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Critiques de William T. Vollmann (76)
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Les fusils

Oeuvre étrange et déconcertante, Les Fusils retrace la dernière expédition de Sir John Franklin en Arctique à la recherche du passage sud-ouest. Parallèlement, un Américain surnommé Subzero, le double fictionnel de Franklin, obsédé comme lui par les immensités glacées de l’Arctique, tombe amoureux d’une Inuite, Reepah, femme-enfant assoiffée d’amour, déboussolée, à l’instar de cette civilisation inuite, déchirée entre modernité et tradition. Un livre parfois un peu confus où fiction et réalité se mêlent mais passionnant par sa démesure et ses descriptions poétiques de ces déserts blancs où l’homme se sent comme un intrus. Le passage où Subzéro se retrouve seul sur la base météorologique désaffectée d’Isachsen, au nord du cercle polaire, à lutter contre le froid, se lit en apnée. Dépaysement garanti.
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Pourquoi êtes-vous pauvres ?

Un nouvel ouvrage de la part del'un des esprits parmi les plus incisifs de notre époque. Ici Vollmann dresse un tableau complet des raisons de la pauvreté dans le monde entier , et soumet quelques idées pour permettre le recul de cette pauvreté extréme . Certes ici le ton n'est pas cajoleur , ici ceux qui se plaignent pour rien se sentiront tout petits par rapport a ces gens qui sont les témoins et les victimes d'un monde qui évolue , pendant que despays eux restent sur le bord de la route . Ce pamphlet contre l'abandon généralisé des démunis par les politiques s'avére particuliérement salvateur. De l'Asie aux Usa , Vollmann n'oublie personne et met un point d'honneur a ce que l'hypocrisie généralisée a ce sujet cesse. Quand un auteur majeur s'empare d'un sujet comme celui - ci , l'on peut dire que l'humanité évolue. Certes rien n'est rose ici , ce n'est pas le monde idylique de Pernaut , mais on a envie de dire tant mieux tellement ce genre d'initiative est rare à notre époque. Un ouvrage majeur de plus pour Vollmann.
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La Famille royale

Un roman sur ces États-Unis, nommés souvent par gonflement idéologique Amérique, un centre du monde autoproclamé, sous la lumière irisée de la statut de la liberté. De la fantasmagorie à la réalité. Une fiction de l’autre coté du miroir. La confrontation avec l’interne « empire du mal », au sens religieux du terme. Mais aussi l’empire de l’amour, de l’humanité derrière les mesquineries, les violences, le sexisme, le racisme…



Une fable sur une particulière « famille royale ».



Difficile de lâcher ce flot de près de 1000 pages, ces personnages de femmes, la plupart prostituées, et ce couple formé de Henry et de son frère John, le premier souvent simplement nommé Tyler, un détective, amoureux d’Irène, de la « Reine des putes », un errant au pays de la violence, de la violence quotidienne banalisée contre les femmes. Des femmes jamais réduites à de misérables victimes. Derrière les ordures et les obscénités, des êtres humains. Peut-être aussi un roman aussi contre les prostitueurs.



L’envers littéraire puissant d’un décor frelaté d’Hollywood.



Épuisant.
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La Famille royale

C’est tout un défi de lire ce roman. Et ça, ce n’est pas dû à l’histoire ni à l’écriture mais à cause du format que j'ai acheté: Le Grand Format … ouch! Puisque je lis dans mon lit avant de me coucher, il a fallu que je dépose le livre sur un oreiller pour ne pas me briser les poignets ! Je me suis rendu à la page 489 et là j’ai craqué ! J’ai dû abandonner ! Je ne me concentrais plus sur l’histoire mais sur la façon dont je tenais le livre …. Horreur !!!!!! Je crois essayer de me trouver une copie poche et recommencer ma lecture.



Recommandation: Si vous désirez lire ce roman très intéressant, achetez la version poche !!!!

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Fukushima : dans la zone interdite : Voyage..

Voici un livre qui nous permet de comprendre l'ampleur de la catastrophe et surtout de voir à quel point les populations déplacées qui vivaient à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima sont très mal informées de la gravité de la situation. Les autorités savent judicieusement noyer le « poisson » ou devrait-on dire le « poison » pour désinformer les populations.

Le journaliste William T. Volmann nous montre à travers les rencontres et les témoignages d'individus des populations sinistrées à quel point ceux-ci sont déboussolés, ne comprenant pas vraiment pourquoi les autorités leur conseillent de quitter la zone attenante à Fukushima selon leur responsabilité individuelle sans vraiment donner un ordre officiel d’évacuation. L’auteur met lumière le fait que l’état utilise la langue de bois pour maintenir les populations dans l’incertitude concernant la gravité et surtout la dangerosité des particules radioactives rejetées. Ceux qui ont fait le choix de quitter leurs habitations espèrent pouvoir un jour revenir y habiter.



Un document très instructif du point de vue des populations. Un livre à recommander vivement.

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Pourquoi êtes-vous pauvres ?

La pauvreté, vous avez dit ?

Il est difficile, surtout si l'on n'a pas expérimenté soi-même la pauvreté, à l'instar d'un Orwell ou d'un Steinbeck, d'en parler. D'où la nécessité de déconstruire ce que l'on en entend dire et que l'on croit généralement. Voilà la prémisse majeure du livre. La prémisse mineure étant : côtoyer des individus d'aspect miséreux aux quatre coins du monde, et leur demander, contre rémunération, s'ils se considèrent pauvres, et si oui, pourquoi, est un moyen idoine pour remplacer les croyances déconstruites par des opinions valables.

J'anticipe – une fois n'est pas coutume – par mon opinion personnelle : je concorde avec la prémisse majeure, mais je rejette la prémisse mineure, ou au moins je la trouve insuffisante. Je suis perplexe face à la nature des rapports discursifs qui s'instaurent en tant qu'échange économique, mais surtout j'estime que, si l'oeuvre de déconstruction a été partiellement accomplie dans cet essai, le remplacement pour le mieux a été totalement inopérant, pour deux raisons : 1. par insuffisante capacité d'empathie du journaliste avec les interviewés – lui, le nanti, qui n'a cessé de se poser en antithèse avec eux, les pauvres, même s'ils refusent de se qualifier comme tels ; 2. par le refus de s'impliquer dans une démonstration, de s'alourdir d'un argumentaire à défendre, par une démarche – de sophiste au lieu d'être de maïeutique, dirait-on s'il s'agissait de philosophie grecque – qui, à force de doute et de tours autour du pot, finit par être rébarbative, bavarde, non concluante, et ne rendant même pas justice aux témoignages recueillis parfois au prix de gros efforts.

La première partie de l'ouvrage, « Définitions par les intéressés », a le mérite de déconstruire les définitions de la pauvreté des économistes, qui se fondent sur des données économiques uniquement, et sont donc contradictoires et essentiellement contestables. Elle déconstruit aussi la théorie imputée à Marx selon laquelle la cause de la pauvreté serait uniquement le résultat de l'exploitation ; elle le fait notamment sur la bases des nombreux témoignages de fatalisme, généralement dérivés des différentes traditions religieuses – notamment du karma bouddhiste, du destin musulman, du protestantisme, etc. Cette partie contient aussi les deux témoignages les plus complets et les plus longuement étudiés au cours du livre : celui de Sunee (et de Wan) en Thaïlande, et celui de Natalia et d'Oksana en Russie.

La deuxième partie du livre, « Phénomènes » est celle dans laquelle j'avais placé le plus d'espoir. Vollmann intitule ici chaque chapitre par l'une des caractéristiques qui, à première vue, définissent la pauvreté : l'invisibilité, la difformité, le rejet, la dépendance, la vulnérabilité, la douleur, l'indifférence et l'aliénation. Le problème est que les exemples sont si mal choisis, les témoignages si mal interprétés, que l'on finit par croire (ou par comprendre) que le but est de nier la pertinence de ces caractéristiques pour qualifier la pauvreté. Par ex., dans « l'invisibilité », il est très majoritairement question des femmes afghanes en burqa, et leur parole est tellement en désaccord avec les a priori du journaliste qu'il la disqualifie totalement, et que le lecteur, par ricochet, ne peut que se convaincre que l'auteur n'a vraiment rien compris, et que de toute manière la burqa n'a strictement rien à voir avec la pauvreté (ou peut-être si, dans la mesure où justement elle la dissimule jusqu'à rendre celle-ci « invisible » au lieu de la femme qui vêt la burqa). De même la « difformité » qui, comme beaucoup de malformations et autres pathologies, peut facilement être considérée comme absolument non corrélée avec le niveau de revenu. Je ne m'attarderai par sur chaque « phénomène », sauf sur « l'indifférence », qu'il faut comprendre non comme le fléau social dont le pauvre est victime mais comme son indifférence à sa propre condition, ce qui pose nécessairement de sérieux problèmes éthiques (cf. cit. infra), et enfin « l'aliénation » terme marxien qui, une fois refusée la définition venant de ce système politique, reste donc fatalement à définir...

Les parties suivantes m'ont paru encore plus floues. « Choix » regroupe un chapitre intitulé « Amortissement » qui contient l'idée intéressante que la pauvreté doit tenir compte de l'amortissement des ressources nécessaires à s'en soustraire, par ex. l'amortissement de la fertilité des terres suite à surexploitation : la pauvreté constituerait donc un choix, si tant est que l'on puisse choisir entre la pauvreté immédiate (pour cause de non culture des terres) et la pauvreté à terme (pour cause de surexploitation). Selon la même logique, le travail dans l'industrie pétrolière dans une région de Kazakhstan, avec la conséquente hypothèque sur le capital-santé des travailleurs, serait une question de choix, de même que le choix de confier sa vie aux mains criminelles des passeurs de migrants clandestins chinois, les inapprochables mafieux appelés « snakeheads » pour se rendre illégalement au Japon et s'y prostituer ou s'y livrer à d'autres activités délictueuses.

La partie intitulée « Espoirs », déconstruit l'idée que l'espoir de la réduction de la pauvreté passerait par la redistribution : « Plus d'aide, et mieux répartie » ; puis, le témoignage d'un coursier en paris clandestins des Philippines jette le doute sur les espoirs de celui-ci (si tant est qu'il se considère pauvre) ; ensuite sont rapportés pêle-mêle des récits de gens qui vivent sous les ponts du monde entier – sans qu'un espoir commun ne se dégage qui les rassemblerait – ; enfin sont rapportés de façon comparative deux cadres de vie qui comportent des « toilettes sales » (au Kenya et aux États-Unis), deux circonstances différentes de saletés, pas d'espoir de propreté...

La dernière partie s'intitule « Propriétaires ». J'y ai trouvé l'unique chapitre réellement intéressant – et relativement long : c'est celui où Vollmann parle des SDF qui squattent son parking à proximité de sa propre maison, et des rapports ambivalents qu'il entretient avec eux. Paradoxalement, dans ce chapitre presque conclusif, où il cessé de poser ses deux questions fétiches à des gens indiscutablement pauvres, on apprend beaucoup... surtout sur ses propres comportements à l'égard de la pauvreté, sans qu'il lui eût fallu voyager par monts et par vaux !



Une amie, il y a presque dix ans, avait écrit au sujet de ce livre qu'elle « s'était laissée penser qu'[elle] tenai[t] peut-être entre les mains l'avenir de la littérature (tout simplement) ». Je prends très au sérieux ce dithyrambe, eu égard au moment où il a été exprimé. Et je réponds aujourd'hui : heureusement que non, que la littérature ne s'est pas limitée à un bruit diffus et à un bullshit absolu où toutes les affirmations se valent, où elles peuvent être reformulées et renversées au fil des pages, où l'interprétation est superflue de même que la démonstration de thèses n'est plus nécessaire, parce que le seul but est de déconstruire des systèmes de pensée.

Ainsi, dans la cit. 3 (infra), aujourd'hui l'on ne pourra plus faire l'économie de l'hypothèse suivante : que l'enseignante en question trouve les questions du journaliste tout simplement incongrues, dans une situation où un riche Américain vient les poser contre quelques dollars et avec l'arrogance de penser que, s'il en avait envie – mais il ne l'a pas –, il pourrait, tel un moderne Prométhée, « libérer » son interlocuteur du malheur qui est le sien.





Cit. :





« Est-ce que "J'accepte la réalité dans laquelle je me découvre parce que je suis résigné au mauvais karma né de mon existence précédente" équivaut à "Je suis satisfait", ou cela équivaut-il plutôt à "Je me considère comme mauvais" ?

Peu importe lequel de ces choix est défendu, si je trouve normal qu'un pauvre accepte la responsabilité de sa pauvreté, soit parce que (très probablement) un tel réconfort est commode pour moi, soit parce que je respecte le droit de sa conscience à devenir ce que d'aucuns qualifieraient de fausse : devrais-je alors vivre hors de l'équivalence dostoïevskienne, et accepter ma propre responsabilité en tant que nanti à l'égard de la vie de […] toutes les vies miséreuses, auquel cas je deviens coupable de façon intrinsèque ? » (p. 48)



« J'en vins donc à me demander si l'une des caractéristiques de la pauvreté ne serait pas l'acceptation de la défaite. » (p. 88)



« Au Pakistan, je demandai à une enseignante dans le camp de réfugiés de Kachagari : Les talibans sont-ils un bien ou un mal ?

Nous sommes pauvres, répondit-elle. Nous ne pouvons pas dire s'ils sont un bien ou un mal.

Que signifiaient ces mots ? Voulait-elle dire que, en raison de sa pauvreté, elle, une enseignante, n'avait pas la capacité de former des jugements, ou n'avait pas une connaissance du vaste monde, ou n'avait pas le droit d'exprimer une opinion, ou aurait pris un risque en le faisant ? Disons simplement qu'elle était devenue indifférente. » (p. 152)
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La Famille royale

Ouvrir ce roman c’est plonger dans le brouillard.

Celui du Tenderloin?

Celui de la douleur? du crack peut être? ou de l’héro?

Celui des questions sans réponse sur sa propre vie?



J’ai une préférence pour le nuage de fumée de la misère, chenille diffuseuse d’opium sur son trottoir en guise de feuille, où la Reine des coeurs affamés d’amour jongle avec le costume de félin du Chestshire…



Est ce pour vérifier que vous n’êtes pas perdu qu’arrivé à la page 518...on repasse à la page 421? et bien soyez déçus, je n’ai pas lu la cinquantaine de pages doublons, pas assez anesthésiée par ces 1300 pages !



Tyler est facilement traçable: la mocheté du monde a beau l’attirer telle une sirène, il n’en espère pas moins l’éclosion d’une fleur à la beauté inégalée. Après tout, les bons fumiers sont fertiles, mais on reste loin du conte de fées, engluées dans une sordide réalité.



Welcome in San Francisco, amateurs de Bonne Parole et autres prêches vous serez conquis, j’avoue mettre perdue quelques fois.

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Les nuits du papillon

Déception pour ce livre dont j'attendais peut-être trop. Il est exact que je découvrais Vollmann en même temps.

Après des premières pages attachantes (et un récit d'enfance émouvant), le lecteur arrive enfin en Asie. Enfin.

Mais c'est pour rapidement la quitter.



Le reste du roman se déroule au point de départ, aux USA, dans une dérive verbale qui ne sait pas retenir l'attention.

Le ressassement d'une unique obsession (à laquelle on peine à croire tant le récit en a été bref), cet unique fil à suivre ici, ne parvient à combler l'ennui ni du personnage, ni celui du lecteur.



Dommage : il y avait tant à écrire sur le sujet. Sans doute aurais-je été moins déçu si la 1er et 4ème de couverture n'annonçaient pas un thriller asiatique haletant qui n'a pas lieu.
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Pourquoi êtes-vous pauvres ?

"Pourquoi certaines personnes sont-elles riches, et d'autres pauvres?

Etes-vous riche ou pauvre?

Pourquoi êtes-vous pauvre?"



Voilà les questions qu'a posées l'auteur au fil des années durant ses voyages dans différents pays (Thaïlande, Yémen, Etats-Unis, Colombie, Mexique, Japon, Vietnam, Afghanistan, Pakistan, Russie, Chine, Bosnie, ...) . Il s'adressait au "pauvre" par l'intermédiaire d'un interprète si nécessaire. L'entretien était payé à son interlocuteur.



Bizarre, voire même choquant, n'est-ce pas ? Au début j'ai été désarçonnée, me demandant où cela allait mener.



Au fil des pages de ce livre bien écrit et bien construit nous recontrons des personnes diverses qui sont lorsque c'est possible nommées, présentées ; avec certaines l'auteur n'a qu'un bref contact, avec d'autres plusieurs entretiens. Beaucoup sont photographiées.



Difficile de classer ce livre qui fait aussi référence à des situations passées et cite Montaigne, et qui pose beaucoup plus de questions qu'il ne donne de réponses. En fait :"Cet ouvrage n'est pas un livre 'pratique'. Personne n'y apprendra ce qu'il faut faire, et encore moins comment s'y prendre."



Il présente en particulier une situation au Kazakhstan (2000) où l'installation d'une raffinerie de pétrole pourrait générer une catastrophe écologique et humaine.

"Et vous en pensez quoi?

D'un côté, on pense à notre santé. D'un autre côté, on sait que le pétrole rapporte de l'argent."



Il s'interroge lui-même , et nous aussi le lecteur. Pour l'exemple cité ci-dessus :

"Bien sûr vous et moi sommes plus coupables qu'eux. Nous créons la demande pour le produit de TCO, nous polluons l'atmosphère en le consommant, et nous nous moquons pas mal de la santé des gens de Sarykamys."



Au final, l'auteur s'implique et s'interroge, se remet en question, et interpe
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Les fusils

Ce livre m'a été conseillé par un collègue à qui j'expliquais que ma fille ainée, étudiante à Montréal devait partir faire un stage dans le grand Nord canadien, au Nunavut précisément. Comme j'avais prévu d'aller la voir pendant l'été j'ai commandé le livre à mon libraire préféré et je l'ai commencé dans la salle d'embarquement du terminal 3 de l'aéroport Roissy CDG. C'est vrai que le début rend perplexe et on ne sait pas trop où l'auteur veut nous enmener. Entre le récit de l'expédition Franklin et l'histoire du capitaine Subzéro sa réincarnation on a vite fait de décrocher. Mais bon comme je survolais le Groenland en lisant le livre je me suis dit qu'il fallait faire un effort pour rentrer dans cette temporalité narrative particulière. Mon avion ayant du retard pour diverses causes je me suis retrouvé à lire une bonne partie dans une interminable file d'attente pour passer la douane de l'aéroport Trudeau à Montréal et du coup je me suis au sens propre du terme trouvé "embarqué" par ce roman.

Je pense qu'il faut lire ce roman comme une tentative quasi proustienne de remonter le temps. Il y a en en effet du Proust Chez Vollmann mais un Proust américain qui au lieu d'amasser ses paperolles afin de construire pierre par pierre sa cathédrale littéraire construirait plutôt une oeuvre d'art moderne, déstructurée - un tableau ou une sculpture - faite de matériau divers et dont le sens global et définitif serait celui que le lecteur voudra bien lui donner en fonction de ses propres attentes littéraires. Outre les péripéties et les informations documentaires le livre vaut également pour les magnifiques descriptions des paysages du grand Nord.

Arrivé au terme de ma lecture je suis allé voir le musée Mac Cord de Montréal qui traite entre autre des peuples autochtones et de la manière dont les colons les ont asservis et là j'ai mesuré à quel point nous sommes loin, très loin de vivre en harmonie avec la nature.
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La tunique de glace

Premier des "Sept Rêves" de Vollmann, formidable réinvention de la découverte de l'Amérique par les Vikings.



Publié en 1990 (et en français en ce début 2013 grâce à la collection Lot 49 du Cherche-Midi, dont je ne dirai jamais assez tout le bien que je pense), le deuxième roman de William T. Vollmann donnait aussi le coup d’envoi de l’un des projets les plus sainement ambitieux de la littérature contemporaine : décrire, retracer, réinventer, en sept « rêves » (dont quatre sont disponibles en américain, un cinquième étant annoncé pour 2013 – et deux en français, « La tunique de glace » (T1) et « Les fusils » (T6)), la mythologie, l’histoire et l’anthropologie de l’européanisation – puis de l’« américanisation » moderne, proprement dite - de l’Amérique du Nord.



Projet insensé, né – comme le dit Vollmann dans un entretien de 1994 – d’une soudaine songerie lors de l’écriture de son « Des putes pour Gloria », qui donnait en 1991 le coup d’envoi de sa « trilogie de la prostitution » - je traduis et synthétise librement cette bribe de discussion : « Après avoir pu vérifier en 1982 lors de mon séjour en Afghanistan (cf. "An Afghanistan Picture Show", 1992)) que je n’avais rien compris, malgré mes espoirs, à cette altérité « exotique », comme j’écrivais les nouvelles des « Récits de l’arc-en-ciel » (1989), j’ai réalisé peu à peu que je ne comprenais rien non plus à l’Amérique… Et là je me suis dit qu’il fallait repartir du début, des origines, de ce qu’il y avait avant tous ces parkings, omniprésents dans « L’arc-en-ciel »,… et comme plus jeune, j’avais lu plusieurs sagas norvégiennes et islandaises, le point de départ m’a semblé logique. »



Projet pensé dans ses moindres détails, car pour couvrir ces quelques siècles d’expansion des Norvégiens vers l’Islande, le Groenland puis Terre-Neuve (le Vinland), Vollmann développe ce qui deviendra ensuite sa méthode naturelle : lectures exhaustives des textes nordiques existants dont les deux Eddas, en prose et en vers, donc, mais aussi les sagas royales norvégiennes (notamment l’Heimskringla, dont la relecture constitue l’essentiel du livre I, « Métamorphoses ou Comment la Tunique d’Ours fur perdue et la Tunique de Glace fut trouvée »), les sagas islandaises, le Livre de la Colonisation (de l’Islande) ou encore la saga d’Erik le Rouge, adjonction de récits et de contes issus des cultures inuit (Groenland) ou micmac (Terre-Neuve), malaxage profond de l’ensemble pour résoudre (détourner, imaginer, créer ex nihilo) les incohérences, les non-dits ou les points aveugles, pour parvenir à une histoire ample, souple et cohérente, comme une véritable « tunique de glace » (ce froid intérieur, né essentiellement d’une avidité fondamentale soutenue par un objet technologique, la hache en fer) que les Vikings vont ainsi amener en Amérique du Nord… Le mélange et l’exploitation des sources, ainsi que de nombreux choix faits par William l’Aveugle sont aussi détaillés dans des notes finales abondantes et également captivantes.



Projet magnifique, dans lequel l’histoire, la légende, l’habillage fantastique et purement mythologique, les considérations économiques et technologiques, les interactions et les incompréhensions profondes entre cultures différentes, se heurtent et s’entrechoquent dans des phrases dérivées de celles des sagas, mais considérablement enrichies et questionnées, et rapportées aussi à leurs « traces » contemporaines que l’auteur a tenu à pratiquer en personne et à inclure lorsque nécessaire : paysages arctiques, désolations de la terre de Baffin, brèves anecdotes issues des visites au Groenland, rivages de Terre-Neuve…



Projet baigné de l’humour caustique et tordu de Vollmann, souvent si proche, étonnamment, de celui de Iain Banks : présent dans cette fiévreuse rêverie en tant que « William l’aveugle », narrateur non fiable s’il en est, aimant à manier à l’occasion une brève et tranchante incise relativisant le propos univoque ou emphatique de tel ou tel personnage légendaire, confessant par avance ses possibles préjugés limitatifs et avouant d’emblée son homérique « mauvaise vue » (qui est aussi celle de Vollmann dans la vraie vie).



Projet éclairant, enfin : à la lecture de cette rugueuse « Tunique de glace », l’extraordinaire réussite, l’achèvement pour ainsi dire, que constitue « Les fusils » apparaît dans toute sa folie et toute sa splendeur désolée. Là, conservant toute cette saveur de langue et de construction inaugurée avec « La tunique de glace », mais lui ajoutant le personnage hors norme du capitaine Subzéro, remplaçant les Vikings et leurs haches de fer par l’expédition Franklin, ses conserves avariées et ses fusils, avec des certitudes morales identiques dans leur absolutisme chez les deux types de « découvreurs », Vollmann mène (presque) à son terme la quête entamée ici (même si un ultime rêve, le n°7, qui devrait concerner les Navajos et les Hopis contemporains, reste à découvrir).



Signalons aussi, comme le fait le traducteur Pierre Demarty dans ses notes, que la version française tente de coller au plus près à la musique et au verbe de Vollmann, nourri par les versions anglaises et américaines des sagas, et que l’on n’y retrouvera donc pas nécessairement le phrasé caractéristique et les choix effectués par les traductions officielles françaises des Eddas ou de l’Heimskringla, dominées par les augustes figures de Régis Boyer et de François-Xavier Dillmann.



Au total, une œuvre majeure, foisonnante et multi-dimensionnelle, dont la profondeur renouvelée à chaque chant ne cède à aucun moment devant la pure beauté du récit, et qui confirme – pour ma part – l’admiration pour l’auteur, capable d’écrire un texte pareil comme deuxième roman, à 30 ans…



Et comme le dit William l’Aveugle en guise de préface : « Devrais-je faire un seul rêve ou plutôt sept ? - N'importe qui préférerait passer un seul après-midi à se graisser les talons à loisir, afin que de souples ailes puissent y fleurir, lui permettant ainsi d'aller jouer entre les ciels bleus et les toits, mais dans la mesure où je ne pourrais jamais voler, ayant revêtu La Tunique de Glace, La Tunique de Corbeau et La Tunique de Poison, je ne place aucun espoir en de frivoles ambitions. Toute tunique, si chamarrée soit-elle, n'est jamais qu'une camisole ; c'est pourquoi je ne perçois ni n'entends parler d'aucune beauté sinon parmi les nus. - Je vais, cependant, en rêver sept à présent, auxquels correspondent les Sept Âges de VINLAND LE BON. Chaque Âge fut pire que le précédent, car nous pensions chaque fois qu'il était de notre devoir d'amender ce que nous trouvions, rien de ce qui était ne se reflétant dans les miroirs de glace de nos idées. Nous n'en méritions pourtant guère le reproche, pas plus que ne sont repréhensibles les bacilles qui attaquent et détruisent un organisme vivant ; car si l'histoire a un sens (et si elle n'en a pas, alors il n'y a rien de mal à en inventer un), alors notre saccage des arbres et des tribus doit bien avoir quelque utilité. - Qu'il en soit ainsi. Le lecteur est averti que les cartes et frontières ici esquissées sont provisoires, approximatives, douteuses et fausses. Je les ai néanmoins incluses, car, dans la mesure où mon texte n'est guère plus qu'un paquet de mensonges, elles ne sauraient causer beaucoup de tort. »

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Central Europe

Installé au centre de la scène de l'Histoire du XXe siècle telle qu'elle s'est en partie jouée entre l'Allemagne et l'Union soviétique, Central Europe est une colossale machine littéraire qui.

en faisant entrer en résonance une trentaine de récits enchevêtrés procède à l'autopsie des mécanismes totalitaires qui ravagèrent l'Europe au siècle dernier. En s'attachant à quelques destins singuliers - dont celui du compositeur Chostakovitch ou du cinéaste Roman Karmen, du général russe Vlassov ou de son homologue allemand Paulus- sur lesquels planent l'ombre à deux têtes du Somnambule ( Hitler) et du Réaliste ( Staline ), le livre entraîne le lecteur sur les complexes chemins que durent, sous l'emprise de dictatures adverses, emprunter des hommes et des femmes dont il fait partager les passions, les doutes ou les aveuglements.

Et c'est en choisissant d'interpréter, à la lumière de l'histoire la plus intime comme de l'Histoire collective, le parcours du geste artistique aussi bien que celui de l'action guerrière que Vollmann dévoile l'horizon éthique dont chacun eut, dans ces décennies de fer et de sang, tant de fois à se détourner, afin de poursuivre sa mission ou sa vocation propres... Cette incroyable traversée de l'Europe des guerres et des pogroms.

qui brûle de l'éternelle déchirure où s'abîment, à l'heure des choix, des pans entiers de l'humanité, se voit transformée par les puissances de la fiction en un creuset d'où surgit la sidérante cacophonie de l'individu dans toutes les " vérités " qui le fondent. Et c'est pourquoi, si Central Europe réussit, au fil d'une impeccable orchestration, le prodige de se constituer tout ensemble comme une critique éclairée du totalitarisme, comme un surprenant portrait de Chostakovitch et une analyse de la gestation des ?uvres d'un compositeur, ou encore comme une implacable radiographie de la conscience créatrice, ces pages peuvent sans conteste également se lire comme un traité d'éthique à l'usage de l'Europe que nous habitons aujourd'hui.

Dédié à la mémoire de Danilo Kis et de son Tombeau pour Boris Davidovitch - Central Europe obtenu. en 2005. le National Book Award, la plus haute distinction littéraire aux Etats-Unis.
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Le grand partout

Plus intime que jamais, Vollmann poursuit avec les hobos sa quête des mythes contemporains en mutation.



Ce nouveau Vollmann en français (paru en 2008 en américain) est une forme d'hommage aux "hobos", clochards ferroviaires ayant parcouru pendant plus d'un siècle les États-Unis, en resquillant à bord des trains de marchandises. Chantés par Woody Guthrie, largement évoqués par Jack Kerouac, Vollmann suit leurs traces, pas à pas, voyageant lui-même ainsi, en compagnie d'un ou deux amis, et remue ainsi leurs traces contemporaines : vigilance face aux serre-freins et à leurs pièges, obstacles, dangers, risques de blessures, mais aussi insécurité, vols, assassinats ponctuels entre vagabonds, bivouacs insalubres, "hobo jungles" à la réputation plus ou moins équivoque, troubles psychiatriques rencontrés à l'occasion...



"En allant et venant seul le long des rails ce soir-là, tard, je me suis demandé pendant combien de temps encore j'allais devoir faire mes preuves. Je voulais me laisser aller et devenir vieux, c'est-à-dire, comme disait mon ami Ben, devenir hors sujet. Mais je trouvais ça triste. Alors j'ai décidé de ne pas devenir vieux tant que mon dossier médical ne serait pas aussi épais que l'annuaire de Denver".



Ces 150 pages de récit, et les 64 photos pleine page en noir et blanc qui les accompagnent, sont aussi (peut-être surtout) l'occasion d'une rare introspection de la part de Vollmann, revenant sur deux points majeurs pour lui : la distance - quasiment impossible à combler - entre celui qui vit une "aventure" par plaisir ou par recherche et celui qui y est confronté par nécessité, d'une part, la quête de l'interstice entre le récit et l'invention romanesque, notamment à propos de son œuvre "Les fusils", interstice dans lequel niche peut-être plus sûrement qu'ailleurs l'art particulier de Vollmann, d'autre part.



Pour notre grand bonheur, Vollmann poursuit ainsi son entreprise jamais achevée d'étude et de test sur la manière dont les mythes contemporains évoluent, mutent ou disparaissent.

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Pourquoi êtes-vous pauvres ?

Dès le premier entretien, une première question importante m'est posée. Que dois-je penser qu fait que Vollmann aie payé pour recueillir ses réponses à sa question : pourquoi êtes-vous pauvres ? Il l'assume, et précise en note de bas de page que cela devrait "donner carte blanche à son intrusion". L'interprète rappelle à la femme de ménage thaïlandaise qu'elle doit dire la vérité puisqu'il a payé. Et c'est finalement le lecteur qui jugera de la portée des ces réponses. Faut-il nécessairement penser qu'une réponse achetée est déformée? Ou qu'au contraire elle se trouverait ainsi libérée du joug quotidien de la soumission à la pauvreté ? Je crois que seule la lecture de ces entretiens, l'un après l'autre, me permettra de m'en faire une idée. Mais déjà, le livre pose des questions !
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Le grand partout



 Le “grand partoutˮ c’est pour les resquilleurs dont l’auteur fait partie, le monde et plus particulièrement les USA et leurs trains de marchandises. Chaque trajet, vécu comme une expédition des temps modernes, donne l’occasion de se confronter aux “bourrinsˮ (les contrôleurs), la maréchaussée et autres structures “citoyennesˮ (expression de l’auteur !). style enlevé, humour à tous les étages et dans toutes les gares. On a les aventures qu’on mérite. Donnons acte aux hobos de ne pas faire la morale aux autres. Certains s’encanaillent dans des coinstots bizarres comme disait Vian, eux c’est les trains de marchandises, wagons tombereaux et autres plateformes. Après avoir jeté leur gourme ferroviaire, ils rentrent en Greyhound ou en avion chez bobonne pour repartir plus tard vers de “nouvelles aventuresˮ. Plaisant à lire, mais, mais… un peu vain.
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Le grand partout

William T. Vollmann, né en 1959 à Los Angeles en Californie, est un écrivain, journaliste et essayiste américain, connu pour ses romans fleuves s'appuyant sur de vastes enquêtes. Son œuvre, qui mêle fictions et essais, est marquée par son goût pour l'histoire et son obsession pour le thème de la prostitution. Il vit actuellement à Sacramento.

Le Grand Partout (2011) qui vient d’être réédité en poche, est un récit à portée sociologique sur le monde des hobos, ces vagabonds du rail dont nous ont régalés des écrivains comme Jack Kerouac ou Jack London, par exemple, mais ici, ce n’est pas romancé.

William T. Vollmann et son ami Steve Jones, ont sillonné les Etats-Unis dans tous les sens, dans des trains de marchandises, non par nécessité ou par économie, mais pour le plaisir, uniquement pour le plaisir et y retrouver le goût de la liberté. Qu’un train parte vers le sud ou vers le nord, qu’importe, du moment qu’un train partait quelque part, ce quelque part ou Grand Partout, le Shangri-la des hobos. Car l’écrivain est triste, il ne reconnait plus son pays, « je contemple cette Amérique toujours moins américaine qui est la mienne, et j’enrage. » Le conformisme, les mesures de sécurité renforcées dans tous les domaines, tout cela l’exaspère et pour combattre ce système, il ne lui resterait que « la resquille », ces trains de marchandise dans lesquels on monte en douce, pour aller ailleurs.

Certes, dans ces wagons on crève de chaud ou on grelotte, on doit se planquer pour ne pas être débusquer par les « bourrins », les agents du train, qui n’hésitent pas à vous tabasser ou vous obligent à sauter dans le vide quand le convoi roule… Mais ce sont aussi des rencontres avec d’improbables collègues, moins fortunés et qui en ont sacrément bavé durant toute leur vie. Vollmann les interroge avec une grande empathie, comprend leurs motivations, apprend de leurs expériences et leurs récits sont parfois très durs car dans le passé, les bourrins pouvaient être particulièrement ignobles. Des hommes toujours, car les rares femmes qui se mêlent à ces voyageurs, souffrent plus encore (« C’est le drame de Vénus : tout le monde veut d’elle, et notre déesse est donc devenue une proie »).

Le récit est émaillé d’extraits de textes, s’avérant des conseillers éclairés, de Kerouac, London, Hemingway, Thoreau etc. Une approche de ce monde fermé, assez intellectuelle et politique, exaltant les vertus de la liberté, une notion qui se perdrait pour l’auteur (« la non-liberté qui envahit l’Amérique »). Hobo vs Bourrin, Liberté vs Contraintes, à ces problématiques Vollmann s’interroge, où cours-je ? Dans quel Etat j’erre ? Peut-être n’existe-t-il pas « de Dernier Beau Coin du Pays ? », que seul le « je me tire » soit la réponse… ?

Un très bon livre, fort bien écrit avec des passages d’un lyrisme, encore meilleur quand je vous dirai qu’il contient aussi un gros cahier de photos faites par l’écrivain, pour voir les « gueules » d’Ira, Badger et autres figures singulières de ces voyages extraordinaires.

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Treize récits et treize épitaphes

William Tanner Vollmann un nom à retenir. Il est né en 1959 dans la Cité des Anges. Il est écrivain, journaliste et essayiste. Il s'intéresse à l'histoire, la violence et à la prostitution. Ces treize récits sont pour la plupart une satire sociale de la société américaine contemporaine. Il s'abandonne à ses obsessions, les amitiés, les relations, les addictions, le sexe, la violence, la mort. J'ai aimé deux des textes : "Dans l'Omaha" où il est question des grands-parents du héros et la dernière épitaphe : "La Tombe des histoires défuntes" Où Edgar A. Poe affronte le démon.

Il faut avoir du souffle pour lire ces récits. Longues phrases avec des digressions dans le passé et dans des villes imaginaires. Il pratique la langue et les styles avec malice et justesse. Il n'est pas cru dans ses descriptions de la nature humaine. C'est un auteur que je vais suivre assidûment.
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Les anges radieux

Ce livre est à lui seul, une magnifique perte de temps. Combien de fois ai-je ressenti l’envie de l’abandonner pour me consacrer à d’autres lectures sûrement plus passionnantes. Toutefois, certains chapitres étaient passionnants et j’aurais aimé en lire d’autres mais hélas, ce bouquin est un véritable assommoir. A cause de lui, j’ai pris un peu de retard dans mon planning de lecture et je ne vais pas perdre plus de temps en rédigeant quelques lignes qui n’aideront pas les visiteurs à se faire une idée précise de ce pavé. Je vais donc attaquer mes fameuses listes et la première, celle des points négatifs, risque d’être longue… Très longue…



Points négatifs :



- Certains chapitres terriblement longs. Un peu trop même à mon goût. Certains faisaient trente pages, d’autres, un peu plus de cinquante. Lorsque ces chapitres sont ennuyants, forcément, on est très loin de les apprécier.



- Certaines phrases. Trop longues à mon goût puisque leurs longueurs oscillaient entre une page, deux pages voir plus.



- Le premier quart du livre était consacré à l’histoire de l’électricité et ses nombreuses évolutions suite à l’apparition de certains progrès. N’étant pas un passionné de ce domaine, je me serais bien passé de ce cours d’histoire ô combien assommant.



- Je rajoute un point supplémentaire. Un truc qui m’énerve chez certains auteurs, c’est de classer les araignées parmi les insectes. C’est une erreur trop facile à faire et forcément, je vais me faire un plaisir de sanctionner cette bêtise.



- Il y avait un peu de romance. Toutefois, elles n’étaient pas le coeur de l’histoire, fort heureusement d’ailleurs mais tout de même, je me demande la raison de leur présence dans ce livre car elles ne débouchaient sur rien.



- Je sais que ce livre traite de science-fiction. Néanmoins, depuis quand de la toile d’araignée peut permettre à un homme de « voler » dans les airs et de retomber sans le moindre dégât ? Je soupçonne l’auteur de tourner à certaines drogues et de forcer sur ces dernières au point de lui faire écrire du grand n’importe quoi.



- Le sympathique cours d’anatomie concernant le sexe féminin. Etant gay, je n’en voyais pas l’utilité mais surtout, l’auteur le faisait d’une manière assez dégueulasse.



- La vision de l’auteur au sujet du suicide… Dire que les gens qui se balancent par-dessus les balcons dans l’espoir de se foutre en l’air constitue un magnifique spectacle à ne pas rater. Ce mec est vraiment dérangé…



Points positifs :



- Chaque chapitre et chaque partie du livre débutait par des citations.



- Les dessins. Par contre, elles devaient venir de l’auteur car certains étaient vraiment brouillons… au point que j’étais incapable de devenir le sujet de l’un d’entre eux.
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Les fusils

Volmann y atteint une telle maîtrise de son art qu'il se permet même de cesser de raconter en cours de route une histoire d'amour... Ah ! Volmann !
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Pourquoi êtes-vous pauvres ?

pas forcément évident (d'ailleurs l'auteur avoue lui-même que ses ouvrages sont parfois difficiles), mais très intéressant. L'auteur a voyagé aux quatre coins du monde à la rencontre de "pauvres" gens en leur posant la question, qui sert de titre à l'ouvrage, "pourquoi êtes vus pauvres?".

cet ouvrage est riche de réflexion, la pauvreté est déclinée sous toutes ses formes et pousse le lecteur à revoir sa position quant à ce sujet.

L'ouvrage est également chargé d'émotions, au travers des différents interlocuteurs rencontrés. On peut (ou non) apprécié les multiples commentaires de l'auteur, mais ce livre ouvre des chemins de pensées qui ne laissent pas indifférents.

un livre intelligent, sensible également.

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