyages immersifs et carrément dangereux dès 1982, avec un séjour aux côtés des mujahidins afghans, ce qui l'amènera naturellement à travailler comme grand-reporter, bien que son obsession pour les belles phrases (ce qui au final revêt pour lui le plus d'importance), et son caractère relativement « instable » (ou en tout cas, bien barré…) fassent de lui un singulier écrivain, parfois romancier ou historien, mêlant à chaque nouveau texte tous les degrés de l'écriture.



Ce texte, comme souvent accompagné de magnifiques, hypnotiques et dérangeants dessins — hésitant entre croquis griffonnés rapidement sur une nappe ou bien lors d'un coup de fil, et véritable oeuvres marquées par la trace de l'obsessionnel — est sans doute l'un des plus personnels de l'auteur.

Il marque le second volet de sa trilogie sur la prostitution, achevée par le monumental « La Famille Royale », dont je vous avais livré ma difficile critique l'année dernière, enrichie par celle des babéliotes JIEMDE et le_Bison (qui ne s'en séparerait pas lors d'un naufrage…), sans que l'ordre de lecture ne semble de quelque importance.



Ici, Vollmann se met en scène, entre souvenirs d'enfance et expériences possiblement vécues lors de reportages en Thaïlande et au Cambodge, évoquant également ses voyages en Arctique — avec la partie la plus « dérangeante » de son roman « Les Fusils » qui prend alors les couleurs de la vérité : son absurde et destructrice liaison avec une femme Inuktitut — le tout tournant autour de ses intenses et désarmantes relations avec les prostitués de ces pays.



Inutile de préciser la fascination de l'auteur pour ces êtres à l'existence hors des normes, pour ne pas employer de mots trahissant l'habituel jugement dont, de tout temps, on les affuble. Sujet à la fois trop grave, complexe, et personnellement méconnu pour me lancer dans une telle entreprise, me méfiant simplement d'une certaine morale, sans occulter le caractère archi-tragique de situations, créés avant tout par l'hypocrisie sans fond de nos sociétés consommatrices.

Vollmann, comme à son habitude, y plonge les deux pieds en avant, lui qui parle si bien des « marginaux », leur donnant notamment la parole dans son ouvrage « Pourquoi êtes-vous pauvres ? ».

Son approche déroutante, dont la finalité semble dominée par une forme de trouble affectif, de déformation de ce qui pourrait être considéré comme « raisonnable » voir « réel », piétine l'approche dichotomique de ceux qui préfèrent les appeler « travailleuses du sexe ».

C'est une fois encore une déclaration d'amour impossible à toutes les putes, la menace naissante du SIDA comme fond diffus historique, en plus des lointains khmers rouges, sans traitement « gonzo » ajouté.



Ce papillon est donc éphémère, coloré du reflet trouble des néons, terriblement nocturne et solitaire, car ne demandant jamais à être compris, relayant l'empathie à l'état d'étranges cocons venus de contrées à l'impossible touffeur.

Un voyage éprouvant effectué d'un battement d'aile, gravant son nom d'une délicate encre indélébile sur un insane prospectus, publicité ricanante d'un monde en voie de désintégration.
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Les fusils

Au pays de la glace et du silence, résonne une détonation : Vollmann est passé par là, sur les traces de l’explorateur perdu Sir Franklin, mort de faim et de froid, à la recherche du mythique Passage du Nord-Ouest.

Il en tirera l’un de ses sept « rêves », dont il explique la démarche dans une note en fin de livre, qu’il me parait utile de reproduire ici, tant elle pourra aider le prochain voyageur à ne pas trop se perdre dans cette infinité :

« Mon but, avec « Sept Rêves », a été de créer une « histoire symbolique » — c’est à dire, un récit des origines et métamorphoses, souvent déformé, fondé sur les faits tels que nous les connaissons, mais dont la déformation sert une conception plus profonde de la vérité. C’est là marcher sur une corde raide, avec d’un côté la littérature servile et de l’autre la complaisance. (…) Dans ce Rêve, comme dans les autres, j’ai fabriqué mes couleurs non seulement avec la palette des temps, mais également avec celle des lieux. »



Celui qui a déjà voyagé en sa compagnie retrouvera son immense talent pour embrasser l’Histoire humaine de la manière la plus objective possible, transcendant les obligatoires distinctions Individu / Société, Bien / Mal, Nature / Culture, dans une forme de relativisme absolu, terriblement difficile à tenir, car ne renonçant jamais à trouver des réponses, fondamentalement multiples…



Intégrant un grand nombre de dessins, cartes et croquis, particulièrement réussis, ce livre vient confirmer l’immense talent, tel un sens supplémentaire, de description de l’auteur, jusqu’au vertige induit par le récit des douze jours passés, seul, dans une station météo désaffectée aux abords du Pôle Nord magnétique, qui font définitivement basculer cette oeuvre dans l’inoubliable.



Livre d’Histoire, de l’intime à l’universel, du tragique au dérisoire, défi lancé au lecteur-aventurier, désorienté sans cesse par ces contrées où les notions de temps et de lieux ne demandent qu’à être brouillées.

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Le grand partout

J'ai abandonné "Le Grand Partout"...

... ou comment vous dire joliment que j'ai dû interrompre avant son terme ma lecture de l'essai pourtant prometteur de William T. Vollmann.



Prometteur, oui : il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour me laisser séduire par les sirènes d'un quatrième de couverture qui me chantaient les louanges d'un "hymne à la clandestinité et au voyage, (...) au fil de pages splendides et inspirées qui réinventent la légende du Grand Ouest"...



Le synopsis lui-même était plutôt attrayant : l'auteur y relate son expérience dans le domaine de la "resquille ferroviaire" ; avec son ami Steve, il voyagent clandestinement dans les trains de marchandises, avec comme destinations celles que le hasard et la planification des sociétés du rail choisissent pour eux.



J'imaginais des rencontres insolites, des aventures picaresques, des descriptions éloquentes des paysages traversés...



Je n'y ai trouvé que l'ennui, et le désappointement. D'ailleurs, l'auteur avoue lui-même que "ce livre a peu de choses à dire". Dans ce cas, il aurait mieux fait de s'abstenir !

J'ai eu l'impression de tourner en rond : le récit est essentiellement composé du récit d'attentes, de montées et de descentes plus ou moins réussies, car plus ou moins risquées, et les sites traversés le sont trop rapidement pour susciter des commentaires véritablement intéressants. Du coup, William T. Vollmann préfère s'attarder sur la description de l’intérieur des wagons (souvent couverts de graffitis obscènes, parfois très délabrés).

De temps en temps, émerge une figure d'emblée attachante, celle d'un protagoniste avec lequel on aimerait faire plus ample connaissance, mais là aussi, la rencontre est fugace, et laisse un goût de frustration...



Imaginer William T. Vollmann, écrivain aux revenus confortables dont le physique vieillissant lui fait parfois subir ses défaillances, en voyageur clandestin et anonyme, est une idée sympathique... on lui souhaite de pouvoir continuer longtemps, mais qu'il ne se sente pas obligé de nous en faire part !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Dernières nouvelles et autres nouvelles

Je viens d'achever la première nouvelle, 100 pages quand même. Un grand bof !, je n'accroche pas ; pourtant la guerre en Bosnie méritait mieux, mais l'on sait que la fiction n'arrive pas forcément à la hauteur de la triste réalité - relisez le terrible "Srebrenica, un génocide annoncé" de Sylvie Matton sorti il y a déjà plusieurs années.

Le style de Vollmann, sobre et factuel dans ses reportages criants de vérité, ici parfaitement classique, est d'un soporifique... Les personnages peu attachants sont artificiels, au mieux convenus, etc. Tout cela est très "rasoir" et la taille du livre fait peur. J'ai sauté l'histoire suivante, pour essayer de me dépayser avec l'Italie. Las, on se perd dans une multitude de détails qui ne font pas vraiment une histoire.



Comme quoi on peut être un observateur formidable et minutieux de la vie humaine et ne pas être pour autant un grand romancier.



Le test, à 28 euros, a quand même coûté cher ! Je vais essayer de poursuivre en m'accrochant mais je ne promets rien.
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Fukushima : dans la zone interdite : Voyage..

A peine quelques jours après le tsunami et l’accident nucléaire de Fukushima, le journaliste et écrivain William T. Vollmann, s’organise pour aller sur les lieux. Il connaît le Japon, il y retrouve l’interprète qu’il a déjà utilisé, et il s’est équipé d’un dosimètre – dont il nous indiquera toujours les relevés pendant son séjour de Tokyo vers la zone dévastée puis, la zone contaminée.

Vollmann est un opposant au nucléaire convaincu : il restitue la parole de nombreux réfugiés rencontrés mais, « la question du réacteur est le vrai sujet ».

Ce court récit-reportage nous montre – à nouveau – que les citoyens ne connaissent rien à ce sujet : « j’avais entendu dire que ça [les dangers des radiations] n’était pas si effrayant que ça » ; les bombes en 1945 sont tombés « loin d’ici », les gens « n’en parlaient pas », et pour résumer : « aucun d’entre nous n’est particulièrement inquiet » ! Aussi le journaliste interroge-t-il toujours les personnes rencontrées sur ce qu’ils pensent de la centrale endommagée, et sur le parallèle à faire avec Hiroshima et Nagasaki.

«Comme le dirait Orwell », écrit Vollmann, « l’ignorance c’est la force » : il remarque que les « suiveurs de règles » sont comme partout « de ces innocents si utiles aux autorités ». Or le nucléaire ne peut pas s’envisager uniquement dans le présent, car ses déchets seront gérés dans des « périodes excédant de manière délirante tout cadre de référence de la civilisation ». Il oblige à penser, comprendre bien plus loin. Vollmann cite également les paroles pertinentes du Bouddha et ses mises en garde : les hommes « ignorants et égoïstes… s’abandonnent simplement à l’intérêt présent, à la richesse et au plaisir ».
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Dernières nouvelles et autres nouvelles

L'immense William T. Vollmann est de retour en français, avec un flamboyant recueil de nouvelles baroques sur le thème de la mort. Pour la dernière fois?
Lien : https://focus.levif.be/cult..
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Dernières nouvelles et autres nouvelles

Le fantastique déferle dans « Dernières nouvelles et autres nouvelles ». Il dissimule une méditation fiévreuse de l’écrivain américain sur la fatale violence du lien amoureux.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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La Famille royale

Dans la famille « livre impossible à critiquer », j'aimerais la Famille Royale…

Mes amis, que ce livre est paradoxal, et c'est peut-être là d'où vient sa force !

Sa lecture est à la fois aisée, car très bien écrit et structuré, et à la limite du soutenable. Vu le sujet, et la démarche de l'auteur, ce n'est que normal… En sortir est un soulagement sans réconfort, comme si la boucle restait à tout jamais inachevée…



Vollmann est un grand humaniste, son livre se pose dans un espace inconnu, ni morale ni amorale. En sociologie, on ne pourrait le rattacher ni à Weber ni à Durkheim, dans le sens que les situations décrites ne sont ni le fait des individus, ni de la société. Un flou de destinées, invoquant sans cesse le peuple de Canaan, le meurtre d'Abel par Caïn, comme un brouillard pré-historique. Les individus en sont des figures mouvantes dont on ne comprendra jamais vraiment les motivations.



Livre des détestations, des rapports humains impossibles, où la simple empathie n'existe qu'à travers cette Reine des Putes, figure magique aux contours indéterminées, comme le sont tous ces personnage, tour à tour décrits comme beaux ou ignobles…

Ignobles surtout, le livre regorge d'abcès purulents éclairés aux néons, de dépendances sans fins possibles autres que la mort, dont le lecteur en vient forcément à leur souhaiter, tant le seul espoir relève de l'irréel, tant l'auteur met tout en oeuvre pour nous plonger dans l'écoeurement, et de cette volonté farouche de rendre tout jugement inopérant, lorsqu'il s'adresse directement à nous pour défendre l'humanité de ses pires personnages.

Rien n'est épargné au lecteur, renvoyant dans leurs chapelles les interprétations simplistes et moralisantes de ceux qui tiendraient à les nommer "travailleuses du sexe".



Lecture très éprouvante, au bord du gouffre, sauvée par une écriture somptueuse, qui sait changer de rythme et de texture, tels ces chapitres en milieu de livre glissant vers le surréalisme burroughsien, ou ces échappées hyper-réalistes (car vécues) dans le monde des sans-abris.



Livre impossible à aimer, pourtant indispensable. Je m'aligne sur la note de JIEMDE ( 3,5 / 5 ), car c'est dans son texte que je me retrouve le mieux.

Ne me parlez plus jamais d'Irène, Domino, ou bien de ces frères Tyler…
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Le grand partout

William T. Vollmann, né en 1959 à Los Angeles en Californie, est un écrivain, journaliste et essayiste américain, connu pour ses romans fleuves s'appuyant sur de vastes enquêtes. Son œuvre, qui mêle fictions et essais, est marquée par son goût pour l'histoire et son obsession pour le thème de la prostitution. Il vit actuellement à Sacramento.

Le Grand Partout (2011) qui vient d’être réédité en poche, est un récit à portée sociologique sur le monde des hobos, ces vagabonds du rail dont nous ont régalés des écrivains comme Jack Kerouac ou Jack London, par exemple, mais ici, ce n’est pas romancé.

William T. Vollmann et son ami Steve Jones, ont sillonné les Etats-Unis dans tous les sens, dans des trains de marchandises, non par nécessité ou par économie, mais pour le plaisir, uniquement pour le plaisir et y retrouver le goût de la liberté. Qu’un train parte vers le sud ou vers le nord, qu’importe, du moment qu’un train partait quelque part, ce quelque part ou Grand Partout, le Shangri-la des hobos. Car l’écrivain est triste, il ne reconnait plus son pays, « je contemple cette Amérique toujours moins américaine qui est la mienne, et j’enrage. » Le conformisme, les mesures de sécurité renforcées dans tous les domaines, tout cela l’exaspère et pour combattre ce système, il ne lui resterait que « la resquille », ces trains de marchandise dans lesquels on monte en douce, pour aller ailleurs.

Certes, dans ces wagons on crève de chaud ou on grelotte, on doit se planquer pour ne pas être débusquer par les « bourrins », les agents du train, qui n’hésitent pas à vous tabasser ou vous obligent à sauter dans le vide quand le convoi roule… Mais ce sont aussi des rencontres avec d’improbables collègues, moins fortunés et qui en ont sacrément bavé durant toute leur vie. Vollmann les interroge avec une grande empathie, comprend leurs motivations, apprend de leurs expériences et leurs récits sont parfois très durs car dans le passé, les bourrins pouvaient être particulièrement ignobles. Des hommes toujours, car les rares femmes qui se mêlent à ces voyageurs, souffrent plus encore (« C’est le drame de Vénus : tout le monde veut d’elle, et notre déesse est donc devenue une proie »).

Le récit est émaillé d’extraits de textes, s’avérant des conseillers éclairés, de Kerouac, London, Hemingway, Thoreau etc. Une approche de ce monde fermé, assez intellectuelle et politique, exaltant les vertus de la liberté, une notion qui se perdrait pour l’auteur (« la non-liberté qui envahit l’Amérique »). Hobo vs Bourrin, Liberté vs Contraintes, à ces problématiques Vollmann s’interroge, où cours-je ? Dans quel Etat j’erre ? Peut-être n’existe-t-il pas « de Dernier Beau Coin du Pays ? », que seul le « je me tire » soit la réponse… ?

Un très bon livre, fort bien écrit avec des passages d’un lyrisme, encore meilleur quand je vous dirai qu’il contient aussi un gros cahier de photos faites par l’écrivain, pour voir les « gueules » d’Ira, Badger et autres figures singulières de ces voyages extraordinaires.

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Treize récits et treize épitaphes

William Tanner Vollmann un nom à retenir. Il est né en 1959 dans la Cité des Anges. Il est écrivain, journaliste et essayiste. Il s'intéresse à l'histoire, la violence et à la prostitution. Ces treize récits sont pour la plupart une satire sociale de la société américaine contemporaine. Il s'abandonne à ses obsessions, les amitiés, les relations, les addictions, le sexe, la violence, la mort. J'ai aimé deux des textes : "Dans l'Omaha" où il est question des grands-parents du héros et la dernière épitaphe : "La Tombe des histoires défuntes" Où Edgar A. Poe affronte le démon.

Il faut avoir du souffle pour lire ces récits. Longues phrases avec des digressions dans le passé et dans des villes imaginaires. Il pratique la langue et les styles avec malice et justesse. Il n'est pas cru dans ses descriptions de la nature humaine. C'est un auteur que je vais suivre assidûment.
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Pourquoi êtes-vous pauvres ?

La pauvreté, vous avez dit ?

Il est difficile, surtout si l'on n'a pas expérimenté soi-même la pauvreté, à l'instar d'un Orwell ou d'un Steinbeck, d'en parler. D'où la nécessité de déconstruire ce que l'on en entend dire et que l'on croit généralement. Voilà la prémisse majeure du livre. La prémisse mineure étant : côtoyer des individus d'aspect miséreux aux quatre coins du monde, et leur demander, contre rémunération, s'ils se considèrent pauvres, et si oui, pourquoi, est un moyen idoine pour remplacer les croyances déconstruites par des opinions valables.

J'anticipe – une fois n'est pas coutume – par mon opinion personnelle : je concorde avec la prémisse majeure, mais je rejette la prémisse mineure, ou au moins je la trouve insuffisante. Je suis perplexe face à la nature des rapports discursifs qui s'instaurent en tant qu'échange économique, mais surtout j'estime que, si l'oeuvre de déconstruction a été partiellement accomplie dans cet essai, le remplacement pour le mieux a été totalement inopérant, pour deux raisons : 1. par insuffisante capacité d'empathie du journaliste avec les interviewés – lui, le nanti, qui n'a cessé de se poser en antithèse avec eux, les pauvres, même s'ils refusent de se qualifier comme tels ; 2. par le refus de s'impliquer dans une démonstration, de s'alourdir d'un argumentaire à défendre, par une démarche – de sophiste au lieu d'être de maïeutique, dirait-on s'il s'agissait de philosophie grecque – qui, à force de doute et de tours autour du pot, finit par être rébarbative, bavarde, non concluante, et ne rendant même pas justice aux témoignages recueillis parfois au prix de gros efforts.

La première partie de l'ouvrage, « Définitions par les intéressés », a le mérite de déconstruire les définitions de la pauvreté des économistes, qui se fondent sur des données économiques uniquement, et sont donc contradictoires et essentiellement contestables. Elle déconstruit aussi la théorie imputée à Marx selon laquelle la cause de la pauvreté serait uniquement le résultat de l'exploitation ; elle le fait notamment sur la bases des nombreux témoignages de fatalisme, généralement dérivés des différentes traditions religieuses – notamment du karma bouddhiste, du destin musulman, du protestantisme, etc. Cette partie contient aussi les deux témoignages les plus complets et les plus longuement étudiés au cours du livre : celui de Sunee (et de Wan) en Thaïlande, et celui de Natalia et d'Oksana en Russie.

La deuxième partie du livre, « Phénomènes » est celle dans laquelle j'avais placé le plus d'espoir. Vollmann intitule ici chaque chapitre par l'une des caractéristiques qui, à première vue, définissent la pauvreté : l'invisibilité, la difformité, le rejet, la dépendance, la vulnérabilité, la douleur, l'indifférence et l'aliénation. Le problème est que les exemples sont si mal choisis, les témoignages si mal interprétés, que l'on finit par croire (ou par comprendre) que le but est de nier la pertinence de ces caractéristiques pour qualifier la pauvreté. Par ex., dans « l'invisibilité », il est très majoritairement question des femmes afghanes en burqa, et leur parole est tellement en désaccord avec les a priori du journaliste qu'il la disqualifie totalement, et que le lecteur, par ricochet, ne peut que se convaincre que l'auteur n'a vraiment rien compris, et que de toute manière la burqa n'a strictement rien à voir avec la pauvreté (ou peut-être si, dans la mesure où justement elle la dissimule jusqu'à rendre celle-ci « invisible » au lieu de la femme qui vêt la burqa). De même la « difformité » qui, comme beaucoup de malformations et autres pathologies, peut facilement être considérée comme absolument non corrélée avec le niveau de revenu. Je ne m'attarderai par sur chaque « phénomène », sauf sur « l'indifférence », qu'il faut comprendre non comme le fléau social dont le pauvre est victime mais comme son indifférence à sa propre condition, ce qui pose nécessairement de sérieux problèmes éthiques (cf. cit. infra), et enfin « l'aliénation » terme marxien qui, une fois refusée la définition venant de ce système politique, reste donc fatalement à définir...

Les parties suivantes m'ont paru encore plus floues. « Choix » regroupe un chapitre intitulé « Amortissement » qui contient l'idée intéressante que la pauvreté doit tenir compte de l'amortissement des ressources nécessaires à s'en soustraire, par ex. l'amortissement de la fertilité des terres suite à surexploitation : la pauvreté constituerait donc un choix, si tant est que l'on puisse choisir entre la pauvreté immédiate (pour cause de non culture des terres) et la pauvreté à terme (pour cause de surexploitation). Selon la même logique, le travail dans l'industrie pétrolière dans une région de Kazakhstan, avec la conséquente hypothèque sur le capital-santé des travailleurs, serait une question de choix, de même que le choix de confier sa vie aux mains criminelles des passeurs de migrants clandestins chinois, les inapprochables mafieux appelés « snakeheads » pour se rendre illégalement au Japon et s'y prostituer ou s'y livrer à d'autres activités délictueuses.

La partie intitulée « Espoirs », déconstruit l'idée que l'espoir de la réduction de la pauvreté passerait par la redistribution : « Plus d'aide, et mieux répartie » ; puis, le témoignage d'un coursier en paris clandestins des Philippines jette le doute sur les espoirs de celui-ci (si tant est qu'il se considère pauvre) ; ensuite sont rapportés pêle-mêle des récits de gens qui vivent sous les ponts du monde entier – sans qu'un espoir commun ne se dégage qui les rassemblerait – ; enfin sont rapportés de façon comparative deux cadres de vie qui comportent des « toilettes sales » (au Kenya et aux États-Unis), deux circonstances différentes de saletés, pas d'espoir de propreté...

La dernière partie s'intitule « Propriétaires ». J'y ai trouvé l'unique chapitre réellement intéressant – et relativement long : c'est celui où Vollmann parle des SDF qui squattent son parking à proximité de sa propre maison, et des rapports ambivalents qu'il entretient avec eux. Paradoxalement, dans ce chapitre presque conclusif, où il cessé de poser ses deux questions fétiches à des gens indiscutablement pauvres, on apprend beaucoup... surtout sur ses propres comportements à l'égard de la pauvreté, sans qu'il lui eût fallu voyager par monts et par vaux !



Une amie, il y a presque dix ans, avait écrit au sujet de ce livre qu'elle « s'était laissée penser qu'[elle] tenai[t] peut-être entre les mains l'avenir de la littérature (tout simplement) ». Je prends très au sérieux ce dithyrambe, eu égard au moment où il a été exprimé. Et je réponds aujourd'hui : heureusement que non, que la littérature ne s'est pas limitée à un bruit diffus et à un bullshit absolu où toutes les affirmations se valent, où elles peuvent être reformulées et renversées au fil des pages, où l'interprétation est superflue de même que la démonstration de thèses n'est plus nécessaire, parce que le seul but est de déconstruire des systèmes de pensée.

Ainsi, dans la cit. 3 (infra), aujourd'hui l'on ne pourra plus faire l'économie de l'hypothèse suivante : que l'enseignante en question trouve les questions du journaliste tout simplement incongrues, dans une situation où un riche Américain vient les poser contre quelques dollars et avec l'arrogance de penser que, s'il en avait envie – mais il ne l'a pas –, il pourrait, tel un moderne Prométhée, « libérer » son interlocuteur du malheur qui est le sien.





Cit. :





« Est-ce que "J'accepte la réalité dans laquelle je me découvre parce que je suis résigné au mauvais karma né de mon existence précédente" équivaut à "Je suis satisfait", ou cela équivaut-il plutôt à "Je me considère comme mauvais" ?

Peu importe lequel de ces choix est défendu, si je trouve normal qu'un pauvre accepte la responsabilité de sa pauvreté, soit parce que (très probablement) un tel réconfort est commode pour moi, soit parce que je respecte le droit de sa conscience à devenir ce que d'aucuns qualifieraient de fausse : devrais-je alors vivre hors de l'équivalence dostoïevskienne, et accepter ma propre responsabilité en tant que nanti à l'égard de la vie de […] toutes les vies miséreuses, auquel cas je deviens coupable de façon intrinsèque ? » (p. 48)



« J'en vins donc à me demander si l'une des caractéristiques de la pauvreté ne serait pas l'acceptation de la défaite. » (p. 88)



« Au Pakistan, je demandai à une enseignante dans le camp de réfugiés de Kachagari : Les talibans sont-ils un bien ou un mal ?

Nous sommes pauvres, répondit-elle. Nous ne pouvons pas dire s'ils sont un bien ou un mal.

Que signifiaient ces mots ? Voulait-elle dire que, en raison de sa pauvreté, elle, une enseignante, n'avait pas la capacité de former des jugements, ou n'avait pas une connaissance du vaste monde, ou n'avait pas le droit d'exprimer une opinion, ou aurait pris un risque en le faisant ? Disons simplement qu'elle était devenue indifférente. » (p. 152)
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La Famille royale

Un pavé un ovni dérangeant sur les bas fonds de san Francisco et le monde de la prostitution

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La Famille royale

Ouvrir ce roman c’est plonger dans le brouillard.

Celui du Tenderloin?

Celui de la douleur? du crack peut être? ou de l’héro?

Celui des questions sans réponse sur sa propre vie?



J’ai une préférence pour le nuage de fumée de la misère, chenille diffuseuse d’opium sur son trottoir en guise de feuille, où la Reine des coeurs affamés d’amour jongle avec le costume de félin du Chestshire…



Est ce pour vérifier que vous n’êtes pas perdu qu’arrivé à la page 518...on repasse à la page 421? et bien soyez déçus, je n’ai pas lu la cinquantaine de pages doublons, pas assez anesthésiée par ces 1300 pages !



Tyler est facilement traçable: la mocheté du monde a beau l’attirer telle une sirène, il n’en espère pas moins l’éclosion d’une fleur à la beauté inégalée. Après tout, les bons fumiers sont fertiles, mais on reste loin du conte de fées, engluées dans une sordide réalité.



Welcome in San Francisco, amateurs de Bonne Parole et autres prêches vous serez conquis, j’avoue mettre perdue quelques fois.

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Les anges radieux

Sur tout le continent américain, la guerre fait rage. Face à un groupe d’hommes dont l’intention est d’électrifier le globe, les insectes résistent, bien décidés à asseoir leur hégémonie. Entre uchronie et science-fiction, Les Anges radieux fait le portrait acide d’une humanité insectoïde, et émiette l’Histoire américaine - de la conquête de l’Ouest à l’explosion de la Silicon Valley - pour mieux la disséquer.

Chez Vollmann, le dispositif narratif - baroque voire labyrinthique - compte autant que le récit en lui-même. La réalité se fait instable au gré de la narration, glisse entre les doigts comme une anguille ou se trouve soudain prise de convulsions. Critique du capitalisme, du rêve américain et du tout-technologique, opposé à un imaginaire libertaire lui aussi sur le déclin : William T. Vollmann brasse et malaxe les grands thèmes du roman américain contemporain dans une forme qui ne se fixe aucune limite, tutoyant dès ce premier roman les grands aînés que sont Thomas Pynchon ou Kurt Vonnegut.
Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
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La Famille royale

Ça aurait pu n'être qu'une simple enquête comme tant d'autres pour Tyler, privé au bout du rouleau prenant les affaires à reculons. Plus de but, plus d'envie, plus aucun sens à ces quêtes absurdes qui apportent à leurs commanditaires davantage de questions que de réponses.



Mais il a dit oui à Brady pour localiser la Reine des Putes, qui règne sur les bas fonds de Tenderloin, quartier sordide de San Francisco où chaque coin de bloc a sa pute camée attitrée. Et Tyler va la trouver cette Reine, Maj, femme de l'ombre protectrice de ses enfants perdus aux noms d'ex-divas de scènes : Domino, Saphir, Lily, Chocolat, Tournesol...



Tyler, dont le seul rayon de soleil fut l'amour impossible porté à Irène sa belle-soeur jusqu'à sa mort, va transférer ce peu de vie qui lui reste dans l'adoration de la Reine, se perdant chaque jour un peu plus dans le sordide au fur et à mesure qu'il tente de s'approcher de l'éventualité d'un semblant de rédemption. Mais comme le reste de la cour souterraine de la Reine, Tyler porte la Marque de Caïn, la marque des déchus.



La Famille royale de William T. Wollmann - traduit par Claro - est une superbe et désespérante plongée dans la non-vie. Sur fond de drogue et de sexe sordide, glauque, scatologique, pédophile, violent, outrageant et surtout, sans amour, on plonge pour toucher le fond, un fond dont on ne remonte pas.



C'est long, c'est lent, c'est remarquablement écrit / traduit et ça donne à chaque page l'impression de tenir un grand livre et même, osons, une

œuvre littéraire. Et pourtant, même pour faire plaisir au Bison qui l'avait chaudement recommandé, je le finis sans savoir si je l'ai vraiment aimé. Parce qu'à vrai dire, le personnage de Tyler m'a carrément énervé pendant 1310 pages. Et c'est un peu long pour un personnage principal...
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